[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Soeurs de sang - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Mai 2016, 14:34

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Sisters (Sœurs de sang) de Brian De Palma
(1973)


Jusqu'ici, je pensais que le premier bon film de la carrière de Brian De Palma était Phantom of the Paradise, c'était sans compter la vision de ce Sisters qui s'impose à mes yeux comme la preuve ultime du caractère auteuriste du cinéma de De Palma, tant le bonhomme avait déjà toute l'identité de sa filmographie dès cet essai hitchcockien qui préfigurait des films comme Body Double ou Dressed to Kill. Alors forcément, l'emprunt à Hitchcock est ici plus qu'évident, De Palma dépassant allègrement les limites de l'hommage pour entrer dans la réinterprétation du cinéma de son idole. Comme certains de ses films à venir, cette manière de pratiquer a son défaut, à savoir que si l'on a vu Rear Window et Psycho, les ficelles et le dénouement de Sisters sont loin d'être un secret, mais à côté de ça De Palma reprend vraiment à son compte les codes hitchcockiens et en profite pour livrer une version plus malsaine et osée.

Déjà, le réalisateur offrait une leçon de mise en scène pour un film à si petit budget (les split-screens notamment figurent parmi les meilleurs de sa carrière, ce qui n'est pas peu dire) et on oublie rapidement le côté cheap qui, de par le format et les choix de décors, font souvent penser à du Cronenberg de début de carrière (sauf qu'en terme de réal, on est très loin d'un aspect téléfilm). Toute la partie en quasi huit-clos avec l'intrigue de corps est clairement ce que Sisters propose de mieux, du coup le final dans la maison est forcément décevant, confus, un peu tiré par les cheveux et en roue libre. On sent que De Palma prend plus de plaisir dans la première partie, quand bien même il se lâche en terme d'ambiance malsaine (qui, pour le coup, est vraiment réussie). Un film mineur à la vue de ce que De Palma fera par la suite, mais pour un premier exercice de style hitchcockien, Sisters est clairement une belle référence et une étape importante dans la carrière de son auteur.


7/10
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Neon Demon (The) - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 24 Mai 2016, 12:49

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The Neon Demon de Nicolas WInding Refn
(2016)


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Lorsque le film commence (et se clôt) avec le logo NWR, ça pose déjà le niveau de ce que l'ego de Refn est devenu en quelques années. Non content d'imposer sa marque improvisée sur des éditions vidéo de films qu'il n'a même pas réalisé, voilà que le bonhomme rappelle à chaque spectateur qu'il doit être considéré comme le seul et unique auteur de son film. En soi, un ego démesuré chez un réalisateur est, à mon sens, quelque chose d'essentiel, la plupart des grands cinéastes de ce monde ayant conscience de leur propre talent (Fincher et Kubrick pour ne citer que ceux là). Néanmoins, quand l'ego prend le pas sur l’œuvre artistique au point d'en être un élément indissociable, il y a déjà un début de problème dont The Neon Demon en est la parfaite représentation. Plus qu'un nouveau film de Refn, c'est surtout une étape pour un réalisateur jusqu'ici pédant mais plus ou moins discret, qui devient ici un artiste soucieux de rappeler qu'il existe et que ce film est la représentation de sa vision et de son talent. Le résultat, hélas, ne se résume pas qu'à un simple logo, mais bien à toute une approche de la mise en scène et du propos.

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A première vue, The Neon Demon apparaît comme un penchant féminin de Only God Forgives, avec un personnage perdu dans un univers qui lui est étranger mais dans lequel il tente de s'affirmer, qui doit faire face à une entité démoniaque, représentation de cet univers, et qui finira par se brûler les ailes. Sur bien des points, et notamment cette relation étroite avec le précédent métrage de Refn, The Neon Demon est un objet fascinant. Refn a beau être devenu l'opposition totale du mot humble, on peut clairement dire qu'il peut se le permettre bien plus que d'autres, tant son film est un pur objet hypnotique dont le propos, allié à une puissance visuelle et sonore, permet de créer des scènes uniques (la séquence stroboscopique de début de film, en ce sens, est l'une des meilleures scènes de la carrière de Refn, quand bien même elle est purement démonstrative). Malheureusement, The Neon Demon affiche très vite ses limites dès qu'il s'agit de raconter une histoire. On a bien compris que ce qui intéressait Refn ici était de décrire une société où la beauté fait tout, et où l'artificiel jalouse le naturel au point de le dénaturer de façon irréversible, on a bien compris aussi que sa mise en scène, plus maniérée que jamais (abus de lens-flare détecté), était pensée justement pour pointer du doigt cette manie du beau à tout prix, quitte à créer la froideur la plus intense. Le problème, c'est que l'on comprend tout cela dès la première demi-heure de film, alors que Refn ose faire durer son film jusqu'à la barre fatidique des deux heures.

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Résultat : passé la fameuse rencontre avec le Neon Demon lors d'un défilé, le film ne fait que se répéter, pour aboutir sur une conclusion attendue dont la seule surprise est la grossièreté avec laquelle il l'entreprend. A moins de prendre le dernier quart d'heure au 48ème degré, impossible de ne pas être choqué devant la gaminerie de la démonstration, Refn prenant sûrement un peu trop à la lettre l'expression « se faire bouffer dans le milieu » et appuyant la volonté sexuelle d'un personnage avec un délire nécrophile du plus mauvais effet, le tout évidemment avec les plans les plus contemplatifs possibles sur une musique aux accents techno de Cliff Martinez (bande-son très réussie ceci-dit). Alors certes, le film est difficilement attaquable sur le plan visuel, et Elle Fanning étonne dans ce rôle à contre-emploi (on peut difficilement en dire autant sur les courtes apparitions de Christina Hendricks et Keanu Reeves, hormis le fait de prendre deux acteurs connus étant passés sur la table chirurgicale pour appuyer le propos, impossible de comprendre ce choix de casting) mais The Neon Demon apparaît au final comme une œuvre vaine qui dit en deux heures ce qu'elle pouvait résumer en quatre fois moins de temps (Only God Forgives avait pour lui une tendance à aller à l’essentiel, et à ne pas s'encombrer de séquences inutiles). Il serait bon que Refn revienne à un cinéma plus humble, sous peine de cumuler par la suite des films aussi beaux que creux.


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5/10
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I...comme Icare - 8,5/10

Messagepar Alegas » Mar 24 Mai 2016, 17:58

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I...comme Icare de Henri Verneuil
(1979)


Si l'on me demandait de citer un grand film français injustement oublié, ce serait forcément sur I...comme Icare que je m'attarderais. Non seulement ce film est, de façon très étonnante, souvent oublié parmi les réussites de son réalisateur Henri Verneuil (et pourtant dieu sait que c'est d'un niveau autrement supérieur par rapport à un Clan des Siciliens) mais c'est en plus c'est un métrage que l'on continue à bouder en France puisqu'il n'a bénéficié d'aucune sortie sur support vidéo. Résultat, I...comme Icare est majoritairement tombé dans l'oubli, et seuls les curieux ayant mis la main sur l'un des quelques dvd étrangers, ou les chanceux qui, comme moi, ont pu l'enregistrer lors d'une rare diffusion télévisuelle, peuvent témoigner de l'importance de ce film qui mériterait au plus vite une réhabilitation salutaire. Il faut dire que le projet titille forcément la curiosité, puisqu'on y reconstitue rien de plus que l'assassinat de JFK dans un pays imaginaire à mi-chemin entre la France et les États-Unis (l'une des brillantes idées du script, qui apportent un côté universel à l'ensemble et qui a obligé Verneuil à trouver des lieux de tournage qui ne fassent pas penser à la France de l'époque, comme La Défense et Cergy-Pontoise) et surtout le film ne tombe pas dans le piège du film d'Oliver Stone à tomber dans la leçon de vérité à tout prix.

Du coup, I...comme Icare prend plus comme point de départ cette situation pour tisser un thriller politique paranoïaque qui a surtout pour fonction de développer un propos dense sur les gouvernements modernes et leur façon de manipuler les masses. Que ce soit l'image, le son ou la presse, que les personnages devront déchiffrer pour trouver le fin mot de l'histoire, d'ailleurs la plupart des morts du film le sont par une balle en plein œil, ce qui est plutôt explicite. La fameuse séquence de l'expérience de Milgram est d'ailleurs la représentation même des intentions de Verneuil : on y parle de manipulation et de contrôle, au point d'oublier l'enquête pendant plusieurs minutes. On est donc bien plus proche d'un Pakula que d'un Stone, et certains passages font même penser à du Blow Up/Blow Out en un peu moins pointilleux et perfectionniste. C'est d'ailleurs là, à mon sens, l'unique faiblesse du film de Verneuil, à savoir ces petites incohérences qui se glissent dans le récit et qui ne tiennent pourtant pas à grand chose (un voleur qui cambriole un appartement en pleine nuit, et qui allume la lumière avant de tirer les rideaux, ou encore les plans soi-disant filmés par un amateur qui reprennent les images de TV de début de film), autant de petits détails facilement évitables qui empêchent le film d'être inattaquable. Pour le reste, I...comme Icare a tout de la grande œuvre française comme on en fera sûrement plus jamais, avec un acteur impérial (Montand, grandiose), une direction artistique de qualité, un script ambitieux qui frappe là où on ne l'attend pas, une musique bien cool de Morricone ou encore un final pessimiste à souhait. Un grand film oublié et sous-estimé que je conseille évidemment de toute urgence.


8,5/10
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Re: Neon Demon (The) - 5/10

Messagepar Milkshake » Mar 24 Mai 2016, 18:27

Alegas a écrit:on peut difficilement en dire autant sur les courtes apparitions de Christina Hendricks et Keanu Reeves, hormis le fait de prendre deux acteurs connus étant passés sur la table chirurgicale pour appuyer le propos, impossible de comprendre ce choix de casting


Autant Keanu Reeves tu peux te défouler dessus, on sait qu'il sait pas jouer mais alors cette attaque gratuite sur Christina Hendricks c'est une honte :nono: Va mater Mad Men ou Hap and Leonard.

Après ça se trouve elle a un rôle aussi gratiné et useless que dans le film de Gosling, ça aide pas.

Sinon je savais pas que Refn s'était créé sa propre marque/logo. A quand les T-Shirt et produit dérivé ? Refn est devenu le Kanye West danois. 8) Swagger Bling Bling.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mar 24 Mai 2016, 19:06

Bah c'est pas une attaque gratuite : la nana a un rôle de trois minutes, donc ouais pour le coup ce choix de personne fait forcément tiquer. Je pourrais dire la même chose des troisièmes rôles chez Wes Anderson incarnés par des célébrités.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Creeps » Mar 24 Mai 2016, 19:44

C'est juste sa pote quoi, pas besoin de chercher bien loin.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Mar 24 Mai 2016, 20:07

Refn n'a pas d'amis.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Scalp » Mar 24 Mai 2016, 20:22

Et un tour de poitrine ça sait pas jouer, enfin ça dépend du jeu, non parce que la rouquine elle est bien mauvaise actrice, quand tu l'as voit le seul truc que tu te dis c'est tu ferais bien des trucs sales avec elle, pas qu'elle sait jouer.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Mar 24 Mai 2016, 20:28

Elle était pourtant la seule chose a sauver de Lost River.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Scalp » Mar 24 Mai 2016, 20:29

Y en a 2 de seins.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Mar 24 Mai 2016, 20:38

Alegas a écrit:Bah c'est pas une attaque gratuite : la nana a un rôle de trois minutes, donc ouais pour le coup ce choix de personne fait forcément tiquer. Je pourrais dire la même chose des troisièmes rôles chez Wes Anderson incarnés par des célébrités.


J'ai cru que tu insinuais qu'elle était passé sur le billard comme Keanu. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mar 24 Mai 2016, 20:41

Ah mais c'était pas insinué, c'est plus que probable.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Mar 24 Mai 2016, 20:43

Si ses nibards sont naturels comme elle l'affirme, je veux bien qu'on me coupe un bras.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mar 24 Mai 2016, 20:44

Et puis son visage quoi.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Mar 24 Mai 2016, 21:05

Scalp a écrit:non parce que la rouquine elle est bien mauvaise actrice


Bah non justement. Et ses seins sont naturels, et elle est magnifique par dessus le marché. :super:
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