L’odyssée |
Réalisé par Jérôme Salle Avec Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou Long-métrage : FR Genre : biopic Durée : 02h02min Année de production : 2016 |
6/10 |
Synopsis1948. Jacques-Yves Cousteau, sa femme et ses deux fils, vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Mais Cousteau ne rêve que d’aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau, il a découvert un nouveau monde. Désormais, ce monde, il veut l’explorer. Et pour ça, il est prêt à tout sacrifier.
Critique Un biopic plutôt décevant qui ne nous apprend pas grand-chose sur la vie de l’océanographe. Jérôme Salle raconte qu’il n’a voulu blesser personne et qu’il a rencontré presque toute la famille Cousteau qui ont eu leur mot à dire sur le scénario.
L’odyssée nous dévoile l’évolution grandissante de l’ambition de JYC à la carrière de pilote d’avion brisée qui se tourne alors vers l’exploration de l’océan laissant ses deux fils au pensionnat.
Pour financer ses voyages, le commandant va tout d’abord se tourner vers la compagnie du pétrole qui lui payera son fioul en échange de prélèvements sous-marins à la recherche d’or noir.
Même si le portrait de Cousteau n’est pas flatteur, on sent que Jérôme Salle ne va pas au bout des choses montrant un homme egocentrique et ambitieux, beau parleur qui délaisse peu à peu sa famille pour étendre à l’infini ses sociétés aux dépends de la raison.
Philippe (le fils) interprété par Pierre Niney est là pour contrebalancer la parole « divine » de son père et lui ouvrir les yeux sur la réalité du monde, apportant une approche nouvelle et actuelle, insufflant une vision écologique à son père.
Les deux hommes partagent la même passion, le monde marin mais ont une vision différente. Celle de Philippe est plutôt ambiance « peace and love » tandis que celle du père est celui de l’explorateur avide de connaissances et de reconnaissance mondiale.
L’odyssée offre quelques séquences animalières qui sont relativement peu nombreuses par rapport à la durée du film avec une ou deux scènes tournées avec de vrais animaux, le reste étant du numérique (beaux effets spéciaux tout de même). Les coulisses du tournage de ces plans sous-marins nécessitants de nouvelles techniques ne sont dépeintes que partiellement laissant son spectateur un peu sur sa faim. L’odyssée parle d’une mise en scène des reportages qui est toujours l’essence même des documentaires animaliers où on donne des noms humains aux bestioles et on invente un scénario pour captiver l’attention du spectateur. Pour cela, l’équipe de Cousteau capturait, voir même blessait des animaux pour élaborer leurs films ; cet aspect très négatif n’est que très brièvement cité.
L’histoire se déroulant sur de nombreuses années, Jérôme Salle a dû utiliser des prothèses pour vieillir les visages ce qui donne un aspect peu naturel à leurs expressions, marrant de voir Audrey Tatou se muter en Simone Signoret.
Un moment agréable à passer devant l’odyssée qui procure des séquences esthétiques plaisantes et se tourne beaucoup sur les relations familiales difficiles sans pour autant gratter sous le vernis délaissant un peu trop le côté animalier (pas de Jojo le mérou). Un message écologique qui réconcilie père et fils un peu trop mièvre.