Suicide Squad |
Réalisé par David Ayer Avec Will Smith, Jared Leto, Margot Robbie
Long-métrage : USA Genre : Comics Durée : 02h10min Année de production : 2016 |
4.75/10 |
SynopsisFace à une menace aussi énigmatique qu'invincible, l'agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu'au moment où ils comprennent qu'ils ont été sacrifiés.
CritiqueUne grosse production pour une grosse attente de la part des fans de super-héros qui est en général une valeur sure coté succès commercial, mais les rumeurs et les toutes premières critiques très négatives ne feront peut-être pas recette au box-office comme espéré.
Le résultat final est très boiteux face aux promesses d'une bande de dégénérés qui dévastent tout sur leur passage et qui mis à part quelques dérapages n'assurent pas les promesses de pure vilainie. En résumé, on va dire que le suicide squad, Batman et superman c'est le même combat, il ne faut pas toucher à la famille: ou comment transformer un loup en agneau.
Afin de former le squad, un postulat de départ est établi empêchant chaque membre de s'échapper et de déconner, ce qui dès le départ va limiter les pulsions et les folies de ces bad guys, ce qui est un élément prépondérant au fait que les attentes ne sont pas assouvies.
Ensuite, comme dans la franchise X-men qui brandit des affiches avec une douzaine de personnages lors de la promo, bien sur il est impossible de les suivre tous de façon équilibrée et détaillée, il y a donc forcément pas mal de déchets et de personnages purement marketing ou fidèle au comics qui sont en retrait et assez accessoires.
Sur la dizaine de bad guy annoncés, c'est clairement le tandem Deadshot/Harley Quinn qui se démarquent comme leaders, les autres ne faisant que suivre en se rebellant de temps à autre. D'ailleurs, on pressent bien ce déséquilibre dans la phase de présentation bien plus développée pour le duo et expédiée pour les autres.
Le tandem Deadshot/Harley Quinn est formé un peu comme un buddy movie avec deux personnages opposés, Deadshot n'est en aucun cas fou, et même plutôt stratège et réfléchi, alors qu'Harley Quinn est démente (ou joue la démente, on ne sait pas trop) et apporte le coté excessif et déglingué au film, avec un coté imprévisible qui a la longue le devient de moins en moins : dès qu'il y a une connerie à faire...
Ne nous voilons pas la face, l'actrice Margot Robbie n'a pas décroché le rôle pour les oscars sur son étagère mais bien par sa plastique qui se prête très bien au personnage. Déjà aux coté de Will Smith dans "diversion" où elle avait une prestation en dessous de tout, elle aborde Harley Quinn d'une tout autre manière et est tout à fait crédible, on ne sait pas si ce coté débile est naturel ou joué mais c'est réussi. Plusieurs indices dans le film montre que cette femme est habitée par deux personnalités (une gamine de 5 ans ou une adulte avec un QI de 5 et une psy) et que des réminiscences de la psychiatre réapparaissent très ponctuellement. Dommage qu'on ait l'impression parfois d'avoir affaire à une lobotomisée dès qu'elle est en présence de son Amour, the Joker, car cette romance est d'une bêtise jamais atteinte.
L'énorme bémol de "suicide squad" comme de nombreux films de super-héros récents, ce sont les enjeux et la trame narrative qui font progresser les membres de l'équipe ensemble dans un même but : comme par hasard, il faut sauver l'humanité, donc il faut une scène spectaculaire où le monde va basculer dans l'apocalypse avec des effets spéciaux d'une laideur absolue et des combats niais qui enlisent encore plus le film.
Face à une bande de super méchants, on s'attendait à du dynamisme, de l'inventivité mais on en est bien loin. Meme Starlord et ses vannes pourries est plus badass que l'ensemble de la troupe. David Ayer tente la badasserie de Deadpool mais même si ce dernier est une purge monumentale, ils ont osé des trucs, Suicide Squad nous pond des dialogues plats, une action linéaire pauvre en rebondissements, sans aucune scène d'action marquante. Les protagonistes soit disant méchants n'ont donc aucune répartie et avec des injures rarissimes, trop lisse tout ça.
La force d'un film de bande repose sur la cohésion de celle-ci mais étant donné le contexte de leur réunion, celle-ci n'est jamais crédible, c'est donc par pure obligation de survie que les anti-héros évoluent "en mode automatique" et donc sans surprise.
Afin de réveiller le spectateur et la jouer cool, David Ayer use et abuse de tube de toute époques (Rolling Stones, Eminem, Queen) pour donner un peu plus de capital sympathie à ses images et réveiller une nostalgie enfouie pour au fond cacher la misère.
Les décors sont aussi décevants, Batman et Superman y évoluent donc on aurait aimer retrouver une certaine âme de Gotham City ou de Metropolis dans le film, à la place on nous offre un Toronto grisâtre camouflé en pseudo Chicago, tout ce qu'il y a de plus banal et triste.
Une promesse entrevue lors de la promo c'est l'intriguant Joker avec une table rase sur ses prédécesseurs prestigieux, Jared leto a la lourde tache de reprendre un rôle mythique mais le personnage est au final peu présent et joue à jeu égal avec sa compagne et va encore plus loin dans la folie. Un Joker sans pitié, très narcissique, grandiloquent, manipulateur. Certes, on attendait de l’excès coté Joker on en a pour son argent, du coup ça fait tache vis à vis des autres personnages qui font très sages et rangés. Jared Leto qui est le roi du déguisement et de la métamorphose, ne convint pas car il n'y a pas de nuance dans cette version du joker....à voir.
Une bande de dégénérés immoraux qui grâce à une piqûre deviennent une joyeuse bandes de potes qui attendent gentiment que tout ça se termine (comme le spectateur) avec bien peu d’implication et d’intérêt. Les effets de surprise et l'humour sont trop rares face au galimatias servi par David Ayer. Un film prétexte pour des spin-offs.