[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar maltese » Dim 06 Nov 2016, 18:36

Pas d'accord avec vous, j'ai été légèrement sceptique la première fois que j'ai vu Chinatown, mais grosse claque lors de la redécouverte il y a deux ou trois ans. Je trouve que tout passe dans cette ambiance envoutante sublimée par l'incroyable B.O. de Jerry Goldsmith, cette lente plongée dans l'abîme la plus noire tandis qu'on se "promène" dans cette ville pleine de lumière - et puis Jack Nicholson en anti-héros un peu grotesque (on a vu plus glamour que ce pansement sur le nez), ces personnages complètement amoraux, cette fin désespérée... Non franchement, je ne trouve pas qu'il ait volé son statut celui-là.
Avatar de l’utilisateur
maltese
Predator
Predator
 
Messages: 3539
Inscription: Jeu 26 Mai 2011, 12:29

Mr. Smith au Sénat - 8,5/10

Messagepar Alegas » Lun 07 Nov 2016, 23:32

Image


Mr. Smith goes to Washington (Mr. Smith au Sénat) de Frank Capra
(1939)


Second film de Capra que je découvre, et autant dire que tout le bien que je pensais jusque là du bonhomme a tendance à se confirmer ici avec un autre excellent métrage qui mérite amplement son statut de classique américain. C'est toujours étonnant de découvrir dans un ou plusieurs vieux films l'ancêtre de genres totalement ancrés dans notre culture aujourd'hui, et avec Capra c'est d'autant plus intéressant que le réalisateur a définit presque à lui tout seul tout un pan du cinéma de son pays, un cinéma définitivement engagé dans des valeurs morales, et c'est clairement de ça dont il est question dans Mr. Smith goes to Washington. Dès le premières minutes, on sait d'emblée que l'on est devant un film américain, avec un héros arriviste naïf qui croit profondément aux valeurs de son pays, persuadé que la classe politique est forcément le haut-lieu d'hommes plus sages les uns que les autres se regroupant pour décider du bien commun. Mais Capra oblige, cette avalanche de bons sentiments (dont l'apogée est une séquence de visite de Washington où la superposition des images devient presque épileptique) est forcément remise en cause par la désillusion de ce même personnage, joué par ses pairs, qui a apprendre à ses dépends (et là autant dire que ça va très loin) que même les hautes sphères ont leur lot de corruption, que ce soit par l'argent ou la promesse de plus de pouvoir.

Si, à première vue, comme It's a wonderful life, le script pourra paraître des plus simplistes, il est étonnant de constater à quel point Capra signait à l'époque un film qui pose bien plus de questions que beaucoup de films du même genre sortis depuis jusqu'à nos jours. La remise en question de la morale de tout un système n'est jamais gratuite, mieux encore elle est très souvent pertinente dans cette histoire qui prône le bon sens de chacun pour créer un monde meilleur, et si les cyniques auront très certainement du grain à moudre, le reste des spectateurs saura certainement apprécier un spectacle aussi malin que parfaitement exécuté. En ce sens, Mr. Smith goes to Washington s'impose à mes yeux comme l'un des films parfaits pour saisir le problème de la politique d'aujourd'hui (triste donc de constater que le film, datant de 1939, reste toujours d'actualité), avec une mise en scène de Capra franchement intelligente (il avait un vrai talent pour doser l'émotion et son propos) et surtout une prestation de James Stewart qui trouve là l'un de ses plus beaux rôles. Un excellent film que je conseille ardemment donc, et qu'on devrait montrer à n'importe quelle personne faisant de la politique (à défaut de rendre le monde meilleur, ça ne leur ferait pas de mal).


8,5/10
Critiques similaires
Film: Mr. Smith au Sénat
Note: 9,5/10
Auteur: aurélie
Film: Mr. Smith au Sénat
Note: 5,5/10
Auteur: Scalp

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50065
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar maltese » Mar 08 Nov 2016, 10:57

La remise en question de la morale de tout un système n'est jamais gratuite, mieux encore elle est très souvent pertinente dans cette histoire qui prône le bon sens de chacun pour créer un monde meilleur, et si les cyniques auront très certainement du grain à moudre, le reste des spectateurs saura certainement apprécier un spectacle aussi malin que parfaitement exécuté. En ce sens, Mr. Smith goes to Washington s'impose à mes yeux comme l'un des films parfaits pour saisir le problème de la politique d'aujourd'hui (triste donc de constater que le film, datant de 1939, reste toujours d'actualité)


:super: Belle critique et oui, c'est effectivement un peu triste, mais Capra reste un cinéaste aux thèmes très actuels, je te conseille aussi si tu ne l'as pas encore vu le très bon Meet John Doe, encore un film particulièrement engagé.

Bon, sinon:
Life is beautiful

:nono:
Avatar de l’utilisateur
maltese
Predator
Predator
 
Messages: 3539
Inscription: Jeu 26 Mai 2011, 12:29

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mar 08 Nov 2016, 12:11

Roh la bourde pour le titre. :eheh:
J'étais fatigué hier soir, mais je me disais bien que le nom original me paraissait étrange. :mrgreen:

Et je note pour Meet John Doe. :wink:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50065
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Fruitvale Station - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 08 Nov 2016, 19:01

Image


Fruitvale Station de Ryan Coogler
(2013)


Pas mal du tout ce premier long-métrage de Ryan Coogler, qui aura donc confirmé son talent à la surprise générale avec Creed. Si ce dernier est quand même bien supérieur, que ce soit d'un point de vue écriture ou mise en scène, il faut quand même bien avouer que ce Fruitvale Station n'a rien d'un premier film anecdotique, ne serait-ce que pour son sujet social, voire carrément politique vu les proportions qu'a pu prendre l'histoire vraie dont le film est directement tiré. Pourtant, ça ne commence pas de la meilleure des façons avec la seule faute de goût du film, à savoir la reprise d'un enregistrement vidéo montrant les quelques secondes avant le drame fatidique. Déjà la reprise en elle-même laisse perplexe quand aux intentions du métrage qui donne déjà l'impression de traiter son sujet avec la subtilité d'un bulldozer, mais surtout ça détruit quasiment toute notion de suspens quand à la finalité du métrage, qui se devine assez aisément (c'est bête car, de mon côté, j'ignorais totalement de quoi allait parler le film avant de le lancer). Heureusement, le métrage se rattrape assez rapidement, et ce malgré son apparence de film produit spécialement pour plaire au public Sundance.

Très vite, on comprend que la caméra portée et l'utilisation du plan-séquence ne sont pas ici pour que le film puisse se donner un genre, ce sont de vraies intentions de mise en scène qui, si elles ne donnent pas lieu à un grand film, le tire qualitativement vers le haut. On suit donc ici le quotidien d'un jeune homme à un tournant décisif de sa vie, cherchant avec difficulté le chemin de la rédemption, de l'amour de sa famille et de la paix intérieur. Un script tout bête mais d'une sincérité évidente, notamment quand il s'agit des prestations des acteurs que le sont vraiment impliqués dans leur rôle respectif (Octovia Spencer est particulièrement bouleversante), et là encore autant Fruitvale Station pourra paraître à certains comme un énième drame sur la middle-class américaine, autant l’œuvre est faite avec le cœur, et ça se ressent du début jusqu'à la fin, même dans son final à tendance larmoyante. Mais le gros point fort du film, c'est évidemment Michael B. Jordan qui porte clairement le métrage sur ses épaules tout le long du récit avec une prestation de premier ordre. Rien que pour ça, le film mérite le coup d’œil. Dommage que Coogler parte désormais du côté de chez Marvel : ce sera certainement du talent gâché le temps d'un film.


7/10
Critiques similaires
Film: Fruitvale Station
Note: 6,5/10
Auteur: osorojo
Film: Fruitvale Station
Note: 7/10
Auteur: nicofromtheblock
Film: Fruitvale Station
Note: 6/10
Auteur: Jimmy Two Times
Film: Fruitvale Station
Note: 6,5/10
Auteur: Dunandan

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50065
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Juliette ou la clé des songes - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 11 Nov 2016, 13:52

Image


Juliette ou la clef des songes de Marcel Carné
(1951)


Surprenant ce petit film méconnu dans la filmographie de Marcel Carné. Quand il s'agit d'évoquer les films orientés fantastique du réalisateur, Les visiteurs du soir et Les portes de la nuit reviennent régulièrement, mais Juliette ou la clé des songes est clairement oublié alors que, à mon sens, le film est bien meilleur que ses deux prédécesseurs. Rien que le pitch du métrage est particulièrement intéressant, puisque l'on y suit un jeune prisonnier qui arrive à sortir de sa cellule lors d'un rêve qui lui permet de voyager librement dans une ville imaginaire, ville où les occupants s'avèrent être tous d'autres personnes endormis qui, à force de rester trop longtemps dans le village, on complètement oubliés leurs souvenirs, jusqu'à leur propre identité. Le film s'intéresse donc à la quête du jeune homme qui va devoir retrouver Juliette, la femme qu'il aime, pour laquelle il a été condamné. Dès le début du film, Carné affiche une ambition étonnante pour un récit de ce type, avec une volonté de ne jamais tomber dans la gratuité. Ainsi, le pays du rêve ressemble au monde réel (à l'exception du château, sublime décor d'Alexandre Trauner), et seules les règles qui le définissent créent l'imaginaire pour le spectateur (le marchand de souvenir, les personnes s'inventant leur propre passé heureux, quitte à ce qu'il ressemble à celui des autres, etc...), ainsi qu'une inspiration évidente de la part du conte de fées en général (le final est très loin d'être un happy-end, et le twist concernant l'identité du châtelain est une chouette idée).

Image Image Image


A l'instar du précédent film de Carné, il est étonnant de constater, et ce malgré l'absence de Prévert au script, une vraie continuité thématique par rapport à l’œuvre de Carné, et là encore on est face à une histoire d'amour impossible, capable de transcender la réalité (d'ailleurs, le concept du film m'a souvent fait penser au dernier acte de Peter Ibbetson, mais pas certain qu'il y ait une véritable influence vu que les deux œuvres sont des adaptations). Au final, seul point noir qui m'empêche d'y voir un grand film : une tendance à la répétition en milieu de récit, où ce dernier fait un peu de surplace, mais rien de bien méchant non plus. Au casting, Gérard Philipe est vraiment bon dans ce rôle d'amoureux prêt à tout (sur le peu de rôles que j'ai pu voir du bonhomme, je l'aime bien globalement, dommage que sa carrière ait été aussi courte), Jean-Roger Caussimon joue un rôle typique des thématiques de Carné en homme voulant profiter d'une femme naïve pour la posséder, et enfin Suzanne Cloutier est vraiment convaincante dans un rôle pourtant pas spécialement facile (et dont on pourrait facilement se moquer). Une jolie surprise donc ce petit film hélas trop oublié, ce n'est pas à conseiller à tout le monde (les cyniques n'aimeront pas) mais ceux qui apprécient l'ambiance des films fantastiques de Carné peuvent sauter le pas sans réel risque.


7/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50065
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Collision - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 11 Nov 2016, 22:28

Image


Crash (Collision) de Paul Haggis
(2005)


Nombreux sont les films qui, au cours de l'histoire du cinéma, ont reçu une récompense beaucoup trop grande, la preuve étant qu'ils ont été oubliés depuis. On pourrait citer des exemples en pagaille, comme celui de Crash, petit film sorti de nulle part réalisé par un scénariste en vogue à l'époque (Paul Haggis, qui sortait du succès de Million Dollar Baby, et qui allait signer peu après Casino Royale et le diptyque Iwo Jima) et qui, face à l'un des meilleurs Spielberg contemporains, allait rafler la statuette alors que tout le monde pensait qu'il ferait office d'outsider. Aujourd'hui, avec le recul, on se souvient de la plupart des films nominés cette année là, mais qui parle encore de ce soi-disant meilleur film de l'année ? Si Crash n'est pas un mauvais film en soi, il est ahurissant de constater à quel point un film aussi grossièrement écrit a pu gagner un tel prix (sachant qu'il a remporté aussi celui du meilleur script), à croire que l'Académie ne pouvait faire que les yeux doux face à un métrage qui parle de façon frontale du racisme en Amérique. Un film choral sur un tel sujet, pourquoi pas, mais en l’occurrence le film de Haggis pose quelques problèmes. Tout d'abord, il faut être aveugle pour voir que le réalisateur singe tant qu'il peut un vrai chef-d’œuvre, à savoir le Magnolia de Paul Thomas Anderson (d'ailleurs, c'est justement cette influence qui m'a fait découvrir le cinéma de PTA). Les sujets des deux films sont totalement différents mais difficile de ne pas voir une vraie comparaison dans le montage du film, dans la façon dont se croisent les différentes storylines, bref c'est clairement la version less-talented d'un grand film.

Ensuite, et c'est là le gros défaut du métrage : c'est écrit n'importe comment. Le pitch de départ est prometteur, certains arcs tiennent leurs promesses (je pense notamment à celui du serrurier mexicain, touchant) mais à côté de ça il faut se farcir du racisme pour les nuls traité avec la grâce d'un éléphant, et ce n'est pas les disputes de couple sur la question du racisme qui vont me faire mentir (les discussions entre Thandie Newton et Terrence Howard, c'est totalement nawak :shock: ). D'ailleurs, c'est globalement toutes les évolutions de personnages qui foirent le propos. N'importe quelle situation dans le film est propice à mettre en lumière ne discrimination raciale, et le film ne loupe jamais l'occasion de le faire. Sur deux heures de film, autant dire qu'on a envie de hurler qu'on avait compris au bout de vingt minutes, ce qui aurait largement suffi. Pas étonnant donc qu'on ait totalement oublié ce tout petit film qui ne méritait pas un tel baroud d'honneur, quand bien même il présente quelques qualités, comme un montage bien pensé (les match cuts notamment), une mise en scène propre, une jolie BO et surtout un casting entièrement constitués de têtes connues mais pas souvent mises en avant. Reste que Crash est un film on ne peut plus anecdotique, au contraire de Munich, qui lui, partira complètement bredouille.


5/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50065
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar francesco34 » Sam 12 Nov 2016, 12:31

J'ai toujours trouvé que c'était une escroquerie ce film, le degré zéro du film choral car il raconte quasiment rien. Une fois qu'on a détricoté chaque petite histoire, c'est d'un basique effarant sans intérêt. Que de l'esbrouffe donc.
Avatar de l’utilisateur
francesco34
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14825
Inscription: Mer 17 Fév 2010, 19:33
Localisation: Montpellier

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Scalp » Sam 12 Nov 2016, 16:54

La seule explication valable c'est que l'oscar a été acheté, des fois y a des films un peu faiblard qui gagne mais on peut ressortir des qualités en étant objectif, ici meilleur film, meilleur script, c'est une putain d'escroquerie, encore ce serait un film de 1950, pourquoi ce racisme pour les nuls mais là c'est juste honteux.
Avatar de l’utilisateur
Scalp
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 60991
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 13:17

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar francesco34 » Sam 12 Nov 2016, 19:38

Comme l'année où Shakespeare in love a rafflé l'Oscar devant Le soldat Ryan ou La ligne rouge :eheh: ... qui se souvient encore de ce film là sérieux?
Pinaise, il avait rafflé 7 oscars :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
francesco34
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14825
Inscription: Mer 17 Fév 2010, 19:33
Localisation: Montpellier

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Sam 12 Nov 2016, 19:40

En 2016, qui prend encore les Oscars au sérieux ?
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

Image
Avatar de l’utilisateur
Jed_Trigado
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14448
Inscription: Sam 18 Oct 2014, 22:41
Localisation: On the fury road...

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Sam 12 Nov 2016, 20:59

DiCaprio.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44140
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Old days - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 13 Nov 2016, 15:53

Image


Old days de Han Sun-hee
(2016)


A la base conçu comme un gros bonus pour une édition vidéo d'Old Boy, Old days est devenu finalement un documentaire à part entière, puisque son ambition sur le papier ne se résume pas qu'à traiter de la conception du film de Park Chan-wook, il s'agit aussi d'évoquer la place du film dans le cinéma coréen et de son influence, sachant que Old Boy a été le premier gros succès international du pays, qui a permis de lancer définitivement la nouvelle vague coréenne commencée à la toute fin des années 90. En l'état, je suis franchement déçu, vu que je m'attendais à un vrai film qui pose une réflexion sur la place du métrage dans une industrie qui est désormais l'une des plus grandes forces culturelles du pays, et malheureusement on se retrouve plus devant un gros making-of qu'autre chose, avec dix-quinze minutes à la fin où l'on parle vite fait de la réception d'Old Boy à l'international. Il y a donc tromperie sur la marchandise, et il faut plutôt voir Old days comme un sympathique complément du réel making-of présent sur les éditions vidéos.

Complément qui offre pas mal d'images inédites du tournage, et qui montre les choses de façon très franches (ça fait du bien de voir un document montrer les réalités d'un tournage, et là on parle quand même de dépassement de budget, d'engueulades, de techniciens qui tombent d'épuisement sur le tournage, de cascadeur qui se fait péter les dents pendant une prise, etc...) et surtout qui permet d'avoir le retour de nombreux intervenants, de Park Chan-wook aux producteurs, en passant par le casting et quelques têtes connues (dont Ryu Seung-wan, qui a aidé en partie pour la fameuse scène du corridor). Old days est donc un making-of vraiment pertinent, qui apprend beaucoup sur la façon dont a évolué le film en cours de production (j'ignorais totalement que la séquence de baston du couloir était très découpée à la base, et l'usage du plan-séquence a été décidé un peu au dernier moment alors que Choi Min-sik multipliait les prises), mais clairement on est loin du documentaire définitif sur le film de Park Chan-wook, ça manque d'une vraie vision, d'un propos, et du coup c'est assez didactique et linéaire. En l'état, je suis content d'avoir vu le film, mais ça ne méritait peut-être pas d'être plus qu'un gros bonus d'édition vidéo comme c'était prévu à la base.


6/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50065
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Dim 13 Nov 2016, 16:04

sachant que Old Boy a été le premier gros succès international du pays, qui a permis de lancer définitivement la nouvelle vague coréenne commencée à la toute fin des années 90


Rien que ça, j'en doute. Le film a par exemple fait moins d'entrées en France que des Kim Ki-duk ou Ivre de femmes et de peinture.

Et le film ne me paraît pas plus influent que Shiri ou Memories of Murder par exemple. Voire même My Sassy Girl qui a cartonné dans toute l'Asie et s'est fait connaître ailleurs en vidéo.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44140
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Scalp » Dim 13 Nov 2016, 16:11

Old Boy c'est surtout caution Cannes et Tarantino mais ouais Shiri c'est le premier gros succès et la vague de film coréen édité en France a commencé avant Old Boy.
Avatar de l’utilisateur
Scalp
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 60991
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 13:17

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 12 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO