Open Range de Kevin Costner - 2003
Je dois bien l'avouer, ce film ne m'avait pas vraiment convaincu à sa sortie. Il me fallait du crépusculaire, du patibulaire, du violent et du morbide.
Plus de 10 après, mon approche du western a changé, j'ai maté une pelletée de classiques italiens, mais surtout hollywoodiens et une fois rassasié de morts subites, de carnages et de fins tragiques, ça ne fait finalement pas de mal de regarder ce genre de bobine.
Et en regardant
Open Range, on a l'impression de voir un film des années 30-50 avec les moyens actuels. Ce la ne se ressent pas vraiment dans le pitch, puisqu'il s'agit d'une histoire ultra classique de guéguerre entre propriétaire terrien et cow-boys qui finira en vendetta. En revanche le traitement est bien éloigné de celui d'un film d'action expédié en 90 minutes. En effet, Costner prend son temps, campe ses héros, dévoile au compte-goutte leur passé, révèle leurs forces et leurs faiblesses par petites touches et fait en sorte qu'on s'attache à eux au maximum.
Certaines ficelles sont un peu grosses d'ailleurs, comme le chien, la bluette ou le fils adoptif de substitution. Mais comme cela colle avec le rythme et le ton général du film, cela n'est pas vraiment rédhibitoire. Du coup on est pris par le destin de ces deux cow-boys qui ont l'air en bout de course, dans un monde qui ne leur convient plus. Cependant, contrairement à la plupart des films sur ce sujet, ils finissent par s'adapter et ce n'est pas désagréable.
Ce d'autant plus que le film est aussi émaillé de moments drôles ou violents. Le gunfight final (un poil longuet malheureusement, avec quelques rebondissements en trop) est bien cash et n'épargne pas grand monde. Et pour ne rien gâcher Costner se lâche sur les décors et les jolies scènes intimistes, en se reposant sans mal sur le charisme de Duvall.
Au final ça donne donc une redécouverte plus que sympathique.
8/10