Salé Sucré d'Ang Lee - 1994
Il est assez étrange ce film. A première vue, avec ce papa entouré de filles aux relations amoureuses complexes on dirait un peu
La Bûche.
La comparaison ne s'arrête d'ailleurs pas là, puisque l'écriture n'est pas un modèle du genre, comme dans le film de Thompson, et on a donc des situations pas super réalistes voire abracadabrantesques. Mais contrairement à la "version" française, ça fonctionne. En premier lieu, parce que le liant n'est plus ici la musique, mais la bouffe, chinoise de surcroît, et que ça me parle 100x plus.
Voir le père cuisiner tous ces plats, je kiffe comme un dingue.
Ensuite si certaines situations sont soit téléphonées, soit trop tirées par les cheveux (la sœur qui tombe au boulot sur l'ex de son ainé 10 ans plus tard...
), on arrive à les digérer face au naturel des actrices qui nous feraient gober un peu n'importe quoi. C'est d'ailleurs le point fort d'Ang Lee, la direction d'acteur. Ni les scènes de pathos, ni celles de comédie ne partent en vrille, alors que le potentiel est bien là. Mais en fait tout le monde est discret et anti-demonstratif. Ca ne veut pas dire qu'ils font la tronche, mais seulement qu'on n'est pas dans un vaudeville de bas étage.
Et puis il y a Jacqueline Wu, la petite tueuse de
Beyond Hypothermia... Ici pratiquement aussi sensuelle et fragile que Maggie Cheung dans
In The Mood for Love. Méconnaissable donc, merci HKcinemagic de m'avoir rappelé sa filmo! Ses face à face avec son père, sont très réussis et justifient qu'ils représentent l'affiche du film.
Au final, ce n'est pas le film ultime sur les relations familiales, on en est même très loin, mais il propose suffisamment de moments tendres, drôles ou tristes, pour proposer un spectacle de qualité.
6,5/10