[Jimmy Two Times] Mes critiques intermittentes en 2016

[lvri]

Ça n'empêche pas que certains peuvent aimer
Il y a d'autres exemples de films dans les profondeurs du classement qui ont une seule bonne note.
J'irai augmenter ma note pour le faire remonter

[Dunandan]

Achille et la Tortue - Takeshi Kitano - 2010

Je vais faire court, je me suis emmerdé et ça m'emmerde tout autant de faire cette critique. Une certaine frange de la presse trouve d'insondables qualités à cet Achille et la Tortue, dernier volet de la trilogie introspective de Takeshi Kitano. Je les cherche toujours. J'ai juste eu le sentiment de subir la version longue et arty (donc chiante) des scènes d'Hana-Bi mettant en scène le flic en fauteuil roulant qui se met à la peinture. Divisé en 3 actes, correspondant à 3 périodes de la vie du personnage principal, Achille et la Tortue m'a (relativement) intéressé pendant les deux premiers (comptant la jeunesse puis le passage à l'age adulte du personnage principal). A quelques très rares occasions, les ruptures de ton chères à Kitano ont su séduire le fan du bonhomme qui sommeille en moi. Mais alors que dire de cet indigeste 3ème acte, celui dans lequel l'acteur/réalisateur endosse le costume de ce vieil artiste qui n'a jamais su percer et qui expérimente son art en compagnie de sa femme, quelque part entre Jackson Pollock et un enfant de petite section de maternelle. Ce fut vraiment pénible d'atteindre le terme de cette histoire, relecture paresseuse des thématiques qui habitent la filmographie de Kitano (yakuza en quête de rédemption ou peintre triste et idéaliste, même combat). Achille et la Tortue ne dépareille pas avec l'univers du réalisateur mais après 3 films à la qualité plus que discutable, une question reste en suspens: pourquoi? La plus grande réussite de ces films, c'est peut être leur caractère autobiographique involontaire, qui va bien au delà de l'introspection. Kitano est à bout de souffle et semble avoir tout dit. Ça se ressent méchamment à l'écran. Une période de sa carrière à mettre de côté, pour ne garder que le meilleur et tout ses chefs d'oeuvre du siècle dernier. On est loin de l'opus débilo-cosmique Getting Any, mais ça ne vole pas beaucoup plus haut que les vilains Takeshis' et Glory to the Filmmaker. Pourtant, le ton plus sérieux laissait espérer un résultat plus engageant. La mélancolie et la poésie, marque de fabrique de Kitano, sont absentes de ce film qui sonne comme une forme d'inaccomplissement artistique. Pour aficionados ou critiques transis uniquement...

4.5/10

[Jed_Trigado]

Comment t'es gentil là, ça devrait s’appeler Achille et la torture pour être honnête avec son spectateur.

[Jimmy Two Times]

Je sais, mais l'univers du bonhomme m'a néanmoins attendri aux détour de quelques scènes. Tu noteras cependant que je suis plus virulent que les autres fadas de Kitano sur le forum.

[Dunandan]

Dernier Train pour Busan - Sang-ho Yeon - 2016

Horripilant. Dernier Train pour Busan n'est pas une bouse infâme. Ca aurait même pu être très bien car il n'y a pas de réelles fausses notes de la part du réalisateur Sang-ho Yeon, dont on dit que les films d'animation sont très fréquentables. Sa mise en scène est d'ailleurs le point positif du film, tant elle contraste avec les bouillies sur-découpées que le genre nous sert habituellement. Celles qui font passer Paul Greengrass pour un pape du plan fixe. Il y a peut être deux ou trois bonnes idées ça et là, mais alors le reste... Attention, il y a aussi des ratés techniques, comme ces ralentis pachydermiques à faire pâlir un John Woo.

Ca commence déjà très mal avec une scène d'intro, qui au lieu de nous proposer un court shoot d'adrénaline qui te dit que tu vas t'en prendre plein ta gueule tout du long - en gros que tu vas pas t'emmerder - met en scène un gentil ouvrier qui renverse Bambi (je ne parle pas de Mickael Jackson, quoique ça aurait pu être très drôle ). Lequel animal, symbole d'innocence et de pureté se mue illico presto en bête assoiffée de sang. Enfin, c'est ce que l'on pense puisque l'idée d'animaux contaminés ne refera jamais surface.

Ensuite, on nous plonge dans le récit avec la présentation du héros. Purée, il est bien gratiné celui-là. Je n'ai pas vu de personnages aussi stéréotypés dans un film depuis un sacré bail. Lee, c'est peut être pas son nom mais statistiquement la probabilité est forte donc je vais l'appeler comme ça, est un trader. Un du genre qui bosse beaucoup et qui néglige tout le reste. Vu qu'il est sud-coréen, il bosse comme un âne bâté, cela va de soit. Il est divorcé, il garde sa fille mais celle ci veut retourner chez sa maman parce que Papa lui achète une Wii tous les ans pour son anniversaire. S'ensuivent 10 minutes pénibles: "Je veux retourner chez Maman", "Non, tu restes avec moi", "Mais si", "Mais non", Mais si". Putain mais fermez la et aller acheter vos tickets de train parce que j'ai déjà envie de me pendre au bout d'un quart d'heure de film!!!!!

Ils finissent enfin par se rendre sur le quai d'embarquement, bizarrement le seul endroit du pays où on entend les mouches péter alors que c'est le boxon partout ailleurs dixit les JT. Forcément, une fille qui n'a pas digéré son p'tit déj grimpe in extremis avant que les portes du train ne se referment et va commencer à roter du sang sur tous les passagers. Enfin roter du sang, c'est un grand mot. Les personnages sont barbouillés de ketchup mais bizarrement, lorsque la meute se déchaîne sur une pauvre victime non consentante, il n'y a pas d'effusion, pas de viscères, pas de membres arrachés. La base, quoi. Parait que c'est parce que Dernier Train pour Busan est plutôt un film catastrophe. Pardon? Je ne vois pas du tout à quel moment il en épouse la structure.

Et c'est comme ça pendant deux interminables heures, qui voit les personnages tous plus lisses les uns que les autres s'invectiver à coup de dialogues sentencieux qui atteignent le summum de la débilité (la rencontre entre Lee et Lee², futur père de famille accompagné de sa femme enceinte, est collector). La dernière demi-heure est notamment un vrai calvaire, avec un enchainement de situations facepalmesques, qui font rire grassement dans un premier temps avant de franchement énerver le plus indulgent des spectateurs. Premier degré jusqu'au bout des ongles, Dernier Train pour Busan s'enlise à maintes occasions dans un sentimentalisme embarrassant, tellement niais que j'ai encore du mal à m'en remettre. J'ai même lu que le film était émouvant. Je vais mettre ça sur le compte de la chaleur, ça doit avoir un impact sur le fonctionnement du bulbe rachidien de l'audience.

J'avais envie d'un trip fun façon Armée des Morts, et je me suis retrouvé devant un truc tellement sérieux et mal écrit (les personnages), que je l'ai rejeté en bloc. Ici, on tue les zombies à coups de poing!!!... Et par pitié, qu'on arrête de prêter un quelconque discours politique et social à ces films. Sous prétexte que Romero a foutu ces zombies dans un centre commercial il y a 30 ans, n'importe quel étron se voit qualifier de pamphlet...

3/10

[Scalp]

Tout le monde aime le film, sauf ici.

[Jimmy Two Times]

On est que 3/4 à le tailler, il a reçu de très bonnes notes également en ces lieux.

[Alegas]

Et par pitié, qu'on arrête de prêter un quelconque discours politique et social à ces films.

Bah que tu le veuilles ou non, une séquence du film a clairement un propos sur l'immigration en Corée. C'est isolé, le reste du film n'en traite jamais mais c'est loin d'être un film qui n'a rien à dire.

[Jimmy Two Times]

Super, ça dure 30 secondes. Tant qu'on y est, il y a même une scène où le collègue du perso principal l'appelle et lui dit que c'est de leur faute si l'épidémie est apparue. Doit-on aussi y voir un brûlot à l'encontre de la finance? Je n'attends aucun discours de la part d'un tel divertissement mais ça me passe au dessus de la tête que certaines critiques, essentiellement pro, y voient une thématique profonde.

[Mark Chopper]

Doit-on aussi y voir un brûlot à l'encontre de la finance?

Figure-toi qu'ils le disent dans le podcast que j'ai posté sur le topic du film.

[Jimmy Two Times]

Pour le coup, c'est un dialogue d'environ 5 secondes...

De toute façon, je ne demande qu'à lire des critiques positives sur le forum. Pour le moment, il n'y a qu'un 3 et un 4 dans la base

Nulladies vous attend de pied ferme avec un châtiment adéquat :

Et le premier qui me sort du « métaphore de la condition humaine mue par ses instincts primaires » je l’envoie mater du Bruno Dumont première période.

[Scalp]

Non mais No Ciné quoi c'est la clique Capture Mag, c'est leur spécialité la branlette. J'ai quand même lu que c'est mieux que l'armée des morts...

[Mark Chopper]

Je le materai quand il sortira à Tirana.

[angel.heart]

J'ai quand même lu que c'est mieux que l'armée des morts...

Normal.

[Mark Chopper]

En même temps, le film de zombies on en a vite fait le tour