[oso] Ma prose malade en 2016

Modérateur: Dunandan

Congrès (Le) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 19 Mai 2016, 18:58

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LE CONGRÈS

Ari Folman | 2013 | 7.5/10
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« Un p'tit smarties pour Maman »


Épuré de son premier tiers, Le congrès eut été un formidable terrain d’expression, un essai dystopique unique à la puissance folle. Mais c’eut été sans compter sur la soif revendicatrice d’Ari Folman qui amorce la séance par une réflexion maladroite sur un certain cinéma contemporain, qui tend à remplacer la performance d’acteur par des calculs informatiques. Un peu balourde et graveleuse, toute la partie « monde réel » qui initie le congrès est bien trop poussive et surtout fait l’impasse sur l’émotion. Harvey Keitel et Robin Wright ont beau se débattre pour faire vibrer la corde sensible au sein d’une sphère aux milles lumières, l’encéphalogramme émotionnel reste désespérément plat.

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Puis un torrent de couleurs acidulées d’un monde fantasmé envahit le cadre avec violence pour dessiner formes et personnages aux mille et une facettes. Déroutante dans les premiers instants, une direction artistique psychédélique ôte au cadre la morosité ambiante laissée par l’introduction : Le congrès atteint enfin sa pleine expression. Les idées d’animation s’enchaînent, et petit à petit, l’émotion se fait une belle place dans le sous texte rageur d’Ari Folman. D’une part, le nombrilisme du premier quart d’heure s’estompe, Robin Wright devient un personnage qui se libère de la figure lui ayant donné vie et d’autre part, le propos corrosif qui porte l’ensemble s’élargit, dérivant sur une réflexion bien plus universelle que l’illustration de la politique d’enfoiré que mènent des studios de production trop gloutons.

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Une fois libéré du pitch qui l’a mis sur les rails de l’oisiveté visuelle, Le congrès déroule un riche tapis de thématiques aux multiples lectures possibles. Outre l’instinct maternel qui enrobe le discours, Ari Folman lance des pistes de réflexions passionnantes, comme le refus de se laisser emporter par le temps qui passe, ou bien l’abandon de sa propre individualité pour un bonheur fantasmé vécu à travers le regard des autres, ou encore ce mythique choix entre pilule rouge et bleue, entre réalité désenchanté et bonheur synthétique ressenti comme réel (comme dirait oncle Cypher, les ignorants sont bénis).
Difficile cependant de boucler autant de pistes : conséquence directe, la fin renoue en partie avec la monotonie du début, mais elle parvient néanmoins à conserver l’émotion que la poétique Robin est parvenue à rendre à l’écran par ses traits non définis, rendus malléables à l’infini par une technique d’animation impressionnante.

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On touche là le cœur doré de ce congrès. Si Ari Folman et son équipe avaient déjà prouvé avec Valse avec Bachir qu’ils étaient formellement capables du meilleur, ils vont bien au-delà dans ce nouveau fait d’arme, touchant du doigt l’excellence graphique. L’animation est fluide, les idées de transition entre les dessins sont magiques et génératrices d’une poésie visuelle hypnotique qui atteint son paroxysme lorsque le réalisme laisse place à l’onirisme. Il n’y a que les différents clins d’œil à la pop culture qui semblent superflus, parce que trop solidement ancrés dans un réel qui rappelle à l’ordre les rêveurs.
Un choix qui se défend, parce qu’il est dans la lignée du sujet certes, mais qui sur la distance dérange : je me serais bien passé de voir le père Clint tirer la tronche ou d’assister à la reconversion en serveur du king of pop alors que j’étais plongé, corps et âme, dans un monde surréaliste magnifiquement inspiré.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Criminale » Jeu 19 Mai 2016, 19:37

C'est marrant, je préfère de très loin Valse avec Bachir.

Beau duo de critiques en tout cas. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 19 Mai 2016, 20:13

Ouais pareil, je sur-adore Valse avec Bachir alors que Le Congrès j'ai nettement plus de réserves, notamment sur le rythme. Bon ceci dit tu me donnes graves envie de le revoir, ces captures quoi. :love:
Par contre, pas d'accord avec toi : la scène du scanner est juste sublime. Meilleure perf de Keitel depuis trèèèès longtemps.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 19 Mai 2016, 21:01

A priori cette scène, c'est soit on kiffe soit on rejette. Perso j'y ai vu un gros workshop de classe préparatoire au métier de comédien, ça m'a saoulé. Mais bon, toute la première heure, avec la "mise en abyme" du métier de comédien etc, m'a pas mal gavé.

Par contre, la suite, c'est vraiment trop pour moi.

Pour Bachir, je pense que c'est le côté sur appuyé de la démonstration qui m'a gonflé. J'ai du mal, en général, avec les oeuvres qui ont un discours "moralisateur" (c'est peut être pas le bon terme pour Bachir mais il y a un peu de ça) trop limpide.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Val » Jeu 19 Mai 2016, 23:17

Keitel est celui qui vieillit le mieux de sa génération. Cette scène, rien que d'y penser j'ai des frissons.

Content que tu n'ais pas laissé ta déception de Valse avec Bachir t'éloigner de ce film. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 19 Mai 2016, 23:30

J'étais tenu de le voir de toute façon ! :mrgreen:

Mais bon, j'suis un guerrier moi qu'est-ce que tu crois, et puis, j'ai pas détesté Valse avec Bachir non plus ;)
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Vie est belle (La) (1946) - 7/10

Messagepar osorojo » Sam 21 Mai 2016, 14:03

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LA VIE EST BELLE

Frank Capra | 1946 | 7/10
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« De l'art de te sonner les cloches »


La vie est belle, c’est la bobine à avoir dans son top100, le petit conte à la ricaine intelligent qui file le sourire, qui rappelle que la vie, c’est aussi les bons sentiments. Si l’on conçoit le film de Capra comme un conte de noël, la recette est fameuse, sa morale finale, quoique d’une utopie à toute épreuve, fait fondre le cœur en guimauve de quiconque connaît les joies de l’amitié ou de l’amour familial. Bref, tout est réuni pour un petit moment de félicité sans adversité parfait pour recharger ses batteries après une semaine de dur labeur.

Malgré tout, pour ma part, sans pour autant remettre en question la belle réputation du film —méritée, tant son message universel et positif ne saurait être remis en question — j’ai souffert par moment d’un ennui assez considérable devant cette tranche de bonheur sans aspérité.

Si sa dernière partie m’a filé le sourire, elle est arrivée un brin trop tard pour me sortir de ma turpitude. George qui cherche sa promise dans les pétunias, George qui accorde des crédits comme on file 1€ à son petit frère pour qu’il s’achète 3 malabars, George qui rembourse tous ses clients avec l’argent de son voyage de noce, George qui n’est pas foutu de mettre trois grammes de colle à bois sous le pommeau de l’escalier qui lui reste toujours dans la main, George qui est prêt à passer du père modèle au fouettard qui pèterait les chicos de ses marmots pour 8000 dollars, George partout, trop de George à mon goût.
Un travail de répétition dont je me suis lassé assez vite parce que sa prévisible mécanique a été annoncée dans les premières secondes. Un ange doit intervenir, et bien qu’il intervienne, la biographie du brave George ne fait que trop s’éterniser.

Vient alors une dernière partie salvatrice qui contextualise enfin le portrait simpliste d’une Amérique à deux vitesses dont il est question, par une petite pointe de fantastique qui assoit complètement l’orientation conte de l’histoire. On devine alors aisément que tout le film découle de cette idée précise et que l’écriture de la première partie n’existe que pour y conduire. Dès lors se pose la question de l’équilibre entre les deux parties : pourquoi la concrétisation de la fable sociale qui s’étire sur les trois quarts de sa durée met si longtemps à prendre place et pourquoi elle est si vite sabrée alors qu’elle pourrait potentiellement être à l’origine d’un seul et même film.

A mon sens, La vie est belle souffre d’un dosage pas forcément pertinent entre sa phase « je pose les questions en usant d’un idéalisme à toute épreuve » et « j’y réponds enfin par la force d’une belle idée et une illustration grise de la vérité ». On saura me répondre qu’il est évident que pour que la démonstration fonctionne, il faut avoir développé le personnage de George avec précision. Je suppose alors que c’est davantage une histoire de ressenti que de réelle objectivité, mais j’eus préféré me passer d’une cour longuette non nécessaire en 25 temps de la belle Mary (même si le lâcher prise de Steward au téléphone, superbe, n’en a que plus d’impact, j’en conviens) au profit d’un temps d’antenne plus conséquent de ce bon Clarence.

Gasp, plus je torture mon clavier à propos de cette vie est belle et plus je me dis qu’il est vain pour moi d’essayer d’en parler. Vain parce que je suis tout sauf son public cible, vain parce que je ne peux décemment pas lui reprocher sa guimauve complètement logique. La vie est belle, c’est un film à voir en famille, une bobine à faire découvrir à ses rejetons en fin d’un week-end pluvieux ou en pleine veille de noël. Une bobine utile et nécessaire parce qu’elle est naïvement touchante, finalement.

Un petit aparté alors pour finir et promis je vous quitte. Je suis tombé sur une version colorisée du film que j’ai immédiatement arrêtée. Comment peut-on, sous couvert d’avoir la technologie à disposition, décemment altérer à ce point la beauté visuelle du film, à savoir la puissance des contrastes de ses noir et blanc. Comment peut-on lui substituer des couleurs pastelles inexpressives sans avoir l’impression d’assassiner ce qui fait sa puissance visuelle, la question reste posée...
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Veteran - 6,5/10

Messagepar osorojo » Mer 01 Juin 2016, 23:09

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VETERAN

Ryoo Seung-wan | 2015 | 6.5/10
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« Du rire au drame »


Sans être la petite pépite coréenne qu’on espère quand les premiers « Shibaaaaal » s’annoncent dans le casque, Veteran est un divertissement honnête. Bien gaulé, énervé quand il le faut (cette pauvre Mustang, siiiic), il file à la fois le sourire et l’envie de déboiter sec ce qui est certainement le pire salopard vu sur un écran depuis des lustres. Quand l’enfoiré ne torture pas du marmot, il dérouille des femmes enceintes avec délicatesse ou dézingue dans la douleur ses employés qui osent se plaindre. Un bon enfoiré bien corsé, servi par une petite frappe d’acteur qui fait parfaitement illusion, il n’en faut pas plus pour générer de l’envie : celle de le voir en prendre plein la tronche au moment opportun, ce qui arrive plus ou moins d’ailleurs, Ryoo Seung-Wan préférant une fin tempérée à un combat rédempteur emprunté aux Van Damme de la belle époque (avec les grimaces et tout).

On pourra reprocher à Veteran son équilibre bancal entre humour bas de plafond et sous-texte social plus terre à terre, entre castagne sèche et avancées cavalières d’une intrigue qui abuse de ficelles dramatiques prévisibles, ainsi qu’un rythme un tantinet langoureux. Mais à aucun moment, ni l’envie de bien faire, ni la maîtrise technique de Ryoo Seung-Wan ne sauraient être remises en question. Il annonce d’ailleurs la couleur dès la première baston : entre deux blagues, il sort l’artillerie lourde et s’éclate comme un fou à chorégraphier son film. On retrouve la fougue dont il faisait preuve dans le frénétique City of violence par exemple, même si ce dernier est à mon sens plus homogène.

Idéal en guise de séance récréative pour calmer la frénésie d’une semaine chargée, Veteran sait se rendre sympathique parce qu’il ne paraît jamais forcé. Ryoo Seung-Wan ne cherche à aucun moment à travestir son film pour coller au plus près aux polars nerveux qui ont fait la réputation du cinéma coréen. Non, son envie non dissimulée de proposer un divertissement sans complexe, mais particulièrement soigné niveau mise en scène, est à saluer (et pas qu’une fois !) à une époque où il est toujours de bon ton de vouloir en faire trop, de peur de passer pour le vilain petit canard qui se contente d’être ce qu’il est… remember le second The raid, pour ne citer qu’un exemple.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Alegas » Mer 01 Juin 2016, 23:21

Voilà, en petit divertissement bien branlé et qui se fout pas de ta gueule, c'est sacrément efficace. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 02 Juin 2016, 11:04

Yep ! Merci de me l'avoir conseillé, c'était pile poil ce qu'il me fallait hier :super:
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Once upon a time in high school - 6/10

Messagepar osorojo » Ven 03 Juin 2016, 18:55

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ONCE UPON A TIME IN HIGH SCHOOL

Yu Ha | 2004 | 6/10
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« Deviens la goutte de pluie »


Pfiouuuuu, je suis obligé de commencer en annonçant qu’il y a dans Once Upon a time in high school un sacré moment de rétamage de tarins ! Quand les nunchak’ brisent les crânes c’est avec grand fracas, au service d’une violence sourde inattendue, récompense généreuse qui vient conclure un film uppercut un peu longuet difficile à catégoriser.

Aux moyens de stéréotypes parfois pompeux, et surtout d’une romance mielleuse qui prend trop de place, Yu Ha pointe du doigt un système scolaire psychorigide qui fait froid dans le dos. Inspirés par un surveillant de récrée sadique mentalement encore au Vietnam et des professeurs tortionnaires adorateurs de la punition par l’humiliation, les pauvres élèves d’une Corée nourrie à la violence n’ont d’autres choix que d’épouser une logique impromptue : si tu veux qu’on t’entende, distribue des torgnoles.

Un mantra particulier qui permet à Yu Ha de mettre en boite des alignements de mâchoires des plus vigoureux. Timides dans un premier temps, rapidement les affrontements deviennent l’ultime recours d'une jeunesse abîmée pour se libérer d’une autorité meurtrière. Bruce Lee sort alors de son tombeau pour animer le porte-parole d’une génération sacrifiée, la romance un brin pompeuse —même carrément lourde à certains moments, n’ayons pas peur des mots— s’efface au profit d’un entraînement martial qui ferait frémir le plus célèbre des attrapeurs Italiens (de poules hein, il n’est nullement ici question de Quidditch). Vient alors la rupture psychologique attendue, Yu Ha fait enfin parler les coups et libère la rage de son protagoniste jusqu’à épuisement total de la barre d’énergie de ce dernier.

Si le final rageur fait qu’Once upon a time in high school reste en tête après la séance, il ne parvient toutefois pas à rattraper les égarements de la première partie, un rythme trop lancinant et des personnages qui manquent de finesse notamment. Des défauts que Yu Ha corrigera 2 ans plus tard dans A dirty Carnival, un polar musclé qui mérite le coup d’œil.
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Broken (2014) - 6,5/10

Messagepar osorojo » Sam 04 Juin 2016, 11:19

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BROKEN

Jeong-ho Lee | 2014 | 6.5/10
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« Que jeunesse trépasse »


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Gangrené par ce mal typiquement coréen qui consiste à faire des films beaucoup trop longs, Broken possède toutefois une ambiance singulière ainsi qu’un point de vue relativement original. Partant d’un pitch classique de revenge movie extrêmement prometteur, Jeong-ho Lee développe des pistes de réflexion plus profondes que la simple pulsion vengeresse. En effet, si cette dernière irradie l’intégralité du film, après l’avoir introduit de façon spectaculaire à l’occasion d’une première partie glauque à souhait, elle se met par la suite un peu en retrait. Les bourreaux traqués passent au second plan pour faire place au face à face intéressant qui se joue entre un père bien décidé à sa faire justice et le policier qui le traque, partagé entre un serment qu’il se doit d’honorer et des convictions personnelles plus troubles : à force de voir les bourreaux qu’il a enfermés se construire une nouvelle vie dans laquelle sourire est à nouveau permis le fait se questionner quand à l’efficacité d’une justice somme toute légère quand il s’agit de jugement de mineurs.

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Un sujet sensible que Jeong-ho nuance à sa manière. Ses adolescents criminels sont présentés comme des criminels endurcis ultra violents au moment où ils commettent l’irréparable, mais leur véritable statut d’adultes en formation ressurgit quand il est temps pour eux de rendre des comptes. Les gros caïds perdent alors leur assurance, fondent en larme et supplient comme des enfants qu’on les laisse vivre. L’occasion de poser la difficile problématique du crime juvénile : doit-il être jugé de la même manière que s’il était commis par un adulte ?

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En alternant les points de vue, celui des victimes, mais aussi des agresseurs, Jeong-ho essaye de cerner le problème mais ne peut qu’y répondre partiellement. Au cas particulier qu’est le drame de son film vient s’accoler une fin implacable au désespoir glaçant. Dans un monde où les adolescentes fugueuses trouvent refuge auprès de maquereaux sans scrupules qu’elles appellent papa, l’innocence d’une jeunesse qui se perd s’est effectivement faite la malle depuis longtemps.

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Servi par des acteurs souvent justes, y compris du côté des adolescents, et porté par une photographie qui trouve sa puissance dans l’épure la plus totale —ce père perdu dans la neige au crépuscule—, Broken ne laisse décidément pas indifférent. Est-ce suffisant pour lui pardonner son rythme bancal —était-il judicieux de placer la vraie scène de vengeance en début de film ?—, rien n’est moins sur...

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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Sam 04 Juin 2016, 11:36

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Servi par des acteurs souvent justes

Bizarrement, j'ai du mal à te croire. :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Sam 04 Juin 2016, 11:51

T'arrives a jauger ça sur la foi d'une image fixe ? Pabel est un surhomme en fait. :shock:
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Sam 04 Juin 2016, 11:54

Je déteste ce genre de regard vide, généralement on se paye un perso déglingo dans le mauvais sens du terme, sans humanité et qui fait n'importe quoi.
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