[oso] Ma prose malade en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Lun 19 Sep 2016, 23:32

C'est la suite de Détective Privé d'ailleurs.
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Midnight Special - 6,5/10

Messagepar osorojo » Dim 25 Sep 2016, 22:48

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MIDNIGHT SPECIAL

Jeff Nichols | 2016 | 6.5/10
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« Le réveil du nyctalope »


J'suis embêté avec Midnight Special. J'ai passé le film à me dire que ça allait devenir une référence en matière de SF subtile et puis, lentement mais surement, l'enthousiasme est retombé. Non pas que j'ai fini la séance spécialement déçu, mais il m'a manqué quelque chose pour pouvoir passer de la curiosité sympathique à la vraie surprise, celle que j'attendais de la part du mec qui m'a tellement fait vibrer avec ses autres films.

Car malgré toutes ses belles qualités, ses acteurs impliqués, un sens de l'image redoutable et des effets spéciaux parfaitement gérés -ce qui est en soi un tour de force, réussir à composer de l'effet visuel crédible sans le pousser dans la démesure étant une rareté qui s'apprécie-, il manque une unité à Midnight Special. Jeff Nichols promet un film flirtant avec le fantastique mais choisit de lui offrir un final sans mystère, un dénouement sur-explicatif qui se finit sur un plan que j'aime qualifier de "petit twist à la M6", comprenez qu'il se passe un truc dans l'image qui appelle une explication saugrenue, un retournement de situation qu'on n'a pas vu venir. Pareil à une main qui surgit d'une tombe fraîchement creusée, à des yeux d'un cadavre tout juste refroidis qui se rouvrent, le père aimant semble avoir hérité d'un peu de pouvoir de son fiston, en témoigné un petit reflet dans ses pupilles assorti d'un effet sonore pour bien l'appuyer...

C'est symptomatique de cette fin qui en fait trop et d'un metteur en scène qui ne s'autorise pas un film homogène en cédant aux sirènes du spectaculaire dans le dernier acte alors qu'il avait pris soin de ne pas les entendre jusque là. Un bâtiment Starkien qui est censé donner la réponse de l'origine de petit cyclope, des personnages faits de pure énergie qui débarquent, une échappée sans encombre d'une salle sécurisée gardée en plein territoire secret défense, un 4/4 qui fait le tour du monde avec des pneus crevés, des choix d'écriture très problématiques pour moi dans le sens où ils remettent en question toute la première partie d'un film qui promettait un traitement beaucoup plus subtile de la fuite d'un petit garçon faussement fragile qui ne peut compter que sur ses parents (enfin, ils lui font principalement des bisous, parce que finalement c'est lui qui fait tout le boulot) pour le soutenir.

Ceci étant dit, on ne pourra pas enlever à Nichols sa force de proposition, ni sa belle implication. Midnight Special est une bobine qui essaye de faire de la résistance à une époque où le film de genre est souvent boudé, mais n'y parvient pas totalement. Difficile de vendre un film de science fiction s'il n'y a pas une bibliothèque en 5 dimensions à la fin pour le rendre légitime. Ici on a le droit à une resucée des bâtiments d'Elysium en guise de cerise sur un gâteau qu'on a recouvert petit à petit de glaçage, jusqu'à trop en mettre.

Damn, Nichols était à deux doigts de signer une surprise de la trempe d'Ex-Machina, il a tout de même réussi à me faire frémir pendant une bonne heure (la chute du satellite sur la station service est un grand moment) et à me faire sourire ensuite. Malgré son corps malade, Midnight Special est un coeur pur, à n'en pas douter.
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Dead Bang - 7/10

Messagepar osorojo » Lun 26 Sep 2016, 21:39

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DEAD BANG

John Frankenheimer | 1989 | 7/10
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« Un Colt, ça serre l'Aryen »


Entre néo-noir poisseux et action movie généreux, Dead Bang est une bobine au fort tempérament, marquée par la grande classe de Don Johnson, quelques moments décomplexés qui filent le sourire et un final radical dans des souterrains oppressants. S’il ne faut pas y chercher quelconque œuvre ambitieuse, tous les amateurs de polars dépouillés devrait y trouver, sinon une belle pépite à découvrir, au moins un chouette moment de divertissement.

Les atouts majeurs de Dead Bang sont assurément Don Johnson et sa bobine inimitable. L’homme y donne de sa personne, est de tous les coups, que ce soit pour initier le rire, pendant la première heure notamment, ou distribuer les sentences avec son colt très encombrant. Le mélange comédie/action est savamment dosé : l’humour n’est qu’un moyen pour Frankenheimer d’introduire son personnage de flic blasé fraîchement divorcé —en une séquence de course-poursuite au terme de laquelle il honore son suspect de manière originale, tout est dit—,il n’hésite donc pas une seconde à l’abandonner lorsque l’enquête se précise et que les enjeux sont posés.

Rien de folichon à ce niveau là, une énième histoire de ravagés du caisson qui n’aiment pas la différence, de petits bonhommes étroits d’esprits qui n’apprécient que leurs semblables et d’un policier au caractère bien trempé qui veut terminer ce qu’il a commencé, envers et contre tous. Frankenheimer tente bien de relever le tout avec un petit twist de dernière minute, mais l’effet n’y est pas, et ce n’est pas si grave.

Car si Dead Bang file le sourire, outre la présence de son acteur vedette, c’est grâce à sa mise en scène survitaminée, ses placements de caméra bien sentis et sa bande son délicieusement eighties. Une époque où les vilains étaient des enfoirés de compétition qui n’attendent pas la demi-heure de bobine pour dégommer du passant. Dans Dead Bang, en moins de dix minutes, deux pauvres bougres se sont fait zigouiller bien comme il faut le soir de noël et le père Johnson a déjà lancé les représailles.

En bref, Dead Band est une petite sucrerie, une série B assumée en tant que telle, mais particulièrement bien gaulée, qui devrait contenter les amateurs du genre, et continuer de faire soupirer ceux qui ne trouvent dans ce genre de péloches que ridicule et ennui.


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Six minutes pour mourir - 7,5/10

Messagepar osorojo » Dim 09 Oct 2016, 10:34

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FEAR IS THE KEY

Michael Tuchner | 1973 | 7.5/10
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« ♪ Dans un petit sous-marin jaune ♫ »


Fear is the key est un polar / action movie surprenant. Au bout d’une demi-heure, une curieuse impression que tout a déjà été livré se fait ressentir. Posé lors d’une introduction sans bout de gras de 5 minutes, le principal enjeu dramatique du film commence à se cristalliser à l’occasion d’une course poursuite dantesque propulsées à la créatine pure. Certes le plaisir est à son paroxysme, et ce après une demi-heure d’antenne à peine, mais une petite inquiétude à propos de la suite pointe le bout de son nez. Comment Michael Tuchner va-t-il pouvoir générer à nouveau de l’intérêt pour une séance qui a démarré sur les chapeaux de roue, dans les crissements de pneus et les exécutions sommaires, sans prendre la peine de faire monter la tension avant de faire tomber les corps si férocement : les cartouches n’ont-elles pas été tirées trop tôt ?

La belle surprise, c’est qu’il n’en est rien. Le rythme retombera certes un poil entre les festivités de la première heure et le dévoilement des tenants et aboutissants d’une intrigue à deux temps, mais le jeu en vaut la chandelle. Fear is the key est un pur produit de son époque, une série B nerveuse qui profite de l’ambiance paranoïaque des seventies. Bien plus maline qu’elle n’en a l’air de prime abord, elle saura récompenser tous les courageux qui accepteront de naviguer à vue vers la clé du mystère.

Conscient du côté exigeant de son histoire, Michael Tuchner met les bouchées doubles niveau mise en scène, histoire de compenser les interrogations par la poudre. Son film se construit généreusement dans l’action avant de faire narrativement sens : Fear is the Key est parfois cité comme référence en matière de course-poursuite, c’est amplement mérité, le jeu du chat et de la souris qui se joue entre truand et polices de la route en première instance est de haute volée. Il permet également d’introduire la seule personne qui permettra au spectateur d’y voir plus clair sur la distance : Barry Newman, omniprésent, charismatique en diable et physiquement très investi, est de tous les plans. Dommage que le reste du casting soit un peu à la traîne : les enflures sont nombreuses mais un peu fadasses et, plus embêtant, Suzy Kendall, l’atout charme de Tuchner a bien du mal à trouver sa place. A sa décharge, son personnage est certainement le moins bien écrit, ou le moins exploité, au choix.

Ce petit souci mis à part, et si l’on passe quelques grosses ficelles, Fear is the key est une sacrée bobine, intelligente dans son déroulement narratif et généreuse quand il s’agit de récompenser les plus circonspects à grand coups d’action. Un pur produit des seventies qui assume sans rougir son statut de série B sophistiquée —à raison, les producteurs des années 2010 devraient en prendre de la graine— et ravira les amoureux de cette époque ainsi que les amateurs de belles images.


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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Dim 09 Oct 2016, 10:36

Je ne connaissais pas du tout, ça donne bien envie. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Dim 09 Oct 2016, 10:37

Yep, il vaut le coup d'oeil, je pense que tu y trouverais ton compte ;)

Pas évident à choper par contre, je sais pas s'il a été édité en DVD chez nous, je pense pas :(
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Temps modernes (Les) - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 09 Oct 2016, 15:57

• Critique à la chaîne •

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LES TEMPS MODERNES

Charlie Chaplin | 1936 | 7/10
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« Croque ton boulon »


Je ne suis certainement pas le mieux placé pour parler de Chaplin. D’un, j’avoue mon inculture totale pour l’époque du muet. De deux, le burlesque, les gestuelles exagérées, les morales douce-amères teintées de fausse naïveté, c’est vraiment pas mon truc. Du coup, je n’ai jamais creusé réellement la période qui embrasse ces gimmicks là. De Chaplin je n’ai vu que The Kid. Très emballé, j’avais poursuivi avec Les temps modernes que je n’avais pas réussi à finir.

J’ai fait l’effort cette fois-ci d’aller au bout et même si je ne regrette aucunement de lui avoir donné une nouvelle chance, je n’ai pas grand-chose de constructif à en dire. Thématiquement parlant, c’est très fort, Chaplin en met plein la tronche à l’American Way of life, avec un cynisme radical. Sous ses airs de guignol naïf se planque un rude critique de l’époque qui est la sienne. L’industrialisation massive, la grande dépression, les conditions de vie précaires des classes populaires sont des sujets sensibles qui aboutissent souvent à la polémique facile. Chaplin a pour lui un sens de l’humour caustique qui sied à merveille à ce genre de dénonciation, puisqu’il permet de la dédramatiser sans pour autant rendre trop léger le doigt qui pointe les problèmes…

… encore faut-il être réceptif à ce genre d’humour. Condition sine qua non pour assister au spectacle avec passion. Pour ma part, j’ai assisté aux cabrioles de l’ami Chaplin avec un profond respect mais sans réel enthousiasme, parfois même agacé par ses frasques trop appuyées.

Mais le geste est légitime, d’autant plus qu’ici il se mêle progressivement à la parole. On sent que Chaplin essaye de composer avec le dialogue sans pour autant lui permettre de polluer ce qu’il sait faire de mieux. A savoir filmer le geste, capturer les attitudes, et faire parler les corps. A ce niveau, difficile de le prendre à défaut, le travail est admirable, qu’on soit, ou non, friand de la discipline, ce qui n’est pas vraiment mon cas (mais vous l’avez compris, alors je vais arrêter de m’excuser, nom de zeus !).
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mr Jack » Dim 09 Oct 2016, 22:09

Regarde Le Dictateur ou Les Lumières de la Ville et tu seras peut-être plus emballé par Chaplin :super:

(et sinon pour le muet je trouve Buster Keaton encore au dessus, Sherlock Jr. ou Le Mécano de la Générale c'est des must-see !)
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Dim 09 Oct 2016, 23:37

Yep, je l'ai vu Le mécano de la général, j'avais trouvé ça chouette :)

Noté pour les autres Chaplin ;)
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Lun 10 Oct 2016, 01:22

Le Mécano de la Général, c'est mon muet préféré a l'heure actuelle, Jackie Chan doit tout a ce film. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mr Jack » Lun 10 Oct 2016, 17:30

C'est clair ! :super:
Keaton c'est un virtuose, plain and simple.
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Cœur aux lèvres (Le) - 5,5/10

Messagepar osorojo » Ven 14 Oct 2016, 18:32

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LE COEUR AUX LÈVRES

Tinto Brass | 1967 | 5.5/10
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« Détournement de petite soeur »


Le coeur aux lèvres est un joyeux bordel auquel il ne faut pas essayer de trouver cohérence sous peine de passer une sale heure et demie. Sous ses airs de whodunit cartésien se planque une foire à toutes les expérimentations formelles. Si Tinto Brass cherche à y produire du sens, ce n’est qu’à travers ses images et elles seules. Le reste, acteurs, intrigues et autres parcelles habituellement d’importantes de tout film, sont reléguées au second plan.

Dès lors, deux possibilités.

Ou l’on se laisse emporter par la générosité visuelle de l’ensemble, la bande son jazzy, le charisme volontaire de Jean-Louis Trintignant le charme de la belle Ewa Aulin, qui du haut de ses 17 ans, signe une prestation qu’il serait à mon avis bien difficile à reproduire aujourd’hui et on passe un sympathique moment.

Ou bien on se braque devant autant d’agitation pour si peu au final. Auquel cas, la mise en scène semble trop maniérée pour être honnête, et surtout sans réelle logique, y compris dans sa recherche sémantique. Bien délicat par exemple de comprendre la mécanique qui pousse Tinto Brass à ôter la couleur de certaines séquences quand il ne joue pas avec des effets de bande dessinée un peu à la manière d’un Scott Pilgrimm pour accompagner les quelques coups de lattes qu’il met en scène. Chaque effet de style, chaque référence longuement appuyée, s'inscrit avec lourdeur dans une intrigue complètement sacrifiée.

Découle en effet de ces choix cavaliers un déséquilibre général gênant laissant entendre que Brass lui-même ne sait pas trop sur quel pied danser : entre réalisme et comédie, rigueur et laisser-aller, il n’arrive pas à faire un choix et tente de tout mixer avec plus ou moins de réussite. Conséquence, Le coeur aux lèvres manque d’harmonie, son rythme est gérée de manière chaotique et il est bien difficile, en fin de séance, de savoir quoi penser de toute cette débauche d’énergie alors que le final se veut marquant.
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Tarentule au ventre noir (La) - 5,5/10

Messagepar osorojo » Dim 16 Oct 2016, 20:11

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LA TARENTULE AU VENTRE NOIR

Paolo Cavara | 1971 | 5.5/10
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« La précision d'une aiguille »


Le problème de La tarentule au ventre noir est qu’il est marqué par un manque d’équilibre et surtout qu’il livre son meilleur dans ses dix premières minutes. La première mise à mort est en effet une belle réussite, marquée par un érotisme doux, une belle partition sonore (du bon Morricone, et ce pour tout le film d’ailleurs, avec un thème récurrent qui marque) et une mise en scène inspirée. Du coup, s’ouvrent en grand les vannes de la curiosité : la suite sera forcément au moins du même niveau, on tient peut-être là un giallo méconnu qui peut rivaliser avec les meilleurs.

Mais à aucun moment Paolo Cavara ne parvient à réitérer la belle performance de son introduction, et c’est bien dommage. Les meurtres suivants sombrent dans une routine peu stimulante, et plus dérangeant, s’enlisent dans une mécanique qui s’avèrent être de moins en moins crédible au fur et à mesure que la lame continue de s’abattre sur un tas de belles jeunes filles.

Un casting 5 étoiles qui permet à La tarentule au ventre noir de tenir la marée. D’autant plus, qu’une fois n’est pas coutume, le meilleur personnage du film n’est pas le tueur — qui lui ne présente qu’un intérêt minime — mais celui qui le poursuit. Finalement, le principal atout de ce giallo particulier est le tempérament troublé de son enquêteur, partagé entre l’envie d’aider les victimes de ses affaires et ses aspirations personnelles, trop éloignées de ce que nécessite son métier.

Mais c’est un poil juste pour permettre au film de tenir la distance. Dans un giallo, les meurtres, au moins, se doivent d’être soignés et à ce petit jeu là, Cavara déçoit terriblement, en témoignent les deux derniers fais d’arme du cinglé de l’affaire, expédiés en deux temps, trois mouvements, sans aucune énergie. Ajoutons à ce manque d’implication dans le final un rythme mal géré et c’est l’ennui qui pointe parfois le bout de son nez.

Alors certes, si l’on s’en tient aux standards du genre, La tarentule au ventre noir est un giallo correct qui contentera les amateurs des fines lames gantées œuvrant au clair de lune. Mais il ne passe pas le cap du simple film qui vaut le coup d’œil alors qu’il avait tout le potentiel pour être bien plus que cela. Dommage.
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Sentinelle des maudits (La) - 8,5/10

Messagepar osorojo » Mar 25 Oct 2016, 23:12

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LA SENTINELLE DES MAUDITS

Michael Winner | 1977 | 8.5/10
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« Ah là là Bertha peste ! »


Locataire, Rosemary’s baby, l’exorciste, l’au-delà … on pense à tout un tas de films devant La sentinelle des maudits et pourtant le film de Winner peut se targuer de posséder une forte personnalité. Sorte de mélange improbable entre la rigidité d’un Polanski et la folie formelle d’un Fulci, la sentinelle des maudits est une série B horrifique de haute volée. J’irai même jusqu’à dire qu’elle devient référence quand elle s’atèle à mettre le fantastique en images, à donner vie à cette horreur qu’il est pourtant de bon ton de caractériser d’inimaginable.

La force de Winner est son absence totale de complexe, ainsi qu’un savoir-faire évident pour construire des moments de pure tension. Il n’est certes pas question d’arracher le cuir de l’accoudoir au moment où la toute frêle Cristina Rainesse se décide à aller affronter l’inconnu qui racle le parquet à l’étage, avec pour seul moyen de défense, un couteau de cuisine porté par les cigarettes russes qui lui servent de bras, mais la tension est à son comble tout de même : la façon qu’a Winner de filmer l’inexplicable, de donner vie à l’irréel force le respect. Rarement une simple silhouette plongée dans le noir n’aura eu autant de puissance à l’écran.

Cette facilité déconcertante qu’il a à dépeindre le fantastique, un élément généralement étouffé sous un réel pragmatique, est déconcertante : de nulle part surgissent des scènes d’un gore burlesque particulièrement marquantes parce qu’elles sont utiles au récit. Winner joue de cette imprévisibilité, laissant son spectateur dans l’expectative d’une séance en roue libre, potentiellement dépourvue de cohérence, pour ensuite lui prouver tout le contraire. Chaque scène a sa place, tout étalage de grosses Bertas dénudées construit une intrigue relativement originale.

Dommage qu’il ne manie pas le crayon comme il trouve l’inspiration en mode système D pour filmer ses séquences phares. Du fort potentiel de son histoire il n’extrait que la substance première sans essayer de la transcender pour construire quelque chose de plus ambitieux. Au fur et à mesure qu’il finit de distribuer les cartes, on comprend assez vite qu’il lui importe finalement peu de s’extirper du pur exercice de style : générer de la tension, composer des ambiances, imaginer l’enfer, telles sont ses intentions.

Peut-on lui en tenir rigueur ? Rien n'est moins sur. Personnellement, je déguste, et ce, sans faire la fine bouche. Cela faisait un sacré bon moment que je n’avais pas vu quelque chose de si maîtrisé et qui passe aussi bien le cap des années en matière d’horreur. Les premières apparitions du malin à l’écran sont géniales et la manière avec laquelle Winner désincarne Cristina Rainesse, icône de mode à la masse graisseuse négative, est saisissante. De quoi faire appel à l'indulgence pour la note finale, qui manque, il est vrai, d’un peu de panache.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Val » Mer 26 Oct 2016, 08:17

:super:
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