Tarzan |
Réalisé par David Yates Avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz
Long-métrage : USA Genre : aventure Durée : 01h50min Année de production : 2016 |
5/10 |
SynopsisAprès avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…
CritiqueUn résultat en demi-teinte que cette nième adaptation de Tarzan qui est pourtant un personnage légendaire offrant plein de possibilités au niveau de l'action et des interactions avec les autres animaux ou civilisations.
Ici, le mélange est très bancal avec une impression de déséquilibre constant ou de travail à la va-vite.
Le gros malus réside dans l'acteur qui interprète le héros (Alexander Skarsgård) qui revisite totalement le personnage.
Et oui, la version classique et que l'on s'imagine est bien sur un être en osmose avec la nature, capable d'interpréter le moindre son ou mouvement animalier, reproduisant leurs mimiques...et à l'opposé, un homme mal à l'aise dans son angleterre natale dans les chics salons huppés de la campagne britanique.
Ici, David Yates a souhaité un changement d'image et de personnalité du personnage, ce qui est très perturbant et peu logique. Ainsi, son Tarzan n'est quasiment jamais en mode décontracté et joueur comme il pourrait l’être en singeant les mimiques de sa famille d'adoption. On sent au contraire un être sans cesse dans la retenue aux cotés des hommes et qui devient une brute épaisse lors des combats.
Hélas, les scènes de lutte ne sont pas plus convaincantes, très mal réalisées et peu lisibles, sans suspense ni émotion, des affrontements peu réalistes souvent enlaidis d'effets numériques.
Les effets spéciaux sont aussi un gros bémol, les séquences dans les arbres sont d'une rare laideur (ça pue le fond vert à plein nez). L'animation des animaux est aussi très moyenne, la dernière version du Livre de la Jungle est à tomber par terre à coté. Des lions aux yeux vitreux, des singes aux mouvements peu réalistes, un hippopotame survitaminé.
On remarquera aussi l'emploi de FXs pour un effet lifting dans les flashbacks incessants, c'est très laid aussi.
L'affection du héros pour son peuple simiesque demeure peu palpable avec une seule scène réellement poignante.
Problème aussi de montage à la fois dans les plans rapides qui sont hyper saccadés avec de multiples plans avec des végétaux en 1er plan pour une volonté immersive ratée (ou de 3D loupée, au choix).
Des plans tournoyants façon Avengers qui nous donne le tournis tellement ils sont peu appropriés à la scène.
Ce sont donc les personnages secondaires qui donnent un peu d'ampleur au film et redonne le sourire au spectateur avec ce Tarzan ultra dépressif.
Samuel L Jackson est éternellement collé aux basques de John et est vraiment excellent apportant le coté maladroit et décallé en mode Buddy Movie Style et arrive à dérider Tarzan à de rares occasions.
Margot Robbie est Jane, of course, et ne se contente pas d'user de sa plastique avantageuse mais campe un personnage caractériel à souhait, pleine de courage.
Christoph Waltz est aussi totalement imprégné par son rôle de méchant vicieux et est en mode non cabotinage, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.
Un tarzan trop alambiqué dans son rythme non linéaire, des retours dans le passé peu adéquats qui cassent le rythme inutilement, un montage déplorable. Une histoire qui rate le coté magique et d’émerveillement que constitue la Jungle, tout est devenu lisse et numérique; les émotions sont peu palpables et les enjeux mis en avant de façon quasi politique (ennui profond garanti!). Un manque de spontanéité certain.