[Nulladies] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Ven 17 Juin 2016, 09:28

Jimmy Two Times a écrit:
Nulladies a écrit:et sur les ravages d’une époque.


T'es vraiment faché avec les 80's, c'est fou :eheh:


Tu vois, je te l'avais bien dit :twisted:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 17 Juin 2016, 10:00

Pourtant, t'as grandi comme moi dans les années 80. T'as fait une overdose de baskets fluorescentes, de pin's et coupes de cheveux ridicules? T'as pas du avoir une enfance facile :eheh:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Ven 17 Juin 2016, 10:01

Le pire c'était la musique :chut:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 17 Juin 2016, 10:06

Je vais pas te contredire sur toute la ligne (la new wave et tout les trucs de gays du genre, les overdoses de synthé... je te rejoins) mais il y a des trucs bien tout de même comme les premiers pas du hip hop pour les amateurs j'entends (afrikaa bambataa, sa zulu nation et tout ce qui en a découlé, ce sont des sons que je réécoute encore aujourd'hui avec grand plaisir).
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Ven 17 Juin 2016, 10:13

Le pire c'est d'écouter ce que faisait les grands groupes de rock des 60's/70's dans les 80's... Ils essayaient d'être à la mode, c'était atroce. J'ai écouté un best of des Kinks hier, vers la fin du CD 2 j'avais les oreilles qui saignaient.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 17 Juin 2016, 10:18

C'est clair (expression 80's aprroved :mrgreen: ). On est tous à peu près d'accord pour dire que la seule réussite incontestable des années 80, c'est nous! 8)
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Sam 18 Juin 2016, 05:05

Mark Chopper a écrit:Le pire c'est d'écouter ce que faisait les grands groupes de rock des 60's/70's dans les 80's... Ils essayaient d'être à la mode, c'était atroce.


C'est tellement ça.
Quand je les vivais, les 80's, j'étais pas cultivé et j'ai même pas trop le sentiment de les avoir subies. C'est rétroactivement, en explorant des carrières musicales ou filmographiques que j'ai vu les dégâts. Bowie, Pink Floyd, McCartney, Iggy Pop, les Kinks, les Beach Boys...ils sont tous sombré à ce moment là.
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Dernier des Mohicans (Le) - 7,5/10

Messagepar Nulladies » Sam 18 Juin 2016, 05:43

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The tear hunter.

Le dernier des Mohicans occupe une place à part dans la filmographie de Michael Mann, alors que c’est paradoxalement un de ses films les plus célèbres : il s’agit ici de s’essayer à la commande d’un film académique, historique, mêlant tous les ingrédients de l’épique, de l’aventure et de la romance. Et, bien entendu, d’y parvenir.
Le dernier des Mohicans a bien vieilli, et jouit de cette patine hors temps qui sied aux classiques, et c’est notamment à cela qu’on peut déceler qu’un véritable cinéaste en est aux commandes. Les éclairages sont superbes, reprenant l’obsession du cinéaste pour la nuit, mais déplaçant cette fois son esthétique dans un décor inédit, à savoir la nature. Les paysages, grandioses, sont parfaitement gérés et en adéquation avec la dramaturgie : forêt dans laquelle se tapit l’ennemi, clairières pour les batailles collectives, cascades ou précipice pour l’apogée du récit, toute l’imagerie du roman de Cooper est convoquée avec pertinence.
Certes, le film est moins personnel que les autres, et le grand spectacle implique des figures un peu plus archétypales : certaines poses de Day-Lewis et Stowe, cheveux longs face au crépuscule, semblent plus appartenir au domaine publicitaire.
Mais, comme souvent chez Mann, c’est sur la longueur que se cristallisent les enjeux émotionnels. D’abord, par cette gestion habile des différentes instances, impliquant, dans ce contexte géopolitique trouble, aussi bien les pays rivaux face au Nouveau Monde, que les individus voulant y vivre, des pionniers aux indigènes, que les amants, distribués par un triangle amoureux et un duo plus discret, celui de la sœur et du Mohican, mais qui l’emportera finalement en présence dans le final sacrificiel.
On retrouve cette acuité visuelle propre au cinéaste, déplacée ici sur celle de son protagoniste, qui court en forêt (un rappel de son premier film, Jericho Mile) et vise comme personne, à l’image de la méticulosité du Solitaire ou du profiling du héros de Sixième Sens. Les scènes d’action, plus classiques dans les batailles rangées, prennent une belle ampleur lors des attaques par les Hurons, à la fois violentes et dynamiques.
Mais c’est vraiment dans le final, point de convergence des drames individuels, que se joue la dimension la plus poignante de l’œuvre. Portée par un thème musical d’un lyrisme frôlant la perfection, et longuement annoncé par les violons qui évoquent le folklore irlandais, l’affrontement au sommet de la falaise a tout de l’acmé parfaite. On retrouvera dans Heat cette montée en puissance par une musique lancinante, étirée pour mieux souligner la dramaturgie de la scène lors du fameux braquage.

Emouvant, épique, classique Le dernier des Mohicans est une belle incursion dans ce registre avant que Mann ne développe une individualité qui sera de plus en plus radicale.
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Chef de gare (Le) - 6,5/10

Messagepar Nulladies » Dim 19 Juin 2016, 10:29

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Tendre est l’ennui

Newfoundland : c’est un programme bien ironique que le nom de cette station de gare désaffectée dont hérite Finbar, homme de petite taille et de peu d’ambitions, si ce n’est de se retirer du monde.
Le portrait est attendu : l’esseulé, le différent, la victime d’un monde au mieux indifférent, au pire hostile, va, à la faveur d’un exil, trouver des âmes sœurs. Tom McCarty n’a pas pour ambition de révolutionner la formule, mais ménage suffisamment d’embardées pour viser juste. Car le protagoniste, qui ne demandait finalement rien d’autre qu’à minuter les passages des trains, se voit affubler à son corps défendant de deux comparses pour qui la solitude est bien moins épanouie.
Réunion de bras cassés et d’âmes esseulées, oscillant entre la comédie et le drame modeste, Le chef de gare doit beaucoup à ses comédiens : avant de trucider à tout va dans Games of Thrones, Peter Dinklage jouait très bien la carte du mutisme poliment misanthrope, tandis que Patricia Clarkson (une habituée des très bons seconds rôles, notamment dans Six Feet Under) et Bobby Cannavale achèvent un tableau doux amer parfaitement convaincant.
Le rôle dévolu à Finbar a ceci de malin qu’il se retrouve en point de convergence non consentant de toutes les destinées du trou perdu dans lequel il pensait pouvoir se dissoudre en toute impunité : c’est à lui qu’on confie les deuils comme une grossesse, c’est lui qu’on manque de renverser sur la route, on qu’on harcèle pour gratter une amitié.
Tout comme pour le tout aussi charmant St Vincent, c’est dans le détail que se logent les réussites : par la maladresse ou la complicité des personnages, par leurs blessures aussi banales qu’universelles, et les silences qui s’installent avec une gêne décroissante.
Parce que l’amitié peut se résoudre à cela : marcher le long d’une voir ferrée ou regarder passer des trains. Et dire à un comparse :

It’s boring. Don’t bother if I hang out for a while ?
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar logan » Dim 19 Juin 2016, 13:03

Mark Chopper a écrit: vers la fin du CD 2 j'avais les oreilles qui saignaient.


C'est ce qui arrive quand on écoute des CD.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Dim 19 Juin 2016, 16:56

L'autre, il nous snobe avec ses vinyles :shock: :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Dim 19 Juin 2016, 16:57

Un vrai hipster.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Heat - 9/10

Messagepar Nulladies » Lun 20 Juin 2016, 05:26

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Ermites de Sisyphe.

Pièce maitresse de l’œuvre de Michael Mann et du cinéma des années 90, Heat est à la fois un concentré de tous ses talents et une œuvre à l’amplitude unique. Expansion du déjà prometteur L.A. Takedown, le film jouit dès le départ de moyens qui vont permettre à son auteur une œuvre à la mesure de sa longue gestation : un casting haut de gamme, des scènes d’action épique, et un récit choral.
Toujours aussi soucieux d’intégrer la problématique du couple afin d’épaissir ses personnages, Mann n’en évoque pas moins de quatre : les principaux, bien sûr, mais aussi, en écho, celui de Charlize Theron et Val Kilmer, et de façon plus subreptice mais tout aussi touchante, celui du jeune en voie de réinsertion, soutenu par sa compagne avant d’aller mourir dans le braquage final. Ce personnage est emblématique du film, et explique par le petit bout de la lorgnette les intentions de Mann : donner leur temps à chaque individu, les faire exister pour mieux mesurer l’ampleur pathétique de leur échec à venir.
Comme dans Le Solitaire, le héros chez Mann est un projet : un dernier coup avant le bonheur, un dernier fait d’arme viril avant de s’abandonner dans les bras bienfaiteurs de la femme protectrice. De ce point de vue, Heat est son dernier grand classique : après lui, la mélancolie et la déconstruction gagneront autant les figures héroïques (Révélations, Ali) que les couples (Miami Vice, Hacker).
Le braquage est un requiem : ça n’a rien d’original (qu’on pense à l’Ultime Razzia, ou Le coup de l’escalier, on ne cesse de raconter la même histoire), mais Mann y instille un tel souffle mélancolique et un sens visuel qu’il parviendra à cristalliser toute cette thématique pour les décennies à venir.
La mise en scène, ample et majestueuse, joue de l’esthétique habituelle de la nuit urbaine et du travelling, saisit au vol des personnages maitrisant à la perfection leurs actes (braquage, fuite, empoignades), mais non leur destination, dans un bleu glacial et emblématique. La ville se dissémine en lieux trop vastes pour être réellement conquise : des banques aux alentours labyrinthiques, des entrepôts à double fond investi par des taupes, un ancien Drive-in (dont la vue aérienne rappelle furieusement l’ultime et splendide plan de Targets, de Bogdanovich) ou un aéroport qui offrira tous sauf l’évasion escomptée.

Heat, c’est aussi un face à face. Deux comédiens au sommet de leur carrière, concentrant toute la mélancolie inhérente à leur rôle : le gangster méthodique et le flic obsessionnel. Si De Niro l’emporte clairement en termes d’interprétation, Pacino s’emportant un peu dans la forfanterie par moments, c’est une question secondaire.

Mann exploite les presque trois heures de son drame pour ménager cette rencontre, avant tout visuelle, divisant tout d’abord les camps entre ceux qui braquent et ceux qui les matent. C’est d’abord la surveillance vidéo lors du premier braquage avorté, et la façon dont un visage infrarouge fixe le flic par moniteur interposé, avant de renverser la tendance lorsqu’il le capture dans le viseur de son appareil photo, dans cette superbe scène où le traqueur devient la proie.
A travers leur unique et emblématique face à face, Mann questionne la fonction elle-même, la figure binaire des antagonistes : leur rencontre aboutit à ce constat fondamental qui clôt tout échange, et en explique simultanément toute la saveur tragique : nous sommes là pour nous affronter, avec respect. Ils ne savent rien faire d’autre, et n’en ont de toute façon pas envie.

I do what I do best, I take scores. You do what you do best, try to stop guys like me.

La thématique du regard finira par échapper aux champions : c’est bien dans les yeux des femmes que Mann loge toute la profondeur des adieux : celle qui voit le portrait de son homme à la télévision, celle qui fait des adieux silencieux depuis un balcon, et celle, enfin, qui reste en spectatrice impuissante, rivée au siège d’une voiture qui ne redémarrera plus jamais.
Car la grandeur émotionnelle de Heat provient avant tout de son sens de l’ironie tragique ; en cela, le ballet aérien qui rythme la danse létale entre les frères ennemis constitue un épilogue d’anthologie. Les yeux au ciel, au gré de feux de signalisation qui indiquent autant d’occasions manquées pour quitter le sol, c’est au profit d’un mise à mort on ne peut plus terrestre qu’on se cache de l’autre.

Point de vainqueur dans ce duel : si l’un meurt avec les honneurs, sa disparition ne signifie en rien l’apaisement de son rival, martyre torturé de la déchéance humaine, charriant à sa suite les stigmates d’un monde barbare, lucide dans sa condamnation à cette tâche sisyphéenne :

« All I am is what I'm going after. »
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 20 Juin 2016, 19:42

Je pensais que tu lâcherais un 10 pour Heat. Ça n'est peut être pas ton Mann préféré alors ? Je mettrai bien une petite pièce sur Révélations. Hâte de te lire sur celui là.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Lun 20 Juin 2016, 22:25

10 c'est la base pour Heat, quand même.
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