[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Mr Wolff - 5,5/10

Messagepar Alegas » Sam 26 Nov 2016, 15:10

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The Accountant (Mr Wolff) de Gavin O'Connor
(2016)


Je vais finir par me demander si Warrior n'était pas une erreur de parcours, car bon entre Jane got a gun et The Accountant, c'est pas spécialement la joie pour Gavin O'Connor, qui prouve seulement qu'il peut changer de registre dans sa filmographie sans trop de problèmes. Alors clairement on est à un niveau bien supérieur à Jane got a gun, déjà parce qu'on sent que la production du film s'est déroulée de bien meilleur façon, mais bon à côté de ça plus je réfléchis au film et plus je me demande si c'est pas le script le plus idiot que j'ai pu voir au cinéma depuis un bail. Sur le moment, le film fait le job, ça trouve un mélange pas trop mal entre le film très premier degré et la série B assumée (le mini-gun dans le salon :mrgreen: ), mais plus ça avance et plus ça se gâte, avec un script qui accumule les ajouts inutiles. Déjà, parlons du gros coup de masse du film, à savoir son twist, qui est juste le truc le plus con que j'ai vu depuis très longtemps. Déjà ça apporte strictement rien à la finalité du métrage (sérieux si ce moment arrivait pas ça finirait exactement de la même manière) et surtout ça se devine dès le début du métrage. Ok c'est bien beau de vouloir rouler le spectateur mais bon à partir du moment où un personnage est présent à chaque flashback et qu'on en entend plus parler sur toute la storyline du présent, pendant qu'un hitman anonyme parcourt tout le film, il suffit de deux neurones connectés pour faire le rapprochement :roll: .

Non sur ce coup là le film est bien raté malgré sa volonté de bien faire, et à côté de ça il faut aussi se taper des storylines qui n'apportent rien, en particulier celle autour de l'enquête avec J.K. Simmons, typiquement le genre de storyline qu'on pourrait enlever totalement sans voir aucun différence. Alors voilà, The Accountant, c'est clairement pas le genre de film à mater pour son script, avec une série B ça serait sûrement mieux passé mais bon à côté de ça on perdrait quand même ce qui fait le sel du métrage, à savoir sa volonté de poser un regard sérieux sur un pitch de base pourtant un peu bis à la base (un homme atteint d'autisme qui est comptable surdoué et tueur professionnel). Surtout que Gavin O'Connor filme ça de plutôt belle manière (ok on a vu mieux récemment pour les fights, mais on comprend un minimum ce qu'il se passe) et le casting parfois utilisé à contre-emploi marche assez bien. Bon par contre Ben Affleck, c'est difficile de juger sa prestation, parce que soit le mec est très bon, soit il se contente de faire son Keanu Reeves en faisant de l'absence total de jeu, mais le plus important est que ça marche bien, et mine de rien Affleck qui pète des tronches il faut avouer que c'est pas mal du tout. Clairement un film anecdotique donc, le genre de truc à mater d'un œil quand il n'y a rien d'autre à voir.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Sam 26 Nov 2016, 15:13

et mine de rien Affleck qui pète des tronches il faut avouer que c'est pas mal du tout.

Toi tu veux draguer Scalp. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Sam 26 Nov 2016, 15:14

:chut:
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New World - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 27 Nov 2016, 14:42

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New World de Park Hoon-jung
(2013)


Rattrapage du dernier film de Park Hoon-jung qu'il me restait à voir, et je dois avouer être un peu déçu à la vue des retours très positifs dont le film a bénéficié. Alors ok, c'est clairement un métrage qui cherche à s'éloigner du moule des polars coréens habituels, on est plus dans une histoire de prise de pouvoir lente et bavarde, mais jamais ennuyeuse, mais au final on a un résultat assez inégal, d'autant plus frustrant que New World est vraiment très bon par moment, et laisse dévoiler le potentiel d'un grand film. Car clairement le récit presque tragique par moment est assez énorme, avec une sorte de mix entre Infernal Affairs, les codes du polar coréen et un certain aspect du cinéma de Sidney Lumet, où on va suivre un flic infiltré qui, dans une violente affaire de succession pour la mafia locale, va devoir tout faire pour survivre. Le gros point fort du film, c'est vraiment son aspect pas du tout manichéen. Du coup, plus le film avance, et plus on se rend compte que certains des personnages les plus loyaux et ayant un vrai sens de l'honneur sont parfois du côté des gangsters, pendant les flics, représentés principalement par Choi Min-sik, se révèlent être de vrais salopards dans leur envie de tout contrôler en manipulant leur pantin.

New World est donc rapidement une succession de rebondissements souvent imprévisibles, où le personnage principal doit quasiment toujours avoir une longueur d'avance sur la concurrence, et l'écriture est pour le coup assez réussie avec une transformation du protagoniste qui, de mec assez naïf et ne cherchant rien d'autre qu'à retrouver une vie normale, va devenir un manipulateur en puissance, non pas pour sa propre gloire mais seulement dans l'intention de ne pas y rester (ça se confirme d'ailleurs dans le plan final, le bonhomme finit seul, ayant trahi tout le monde, mais est bien vivant). Là où je suis moins convaincu par New World, c'est certainement dans son rythme assez inégal, avec un ventre mou dans le premier tiers avant que le véritable récit ne commence (défaut aussi visible dans le film suivant du réalisateur), clairement le film aurait pu se passer de quinze ou vingt minutes sans que ce soit réellement gênant. L'autre aspect qui me rebute, c'est la sur-utilisation de certains tics du polar coréen alors que le film fait généralement tout pour s'en démarquer, je pense notamment à l'unique grosse scène d'action du métrage qui est tellement bigger than life que ça donne vraiment l'impression de se trouver dans un autre film. Autant c'est quelque chose qui passe dans un film comme City of Violence, autant là ça dénote avec le côté réaliste et premier degré qu'on avait jusqu'ici.

C'est bête car il ne fallait pas grand chose à New World pour devenir un film référence, car à côté de ça la réalisation est magnifique (pas seulement la photographie comme pas mal de films coréens ces dernières années, là il y a vraiment de très beaux plans et de vraies intentions de mise en scène) et le casting fait du très bon boulot. D'ailleurs, pour le coup j'ai trouvé Choi Min-sik assez anecdotique (limite je le trouve meilleur dans Nameless Gangster), et la vraie surprise vient de Lee Jung-jae (le mari de The Housemaid) qui en impose dans un rôle pas évident. Et en plus il y a mon chouchou Hwang Jeong-Min, aussi bon que d'habitude. En l'état, j'ai trouvé le film vraiment sympathique, mais j'ai vraiment l'impression d'y voir un grand film manqué, si la totalité du film était au niveau des dernières minutes, ça aurait été énorme.


6,5/10
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Bataille du rail (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Nov 2016, 22:55

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La Bataille du rail de René Clément
(1946)


Des films que j'avais pu voir de René Clément jusqu'ici, je n'avais pas spécialement été convaincu, la faute généralement à des récits un peu trop longs qui traînaient la patte en terme de rythme, ici rien de cela vu que le métrage dure moins d'une heure et demi, du coup on a un film plutôt bien rythmé et qui va directement à l'essentiel. Premier long-métrage que je suppose fortement être une commande, La Bataille du rail fait un peu peur avec ses allures de film propagandiste à souhait. Réalisé quelques mois après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le film a pour but de dresser un fier hommage aux cheminots, héros souvent méconnus du conflit qui ont pourtant œuvré énormément dans la résistance face aux forces allemandes, notamment en les empêchant d'envoyer des renforts en Normandie les jours suivants le Débarquement, faits justement relatés dans le film. Alors clairement, il ne faut pas attendre du film autre chose que son caractère patriotique, ici on filme une guerre fantasmée où le moindre français est un résistant, et où chaque nazi mérite purement et simplement d'être tué. Évidemment, ça n'empêche pas d'avoir des morts côté français à l'écran, mais on voit bien qu'ils sont autrement mieux traités que les victimes allemandes.

Du coup, cet aspect là en gênera sûrement pas mal, mais à partir du moment où on prend l'aspect historique du métrage comme argent comptant, on pardonne aisément ce manichéisme pour apprécier comme il se doit ce film de guerre pas comme les autres. Le seul autre reproche que je pourrais faire au film, c'est finalement son récit assez déconstruit. On ne suit pas un mais plusieurs cheminots, souvent des personnes dont on ne connaît jamais les noms, et surtout on n'a pas spécialement de linéarité dans la façon d'enchaîner les protagonistes suivis, du coup ça donne un côté scénettes mises bout à bout qui empêche à mon sens d'atteindre la qualité de certains films de propagande réalisés outre-Manche (oui, je pense bien sûr aux films du duo Powell/Pressburger, clairement la référence du genre). Mais à côté de ça, La Bataille du rail a de quoi revendre, surtout formellement où on s'étonne que ce soit un premier film. Tourné majoritairement en Bretagne (un film de goût donc 8) ), René Clément met bien en valeur des décors authentiques, donnant à son film une valeur historique encore plus forte, et surtout il ne tombe jamais dans le piège du documentaire (on a bien une voix-off sur-explicative en début de film, mais elle disparaît rapidement limite en s'excusant de nous avoir emmerdé :mrgreen: ), et fait du vrai cinéma avec de belles idées de mise en scène (la séquence de l'exécution, que ce soit au niveau du montage ou du passage des sirènes pour crier le deuil, c'est vraiment quelque chose de très fort, et je ne parle même pas du déraillement de train le plus impressionnant que j'ai pu voir dans un film, toutes époques et nationalités confondues :shock: ).

Surtout qu'à côté de ça, on sent le film parfaitement documenté sur son sujet, et autant je me doutais que les cheminots avaient eu un rôle crucial à jouer dans la résistance, autant je n'imaginais pas que ça pouvait aller aussi loin, que ce soit dans la façon de cacher des fugitifs dans une locomotive ou de détruire coûte que coûte une voie ferrée. A défaut d'être un film ultime sur la Résistance, c'est clairement une bobine à voir pour ses qualités formelles et sa volonté de préserver la mémoire envers des noms trop souvent relégués à une simple plaque dans les gares SNCF.


7/10
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Devil's Rejects (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 29 Nov 2016, 16:09

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The Devil's Rejects de Rob Zombie
(2005)


Bon et bien c'est clairement meilleur que le premier film de Zombie, c'est une évidence. Pour le coup, même si je ne suis toujours pas convaincu par le bonhomme et même si The Devil's Rejects me paraît être une œuvre un brin surestimée, il faut bien avouer qu'il y a une vraie proposition de cinéma, sans les côtés ultra racoleurs du précédent métrage. D'ailleurs, dès le début du film, on marque clairement une différence de traitement d'un film à l'autre, alors qu'ils sont finalement très liés, avec une approche 70's encore plus marquée et surtout la tentative de créer l'empathie pour des personnages détestables à souhait. Manque de bol, en ce qui me concerne, cette empathie, de toute apparence voulue par Zombie, n'a jamais fonctionné du début jusqu'à la fin, et pire encore : j'attendais avec impatience le moment où ils finiraient tous par crever, croisant les doigts pour que le flic borderline accomplisse sa quête vengeresse. Du coup, j'ai un peu l'impression que le film me passait totalement à côté, heureusement il y a pas mal de choses à sauver.

Tout d'abord, la forme, autant dans le précédent film de Zombie c'était gratuit au possible, autant là il y a un vrai travail dans la façon de filmer un trio aussi dérangé, a caméra s'accordant avec leur état d'esprit. Il en résulte un travail visuel clairement pas novateur, mais qui a le mérite de tenter pas mal de choses, à commencer par un montage presque expérimental par moment (les arrêts sur image avant une mort ou un coup de feu). Le traitement de la violence est pas mal, c'est cash et ça ne tombe pas dans le grossier à quelques exceptions près (la nana qui se fait éclater par un camion, déjà c'est mal foutu et puis paye ta gratuité :roll: ), la BO est cool (Freebird !) puis bon côté interprétations le casting fait le job, avec notamment un trio qui va à fond dans le délire (c'est pas des acteurs qu'on voit à l'écran, c'est vraiment les personnages). Après je serais curieux de voir ce que le talent formel de Zombie donnerait sur un film de commande, où on le dirigerait un peu plus vers quelque chose d'appliqué, du coup je tenterais sûrement son film suivant, en espérant y trouver ce que je cherche.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 02 Déc 2016, 14:13

BILAN NOVEMBRE 2016


Films vus :

Moyenne générale : 7,25

USA : 10
France : 3
Corée du Sud : 2
Danemark : 1
Espagne : 1
Japon : 1


221 : Assassin(s), Mathieu Kassovitz, 1997, Truc VF : 7/10
222 : Bleeder, Nicolas Winding Refn, 1999, Ciné VOST : 6/10
223 : The Handmaiden, Park Chan-wook, 2016, Ciné VOST : 7,5/10
224 : 800 Balas, Álex de la Iglesia, 2002, DVD VOST : 7,5/10
225 : Hacksaw Ridge, Mel Gibson, 2016, Ciné VOST : 8,5/10
226 : Le Peuple migrateur, Jacques Perrin, Jacques Cluzaud & Michel Debats, 2001, TV VF : 6,5/10
227 : The Accountant, Gavin O'Connor, 2016, Ciné VOST : 5,5/10
228 : New World, Park Hoon-jung, 2013, Blu-Ray VOST : 6,5/10
229 : La Bataille du rail, René Clément, 1946, Truc VF : 7/10
230 : The Evil Dead, Sam Raimi, 1981, Truc VOST : 6,5/10
231 : Evil Dead 2 : Dead by dawn, Sam Raimi, 1987, Blu-Ray VOST : 8/10
232 : The Devil's Rejects, Rob Zombie, 2005, Truc VOST : 6,5/10
233 : Dante 01, Marc Caro, 2008, Truc VF : 3,5/10
234 : Kaze tachinu, Hayao Miyazaki, 2013, Truc VOST : 7/10
235 : Snow White and the seven dwarfs, David Hand, 1937, Truc VOST : 6,5/10
236 : Allied, Robert Zemeckis, 2016, Ciné VOST : 7/10
237 : Hacksaw Ridge, Mel Gibson, 2016, Ciné VOST : 8,5/10
238 : A Monster Calls, Juan Antonio Bayona, 2016, Ciné VOST : 8/10
239 : Moana, John Musker & Ron Clements, 2016, Ciné VOST : 7/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Dante 01 - 3,5/10

Messagepar Alegas » Ven 02 Déc 2016, 17:07

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Dante 01 de Marc Caro
(2008)


Bon je m'attendais à bien pire vu que le film est traité un peu partout comme une purge infâme, mais oui c'est clairement pas un bon film. Bon déjà je contredis ceux qui notent le film comme s'il n'y avait rien à sauver : Dante 01 a beau être un film parfois insupportable et inintéressant, il faut quand même avouer qu'il y a des choses à sauver, à commencer par l'intention louable de livrer un film de science-fiction français qui tient globalement la route malgré son petit budget (on me dira que c'est quand même huit millions d'euros, mais bon on a déjà vu des trucs bien plus moches avec des moyens plus aisés). Globalement, Dante 01 est un peu le film idéal à regarder pour comprendre ce que des films comme Delicatessen ou La Cité des enfants perdus doivent à Marc Caro. Autant le bonhomme est un directeur artistique de talent, capable de définir visuellement un univers avec pas grand chose, ainsi que de créer de vraies ambiances (là clairement on est dans quelque chose de l'ordre d'un mix entre la claustrophobie du premier Alien et du concept de prison du troisième), autant Caro n'est juste pas fait pour être réalisateur (tout le contraire de Jeunet donc), ou en tout cas pas autant en roue libre.

Ça se voit rien dans le façon de raconter le récit, ça tourne en rond très vite, ça répète les mêmes choses sans vraiment avancer, ça fait des choix visuels douteux (la vision subjective du personnage de Wilson, une ou deux fois ça va, mais là c'est non) et surtout ça tombe dans le surlignage à outrance, en témoigne les cinq dernières minutes qui sont abominables (je n'ose même pas imaginer le calvaire que ça doit être de voir ça en salle, on dirait le trip de 2001 fait par Pitof avec une dizaine d'euros et une symbolique lourdingue). D'ailleurs, c'est dommage de voir que l'ambition qui se dessine en début de film laisse peu à peu place à quelque chose de vraiment classique, voire même d'incompréhensible au bout d'un moment (en milieu de film j'ai vraiment renoncé à comprendre les dialogues à base de génomes modifiés), et globalement Dante 01 donne une impression de film raté, franchement pas aidé par une écriture pas brillante (le coup de la trappe qui permet de reprendre le contrôle manuel qui se trouve du côté des prisonniers, bonjour la facilité grossière) et un casting inégal (Pinon est bon, l'asiatique récite ses dialogues, et Wilson bave). Une énième étape dans l'histoire des tentatives désespérées de faire de la SF en France, c'est plein de bonnes intentions mais ça ne tient finalement que très peu de promesses.


3,5/10
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Tu ne tueras point - 9/10

Messagepar Alegas » Sam 03 Déc 2016, 14:51

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Hacksaw Ridge (Tu ne tueras point) de Mel Gibson
(2016)


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Comment il fait plaisir ce retour de Mel Gibson derrière la caméra. Autant en tant qu'acteur il ne m'avait pas manqué plus que ça (attention j'aime beaucoup le voir jouer mais bon il faut bien avouer qu'on lui propose pas des rôles vraiment intéressants ces dernières années), autant en tant que réalisateur, après la claque Apocalypto, c'était vraiment une grosse perte que de voir le bonhomme oublié par Hollywood du jour au lendemain. Du coup, l'attente était grande avec ce Hacksaw Ridge, et quand bien même la promo autour du film me rassurait (la bande-annonce était l'une des plus enthousiasmante que j'ai pu voir dernièrement), je ne pouvais que craindre un retour en demi-teinte, sur lequel Gibson devrait faire des concessions afin de revenir dans les bonnes grâces d'une industrie qui pardonne rarement. Au final, et dès les premières minutes du film, on est rassuré : Gibson is back et il ne fait pas semblant.

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Déjà, on se retrouve avec un récit héroïque tel qu'Hollywood n'en fait plus. Ça convoque dès la premières heures la simplicité, les valeurs, le sérieux et l'humour du grand spectacle américain, et ça bascule ensuite dans le chaos et l'horreur de la guerre, que Gibson avait en partie rendu populaire avec son Braveheart, le tout avec la force symbolique habituelle du réalisateur, autant dire que Hacksaw Ridge s'impose d’emblée comme une pièce importante de la filmographie de Gibson, faisant partie intégrante de cette dernière. Pourtant, avec ce récit rapidement connoté histoire vraie, beaucoup s'y seraient cassés les dents à vouloir créer un réalisme de chaque instant, et Gibson comprend que pour traiter au mieux un tel sujet, il faut faire du cinéma, quitte à se faire pointer du doigt par les cyniques pour la grandiloquence, la symbolique ou même le côté naïf qui se dégage du métrage. Du coup, avec la première heure, on se retrouve avec des personnages fonctions, des situations attendues, mais le fait est que tout fonctionne à merveille pour comprendre le personnage de Doss, ses motivations et l'évolution de son combat. D'un sujet de base difficile, Gibson le rend compréhensible et humain, notamment grâce à la connaissance du passé du personnage, teinté d'images fortes (Caïn et Abel) mais aussi d'une psychologie paternelle qui est clairement l'un des aspects les plus émouvants du métrage. Si beaucoup considéreront la première heure de Hacksaw Ridge comme une grosse introduction, impossible pourtant de la dissocier du reste du film tant c'est elle qui apporte toute la force du reste du récit.

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Enfin, dès que l'on se retrouve dans le Pacifique, on retrouve le Gibson cash et premier degré qui a fait le succès de ses précédents films, et malgré un budget assez limite pour ce genre de film, ça n'empêche pas le réalisateur de livrer un gros morceau de bravoure, une nouvelle définition du chaos guerrier au cinéma. Autant le montage donne lui aussi cette impression de chaos, autant le mise en scène de Gibson est d'une lisibilité à toute épreuve, ne cédant jamais à la mode visuelle des blockbusters actuels. Ça enchaîne les idées de mise en scène (ralentis salvateurs, caméra embarqué sur les fusils) et les plans iconiques, le tout pour un résultat ultra efficace qui donne un sacré sentiment d'immersion. Puis bon, à côté de ça, et c'est peut-être bien la plus grande réussite de Gibson sur ce film, on croit totalement à cette histoire d'homme qui ne peut pas tuer, et qui va finalement sauver des dizaines d'hommes à lui tout seul alors que la mort le guette à chaque pas. A traiter son sujet comme une vraie histoire de cinéma, Gibson la rend finalement plus vivante que jamais, tout en lui donnant une puissance évocatrice de plus en plus rare, sans jamais tomber dans le too-much. Si on ajoute à cela le score magnifique de Rupert Gregson-Williams, ça donne quelque chose de très lyrique (la scène du let me save one more :love: ).

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Pari plus que réussi donc, pour ce retour de Gibson qui confirme en plus un vrai talent de direction d'acteur. Beaucoup ont douté en voyant les noms du casting, et pourtant tout le monde, Andrew Gardield en tête, sont vraiment très bons, et on a peut-être même la meilleure performance d'Hugo Weaving, dans un rôle pas si évident qu'il n'y paraît. Bref, Gibson is back, et c'est peut-être bien la meilleure nouvelle de 2016. Désormais je rêve de ce fameux film de vikings qui pourrait enfin entrer en production.


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"With the world so set on tearing itself apart, it don't seem like such a bad thing to me to want to put a little bit of it back together."

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9/10
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Vent se lève (2014) (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 05 Déc 2016, 15:54

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Kaze tachinu (Le vent se lève) de Hayao Miyazaki
(2013)


Je retourne finalement ma chemise pour ce film qui pourtant, à sa sortie ciné, m'avait totalement laissé de marbre malgré des qualités indéniables, notamment visuelles. Je n'étais même pas spécialement enthousiaste à l'idée de le revoir mais j'avais néanmoins la sensation que je pourrais revoir le film à la hausse, maintenant que je savais à quoi m'attendre, tout en appréhendant le rythme très lent du métrage. Bien m'en a pris car effectivement je revois cet ultime film de Miyazaki (en tout cas en attendant son possible prochain projet) avec un œil nouveau, et autant je ne serais pas aussi enthousiaste que certains (les nombreux critiques qui répètent à chaque nouvelle sortie d'un Ghibli que c'est forcément un chef-d’œuvre) autant j'arrive désormais à saisir le caractère important de cette pellicule qui clôt à merveille une filmographie d'exception. Alors clairement, il reste à mes yeux pas mal de défauts qui font que le film ne peut pas prendre place parmi les grands films de Miyazaki. D'une part, il y a ce rythme inégal qui est à mon sens le plus gros reproche qu'on puisse faire au film. Autant la séparation assez distincte en deux parties (une sur la profession, l'autre sur la relation amoureuse) ne me dérange pas plus que ça, autant j'ai déjà plus de mal avec pas mal de séquences qui donnent l'impression d'être trop étirées, et notamment un long ventre mou dans un hôtel où se succèdent les rencontres et discussions, et qui ne raconte finalement pas grand chose (le début de l'histoire d'amour, il y avait vraiment moyen de faire plus concis tout en arrivant à une même force émotionnelle).

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C'est d'autant plus dommage que Le vent se lève possède une force évocatrice assez inouïe à partir du moment où l'on replace ce dernier dans la filmographie de Miyazaki, mettant en avant tout ce qui fait du récit une histoire presque autobiographique par moment (on sent que Miyazaki raconte sa propre histoire de passionné d'avions qui, au lieu de les conduire, les a finalement dessiné). Puis bon, à côté de ça le propos du film est assez tragique, quand bien même ça reste toujours quelque chose de très suggéré (on ne parle jamais de ce que deviendront les zéros japonais), mais ça fourmille de scènes très fortes (à chaque fois qu'un avion apparaît, ça donne une scène magnifique, et je ne parle même pas de l'incendie de Tokyo) et même par moment de dialogues percutants (celui sur les avions comparés au pyramide pourrait résumer tout ce que veut dire le film finalement). On sent que le projet a été réfléchi pendant très longtemps, et mieux encore on sent que c'est peut-être le film le plus important pour Miyazaki dans toute sa carrière, celui où il a le plus de choses à dire, celui où il peut faire un constat sur la nature humaine, et sur celle de l'artiste (entre créer des avions et créer des films, il n'y a qu'un pas). Sur le plan visuel, Miyazaki oblige, c'est magnifique. Déjà l'animation et les dessins sont de grande qualité (peut-être le film le plus riche visuellement de Miyazaki avec Le Château Ambulant), mais surtout ça pullule d'idées de mise en scène, notamment quand l'imaginaire et le réel se confrontent lors de quelques scènes. Quand à la musique d'Hisaishi, c'est très beau, comme toujours, même si le thème amoureux rappelle pas mal celui du Château dans le ciel. Sans être l'un des films majeurs de Miyazaki, c'est clairement un film important dans sa filmographie, et ça gagne vraiment à être revu avec un œil plus acéré et attentif qu'à la première vision, même si je dois avouer que le délire du sound-design fait à la bouche me laisse toujours songeur :mrgreen: .


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7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Lun 05 Déc 2016, 17:12

Alegas a écrit:même si je dois avouer que le délire du sound-design fait à la bouche me laisse toujours songeur .


C'est vrai que c'est étrange comme idée. Mais au final ça passe plutôt bien en fait.
Niveau son, le choix du mono est également étrange. D'après ce que j'avais lu, Miyazaki avait choisi le mono par rapport à l'époque du film .... Je trouve cette idée bidon, car, même si techniquement seul le mono existait à cette époque, les gens n'entendait pas en mono :eheh: Bref, pas trop compris.... surtout que le film se prête à du multicanal !

Pour le reste, j'aime beaucoup cet animé. Chouette critique :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Lun 05 Déc 2016, 17:16

Je me souviens d'un ennui profond. Tout le délire intertextuel avec La Montagne magique de Mann m'a achevé.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Lun 05 Déc 2016, 17:24

C'est justement ce passage dont je ne pige pas l'intérêt de le faire tenir aussi longtemps.

J'apprends du coup l'existence de la filiation avec ce bouquin. Elle est pas inintéressante mais n'pporte rien de plus au film en fait.
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Blanche-Neige et les sept nains - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 06 Déc 2016, 22:27

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Snow White and the seven dwarfs (Blanche-Neige et les sept nains) de David Hand
(1937)


Ça faisait longtemps que je voulais me revoir quelques vieux classiques d'animation Disney que je n'avais pas visionné depuis ma tendre enfance, alors autant commencer par le tout premier (puis bon, ça doit faire facile vingt ans que je ne l'ai pas vu celui là). C'est toujours un peu difficile d'appréhender un film qu'on a vu un paquet de fois étant gosse, et ça se confirme à la revision vu que malgré le fait que je n'avais plus trop en tête la plupart des scènes du métrage, je me souvenais finalement de tout, que ce soit des gags, des situations, des dialogues (ça peut-être un peu moins vu que j'ai pu voir le film en version originale pour la première fois) ou encore des chansons. Forcément, ça donne au film un petit côté madeleine de Proust, mais bon à côté de ça je dois bien avouer que c'est clairement pas mon Disney préféré. Déjà, on sent bien que c'est un premier film d'animation. La patte Disney n'était pas encore tout à fait là, on sent que ça se cherchait et du coup on se retrouve avec une héroïne dont le visage fait parfois penser à Betty Boop, et un prince charmant au visage très efféminé :mrgreen: . Néanmoins, et là c'est à saluer, le film ne vieillit finalement pas beaucoup d'un point de vue visuel, et ça reste même plus beau que pas mal de films d'animation 2D récents. En plus, c'est pas spécialement un film qui cherche la facilité à tout prix, et ça ose pas mal de choses avec notamment une noirceur certes peu présente à l'écran, mais qui marque une fois qu'elle apparaît (la fuite dans la forêt, la transformation de la reine, la mort de cette dernière), ou encore un humour qu'on jugerait très limite aujourd'hui (concrètement le simple d'esprit devient un souffre-douleur :mrgreen: ).

Par contre, là où je dois avouer être déçu, c'est du côté de l'écriture. Certes, je n'attendais pas du grand script mais dans mes souvenirs le rythme était mieux géré, alors que finalement on sent le conte étiré pour tenir sur un long (voir la longue séquence de nettoyage des mains avant le repas, qui n'apporte rien concrètement au récit). Et surtout j'avais en mémoire une écriture un peu plus intéressante pour les nains, alors qu'ils restent des archétypes tout du long, se limitant quasiment tous à leur surnom respectif (seul Grincheux a une vraie évolution, et c'est finalement le seul personnage qui dégage un tant soit peu d'émotion). Sinon côté chansons, j'ignore si c'est la nostalgie qui parle mais elles ne m'ont jamais gênées, et je trouve ça assez admirable de constater à quel point les airs se mémorise facilement en restant simples, une façon de faire un peu perdue de nos jours quand il s'agit d'inclure des chansons dans des films d'animation. Clairement pas un de mes Disney préférés, mais ça reste quand même un film iconique qui a apporté beaucoup à l'industrie, pas de doutes là-dessus.


6/10
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Alliés - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 12 Déc 2016, 23:50

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Allied (Alliés) de Robert Zemeckis
(2016)


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En bon fan de Zemeckis, j'attendais avec une certaine impatience ce nouveau film, et ce malgré la promotion marketing peu inspirée qui donnait l'impression d'un film vendu à la va-vite, comme s'il ne pourrait jamais trouver son public. Au final, c'est un peu vrai, puisque Allied n'est pas spécialement le projet le plus facile à vendre à l'heure où le public demande du spectaculaire bourré de CGI ou de la comédie facile, et pendant ce temps Zemeckis livre un petit drame d'espionnage qui renvoie clairement à certains de ses amours de cinéma, et particulièrement un romantisme de guerre dont le représentant le plus célèbre est évidemment Casablanca. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que le premier acte de Allied se situe dans cette ville : Zemeckis rend clairement hommage à un genre porté disparu qu'il tente vainement de ressusciter, mais avec un panache et une simplicité qui étonne de la part du réalisateur. Loin de la démo technique que pouvait être sur bien des aspects son précédent métrage, The Walk, Allied est un film bien plus dirigé vers une certaine économie, comme si Zemeckis décidait d'abandonner le temps d'un tournage les grosses technologie qu'il affectionne d'habitude, pour se concentrer sur quelque chose de plus brut, presque comme s'il souhaitait le filmer de la même manière qu'il l'aurait fait en plein âge d'or hollywoodien.

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Le résultat, bien qu'imparfait, fait vraiment plaisir de la part d'un Zemeckis qui, à défaut de se renouveler, trouve un souffle dans cette histoire simple et efficace qui questionne autant le couple que les institutions militaires ou encore et surtout la manipulation cinématographique. Clairement il y a des choses qui font que Allied ne sera jamais un film majeur dans la filmographie de Zemeckis, à commencer par un Brad Pitt qui a rarement été aussi transparent et qui ne laisse dégager quasiment jamais la moindre émotion. Pour un rôle basé justement sur l'amour inconditionnel envers un être aimé, c'est clairement un problème, et du coup c'est finalement Marion Cotillard qui, à ma grande surprise, vole toutes les scènes où elle apparaît, trouvant là sûrement son meilleur rôle en langue anglaise (il y a une vulnérabilité à fleur de peau, en plus d'un côté femme fatale super bien géré). Mais hormis ce gros défaut, ainsi que quelques détails par ci par là (notamment la gestion de l'accent, qui peut prêter à sourire pendant certaines scènes à Casablanca), j'avoue avoir du mal à comprendre les avis totalement négatifs sur ce film qui possède une vraie justesse et de véritables intentions de cinéma, donnant lieu à des scènes symboliquement marquantes (la scène de sexe en pleine tempête de sable, l'accouchement en plein milieu d'un bombardement) ou encore des séquences de tension où Zemeckis peut de nouveau prouver sa maestria (la séquence d'attente dans la voiture où le spectateur épouse pour la première fois le regard de Cotillard).

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Bien que côté mise en scène, ça s'assagit, Zemeckis reste clairement un bonhomme qui balance plusieurs idées de mise en scène à la minute, du coup là où on pourra s'étonner des rares scènes d'action peu spectaculaires, c'est plutôt du côté des scènes intimistes qu'on sera bluffé par un sens du cadre, ou encore par le jeu de miroirs, symbole souvent présent chez Zemeckis qui trouve ici tout son sens. Puis bon, à côté de ça le script de Steven Knight m'a mis le doute jusqu'au bout et m'a retourné le cerveau dans tout les sens quand à l'enjeu de la seconde moitié, pour au final m'émouvoir dans un final qui, pour le coup, est vraiment très bien venu et clôt sur une bonne note un film admirable sur bien des points. Déception en revanche sur le score de Silvestri, j'avais largement préféré sa composition sur The Walk pour le coup, ici c'est très fonctionnel et rarement mémorable. A défaut d'être un grand film, Allied est une très belle note d'intention de la part de Zemeckis, une sorte de regard en arrière qui fait plaisir à voir, réalisé avec une humilité et une sincérité palpable.


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7,5/10
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Auteur: Scalp

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