Midnight Meat Train de Ryuhei Kitamura
(2008)
(2008)
J'avais un peu d'espoir sur une incursion de Kitamura sur une commande occidentale, un projet qui lui aurait permis de retenir un peu plus sa fougue habituelle qui part dans tout les sens, et surtout qui l'obligerait à utiliser sa mise en scène inventive au service d'un récit, et non pas le contraire comme la plupart de ses précédents métrages. Manque de bol, Midnight Meat Train n'est pas totalement le film escompté. Certes, Kitamura y prouve une nouvelle fois qu'en terme de cinéma de genre, il est l'un des réalisateurs actuels qui peuvent créer beaucoup à partir de rien, c'est visuellement chiadé comme rarement dans un film de ce style, mais autant le pitch de départ donne quelque chose de très intriguant, avec une analyse intéressante de la puissance de l'image, qu'elle soit photographique ou en mouvement, autant le script montre rapidement ses faiblesses après une demi-heure de métrage et donne encore l'impression de regarder un court-métrage étiré pour pas grand chose. Écriture des personnages au rabais (cette femme qui change d'avis comme de chemise), final intéressant mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe, gros ventre mou avant le climax final, Midnight Meat Train est assurément un film mal foutu côté écriture (dommage par exemple que le milieu du métro ne soit pas plus exploité que ça, à l'instar de Creep), et il a beau assurer le spectacle visuellement, Kitamura n'en cède pas moins à la gratuité la plus totale, avec des plans m'a-tu-vu rigolos mais qui ne servent concrètement à rien, à l'image d'un plan POV où la caméra est placé dans la tête d'une personne que l'on décapite. Un plan à l'image du film, plaisant sur le coup, mais qui révèle très vite ses limites.
4,5/10