The Neon Demon - Nicolas Winding Refn (2016)
Refn est un grand réalisateur sans l'ombre d'un doute, peut-être l'un de ceux qui m'a fait le plus vibrer ces dernières années, je n'oublierais jamais les claques successives que furent la découverte de la trilogie Pusher et Bronson, d'authentiques moments de cinoche barré a la frontière des genres, mais ce fut surtout la découverte du docu Gambler qui me rendit définitivement sympathique le personnage : ayant découvert le succès rapidement puis ses tracas, suite a l'échec financier de Fear X qui laissa sur le réal en pleine période de dépression, Refn s'y montre d'une combattivité rare a la fois a concilier ses envies artistiques et surtout a sauver sa famille des problèmes d'argent. Une expérience tellement forte qu'elle le marquera a tout jamais dans sa façon d'aborder ses films, en acceptant de se "vendre" pour mieux torpiller de ses obsessions intimes les projets qu'on lui soumet (l'exception étant Valhalla Rising). Si je parle de ça, c'est que The Neon Demon répéte le même schéma que celui de Fear X, sauf qu'entre temps la donne a changé pour Refn, il est désormais adoubé et surtout protégé par des producteurs bien trop malins pour laisser filer l'auteur de Drive entre leurs pattes, ce qu'il fait qu'il n'est plus du tout habité par cette angoisse viscérale qu'il l'animait (on peut faire le même parallèle avec Gambler et My Life directed by Nicolas Winding Refn, où on voit que le succès a pas mal changé le bonhomme et pas forcément en bien), le trop-plein de confiance serait-il donc la pire chose qu'il pouvait lui arriver ? La réponse est malheureusement oui.
Car The Neon Demon est une œuvre profondément creuse, qui enfonce des portes ouvertes (cette vision vue et revue du showbiz californien...), donnant ainsi raison a ses détracteurs, la forme ayant désormais pris le pas sur les obsessions et considérations Refniennes en enquillant régulièrement des passages a la symbolique foireuse quand elle n'est pas juste non-sensique (les délires cannibales et nécrophiles m'ont outré), même la forme en soi est une évidence en reprenant les codes esthétiques des pubs pour parfum Paco Rabanne, on aura vu plus subtil d'autant que chaque effet de style est surappuyé au possible. Le seul point sur lequel le film m'a plus ou moins convaincu, c'est le duo Jena Malone/Elle Fanning qui sont moins utilisées pour leur physique que pour leur acting, surtout la petite Fanning qui sait autant faire la beauté froide que la jeune fille naïve.
L'avenir nous dira si Refn arrivera a se remettre en question, je le souhaite de tout cœur, mais j'en doute que tant qu'il sera "starifié" a ce point.
2/10
Car The Neon Demon est une œuvre profondément creuse, qui enfonce des portes ouvertes (cette vision vue et revue du showbiz californien...), donnant ainsi raison a ses détracteurs, la forme ayant désormais pris le pas sur les obsessions et considérations Refniennes en enquillant régulièrement des passages a la symbolique foireuse quand elle n'est pas juste non-sensique (les délires cannibales et nécrophiles m'ont outré), même la forme en soi est une évidence en reprenant les codes esthétiques des pubs pour parfum Paco Rabanne, on aura vu plus subtil d'autant que chaque effet de style est surappuyé au possible. Le seul point sur lequel le film m'a plus ou moins convaincu, c'est le duo Jena Malone/Elle Fanning qui sont moins utilisées pour leur physique que pour leur acting, surtout la petite Fanning qui sait autant faire la beauté froide que la jeune fille naïve.
L'avenir nous dira si Refn arrivera a se remettre en question, je le souhaite de tout cœur, mais j'en doute que tant qu'il sera "starifié" a ce point.
2/10