[Nulladies] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Lun 25 Juil 2016, 06:38

Yep, pareil pour moi, et il est mitigé dans d'autres lieux aussi... Je me le fais cette semaine normalement. Mais j'aime déjà bien l'idée de la prise de risque, et qu'il change de registre apparemment.
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Tortue Rouge (La) - 9/10

Messagepar Nulladies » Lun 25 Juil 2016, 06:39

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L’idylle nue

L’animation a toujours eu cet avantage sur la prise de vue réelle d’être le terrain d’une liberté illimitée. Par elle, le fantastique est devenu la norme, et longtemps, elle resta cantonnée à ce rôle de féérie enfantine, pour le meilleur, à ses origines, et le plus formaté sous le règne des métrages numériques.
Michael Dudok de Wit, remarqué pour des courts métrages déjà singuliers, offre avec La Tortue Rouge le fruit d’une quasi décennie de travail, entre l’écriture et l’animation. Ce rapport au temps et à la dimension artisanale n’est pas qu’une méthode, c’est aussi un idéologie, qui transpire à chaque plan de la fable philosophique qu’est son œuvre.
Il est difficile de déterminer la spécificité visuelle de La Tortue Rouge : les décors, relativement simples, attestent d’un dessin à l’ancienne, sur papier fusain, à l’aquarelle ou par une ligne claire (la bambouseraie) qui rappelle la bande-dessinée. Nul travail ostentatoire, mais une quête de la justesse et de l’équilibre pour immerger le spectateur dans une robinsonnade assez classique dans son exposition.
De cette contemplation surgit déjà la grâce : sur cette île, par la solitude, sourd une attention portée à sa vie et son immanence : la magie du mouvement confère à cet univers une évidence assez stupéfiante : les irisations de l’eau sur la grève, la pluie sur les feuilles, la solidité d’un roc chauffé par le soleil au zénith… autant d’éléments qui figent le temps d’une nature éternelle, au sein de laquelle l’homme n’est qu’un invité éphémère.
Car l’ambition est celle d’une fable universelle : en dérivant vers un élément fantastique, sans ancrage temporel, par l’absence de langage, Dudok de Wit propose une réflexion sur la cohabitation entre l’homme et son milieu, loin du survival annoncé. Dans L’ïle nue de Shindo, l’absence de parole accentuait ce rapport laborieux à la terre : l’île ici présente est aussi accueillante qu’elle a ses propres règles : l’homme ne parvient pas à la quitter, et celle qui l’en empêche sera aussi celle par qui la vie harmonieuse, voire symbiotique, sera rendu possible.
Il fallait passer par cet état contemplatif, ce délestage passionnel, pour se mettre dans des conditions de réceptions propice à l’émotion à venir. Dès lors, la magie d’une métamorphose comme on en trouve dans les mythes, ou les échappées oniriques des divers personnages deviennent l’occasion d’un lyrisme puissant, porté par la très belle musique de Laurent Perez del mar, souvent assez proche de celle d’Hisaichi, et accroissant la marque Ghibli du projet.
Dans la simplicité la plus grande, la course des crabes amuse, la nage des corps dans l’immensité océanique bouleverse.
Dans les évolutions prises par le récit, dont l’amplitude temporelle croît de façon exponentielle, la robinsonnade devient le parcours d’une vie, et la fable prend la teinte mélancolique d’un rapport non plus au monde, mais au temps : de ce point de vue, on comprend la place de producteur créatif occupée par Isao Takahata, et les convergences entre cette œuvre et La princesse Kaguya : pour les deux, il s’agit de prendre conscience de la beauté du monde avant d’avoir à le quitter.
80 minutes d’éternité justifiaient bien cette lente maturation : on est prêt à attendre une nouvelle décennie pour en découvrir un nouveau fragment.
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J.S.A. : Joint Security Area - 6/10

Messagepar Nulladies » Mar 26 Juil 2016, 06:05

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Brothers in harm.

Le troisième film de Park Chan-wook peut être considéré comme le dernier de ses années d’apprentissage. Lui succédera en effet deux ans plus tard le premier volet de sa légendaire trilogie de la vengeance, Sympathy for Mr. Vengeance.
Pour le moment, cet opus ressemble encore beaucoup à une commande sans grande personnalité. L’intrigue suit une enquête en milieu militaire autour d’un incident à la frontière des deux Corées dont les conséquences pourraient mettre le feu aux poudres. Autour de la figure un peu mécanique d’une suisse d’origine coréenne appartenant aux institutions neutres, les différentes versions nous proposent une sorte de Rashomon édulcoré. Les souvenirs, en contradiction avec les témoignages, proposent une sorte d’utopie amicale réunissant quatre soldats des deux camps, et dont la fronde humaniste finira en carnage.
Relativement plaisant sans être ni captivant, ni aussi émouvant qu’il le souhaiterait, le film aligne des figures assez plates, et pousse les personnages à des extrémités qui ne sont pas toujours crédibles. Le quatuor peut se révéler touchant par moment, mais les enjeux restent assez simplistes, tout comme l’intrigue (même si l’on tente de la complexifier inutilement en rattachant l’histoire à celle du passé par l’entremise du père de l’enquêtrice) qui reste assez proche de celle d’un téléfilm.
Park Chan-wook fait néanmoins clairement ses armes en matière de mise en scène : le champ contre champ basique ne lui suffit pas, et certaines séquences montrent ses ambitions formalistes : le travail sur les caméras filmant un entretien permet ainsi une belle dynamique dans les échanges. S’il a tendance à abuser des mouvements brusques, avant ou arrière, vers les visages, il peut construire des effets graphiquement plaisants, comme une chute par une fenêtre filmée dans un premier temps à l’envers et au ralenti avant de reprendre sa course logique.
Cette petite valeur ajoutée épice un peu la relative fadeur du script, mais reste modeste. On est alors loin d’imaginer ce que prépare le cinéaste pour les années à venir.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Mar 26 Juil 2016, 08:09

Pourtant le genre n'est pas terrible et le coréen arrive à sortir un film pas mal, autant narrative ment que visuellement. Mais c'est vrai que ça n'a pas grand chose à voir avec ce qu'il fera après (perso, tant mieux :chut: ).
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Mar 26 Juil 2016, 08:22

C'est surtout un film très politique, l'un des premiers du genre qui se permettait de dépeindre corée du nord et du sud comme autre chose que deux entités ennemies, à travers des hommes séparés par une simple frontière qui se découvrent des affinités.

Donc oui, peut-être que JSA ne porte pas la violence des PCW a venir, mais il était déjà caractérisé par un discours relativement audacieux.

Je te trouve assez dur et pour une fois, j'suis pas trop d'accord quand tu dis que JSA est un film anecdotique sans personnalité. J'me demande si t'es pas un peu passé à côté en espérant y trouver le PCW ultra vener de la trilogie qui a fait sa réputation.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Mar 26 Juil 2016, 17:42

j'suis pas trop d'accord quand tu dis que JSA est un film anecdotique sans personnalité


Tu m'étonnes. Tu le replaces dans son contexte historique et c'est même tout le contraire... Assez couillu pour l'époque.

On peut reprocher des choses à Park, mais le mec ne vend pas son cul. C'est d'ailleurs l'un des rares cinéastes asiatiques qui a transformé l'essai en bossant aux Etats-Unis, à aucun moment il n'a signé un film purement commercial.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Mar 26 Juil 2016, 19:48

Vous avez raison sur le fond, et je me suis posé la question au moment du visionnage sur l'audace qu'il pouvait y avoir à traiter d'un sujet si sensible. A vrai dire, je n'en sais rien, je ne connais pas suffisamment la question et la façon dont elle est traitée en Corée du Sud.
Et peut-être, en effet, que le film souffre de ce que je connais de PCW par la suite. Il n'empêche que c'est pas transcendant non plus, que ce soit dans les sentiments évoqués ou la forme à leur service.

(faudrait être quand même un peu barge (ou aveugle) pour lui mettre 9/10, mais je sais que vous avez du bon sens et que personne d'entre nous, gens de qualités, ne pourrait en arriver à de tels égarements.)
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Mar 26 Juil 2016, 20:08

Nulladies a écrit:(faudrait être quand même un peu barge (ou aveugle) pour lui mettre 9/10, mais je sais que vous avez du bon sens et que personne d'entre nous, gens de qualités, ne pourrait en arriver à de tels égarements.)


Ça tombe bien, je suis un peu limité, bipolaire et totalement infréquentable :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Mer 27 Juil 2016, 09:36

osorojo a écrit:
Ça tombe bien, je suis un peu limité, bipolaire et totalement infréquentable :mrgreen:


Je suis au courant depuis un moment... :lol:

Mais pour élargir, c'est quand même dingue de voir sa place dans les tops sur SC :

#1 des meilleurs films de PCW
#2 meilleurs films coréens
#3 meilleurs fils asiatiques

:shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock:
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Strangers (2016) (The) - 7/10

Messagepar Nulladies » Mer 27 Juil 2016, 09:38

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Voyage au bout de l’envers

Toi qui entre ici, abandonne tout repère : telle devrait être la devise de The Strangers, qui, s’il file une continuité avec les titres anglophones précédents dans la filmographie de Na Hong-jin, n’en est pas moins une rupture assez nette avec eux.
L’exergue proposée, citant les propos du Christ ressuscité qui se défend d’être un fantôme puisqu’il est de chair, achève au contraire de brouiller les pistes : surnaturel et religion, le tout dans un monde presque naturaliste, vont donc cohabiter pour jeter le trouble parmi la destinée d’un anti-héros, flic médiocre et bedonnant, ainsi que tout ce que le public peut penser, de temps à autre, maitriser ou décoder ce qui s’impose à lui.
Le récit fleuve est, dans sa structure même, composer pour perdre : les routes sinueuses des montagnes, la pluie et la brume, la boue et la densité d’une forêt dans laquelle on revient sans relâche sont autant de voies labyrinthiques, superbement photographiées, qui tranchent avec les plans d’ensembles initiaux sur la chaine des montagnes.
Mais le cinéaste ne se contente pas d’établir une atmosphère ; le cadre de l’œuvre elle-même est sujet à clivage : quelques saillies comiques sur l’amateurisme des policiers, une enquête générale lorgnant du côté du polar, et des grandes brèches horrifiques, elles-mêmes oscillant entre le grand guignol (sur le mode zombie agrafé au râteau dans la tête) et l’effroi quasi ethnologique. Le spectateur aura donc l’occasion, au fil des 156 minutes du film, d’explorer ainsi tout le spectre des registres sans que ceux-ci fassent toujours mouche.
C’était là la grande prise de risque, et elle a le mérite d’avoir été assumée : il est difficile d’être en empathie avec toutes les circonvolutions de ce récit tortueux. Le talent de Na Hong-jin est indéniable, sa science de l’image en osmose avec les thèmes qu’il explore, mais l’excès de certaines situations, et les twists à répétition atomisent à quelques reprises l’ambitieuse fresque à laquelle il s’attèle.
Multiplier les paroxysmes, par exemple, n’est pas gage d’émotions fortes à rallonge : ainsi, passé l’extraordinaire double exorcisme en montage alterné ou les scènes réellement éprouvantes de possession de la jeune fille, l’ambition de vouloir passer à un récit polyphonique épuise autant le protagoniste que le spectateur.
L’approche du cinéaste est pourtant compréhensible, et même légitime dans un tel récit : il s’agit ni plus ni moins que d’aller jusqu’au bout : que les terreurs initiales un peu ridicules du flic, doublées de cauchemar, investissent son réel ; que les suppositions puériles de démons, de possessions et de rituels magiques fassent effet ; que ce monde déjà discret de la modernité, perdu dans une nature toute puissante, rende définitivement les armes : pas de flingue, plus d’hôpital, mais le feu, la cendre et les chairs ouvertes.
Fidèle à la lignée par laquelle il malmena ses protagonistes dans The Chaser et The Murderer, Na Hong-jin refuse en bloc tout compromis. Et c’est peut-être là que se situerait l’une des clés paradoxales de lecture de cette œuvre somme : accumuler pour mieux dépeindre l’effondrement : des certitudes, des repères, d’un cadre établi. L’incapacité à définir le responsable du mal, l’exorcisme pouvant se révéler un maléfice plus grand encore, la salvation confondue avec le sadisme dessinent les traites d’une vision pessimiste et tragique de la condition humaine. De ce point de vue, la métaphore évoquée pour expliquer les raisons qu’on aurait eu de s’en prendre à une fillette innocente est sombrement lumineuse : à la pêche, on ne sait sur quelle proie on va tomber.
Bien plus que dans les formes les plus grotesques de l’horreur visuelle, c’est là, au cœur de l’impossibilité de figer le sens et la morale, que se loge l’effroi le plus pur de cette œuvre retorse et complexe.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Mer 27 Juil 2016, 10:02

Nulladies a écrit:
osorojo a écrit:
Ça tombe bien, je suis un peu limité, bipolaire et totalement infréquentable :mrgreen:


Je suis au courant depuis un moment... :lol:

Mais pour élargir, c'est quand même dingue de voir sa place dans les tops sur SC :

#1 des meilleurs films de PCW
#2 meilleurs films coréens
#3 meilleurs fils asiatiques

:shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock:


Ben moi ça me choque pas ^^ J'pense que tu tapes sur le mauvais bougre. Je ne l'ai pas vu depuis un moment, mais replacé dans son contexte, JSA est un film important. Après, les tops, on sait tous ce que ça vaut, c'est intéressant, mais on ne peut forcément pas être d'accord sur tout, y a bien des mecs qui mettent 9♥ à un truc aussi chiant que le guépard :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Mer 27 Juil 2016, 14:48

C'est sûr mais quand même, quand tu vois ce que la Corée, PCW et l'Asie ont à nous offrir, c'est pour le moins étonnant.

Et puis je comprends mieux. Si t'es passé à côté du Guépard, ça explique pas mal de choses sur nos éventuels différends : tu n'as pas de goût. :twisted:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Mer 27 Juil 2016, 14:49

quand tu vois ce que la Corée, PCW et l'Asie ont à nous offrir, c'est pour le moins étonnant.


Mais à part Bong Joon-ho, je ne vois pas ce que la Corée nous a offert de mieux :chut:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Jeu 28 Juil 2016, 06:08

Mark Chopper a écrit:
quand tu vois ce que la Corée, PCW et l'Asie ont à nous offrir, c'est pour le moins étonnant.


Mais à part Bong Joon-ho, je ne vois pas ce que la Corée nous a offert de mieux :chut:


Bah, PCW et NHJ, quand même. Il y a aussi Kim Ki-duk je crois, mais je n'en ai vu qu'un pour le moment, (Locataires) qui ne m'a pas convaincu.
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Kiss Kiss Bang Bang - 6,5/10

Messagepar Nulladies » Jeu 28 Juil 2016, 06:08

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Transgression verbale.

Un film hollywoodien qui contient le mot fuck a tendance à s’octroyer de ma part un capital sympathie plus haut qu’à l’accoutumée. Y ajouter un plan de sexe féminin (même si sa propriétaire est morte) et la poitrine d’une Michelle Monaghan à ses débuts n’est pas non plus déconseillé : Kiss kiss bang bang s’amuse et le fait avec une petite insolence qui fait du bien.
Polar improbable sur le modèle de Sex Crimes, le récit souffre de cette surenchère qui contribue à ce qu’on n’attache plus grande importance aux révélations ou twists à répétitions. De la même manière, les scènes d’action qui mêlent comédie et coïncidences improbables divertissent de façon assez éphémère.
Mais le dilettantisme avec lequel on s’immerge n’a d’égal que celui avec lequel on nous sert la soupe : le trio d’acteurs, qui ne craint pas le ridicule, s’amuse avant tout. Voir le futur Iron Man se prendre des branlées parce qu’il a cru pouvoir menacer les quidams comme dans les films est assez réjouissant, tout comme le personnage de gay de Kilmer ou d’actrice ratée de Monaghan. Certes, Downey Jr. Cabotine comme à son habitude, et la coolitude généralisée est presque aussi fake que les ressorts de l’intrigue.
Celle-ci va jusqu’à une transgression narrative permanente, le personnage de Downey Jr. faisant aussi office de narrateur parfaitement conscient de s’exprimer par le biais d’un film, et à des spectateurs. C’est par instant lourd, à d’autre assez drôle : retours en arrière, vision de la pellicule, prise à parti du spectateur et clins d’œil méta sur les lois du genre ponctuent ainsi le récit qui, par cette pirouette, peut excuser certaines de ses faiblesses. Dead Pool ne fait pas autre chose… mais a la prétention de se croire novateur sur ce terrain.
Pour son premier film, Shane Black s’en tire avec les honneurs : une distinction qui lui vaudra d’être dévoré par le système en réalisant Iron Man 3… avant de retrouver sa petite fougue comique dans son récent Nice Guys.
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