Tu ne tueras point |
Réalisé par Mel Gibson Avec Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer Long-métrage : USA Genre :Guerre Durée : 02h11min Année de production : 2016 |
9.5/10 |
SynopsisQuand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.
Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros.
CritiqueDu grand Gibson que ce "Hacksaw Ridge" avec pourtant un début très calamiteux qui mélange un style Michael Bay à la Pearl Harbor et une naïveté de Forrest Gump qui font penser à un plantage total.
En effet, quelle drôle d'idée que cette romance cul-cul la praline d'une lourdeur sans nom. Un Andrew Garfield au sourire benêt comme on a rarement vu devant la demoiselle (Teresa Palmer) avec un coup de foudre quasi-instantané qui cumule les clichés des romans Arlequin comme jamais.
Puis, Gibson fait légèrement monter la pression avec son héros qui s'engage dans l'armée: un classique. Sauf qu'on parle d'un film de Gibson, où la spiritualité plane et vient pointer le bout de son nez et mettre des bâtons dans les roues de la destinée du héros plein de bonne volonté pour sa patrie.
Inspiré d'une histoire vraie, cet élément fait de ce récit une histoire singulière et une belle leçon de vie.
Ainsi, Gibson nous plonge dans un camp d'entrainement façon "le maitre de guerre" avec Vince Vaughn dans le role de Eastwood. Une partie du film assez caricaturale, mais qui permet d'entrevoir les caractères de recrues un poil caricaturales de façon plaisante et distrayante en contraste avec la suite tragique.
Finalement, Desmond s'en va en guerre avec ses compagnons et là c'est le choc ! Jamais je n'ai vu une séquence de combat aussi explosive et d'une violence rare. Gibson ose exposer les meurtrissures des soldats mais ne fait jamais dans le voyeurisme gratuit. Il plonge le spectateur au cœur des échanges avec une habileté rare, le mettant dans les mêmes conditions que le soldat, difficile de ne pas avoir la chair de poule devant de telles scènes.
Le cinéaste utilise beaucoup les poussières soulevées par les explosions qui aveuglent la vision des deux camps et qui permet de déblayer progressivement le champ de bataille pour découvrir plus en détails l'horreur du carnage. Rien ne nous sera épargné, corps gisants grignotés par les rats ou autres insectes nécrophages, ennemis qui achèvent les gisants, l'agonie à l'état pur et la souffrance psychologique présente devant ces aberrations de situations.
Gibson varie les plans malgré un cadre d'affrontement unique et peu étendu, le combat s'enlise en accord avec le moral des troupes mais un seul garde le cap jusqu'à abroger la frontière ami-ennemi et en ne voyant plus que l'Humain.
Les couleurs flamboyantes des lances flammes sur les ennemis gesticulant sur un écran de fumée grisâtre font froid dans le dos. Les balles giclent des fusils en action, mais les ennemis ne cesse de surgir de nulle part, le spectateur comme les alliés ne semblent jamais en voir la fin. Dans sa partie guerre de tranchées, "Tu ne tueras point" offre peu de temps morts, Gisbon gardant la pression psychologique de l'arrivée d'un ennemi potentiel à tout moment pour une omniprésente tension.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de ce soldat particulier, je n'en dirais pas plus pour garder l'effet de surprise, mais Desmond donne une leçon de bravoure rare qui contraste énormément avec le début du film raté.
Gisbon caste aussi de très bons acteurs secondaires qui pourtant d'habitude ne me font ni chaud ni froid mais qui offrent de très bonnes performances ici : Sam Worthington et Vince Vaughn en tête.
Même si l'aspect religieux est un des thèmes principaux du film est le fil conducteur, il ne demeure pas trop envahissant, ni sujet à polémique.
Hacksaw Ridge rend un bel hommage à ce soldat exemplaire mais aussi à tous les combattants en général avec des scènes de charnier spectaculaires qui ne peuvent laisser indifférents et interroge encore et toujours sur la finalité de ces combats sanglants.