[Alegas] Mes Critiques en 2016

[Jed_Trigado]

Ben c'est assez particulier comme film, on est plus dans le portrait d'une époque (en l’occurrence le Swingin' London) que dans un film d’enquête stricto sensu.

[pabelbaba]

Oui, bon, Alegas n'a pas aimé la scène du concert, je pense qu'on peut tout fermer reprendre nos études de chirurgie.

[osorojo]

Ben c'est assez particulier comme film, on est plus dans le portrait d'une époque (en l’occurrence le Swingin' London) que dans un film d’enquête stricto sensu.

L'enquête est même purement accessoire. Pour moi Blow up, c'est un film introspectif. Mais ue, c'est hyper spécial, j'pense que ça plaira pas du tout à Mark

[Mark Chopper]

Il n'y a pas de japonaises vêtues de cuir ? Ni Michel Constantin ?

[osorojo]

Et encore moins Marion Game à poil.

Passe ton chemin

[pabelbaba]

Mais y'a Jane Birkin...

[Alegas]

Parce qu'il n'a pas su te séduire, il aurait volé son statut de classique, rien que ça.

AMHA toussa hein, je vais pas le mettre à chaque fin de phrase non plus. Mais ouais ça n'a rien d'un classique, ça n'en a ni la forme, ni l'odeur.

[osorojo]

[Alegas]

The Hidden (Hidden) de Jack Sholder
(1988)

Belle surprise de la part d'un film dont je n'attendais absolument rien, ou au mieux une série B un tant soit peu correcte. Autant dire que dès les premières minutes, j'ai été quelque peu surpris par ce braquage puis course-poursuite à la démesure violente, puis par ce récit qui épouse les codes du buddy-movie pour..en faire une enquête sur fond de science-fiction. Le plus surprenant étant de constater que le réalisateur ne cherche jamais à faire de l'identité de son récit un mystère : à l'instar du personnage de MacLachlan, le spectateur a une longueur d'avance constante sur les personnages réalistes du film, et peut donc apprécier très vite ce choc des genres, là où beaucoup auraient créé un suspense sur l'identité mystérieuse du bad-guy.

C'est clairement cette volonté d'embrasser totalement les genres et le spectacle qui joue en faveur de Hidden, qui ne s'embarrasse jamais de superflu, qui va droit à l'essentiel et qui, surtout, se révèle particulièrement généreux dans son déroulement, créant la surprise dès que le spectateur pense avoir compris vers quoi il se dirige. Et je ne parle même pas du final intimiste très étonnant de par le ton qu'il arrive à donner à l’œuvre entière, transformant en quelques instants la série B efficace en un beau drame, et des archétypes en personnages particulièrement touchants et ambiguës. Je suis particulièrement étonné de voir à quel point le film est encore aujourd'hui méconnu du grand public, tant il y a tout les ingrédients pour en faire un divertissement incontournable made in 80's. Sidney Lumet avait fait preuve de beaucoup de bon goût en reléguant au second plan Verhoeven et son Robocop, pour donner le Grand Prix d'Avoriaz à Hidden. Dommage que la postérité n'ait pas suivi (dans un sens comme dans l'autre ).

7,5/10

[Val]

Du coup, ça m'intrigue. Contrairement aux deux cités par Jed, je ne l'ai jamais vu (par peur de me faire chier).

Et tu as raison.

Par contre, il est vrai que Alegas a tendance à sous-évaluer l'importance des films dès qu'il ne les aime pas (cf. les Kurosawa).

[Alegas]

Rien à voir. Kurosawa quand bien même j'aime pas son ciné c'est super intéressant techniquement, souvent chiadé à mort, et ça développe des trucs intéressant quand ça vire pas dans le cinéma littéraire. Blow up, que dalle, rien à sauver hormis les corps dénudés des demoiselles.

[Val]

Il est pourtant précurseur (de manière beaucoup trop théorique, je suis d'accord, d'ailleurs, je n'aime pas le film) de toutes les thématiques du cinéma des années 70.

[Jed_Trigado]

The Hidden (Hidden) de Jack Sholder
(1988)

Belle surprise de la part d'un film dont je n'attendais absolument rien, ou au mieux une série B un tant soit peu correcte. Autant dire que dès les premières minutes, j'ai été quelque peu surpris par ce braquage puis course-poursuite à la démesure violente, puis par ce récit qui épouse les codes du buddy-movie pour..en faire une enquête sur fond de science-fiction. Le plus surprenant étant de constater que le réalisateur ne cherche jamais à faire de l'identité de son récit un mystère : à l'instar du personnage de MacLachlan, le spectateur a une longueur d'avance constante sur les personnages réalistes du film, et peut donc apprécier très vite ce choc des genres, là où beaucoup auraient créé un suspense sur l'identité mystérieuse du bad-guy.

C'est clairement cette volonté d'embrasser totalement les genres et le spectacle qui joue en faveur de Hidden, qui ne s'embarrasse jamais de superflu, qui va droit à l'essentiel et qui, surtout, se révèle particulièrement généreux dans son déroulement, créant la surprise dès que le spectateur pense avoir compris vers quoi il se dirige. Et je ne parle même pas du final intimiste très étonnant de par le ton qu'il arrive à donner à l’œuvre entière, transformant en quelques instants la série B efficace en un beau drame, et des archétypes en personnages particulièrement touchants et ambiguës. Je suis particulièrement étonné de voir à quel point le film est encore aujourd'hui méconnu du grand public, tant il y a tout les ingrédients pour en faire un divertissement incontournable made in 80's. Sidney Lumet avait fait preuve de beaucoup de bon goût en reléguant au second plan Verhoeven et son Robocop, pour donner le Grand Prix d'Avoriaz à Hidden. Dommage que la postérité n'ait pas suivi (dans un sens comme dans l'autre ).

7,5/10

La BO claque méchamment aussi :

[Alegas]

Horsehead de Romain Basset
(2014)

Il paraît que l’Écran Fantastique a appelé Horsehead le meilleur film de genre français depuis dix ans. Quand bien même je sais que la concurrence n'est pas des plus rudes, il ne faut pas exagérer non plus : on a eu bien mieux (ou plutôt moins pire), c'est une évidence. Parler de Horsehead n'est pas chose aisée tant ça se veut être un film entre l'expérimentation atmosphérique et le film de genre aux nombreuses influences (Argento notamment) , le tout avec un concept qui peut facilement tomber dans le film de petit malin (c'est un Inception psychanalytique et cauchemardesque en gros), mais au final le résultat est franchement pas convaincant et ce, malgré les intentions louables et la sincérité du bonhomme derrière qui fait tout son possible pour livrer quelques chose d'honorable. Le problème, c'est surtout que Horsehead compile la plupart des défauts inhérents aux premiers long-métrages, que ce soit le côté foutraque du récit qui essaye de raconter un maximum de choses en peu de temps, les influences à peine digérées (les plans faisant référencé au cinéma de Cocteau) ou le rythme mal géré. Il en résulte un film souvent intéressant visuellement (on sent que Basset est un débrouillard qui fait beaucoup avec pas grand chose) mais dont la proposition n'est jamais réellement captivante, avec des allers-retours entre le rêve et la réalité mal gérés et une tendance à vouloir faire de l'ambiance too much, notamment dans le climax final qui consiste à multiplier les jolis plans iconiques avec de la musique insupportable au volume maximum. C'est bête car on sent que Basset a le potentiel de livrer quelque chose de correct, le voir sur un film de commande serait intéressant, le bonhomme a vraiment besoin d'être encadré pour ne pas partir trop loin dans ses délires, un peu comme le duo Cattet/Forzani.

2/10

[Alegas]

The Proposition de John Hillcoat
(2005)

Un film que j'avais envie de voir depuis un bon moment (depuis la sortie de The Road en fait) mais dont j'ai repoussé le vision à chaque fois pour des raisons diverses. Au final, c'est à la fois une bonne surprise et une légère déception, surprise parce que c'est clairement le meilleur film d'Hillcoat avec son adaptation de McCarthy, et déception parce que je dois avouer que j'en attendais un peu mieux, genre un grand western contemporain alors qu'au final, sans être jamais honteux, c'est un petit film humble, sans grandes ambitions. Déjà, le fait d'avoir un western en plein outback australien titille clairement la curiosité, et à ce niveau là The Proposition ne déçoit pas tant le dépaysement est là, et que Hillcoat filme à merveilles les paysages de son pays natal tant en exploitant au maximum les possibilités qu'offre un tel choix (notamment le fait de se trouver dans un nouveau far-west, où les hors-la-loi sont légion et où la question du racisme aborigène est toujours présent).

Si le film remplit parfaitement son objectif westernien, il pêche du côté du script où tout n'est pas vraiment au point, notamment du côté de la storyline de Guy Pearce, où on peine vraiment à s'intéresser à ce qui se passe, tant les personnages de Pearce et Huston ne sont jamais attachants. Pire encore, cette storyline est franchement prévisible, et seul le final (magnifique) ainsi que quelques moments de violence inattendus (le combo empalement/headshot en quelques secondes) viennent réveiller l'intérêt de cette relation fraternelle. En revanche, là où The Proposition s'avère vraiment brillant, c'est du côté du personnage de Ray Winstone, sur lequel l'empathie du spectateur va changer du tout au tout en découvrant les limites de sa fonction ainsi que sa vie personnelle. Un choix d'écriture bienvenu, moins évident qu'il n'y paraît, et dont la moralité ambiguë fait toute la force du métrage. Côté casting, sans surprise, tout le monde est bon, quand bien même tous ne sont pas logés à la même enseigne quand il s'agit de l'écriture de leur personnage (Huston et Wenham notamment) mais à côté de ça Ray Winstone, grand acteur souvent sous-estimé, trouve là le rôle de sa carrière so far. Faute d'être un grand film, The Proposition fait clairement partie de ce qu'on a pu voir de mieux du côté des westerns de ce début de siècle, et c'est déjà franchement pas mal.

7,5/10