The Magnificent Seven (Les Sept Mercenaires) de Antoine Fuqua
(2016)
Voir se monter un remake des Sept Mercenaires ne me dérangeait pas le moins du monde. D'une part parce que je ne suis pas un adorateur du film original (je l'aime bien, mais c'est clairement pas un grand western à mon sens), mais aussi parce que ce genre de récit repris depuis le film de Kurosawa est monnaie courante, remake ou pas, alors voir un tel projet entre les mains de Fuqua, qui a porté le film à bout de bras pendant des années, me paraissait plutôt rassurant. A l'arrivée, j'ai eu globalement ce que j'attendais d'un tel film, à savoir un western qui cherche seulement à être un divertissement généreux, et qui livre efficacement la marchandise. De ce côté là, il faut avouer que Fuqua fait fort avec un film jamais ennuyeux, avec des personnages attachants (le duo Ethan Hawke/Lee Byung-hun), quelques surprises dans la façon dont certains sont utilisés (notamment celui de Chris Pratt, qui prend une tournure assez particulière) ou encore un climax final jouissif à souhait qui ne fait pas dans la dentelle.
Fuqua ne cherche jamais à marcher sur les pas du film de Sturges, et livre plus une réadaptation qu'un véritable remake, et c'est tout à son honneur car rapidement on se rend compte que comparer les deux films ne sert pas à grand chose tant ils partent dans des directions différentes. En revanche, on pourra reprocher au film un manque d'épaisseur. Là où certains personnages sont bien servis, d'autres sont relégués au second plan malgré un gros potentiel (globalement c'est dommage de voir un groupe aussi varié sans avoir de tensions au sein de l'équipe, surtout vu le contexte) et c'est clairement ce qui empêche le film de Fuqua à être un divertissement de premier ordre. Toutefois, ce serait dommage de bouder son plaisir, quand bien même les défauts sont nombreux, le film remplit son objectif principal, et de la part d'un blockbuster aujourd'hui c'est franchement pas mal. Surtout qu'à côté de ça, Fuqua emballe son film très correctement (c'est bourré de plans qui flatte la rétine) et James Horner, pour sa dernière composition posthume, signe un joli travail qui fera plaisir aux fans de son style reconnaissable. Un film qui attire la sympathie donc, et que je pourrais éventuellement revoir avec plaisir le jour où l'occasion se représentera.
Seconde vision (2021) : La revision n'est pas désagréable, mais c'est clairement un western lambda à l'écriture très conventionnelle et où rien ne dépasse (dans le mauvais sens). Cette revision m'a aussi permis de constater que le montage est fait à la truelle. On voit que Fuqua ne manque pas d'occasion de faire des beaux plans, mais ils ne durent jamais et sont complètement hachés, ce qui me laisse supposer qu'il n'a pas eu la main libre sur tout (on sent certains passages où il y a eu des coupures, où on a voulu rendre le film plus dynamique, et paye les deux derniers plans full CG bien laids).
5,5/10