Contact
Robert Zemeckis, 1997
Je garde une vraie tendresse pour le cinéma de Robert Zemeckis, l’un des plus talentueux disciples de Spielberg à mon sens, un entertainer qui a toujours offert du vrai spectacle tout au long de sa carrière tout en cherchant à repousser les limites de la technique. J’ai une préférence pour ses films de pur divertissement mais trouve quasi toujours tout de même de l’intérêt à ses incursions dans le film dramatique. Ainsi, dernièrement,
Flight avait été une belle surprise,
Cast Away j’en garde un souvenir sympa, et je fais partie des gens qui avaient été (et restent) particulièrement émus par
Forrest Gump. Pour ce qui est de ce
Contact, j’ai bien aimé mais j’en ressors quelque peu mitigé : beaucoup de bonnes choses, des thématiques intéressantes et un traitement assez original sur le thème de la recherche de vie extraterrestre, mais le sentiment que l’on aurait pu avoir un film bien plus fort avec un script moins dispersé et sans quelques longueurs.
Contact, c’est un peu le
Interstellar des années 1990 (j’imagine d’ailleurs que la comparaison a dû être faite à l’époque) : un film de science-fiction traité avec sérieux et qui se termine, selon les sensibilités, « dans une espèce de délire new age » ou « dans une quête spirituelle ». Pas totalement convaincu par la fin de mon côté mais le film propose assez d’éléments intéressants pour dépasser cela. On comprend très vite que pour l’héroïne, la vraie recherche de contact du film, ce ne sera pas avec les E.T. mais avec les autres êtres humains. Le personnage de Jodie Foster est vraiment intéressant, une scientifique passionnée et utopique mais qui se cloitre paradoxalement derrière son rationalisme, ce qui l’empêche d’atteindre les autres. La dualité avec Matthew McConaughey façon « woman of science, man of faith » m’a quelque peu rappelé Lost, même si c’est un peu plat (je retiens tout de même les scènes au tribunal et le « Did you love your father ? Prove it »). Et puis Jodie Foster surjoue un peu par moments. A côté de ça, chouette casting avec toutes des têtes que j’aime bien, puisqu’en plus de McConaughey, on retrouve James Wood, William Fichtner, David Morse et John Hurt (que je n’avais pas reconnu, et dont le personnage aurait pu s’appeler Deus Ex Machina – le gars intervient trois fois et sort à chaque fois de nulle part une solution au problème du moment, pas mal).
Le film aurait sans doute gagné à être un peu plus concis, ainsi, les flash-backs sur l’enfance du personnage de Foster sont un peu trop lourds, et de manière générale, toute la première partie à Porto Rico ne sert pas à grand-chose si ce n’est introduire (longuement) les personnages. Ca passe parce qu’on ne s’en rend pas compte directement, mais bon… Malgré cela, le film se suit très agréablement, parsemé d’idées sympa (le « traveling arrière » à travers l’espace et le temps en intro, la vidéo d’Hitler captée dans l’espace – fallait oser
–, le délire extrémiste religieux autour de l’annonce de la vie extraterrestre, la compétition « mondiale » pour aller dans l’espace, l’incrustation de Bill Clinton dans les images du film…). Bref, un beau film de science-fiction qui rappelle un peu
Rencontres du Troisième Type (tout en étant presque son opposé thématiquement en fait), mais qui ne marquera pas spécialement les esprits sur le plan de l’esthétique et de la technique – et ça, venant de Zemeckis, c’est un peu décevant tout de même.
7/10