Open Windows de Nacho Vigalondo
(2014)
Vu la réputation du film, je n'attendais clairement pas quelque chose de bien, mais j’espérais au moins un concept solide, ainsi que des bonnes idées par-ci par-là, comme un exercice de style raté dans lequel le réalisateur aurait réussi à aller jusqu'au bout de certaines de ses intentions. Puis bon, avec le réalisateur de Timecrimes derrière, il y avait moyen d'espérer quelque chose qui tenait un minimum la route. Malheureusement, ce n'est pas le cas ici. Le film part d'un concept assez dingue pour le moins intriguant, à savoir que ce qui s'affiche à l'écran est le contenu d'un écran d'ordinateur portable, et où la caméra va sans cesse naviguer d'une fenêtre à l'autre pour y voir des diffusions de webcams, téléphones, des tentatives de hacking, de la navigation internet, etc... et le tout dans un récit où un jeune homme va être contraint par un hacker anonyme de violer la vie privée de son actrice préférée, sous peine qu'elle meure devant ses yeux. A partir de là, on se met à imaginer que le film va développer, à travers une intrigue intéressante, une réflexion sur la multiplication des points de vue, ou encore sur la protection de la vie privée à notre époque où tout passe par l'informatique. Mais non. De toute évidence, ce n'est pas ce qui intéresse le réalisateur qui, après vingt minutes en huit-clos, dirige son film vers une sorte de course-poursuite, pour finir sur une succession de twists pour jouer au petit malin.
Donc, après une introduction plutôt réussie (car intrigante), le film et son concept tombent totalement à plat, le réalisateur ne comprenant pas qu'une course-poursuite à travers une webcam ne peut décemment pas être source de tension, ou encore que ses twists sont tous plus idiots les uns que les autres, mention spéciale au dernier qui casse la seule bonne idée du film (à savoir la mort de la plupart des personnages importants dès la fin du second acte) qui part dans le délire du manipulateur qui dirige absolument tout depuis le début du récit (et je ne parle même pas de l'idée WTF d'amener ça avec un design d'algorithmes chelou à l'écran, ça fait hyper cheap et ça n'apporte rien du tout). C'est bien dommage de voir Elijah Wood dans une production pareille, à croire que c'est ce genre de films concepts qui l'intéresse désormais. Enfin, le film se vend particulièrement sur la présence de Sasha Grey au casting. J'ignore l'état de son jeu dans The Girlfriend Experience, mais là c'est juste une catastrophe. Du coup, on se dit qu'elle a été choisie pour sa superbe plastique et finalement le réalisateur ne prend même pas la peine de la mettre en valeur, si ce n'est l'espace de quelques secondes. Drôle de choix donc, surtout dans le rôle d'une actrice qui n'a jamais dévoilé son corps et où un hacker est prêt à tout pour des clichés de nu, il aurait clairement fallu justement une véritable actrice un peu connue pour sa plastique jamais dévoilée et ça aurait eu du sens, mais là en l’occurrence c'était peut-être bien le choix le plus WTF possible. Un film à éviter donc, autant se remater des vieilles scènes de Sasha Grey, ça dure moins longtemps et c'est plus joli à regarder.
Pour éviter à certains de perdre 1H30 de leur vie :
1/10