[Alegas] Mes Critiques en 2016

[Mark Chopper]

Old Boy n'est même pas le premier film coréen primé à Cannes. Ivre de femmes et de peinture avait reçu le prix de la mise en scène l'année d'avant.

Perso j'ai vu des films comme Volcano High et 2009 : Lost Memories en vidéoclub avant la sortie d'Old Boy, donc oui, l'idée de base du documentaire me semble complètement bidon.

[Scalp]

Y a du Sur la trace du Serpent dans les premiers dvd aussi, quel merde.

[Alegas]

Shiri n'avait pas un succès critique aussi influent que celui d'Old Boy.

Et puis je ne parle pas que de la France, mais bien de l'international. Shiri a été distribué dans beaucoup moins de pays que le Park Chan-wook. Je ne dis pas que ce dernier a lancé la nouvelle vague hein, mais ça a clairement été une étape décisive, aidée par le fait que d'autres gros films sortaient la même année, comme Memories of murder.

[Mark Chopper]

Et puis je ne parle pas que de la France, mais bien de l'international

Genre il y a des pays non asiatiques à part la France qui s'intéresse aux films coréens ? Je doute qu'il ait eu plus de succès ailleurs (au Royaume-Uni peut-être).

Mouais, j'ai l'impression que ton amour pour le film te pousse à lui donner une aura qu'il n'a pas. Qualités respectives mises à part, c'est bien Shiri le véritable détonateur. Old Boy n'a pas changé grand-chose.

[Alegas]

Et puis je ne parle pas que de la France, mais bien de l'international

Genre il y a des pays non asiatiques à part la France qui s'intéresse aux films coréens ? Je doute qu'il ait eu plus de succès ailleurs (au Royaume-Uni peut-être).

Mais je parle pas non plus de succès financier hein, le culte d'un film dépend pas forcément de son succès en salle.
Quand aux pays où il a été distribué, tu peux déjà trouver un début de réponse ici, et encore, je doute que la liste soit complète. Donc oui, il y a effectivement des pays intéressés par le cinéma coréen hors-France. Ok on a une meilleure exposition chez nous mais faut pas prendre non plus les autres pays pour des ignorants.
Après si tu veux te baser sur les chiffres, rien qu'aux States Old Boy a fait 6 fois plus d'entrée en salle.

Shiri ok ça a été une première découverte pour énormément de monde, mais soyons réaliste : c'est rien de plus qu'un petit film d'espionnage assez moyen et mis en scène de façon hyper basique. Old Boy a été l'un des premiers a populariser une vraie qualité cinématographique venant de Corée. Et parmi ces premiers films il est clairement le plus connu à l'international.

[Mark Chopper]

Shiri ok ça a été une première découverte pour énormément de monde, mais soyons réaliste : c'est rien de plus qu'un petit film d'espionnage assez moyen et mis en scène de façon hyper basique.

Je ne vais pas te dire le contraire. Mais c'est le film qui a lancé Choi Min-sik et Song Kang-ho et, visiblement, il a suffisamment marqué les esprits aux Etats-Unis pour que son actrice principale finisse par jouer dans une série américaine culte.

Ceci étant dit, un documentaire qui étudierait l'influence de Old Boy n'aurait pas grand intérêt... Il faudrait très largement élargir le sujet.

Ok on a une meilleure exposition chez nous mais faut pas prendre non plus les autres pays pour des ignorants.

Ce n'est pas une question d'ignorants hein... Plus une question de logique commerciale, voire de protectionnisme économique (celui que les coréens pratiquent par exemple) qui limitent la distribution de films étrangers.

[Scalp]

Lost c'est bien 2 avant Old Boy en plus, Old Boy c'est la vitrine du cinéma coréen mais ça pas spécialement joué sur la distribution ou autre.

[Mark Chopper]

Le prix cannois pour Old Boy et le pilote de Lost, c'est la même année en fait.

[Scalp]

Je voyais Lost plus vieux que ça.

[Mark Chopper]

Parce que ça t'a paru long.

[Alegas]

The Age of Shadows de Kim Jee-woon
(2016)

Il n'y a rien à redire, s'il y a bien un cinéma qui est en forme en cette année 2016, c'est bien le cinéma coréen, qui enchaîne à une vitesse fulgurante les énormes succès au box-office, succès qui se révèlent quasiment tous justifiés avec notamment de bons crus de la majorité des grands réalisateurs du pays. Après le retour en grande forme de Park Chan-wook, le nouvel uppercut de Na Hong-jin, la surprise Train to Busan, et en attendant les autres gros potentiels que peuvent être Tunnel, Inside Men ou encore Asura, il est temps de se pencher sur le nouveau long-métrage de Kim Jee-woon, qu'on n'avait pas revu depuis sa décevante expérience américaine, et qui avait besoin de prouver à nouveau quel excellent réalisateur il peut être. Pourtant, si la possibilité de voir Kim Jee-woon sur un film d'espionnage pur et dur suscite de gros fantasmes de cinéphiles, il y avait de mon côté la peur d'une certaine redite par rapport au contexte même du métrage, au récit se déroulant en pleine occupation japonaise de la Corée. Non pas que l'époque soit inintéressante, loin de là, mais il y a depuis peu une vraie mode qui consiste à jouer à fond sur cette sombre période, et d'user parfois de symboliques un peu lourdes pour forcer sur le patriotisme de bas étage (je pense notamment à Roaring currents, qui était loin d'être un modèle de subtilité à ce niveau là).

Heureusement, dès le début de The Age of Shadows, les doutes s'envolent rapidement, et dès que la première séquence d'action arrive, à base de course-poursuite d'un résistant coréen par une centaine de soldats armés courant sur les toits, on sait que le Kim Jee-woon virtuose est de retour (dans cette scène il y a un plan de grue qui va du sol jusqu'au toit d'une fluidité assez incroyable, le genre de plan qui rappelle que la bonhomme est le même qui a signé I saw the Devil). Dès lors, The Age of Shadows est un film qui va jouer constamment sur un certain effet de surprise, nous prenant à court en nous faisant suivre un officier coréen à la solde des japonais, ayant totalement perdu toute notion de morale ou de patriotisme, puis en commençant le véritable récit sur un chemin plus classique (un espion qui va changer de camp) pour ensuite brouiller totalement les pistes en offrant notamment un fabuleux jeu de chassé-croisé où les proies et chasseurs se confondent. Ce jeu d'espions, Kim Jee-woon en profite un maximum pour délivrer des scènes franchement mémorables, à l'image de ce long et grandiose climax en plein milieu du récit, se déroulant dans un train, et où les identités et la confiance de chacun est mise à rude épreuve, en même temps que les nerfs du spectateur (ce passage dans le wagon-restaurant, un sacré morceau de tension).

Non là dessus rien à redire, si je peux trouver au début du film un petit ventre mou avant que le récit ne démarre réellement, Kim Jee-woon maîtrise parfaitement le reste de son métrage, et en s'imposant comme une référence de fluidité dans sa mise en scène. Forcément, comme la plupart de ses autres films, on trouve une certaine influence de cinéastes occidentaux, et là en l’occurrence c'est parfois à Tarantino que l'on pense, en particulier lors d'une très belle scène invoquant le Boléro de Ravel, et qui renvoie directement à un passage précis de Inglourious Basterds (et même globalement le jeu d'identité rappelle parfois l'acte final du même film). Alors certes, sur la fin certains pourront être déçus par le récit qui finit de façon classique (finalement, c'est bien plus une histoire de rédemption que d'espionnage à proprement parler), mais à côté de ça il y a une vraie noirceur dans le traitement (même si, à ma grande surprise, il y a de nombreuses ruptures de ton, comme cette scène de beuverie improvisée ), ça n'épargne pas grand chose sur les horreurs faites à l'époque (la torture notamment) et surtout le final laisse sur une note assez amère, le héros a terminé sa quête mais renie tout ce qu'il avait créé jusqu'ici.

Ce travail sur le personnage principal est clairement la grande force du film, avec un héros qui doute constamment de ses choix et devant improviser en permanence en fonction de la façon dont évolue les situations, et puis Song Kang-ho est juste magistral, clairement sa meilleure performance depuis Thirst. Ma grande surprise en revanche vient de Gong Woo, que j'avais trouvé bon mais sans réel plus dans Train to Busan et qui ici est vraiment excellent dans un rôle de résistant voué à son pays. Un petit mot concernant Eom Tae-goo, acteur jusque là majoritairement cantonné aux troisièmes rôles et qui ici à un pur rôle de bad guy bien vénère, il vole d'ailleurs souvent les scènes où il apparaît. Et sinon, la bande-son de Mowg, habitué des films de Kim Jee-woon, déchire bien, et on a un caméo de luxe en la personne de Lee Byung-hun, que ça fait plaisir de revoir dans un vrai bon film . The Age of Shadows, c'est tout simplement le meilleur film de son réalisateur derrière le doublé A Bittersweet Life/I saw the Devil, un sacré thriller d'espionnage qui va loin dans ses intentions, et qui le fait avec une maestria dingue. Clairement Kim Jee-woon sait se faire pardonner de sa mésaventure américaine, et au passage il rappelle que le cinéma coréen n'a pas fini de faire parler de lui. Vivement le prochain.

8/10

[osorojo]

Et béh, ça donne envie

[Alegas]

Je croise fort les doigts pour une sortie cinéma chez nous. Non pas que le film serait mauvais en albanie, mais clairement il y a des scènes qui sont faites pour êtres vues en salle.

[Mark Chopper]

es autres gros potentiels que peuvent être Tunnel

Celui-là, je n'y crois pas une seconde.

[Milkshake]

Le film est vraiment bien mais on peut noter plein de défauts d’écriture qui m'ont fait tiqué et qui sont probablement du aux limites/restrictions de budget/décors vu l’époque traité que Kim Jee Woon a rafistolé comme il pouvait du coup on reste loin du niveau d'un A Biitersweet Life.

On retrouve les mêmes décors de studio que dans Assasination de Choi Dong-hoon (le gros carton de 2015 au box office Coréen) dont le final en terme d’action est plus satisfaisant vu la manière dont c’est amené et écrit tout au long du film que toutes les scènes d’action du Kim Jee Woon qui sont coupé nette assez vite. Dommage que le fond de l’histoire soit si générique au final, prétexte à de bon set piece mais totalement déconnecté. Même Anthropoid avec son final fait mieux cette année.

On retrouve également des décors du studio en Chine utilisé dans toutes les prod Chinoise qui se déroulent dans les 20s/30s comme le Ang Lee Lust Caution d’où le fait que l’intrigue se transpose tout d’un coup en Chine de manière brutale, tout le fond de l’intrigue à base de dynamite on s’en fou clairement c’est un bon prétexte avant tout pour pouvoir bouger d’un pays/décors disponible à l’autre.

Plus que le côté final larmoyant qui ne fonctionne pas à mon avis en décalage totale avec tout le reste du film ou les perso nous sont montré de manière trop froid, cynique et détaché, le plus gros problème du film à mon avis à la manière d’un Mission Impossible 4 c’est d’avoir placé son climax en plein milieu (voir 2/3) du film.

Du coup toute la fin tourne à vide car les enjeux sont déjà clos, toutes les storylines se sont déjà rejoint pour atteindre le point culminant de l’intrigue qui aurait dû être le final du film car là on repart pour un dernier tour sur des scènes de tortures qui deviennent vraiment fatigante dans le cinéma coréen (mais aussi dans ce genre de film), le dernier Park Chan Wook a le même défaut.

Au final voir ce genre de film cartonner au box-office Coréen cela fait plaisir et c’est bon signe pour les futur films/projets de ces grand réal qui vont à fond dans le genre investi et qui ont les moyens de faire du film d’époque (ou pas) classieux avec des plans/scènes très travaillé et ambitieux qui mérite d'être vu sur un grand écran, on rêverait voir une telle situation arriver en France, UK ou aux US, ou les projets relativement couteux sont aussi risqué, adulte et ont quelque chose à proposer (au minimum visuellement) trouve à chaque fois son public pour créer une dynamique économique positive et donc rendre les investisseurs/producteurs moins frileux ou propice à nous resservir/recycler tout le temps la même recette.