Vous l'attendiez avec impatience, la présentation de Monsieur Burgalat.
Ce mec est bizarre, au premier abord on dirait un bobo chic parigot n'ayant pas deux sous de talent et ne vivant que d'une fausse hype de gros tocard façon Sébastien Tellier, Beigbeder ou Castelbajac. Mais que nenni! Le gars vit vraiment dans une bulle étrange, un peu coincé dans les 60s, mais avec une pointe de modernisme qui lui permet de ne pas tomber dans le simple hommage ou l'éternelle resucée. Dommage pour lui, il n'a pas de voix, du coup il ne se lance pas dans des trucs improbables et invite du monde sur ses disques.
Il a donc un univers à lui, qu'il a gentiment étendu en tant que producteur, où il fait un taf plutôt réussi (AS Dragon et la métamorphose d'April March, c'est lui). Mais bon, tout le monde s'en tamponne et il n'a aucun succès.
Il y a plein de chansons à citer, du coup au pif :
Vous la connaissez, elle chante le Chick Habit de Death Proof. C'était ses débuts (mais bien avant le film, les 90s), fan de yéyés et de la France, elle plagiait alors les chanteurs/euses des 60s avec des reprises et des compos dans le style de l'époque. D'ailleurs j'aime beaucoup sa Chanson de Prévert. Son petit accent américain me fait craquer. Après plusieurs mix étranges avec des groupes garages pour un résultat sympa sans plus, elle va caler sa voix de femme-enfant sur les compos de Burgalat. En sortira Chrominance Decoder, avec encore pas mal de parfum de ses débuts, naïfs et 60s. Puis quelques années plus tard, la masterpiece, Triggers. Burgalat est en orbite et l'envoie hors de la galaxie avec ses sons et compos complètement dingos. Le reste ne sera que poussière.
Bon, aujourd'hui, ce sera la journée de la Suède. L'autre pays du rock.
On commence par Randy. Petit groupe de "hardcore mélodique" (mon dieu que cette expression est laide...) créé dans le sillage des groupes en vogue de l'époque comme Nofx. Dans cet exercice, ils n'étaient pas mauvais, et ont même signé des tubes sympas comme Little Toulouse (sacré jeu de mot! ) ou Kiss me Deadly. Mais voilà, les années 2000 approchant, ils ont senti le vent tourner, à moins que ce soit eux qu'il l'ait fait tourné d'ailleurs, et quelques mois avant la sortie de White Blood Cells et du premier Strokes, ils pondent un pur album de rock garage : The Human Atom Bomb, et ça démoule sévère. La suite est connue, leurs compatriotes de The Hives leur voleront la vedette, mais ça ne les empêchera pas de continuer à sortir quelques disques dans le même ton, avec notamment ce pur bijou qu'est Cheap Thrills.
Sinon les gars sont légèrement coco sur les bords.
On poursuit avec de vrais stars venues du froid : Millencolin.
Sans doute un des groupes ayant le mieux incarné le style "punk-à-roulettes", avec leur hardcore gentillet mais rapide qui marchait si bien dans les 90s. Le skate leur colle alors tellement à la peau, qu'une de leurs chansons sera sur la BO de Tony Hawk's Pro Skater 2 sur PS1, le fameux No Cigar. Par la suite, il changeront un peu de style, calmeront le tempo pour tâcher de coller à la vague garage-rock des 00s, avec quelques dégats, mais aussi quelques réussites.
Enfin bon, l'Histoire retiendra surtout que Pennybridge Pioneers fait partie du panthéon des albums de punk des nineties au même titre que Smash, Dookie, Punk in Drublic et Full Circle.