Stern des frères Maffre
En même temps que Dargaud dévoilait
Undertaker, il sortait un autre western avec un croque-mort pour perso principal.
Hormis le passé tumultueux des deux héros, les deux séries n'ont pas grand chose à voir. Ici c'est une enquête que l'on va suivre, avec quasiment aucune scène d'action échevelée ou coup de feu. On reste d'ailleurs dans la même ville tout du long.
C'est assez agréable à suivre, avec un héros qui n'a rien à voir avec les cowboys badass habituels. Ici, c'est plus littéraire et cultivé.
Avec quelques pointes d'humour très bien tourné. Pour accompagner ce scénario, le dessin est plutôt atypique, un peu à la manière de Thierry Robin, avec des persos anguleux, mais aussi des décors très réussis et des couleurs dans des tons parfaits pour poser l'ambiance.
Un bon petit ovni donc, au milieu des sorties testostéronées de ces derniers temps.
La Saga d'Atlas et Axis T1 de Pau
On passe dans un univers plus enfantin avec cette série animalière médiévale-fantasy. Le dessin n'est pas super, on dirait un peu les
Lucky Luke du début, quand Morris était seul aux commandes, avec des persos très ronds, des décors minimalistes et des expressions qui se limitent au sourire, l'impassibilité et le froncement de sourcils.
D'ailleurs le scénario ressemble aussi dans son déroulé à ces œuvres de jeunesse du belge à nœud-pap! Avec des persos dont la quête démarre dès la troisième page et des rebondissements en pagaille. Ca rappelle aussi un peu le
John Bravo de Chaland, par son côté quand même un peu adulte avec des morts et pas mal d'amertume.
Sincèrement, ce n'est pas une "bonne" BD, mais son petit côté madeleine de Proust m'a bien plu...
Shangri-La de Matthieu Bablet
Il s'agit de l'oeuvre de SF de la rentrée. Ankama a d'ailleurs mis les petits plats dans les grands pour l'occasion avec une très belle édition dos toilée de cette histoire complète et grand format de plus de 200 pages.
La lecture a été assez plaisante, mais j'avoue être un peu déçu. N'étant pas fan inconditionnel de SF, j'aime surtout quand elle me bouscule et me fait réfléchir. Et, là, même si le scénario est très bien mené et qu'on nous propose une histoire complexe et dense, je n'ai pas trouvé mon compte.
Bablet a bien digéré toutes ses influences, car il y a un peu de tout, des clins d’œil à
Star Wars ou à
Starfox, à la reprise de thèmes ou idées de
Prometheus ou de
Matrix Re-Loaded/Baudrillard, mais ça ne donne rien de nouveau.
Je n'ai e surcroît ressenti aucune empathie pour les personnages. Chacun étant assez cliché (le héros droit et paumé, le violent, le nouveau, le pacifiste, le quota minorité), rien de particulier ne ressort vraiment d'eux. La relation entre les frangins-héros est même tellement effleurée que les paroles du début sonnent assez creux rétrospectivement. Sans parler de tout les discours sur le racisme ou le consumérisme un peu lourdingue à force.
Mais c'est très bien fait, avec de chouettes dessins et une proposition éditoriale intelligente (en 3 ou 5 tomes, j'aurais passé mon chemin).