[lvri] Mes critiques en 2016

[Alegas]

[lvri]

Abyss
James Cameron

"We all see what we want to see. Coffey looks and he sees Russians. He sees hate and fear. You have to look with better eyes than that."

Suite au naufrage d'un sous-marin Américain, une équipe de SEAL travail avec l'équipage d'une plateforme pétrolière afin de récupérer l'épave (enfin, surtout les armes nucléaire) avant que les Russes ne le fassent. Après quelques heures passées sous l'eau, ils rencontrent une forme de vie inconnue.

Abyss, sûrement le film le plus attendu en bluray (vivement 2017 ! ), reste un des meilleurs film de James Cameron.
Comme d'habitude, le réalisateur mettra tout son savoir-faire technique à la réalisation de ce film très ambitieux pour l'époque (1989). Ainsi, il sera le premier à sortir un film incluant des effets spéciaux "liquides". Et, malgré les quasi 30 ans du film, ça reste assez bluffant !

Le film, tourné dans une cuve d'une centrale nucléaire (en construction, donc pas "polluée"), est un huit clos sous l'eau contenant des scènes franchement oppressante. Entre les traversées sous l'eau, l'utilisation du fluide respiratoire (véridique pour ce pauvre rat ...), l'inondation du module ..... on se retrouve sans cesse en apnée ! Sans compter que Cameron ne facilitera pas le tournage à ces acteurs rendant les scènes toutes plus vraies les unes que les autres. Le stress de l'actrice Mary Elizabeth Mastrantonio dans le module est très communicatif ! On sent clairement qu'elle est frigorifiée, et surtout, qu'elle flippe !

Côté acteur justement, outre Mary Elizabeth Mastrantonio, on retrouve également Ed Harris (qui a dû recevoir son diplôme de plongée à la fin du tournage sûrement ) et l'excellent mais trop rare Michael "Kyle Reese" Biehn avec une jolie moustache. Biehn est d'ailleurs bien flippant dans son rôle d'agent du SEAL tremblant, persuadé que les Russes sont à l'origine de cette forme de vie aquatique.

Abyss brandissait déjà un message sur le respect de notre Planète, de la Nature, et du danger des armes de destruction massive (on reconnait bien les idéaux de Cameron). Un message un poil trop appuyé à certains moments par la musique de Silvestri, superbe en passant, qui a tendance à en faire trop sur certaines scènes. Néanmoins, on se rend compte à quel point c'est nécessaire. Avec le recul, on se demande comment l'homme finira par comprendre qu'il est temps de faire quelque chose .... (Abyss a quasiment 30 ans, et rien n'a évolué ..... bien au contraire). Espérons que la sortie HD du film aura plus de succès que la sortie en salle qui fût un échec.

Abyss est un grand film qui mérite amplement la note (quasi) maximale tant il tient en haleine tout du long, nous fait stresser, étouffer, .... Cameron reste définitivement un très grand réalisateur. (et merci au fan du film pour leur version HD 16/9e d'une très bonne qualité !)

9.5/10

[Alegas]

Danse avec les Loups
Kevin Costner

"They were a people so eager to laugh, so devoted to family, so dedicated to each other. The only word that comes to mind is harmony"

Tout ou presque a déjà été dit sur ce film. Je ne l'avais vu qu'une seule fois, il y a longtemps, dans sa version ciné. La découverte de sa version longue, plusieurs années après, est une claque. Danse avec les Loups est une véritable merveille !

3h53, ça peut clairement effrayer ! Mais l'aventure vaut amplement le coup ! On suit le Lieutenant Dunbar qui, après avoir empêché l'amputation de sa jambe, choisi au hasard un cheval (qu'il nommera Cisco) et joué le cavalier suicidaire qui permettra de lancer une attaque décisive, est décoré et envoyé (selon son choix) sur un poste dans l'ouest sauvage. Une fois arrivé, il se rend compte que le camp est abandonné, mais décide de rester, et d'attendre la relève. Au bout de plusieurs jours, après avoir nettoyé complètement le camp, fait la connaissance d'un loup qu'il surnomme two socks, tenu son journal .... il fait la rencontre d'un Indien.

Danse avec les Loups a beau durer si longtemps, et avoir un rythme basé sur la découverte, la rencontre, .... il n'y a pas un seul moment d'ennui. Découvrir cette époque au travers des yeux du Lieutenant Dunbar est émouvant. Comme lui, on a envie d'échanger avec ce peuple aux us et coutumes si différents. Comme lui, on veut partager du temps avec eux, leur montrer nos habitudes et vivre les leurs.
Puis on se sent de plus en plus éloigné avec notre propre peuple. Ces hommes blancs ne respectant pas la nature, ni les hommes qui sont nés et vivent sur ces terres depuis des années. Comment peut-on chasser uniquement par plaisir, ou juste pour s'enrichir en revendant les peaux des bisons ? Comment peut-on abandonner des camps sans prendre le temps de ramasser ces propres déchets ? Comment peut-on vouloir exterminer un peuple sous prétexte de coutumes différentes ?

Alors oui, on pourrait croire que Danse avec les Loups est un poil manichéen. Personnellement, je ne le pense pas. Danse avec les Loups nous présente un peuple capable de scalper un étranger sans aucun état d'âme. Un peuple capable de se venger sans chercher à comprendre. Côté Américain, on en rencontre peu au final, mais certains semblent troublés, voire touchés par l'attitude du Lieutenant Dunbar. Mais au bout du compte, on ne peut pas dire que l'homme blanc a cherché une solution amicale avec les Indiens.....

Costner nous offre un film magnifique, bourrés de superbe plans et porté par une bande originale magistrale. Il réussit à nous faire sourire, à nous faire rire, mais également nous submerge d'émotion. Certaines scènes sont déchirantes (l'appel de cheveux aux vents, 2socks, Cisco, mais également cette ballade en forêt où Dunbar et Oiseau bondissant découvrent un camp abandonné). 3h53 de beauté en compagnie de Šuŋgmánit Tȟáŋka Ób Wačhí !

10/10

[Alegas]

Beau doublé.

[lvri]

C'est clair que je me suis fait plaisir ! Quand je pense que j'avais en tête de regarder Batman V Superman.... (bon, je me le ferai aussi quand même pour me faire une idée....)

[Dunandan]

Hacksaw Ridge - Mel Gibson

"I don't know how I'm going to live with myself if I don't stay true to what I believe"

Mel Gibson est de retour, et put... il fait pas les choses à moitié ! Quelle claque ! Hacksaw Ridge est sûrement, à ce jour, l'un des meilleurs films de 2016 (avait-il réellement de la concurrence en même temps ?)

Desmond Doss est croyant, et l'un des rares aux US, et dans le monde, à respecter entièrement sa foi. "Tu ne tuera point" ! Une phrase simple, qui pourtant n'empêche pas des milliers de croyants de porter des armes et de tuer sans aucune pitié. Doss, de son côté, prendra entièrement ses responsabilités et ne lâchera rien face aux moqueries, coups et autres menaces d'emprisonnement : il ne portera pas d'armes.

Le début du film est plutôt léger. Desmond et son frère, un père alcoolique grandement affecté par la première guerre et la perte de ses amis, une mère aimante qui reste malgré les coups reçus par son mari .... Desmond grandi, drague sans peur, et s'engage comme son frère, au grand désespoir de son père qui ne veut pas voir ses fils se retrouver aux côtés de ses amis dans le petit cimétière qu'il visite, bouteille d'alcool à la main.

Après un entrainement parsemé d’embûches à cause de ses prises de positions, Desmond Doss et ses frères d'armes se retrouve plongé au cœur de l'horreur. Un cauchemar assourdissant et aveuglant où les corps déchiquetés recouvrent ses terres détruites par les nombreux pilonnages. Les fusils crachent leurs balles tueuses, les lances-flammes brûlent les corps, les grenades font voler en éclats les hommes ... Ces scènes de guerre auxquelles on assiste sont réelles. Les cadavres, les cris, le sang .... Une boucherie qui donne les larmes aux yeux. Le débarquement de Spielberg avait choqué par son réalisme. Il pourrait sembler factice à côté de l'horreur d'Hacksaw Ridge. Et la mise en scène de Gibson est juste incroyable. Des ralentis judicieusement utilisés, des flammes qui jaillissent vers le spectateur, des corps calcinés qui volent au dessus d'un champ de cadavre, des moments de stress où seul un œil bleu ressort de terre ... Et ce moment héroïque de ce soldat sans arme, prêt à tout pour sauver chaque vie ...

Au delà de la mise en scène, il y a aussi le jeu des acteurs ! Andrew Garfield est Desmond Doss. De l'amourette légère à ces actes héroïques, en passant par son face à face avec son père, Garfield fait le boulot avec talent. Et il en va de même pour tous ceux qui l'entourent : Vince Vaughn, Hugo Weaving (incroyable !), Sam Worthington .... Que du bon !

Même réussite côté musique, avec une superbe partition de Gregson-Williams qui, de temps en temps, fait penser à Braveheart (I could have killed him par exemple). A noter que le film est dédié à la mémoire de James Horner qui aurait dû travailler sur ce film. Et côté montage son, c'est du très grand boulot ! Entre les sursauts provoqués par certains coups de feu, les balles qui fusent, ....

Des défauts ? Oui, le film en a sûrement. Quelques clichés déjà vu, notamment dans le camp d'entrainement (en même temps, c'était sûrement comme ça). Un oubli complet de l'armée Japonaise, même si la scène finale n'oublie pas de rappeler leur dévotion totale à leur empire et, à l'instar de Doss qui prends ses responsabilités face à sa foi, celles prises par le général Japonais face à son échec (superbe montage !).

Alors oui, Mel Gibson est de retour avec du très très lourd ! Il ne tombe pas dans le christique à outrance (seul un ou deux plans appuie ce côté, mais avec classe !) On se prend maintenant à rêver de nouveau à son film sur les Vikings. Dans tous les cas, Hacksaw Ridge est un grand film !

9/10

[Alegas]

Tu fais plaisir là.