[Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2016

[pabelbaba]

Ouais, mais dans la valise.

[Mark Chopper]

Il en sort dès que Jean Lefebvre la laisse tomber

[Jed_Trigado]

Il a pas que les goûts d'un papy, il en a aussi la mémoire.

[pabelbaba]

Je l'ai vu quand le DVD Gaumont est sorti.

Y'a 8 ans quoi.

[Mark Chopper]

Dernier domicile connu, de José Giovanni (1970)

L'histoire : Un policier décoré de la Légion d'honneur se retrouve muté dans un petit commissariat de quartier après avoir arrêté le fils d'un avocat influent pour conduite en état d'ivresse. Il finit par faire équipe avec une auxiliaire de police débutante et tous deux partent à la recherche d'un témoin disparu...

José Giovanni à la mise en scène et à l'écriture, Lino Ventura en flic obstiné en froid avec sa hiérarchie et Michel Constantin en second rôle menaçant : on pouvait espérer un polar à la papa, sans grande originalité, mais au moins efficace... Hélas, c'est raté. La faute tout d'abord à la fausse bonne idée d'associer Lino Ventura et Marlène Jobert. Cette dernière, dans le rôle d'une jeune coéquipière débutante, naïve et volontaire n'apporte pas le contrepoint et la fraîcheur espérés. Etre mignonne ne suffit pas, encore faut-il savoir jouer un minimum... Or, rien ne semble naturel chez elle, ni sa façon de parler (elle ne joue pas, elle récite), ni sa façon de marcher, ni ses expressions. Il a fallu du temps à la mère d'Eva Green, beaucoup de temps, pour comprendre qu'actrice, ce n'était pas vraiment son métier et se recycler en conteuse pour enfants. Résultat, elle tire chaque scène où elle apparaît (la plupart des scènes du film en fait) vers le bas... Et ce ne sont pas les seconds rôles qui rattrapent le tout, bien au contraire. Lorsqu'on réalise que Michel Constantin les surclasse tous, on mesure l'étendue du problème. On suit donc deux flics qui passent d'un lieu à un autre pour retrouver un témoin important, afin de garder un criminel sous les verrous... Une enquête de porte à porte guère trépidante, malgré la menace apportée par les hommes du criminel et la vision critique d'une police et d'une justice déshumanisées. La bande-originale de François de Roubaix aurait pu être un plus, mais elle se révèle répétitive et colle peu aux images. Dommage, écoutée indépendamment, elle produit son petit effet... Ajoutons un certain je-m'en-foutisme (de nombreux piétons, au cours d'une scène, reconnaissent Lino Ventura et Marlène Jobert dans la rue et se retournent sur leur passage), des détails un peu nanars (les pervers dans le cinéma, la fille nunuche du témoin) et l'on se retrouve avec un polar qui bande mou. Reste la classe de Lino, bien évidemment.

Note : 4,5/10

[Alegas]

Ma mère m'en parlait il y a quelques jours, en me disant "faut que tu le vois, c'est un grand film français comme on en fait plus". Je crois que je vais mettre en doute sa parole sur ce coup là.

[osorojo]

Vieux fou, il faut toujours croire sa maman. Mets plutôt la parole de Mark en doute

En plus, j'ai maté Chopper hier, j'peux te dire que dans le genre dérangé du caisson, l'ami Mark en tient une bonne couche.

[Mark Chopper]

Marlène Jobert mec... Son surjeu coulerait n'importe quel film

[pabelbaba]

Objection!

Ce gif est extrait de Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, ce qui n'a absolument rien à voir avec le Giovanni.

Mébon, je le redis, c'est normal d'être allergique, elle me gonfle aussi souvent, que ce soit dans Alexandre le Bienheureux, Les Mariés de l'an II ou Nous ne vieillirons pas ensemble. Mais y a aussi des nanas casse-couille comme ça, du coup il en faut aussi au ciné.

[Mark Chopper]

Si Lino lui avait collé une tarte, OK, j'aurais toléré sa présence.

[pabelbaba]

Il la bâche un peu au début, non?

[Mark Chopper]

Bof... On parle quand même d'un flic qui aide un gamin à retrouver ses pigeons. Pas assez bourru pour du Lino.

Il préfère taper sur Zardi qui fait le pervers avec une lampe-torche multicolore dans un cinéma porno

[pabelbaba]

Ca je m'en souviens pas.

[Mark Chopper]

Shinjuku Swan, de Sion Sono (2015)

L'histoire : Un jeune homme sans emploi, ni argent, se retrouve un soir d'errance dans le Kabukichô, le plus grand quartier chaud de Tokyo. Un "recruteur" le prend alors sous son aile et lui apprend son métier qui consiste à aborder des jolies femmes dans la rue pour les convaincre de travailler dans différents établissements liés au commerce du sexe...

Premier des quatre films de Sion Sono sortis dans les salles japonaises en 2015, Shinjuku Swan confirme le virage commercial de l'auteur amorcé avec Why Don't You Play in Hell ? et Tokyo Tribe... Mais nulle impression de voir le réalisateur s'autoparodier ici, ni risque d'endurer du rap japonais. Avec cette adaptation d'un manga (non sorti en France), il aurait pourtant pu se retrouver dans sa zone de confort : l'exploitation du corps féminin dans une société patriarcale aurait, par exemple, pu rappeler Guilty of Romance... Mais non, pour la profondeur, on repassera. Sono livre ici une commande carrée, sans bout de gras, destinée avant tout à divertir... Tout n'est pas sans défaut, certes : il faut supporter la coupe de cheveux et le (léger) cabotinage de Gou Ayano, sa romance culcul avec Erika Sawajiri qui joue comme une savate et quelques chansons douteuses. Mais à côté de ça, les 2h20 ne connaissent pas de baisse de régime et se suivent sans ennui. Un récit dynamique permet de découvrir l'envers du décor du plus grand quartier chaud du Japon puis un affrontement entre deux gangs de recruteurs... Le tout avec de l'humour, des seconds rôles solides (Takayuki Yamada, Yusuke Iseya et Motoki Fukami ont des bonnes trognes de gangsters) et des jolies filles aux tenues légères... Shinjuku Swan, c'est un peu le Outrage de Sion Sono : inutile d'espérer un niveau équivalent à ses chefs-d'œuvre passés, sous peine de déception. Par contre, si vous recherchez un film de gangsters japonais récent et énergique, avec des personnages attachants, n'hésitez pas à tenter l'aventure.

Note : 7/10

[osorojo]

Bon, j'vais tenter le voyage alors