[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar logan » Jeu 13 Oct 2016, 22:57

Faut bien justifier le "ocean" :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Ven 14 Oct 2016, 00:12

Et comme ils ont joué ensemble dans Gravity, on pourrait faire un méga crossover de la mort qui tue. 8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Ven 14 Oct 2016, 06:34

je ne parle même pas d'Andy Garcia, qui grossit à chaque épisode


Tiens ça m'avait choqué aussi :eheh:
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Sept Mercenaires (2016) (Les) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Ven 14 Oct 2016, 22:51

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The Magnificent Seven (Les Sept Mercenaires) de Antoine Fuqua
(2016)


Voir se monter un remake des Sept Mercenaires ne me dérangeait pas le moins du monde. D'une part parce que je ne suis pas un adorateur du film original (je l'aime bien, mais c'est clairement pas un grand western à mon sens), mais aussi parce que ce genre de récit repris depuis le film de Kurosawa est monnaie courante, remake ou pas, alors voir un tel projet entre les mains de Fuqua, qui a porté le film à bout de bras pendant des années, me paraissait plutôt rassurant. A l'arrivée, j'ai eu globalement ce que j'attendais d'un tel film, à savoir un western qui cherche seulement à être un divertissement généreux, et qui livre efficacement la marchandise. De ce côté là, il faut avouer que Fuqua fait fort avec un film jamais ennuyeux, avec des personnages attachants (le duo Ethan Hawke/Lee Byung-hun), quelques surprises dans la façon dont certains sont utilisés (notamment celui de Chris Pratt, qui prend une tournure assez particulière) ou encore un climax final jouissif à souhait qui ne fait pas dans la dentelle.

Fuqua ne cherche jamais à marcher sur les pas du film de Sturges, et livre plus une réadaptation qu'un véritable remake, et c'est tout à son honneur car rapidement on se rend compte que comparer les deux films ne sert pas à grand chose tant ils partent dans des directions différentes. En revanche, on pourra reprocher au film un manque d'épaisseur. Là où certains personnages sont bien servis, d'autres sont relégués au second plan malgré un gros potentiel (globalement c'est dommage de voir un groupe aussi varié sans avoir de tensions au sein de l'équipe, surtout vu le contexte) et c'est clairement ce qui empêche le film de Fuqua à être un divertissement de premier ordre. Toutefois, ce serait dommage de bouder son plaisir, quand bien même les défauts sont nombreux, le film remplit son objectif principal, et de la part d'un blockbuster aujourd'hui c'est franchement pas mal. Surtout qu'à côté de ça, Fuqua emballe son film très correctement (c'est bourré de plans qui flatte la rétine) et James Horner, pour sa dernière composition posthume, signe un joli travail qui fera plaisir aux fans de son style reconnaissable. Un film qui attire la sympathie donc, et que je pourrais éventuellement revoir avec plaisir le jour où l'occasion se représentera.


Seconde vision (2021) : La revision n'est pas désagréable, mais c'est clairement un western lambda à l'écriture très conventionnelle et où rien ne dépasse (dans le mauvais sens). Cette revision m'a aussi permis de constater que le montage est fait à la truelle. On voit que Fuqua ne manque pas d'occasion de faire des beaux plans, mais ils ne durent jamais et sont complètement hachés, ce qui me laisse supposer qu'il n'a pas eu la main libre sur tout (on sent certains passages où il y a eu des coupures, où on a voulu rendre le film plus dynamique, et paye les deux derniers plans full CG bien laids).

5,5/10
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Mi gran noche - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 16 Oct 2016, 15:42

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Mi gran noche de Álex de la Iglesia
(2015)


Déjà, petit coup de gueule concernant la non-disponibilité de ce film en France. Il y a encore peu, on pouvait se vanter d'avoir chaque récents films d'Álex de la Iglesia pour une sortie salle, et là, pour la première fois depuis quinze ans, ce n'est désormais plus le cas, Mi gran noche étant complètement passé à la trappe. Du coup, il faudra passer par Netflix pour avoir une sortie VOD, et pour permettre de rattraper ce film qui, malgré son caractère un peu mineur face à un Balada Triste de la Trompeta, reste malgré tout du De la Iglesia pur jus. Nouveau film, nouvelle comédie pour le réalisateur espagnol le plus déjanté qui soit, et on reste toujours dans la satire bien acerbe cette fois sur le milieu de la télévision, lors du tournage d'une soirée de nouvel an où public et artistes se retrouvent confrontés à des situations bigger than life.

Très vite, on retrouve tout ce qui fait le sel des films du cinéaste, et c'est aussi le moyen pour ce dernier de prouver ses talents de storyteller, en témoigne le récit de Mi gran noche, fort d'une vingtaine de personnages principaux dont les storylines s'entrecroisent sans cesse, et ce sans jamais que le spectateur ne soit perdu. Fun, très bien monté et donc rythmé, particulièrement drôles lors de situations plus que cocasses (le délire autour de la jeune femme qui attire systématiquement les souffrances de ses proches, ou encore le duel de présentateurs pour avoir le plus possible de temps à l'écran), Mi gran noche est clairement un divertissement recommandable pour quiconque apprécie De la Iglesia, son humour noir, ses personnages sans aucune morale, ou tout simplement la folie ambiante qui habite quasiment chacun de ses métrages. Si on ajoute à cela un casting très inspiré constitué quasiment que d'habitués du réalisateur (dont la fameuse Carolina Bang qui, malheureusement, n'a pas beaucoup de temps à l'écran), il est évident que Mi gran noche saura faire plaisir aux aficionados de De la Iglesia.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar osorojo » Dim 16 Oct 2016, 15:58

Est-ce qu'il sortira en BR/DVD au moins ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Dim 16 Oct 2016, 16:04

J'en ai aucune idée, vu que Netflix a acheté le film pour l'avoir sur son réseau, je sais pas qui gère la possibilité d'une sortie vidéo.
Après il y a bien les BR imports, mais du coup c'est avec sous-titres anglais.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar osorojo » Dim 16 Oct 2016, 16:40

C'est bizarre quand même. Comme tu le dis, De La Iglesia n'est pas un parfait inconnu sur le sol français, je comprends pas le silence de cette nouvelle sortie :?:
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Bone Tomahawk - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 17 Oct 2016, 21:11

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Bone Tomahawk de S. Craig Zahler
(2015)


Très sympa ce premier long-métrage qui aurait largement mérité une sortie cinéma. Alors oui, le petit budget fait que c'est un film qui se limite visuellement au strict minimum, mais c'est justement la limite du budget qui fait que le réalisateur doit redoubler d'effort pour proposer un film digne de ce nom, et là en l’occurrence c'est franchement pas mal réussi. Pour un premier long en plus, Bone Tomahawk est quand même sacrément ambitieux et couillu. Sur un pitch qui rappelle forcément un peu Vorace (faut dire que les westerns qui côtoient une ambiance fantastique ne sont pas légion), le réalisateur fait le choix du film anti-spectaculaire au possible, et dont la moitié du récit sera simplement un voyage de trois jours dans le Grand Ouest, à la recherche d'une tribu cannibale aux inspirations franchement culottées (à mon sens ça cite ouvertement un film comme Cannibal Holocaust). Un western qui sent bon l'amour du film de genre malgré son manque évident de budget, on sent d'ailleurs que tout est passé dans les têtes d'affiche et la photo car côté reconstitution ça en montre le minimum, idem pour l'action, mais encore une fois le réal est assez intelligent pour faire de ces défauts des qualités, et c'est justement ce côté minimaliste qui va faire la force du métrage, participant clairement à son ambiance assez unique.

Malheureusement, nous ne sommes pas non plus devant un premier film exemplaire, et le budget n'est pas vraiment à mettre en cause. En effet, dès qu'arrive la partie que chaque spectateur attendra (il faut dire qu'on nous la vend bien cette tribu d'indigènes), on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu devant le manque d'écriture de cette dernière partie où tout paraît trop facile, trop convenu et expédié, et ce malgré des sursauts de violence assez impressionnants (une mort en particulier est de loin la plus crade que j'ai pu voir depuis longtemps, et pour la petite histoire je matais le film en plein voyage de train, le mec à côté de moi qui regardait du coin de l’œil a vite fait de détourner le regard :mrgreen: ). Côté formel, c'est carré et efficace, clairement le bonhomme peut avoir du potentiel avec un budget plus confortable donc vivement son second film. Enfin côté casting c'est une belle surprise, Kurt Russell fait du Kurt Russell et il le fait bien, Richard Jenkins j'ai mis une bonne heure à comprendre que c'était lui, et les sous-estimés Patrick Wilson et Matthew Fox font plaisir à voir. Et puis le film m'aura permis de revoir la jolie Simmons qui m'avait bien marqué dans la saison 1 de True Detective (mais pas par son jeu :chut: ). Un bon petit film très prometteur, encore une fois ça aurait clairement mérité une sortie ciné, mais bon...


7,5/10
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Marie du port (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 18 Oct 2016, 21:34

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La Marie du port de Marcel Carné
(1950)


Après avoir parcouru de long en large la partie de filmographie de Carné la plus connue et réputée, il est temps de s'attaquer à celle dont on parle clairement moins, à savoir tout le reste de sa carrière où Carné a dû continuer son chemin sans le scénariste qui l'avait toujours accompagné jusqu'ici, à savoir Jacques Prévert. Du coup, on peut craindre concernant l'avenir du réalisateur : aussi bon technicien soit-il, est-ce qu'il lui est possible de continuer sa carrière en ayant toujours le même univers et thématiques à partir du moment où celui qui concevait ses histoires n'est plus là ? La Marie du port, en tant que premier film de cette seconde partie de filmographie, apporte déjà quelques précieuses réponses. Déjà, il est clair et net que dans le processus de création scénaristique de l'ancien duo, Carné avait son mot à dire, en témoigne ce long-métrage qui parvient, malgré le fait qu'il soit une adaptation de Simenon, à développer des thèmes que l'on trouvait déjà dans les précédents films du réalisateur. L'amour est toujours au centre du récit, compliqué cette fois par l'âge et la différence des pensées entre bourgeois (même si le perso de Gabin témoigne d'un amour profond pour ce qu'il y a en dehors de sa ville) et provinciaux, et surtout on y trouve un regard atypique qui fait qu'à la fin du métrage, on n'a pas spécialement eu l'impression de voir seulement un drame à hauteur d'homme, mais aussi une réflexion sur les relations humaines, et la place de chacun dans leur petit monde.

Rien que pour ça, le film saura plaire un minimum à ceux qui appréciaient la plume de l'ancien duo, et ce malgré des faiblesses évidentes, avec un ventre mou en milieu de métrage (heureusement, la fin réussie nous fait oublier ça), mais aussi et surtout du côté des dialogues : on sent l'envie de faire comme Prévert, à coup de répliques qui visent juste, mais clairement, l'objectif n'est pas mené à bien, l'écriture des dialogues est sympathique au mieux, mais rien de transcendant. En revanche, là où le film assure, c'est du côté des ambiances et des interprétations. Le village de Port-en-Bessin prend littéralement vie à l'écran, que ce soit lors de scènes dans un petit bar ou lors de rencontres clandestines nocturnes, quand au casting il est clairement de bonne facture, Gabin assure comme d'habitude (la scène où il envoie paître un bourgeois qui veut la table qu'il a réservé 8) ) et la jeune Nicole Courcel, disparue récemment, lui tient tête de façon admirable, finalement seul Claude Romain vire dans le surjeu (mais j'ai l'impression que c'est typique de l'époque pour ce genre de rôle d'amant jaloux). Un petit Carné, mais on évite la cruelle déception que je craignais. Reste à voir si le cinéma de Carné s'améliore pour la suite, ou pas.


6/10
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Vie entre deux océans (Une) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 22 Oct 2016, 13:10

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The Light between Oceans (Une vie entre deux océans) de Derek Cianfrance
(2016)


Après la très belle surprise qu'était The Place beyond the pines, autant dire que j'attendais de pied ferme le nouveau film de Cianfrance, espérant un récit tout aussi ambitieux. A l'arrivée, The Light between oceans a la grande qualité de me frapper là où je ne l'attendais pas, car ici il est nullement question d'un récit particulièrement original dans sa construction (on est typiquement dans le mélodrame pur) mais Cianfrance le fait avec une telle sincérité et amour que cela donne le film le plus réussi du genre depuis un bon moment. Il faut dire que le réalisateur sait choisir ses influences, et dès les premiers plans plane l'influence de David Lean, et plus particulièrement de son film Ryan's Daughter, auquel il emprunte son amour pour les beaux paysages et ces questions de moralité issues d'une décision d'amour. Formellement, Cianfrance a clairement passé un cap, et signe donc là son plus beau métrage avec une galerie de plans tous plus beaux les uns que les autres. Chaque traversée en bateau est l'occasion pour jouer sur le cadre, la lumière ou la focale, et je ne parle même pas de la façon dont il sublime cette petite île isolée, ça donne carrément envie d'aller vivre là-bas.

A cela s'ajoute, et The Place beyond the pines le prouvait déjà, une vraie maîtrise dans la mise en place des ambiances, et sans spoiler la scène pivot du film fait partie de ce genre de petites scènes vraiment réussies grâce à une combinaison montage/musique du plus bel effet (ce plan où Fassbender enlève la croix, c'est puissant, idem pour la séquence de la découverte de la tombe). Seul petit défaut au tableau : l'écriture prévisible de la seconde partie, plus larmoyante mais encore une fois à la sincérité évidente. A côté de ça, il faut quand même avouer que le trio d'acteurs font passer la pilule sans problème, Fassbender y trouve son plus beau rôle depuis Shame, Vikander confirme son statut d'étoile montante et vole la plupart des scènes où elle apparaît, et Rachel Weisz est égale à elle-même. Même la composition de Desplat (dont je suis pas un grand fan il faut avouer) est franchement jolie. Un bien beau petit film que voilà, qui fait clairement penser à un complément au précédent film de Cianfrance, traitant cette fois un peu plus des relations maternelles (d'ailleurs on peut même aller plus loin en voyant dans le trio Blue Valentine/Place beyond the pines/Light between Oceans une trilogie officieuse sur les relations parentales). Dommage que le film soit boudé un peu partout, à croire que le studio avait vraiment envie que le film se plante.


7,5/10
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Snowden - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 24 Oct 2016, 00:44

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Snowden de Oliver Stone
(2016)


A entendre les dires d'Oliver Stone lui-même, n'importe qui comprendra que le bonhomme est plutôt lucide sur son dernier long-métrage en date, à savoir le premier film de fiction s'intéressant directement au personnage ô combien intéressant d'Edward Snowden. Dès le départ, le réalisateur savait que l'adaptation aussi rapide paraîtrait opportuniste et n'était pas convaincu de l'utilité d'un tel projet jusqu'à la rencontre avec Snowden lui-même. A partir de là, l'objectif pour Stone est simple : quel que soit la qualité du film qu'il fera, l'important est de délivrer au plus grand nombre le même message que Snowden a lancé il y a trois ans. En ce sens, Snowden peut être vu comme un retour de Stone à ce qu'il savait faire le mieux au plus haut de sa forme, à savoir un film qui soulignerait les défauts d'une Amérique rongée par la corruption en tout genre. Malheureusement, le résultat final est franchement très loin d'un film comme JFK, et autant on comprend très bien l'intention de Stone quand au message du film (qui est effectivement important) mais voir un tel film en 2016 paraît grandement superflu.

Soit Snowden arrive trop tard, soit il arrive trop tôt, toujours est-il qu'il y a peu de réflexion derrière ce film finalement beaucoup trop sage et qui se contente d'étayer un portrait pour arriver à une finalité que tout le monde connaît. C'est dommage car derrière la figure de Snowden il y a effectivement un homme intéressant à bien des égards, notamment dans son changement de comportement vis à vis des coulisses d'un pays qu'il aime par dessus tout, et là aussi le film se plante en partie en prenant le sujet de façon trop didactique. On est pas non plus dans le biopic wikipédia, mais il en faudrait peu pour virer dedans avec cette envie de plus raconter une histoire que de la rendre cinématographique (cette dernière scène avec l'apparition du vrai Snowden...), surtout quand on voit la forme du métrage où Stone, expérimentant pour la première fois le cinéma numérique, va à fond dans l'utilisation d'effets de style inutiles. Bref, on est clairement loin d'un JFK pour le coup, et c'est d'autant plus dommage que sur le papier l'histoire de Snowden a un vrai potentiel cinématographique. Reste donc un film au propos forcément louable, et à l'interprétation réussie, de la part d'un nobody ça aurait sûrement suffi pour convaincre, mais de la part de l'homme qui savait mettre le doigt là où ça fait mal, c'est forcément décevant.


5,5/10
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Président - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 24 Oct 2016, 19:57

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Président de Lionel Delplanque
(2006)


Je n'en gardais absolument aucun souvenir et je comprend désormais pourquoi. Sur le papier, le film fait plutôt rêver, à savoir une ambitieuse visite des coulisses politiques de l’Élysée, avec Albert Dupontel en lead et l'intention de ne pas montrer que les beaux atours du milieu, et quand bien même le film soit signé par le réalisateur de Promenons-nous dans les bois, on se prend à rêver au moins à quelque chose de très correct. A l'arrivée, grosse surprise : les plus gros défauts du métrage ne sont pas du côté de la mise en scène. Pour le coup c'est même l'une des forces du film, la mise en scène de Delplanque étant assez chiadée pour représenter de façon fort jolie une reconstitution vraiment correcte. On sent une véritable envie de proposer de belles images, et rien que pour ça le film fait plaisir à voir, puisqu'il allie ambition visuelle et narrative. Sauf que voilà, c'est plutôt du côté narratif que ça coince. Non pas que tout soit spécialement mal écrit (finalement seul le perso de Renier coince sur ce point, rarement les intentions ou choix ne sont convaincants) mais il y a clairement un manque dans la façon de rendre intéressante ces complots made in France. Du coup, le soufflet retombe rapidement et on suit ça d'un œil pas spécialement motivé.

Autre point qui tâche : l'interprétation. Pour le coup, autant Delplanque gère du côté des images, autant on sent bien que la direction d'acteurs, ce n'est pas son truc. C'est bien simple : à peu près tout le monde est à côté de la plaque, seul Claude Rich est impeccable, et je suis surpris de voir à quel point la prestation de Dupontel était saluée à l'époque du film, alors que c'est clairement celui qui surjoue le plus (la scène du discours à la fin c'est du over the top pur jus). Alors oui, il y a une jolie volonté de proposer un personnage loin des présidents français habituels, mais il y a certainement un juste milieu à trouver. C'est bête que ce film soit très moyen, car il y avait un fort potentiel, mais là autant revoir Le Président de Verneuil, où Gabin explose Dupontel dans les grandes largeurs.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Lun 24 Oct 2016, 20:31

Je l'avais trouvé horrible Rich dans ce film. Comme tous les autres d'ailleurs...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Lun 24 Oct 2016, 20:39

Il a un côté beau parleur/pédant qui convient très bien au rôle je trouve, surtout qu'on dit bien qu'il descend d'une lignée plutôt aisée. Après c'est clairement pas de la grande perf, mais à côté de Dupontel, Renier ou Doutey c'est quand même deux crans au-dessus.
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