A Scene at the Sea de Takeshi Kitano - 1991
A force d'écouter la BO de Joe Hisaishi, j'ai eu envie de le revoir.
La question principale devrait être de savoir si sans cette fameuse BO le film aurait de l'intérêt? Parce qu'elle est tellement prenante, planante et englobante, que limite on la passerait sur des images de massacre de bébés phoques que ça les rendrait attendrissantes.
Mais en fait la question ne se pose pas, ce film est un tout et sa BO en fait bien partie.
Kitano nous propose une histoire contemplative et limite autiste, assez éloignée de ses films de flics et yakuzas, ou même de ses délires débilos régressifs ou artistico-narcissiques. Chose qu'il ne réitèrera vraiment qu'avec
Dolls. Ca devrait faire peur, mais il s'en sort très bien en nous présentant un perso sourd et muet, dont on comprend facilement toutes les pensées. Là-dessus Kitano, pourtant encore novice (c'est son troisième film), fait preuve de beaucoup d'ingéniosité pour éviter d'être trop démonstratif. C'est un sacré atout, car cela permet de conserver un rythme lent et de laisser en permanence le spectateur dans une douce torpeur baignée de mer et de soleil. Seules quelques rares incursions comiques nous sortiront de cet état.
Et il n'y a pas à dire, c'est vraiment agréable, jamais prise de tête, toujours juste (notamment le perso du vendeur/prof de surf un peu loser) et du coup je réussis sans peine à avaler cette fin qui me déplaît tant dans les autres films d'auteurs. D'abord parce que c'est pas si mal amené, et ensuite parce que le film ne se clôt pas là-dessus et que les toutes dernières séquences, avec ces flash-backs, redonnent la pêche.
Et puis il faut rappeler que cette BO relève le niveau global du film de 2 ou 3 crans.
7,5/10