Un Homme est passé - John Sturges (1955)
Décidement John Sturges est un réalisateur qui me plait vraiment, il a une filmo assez constante en termes de qualité et
Un Homme est passé ne déroge pas à la règle. Il a un talent véritable pour filmer les hommes dans des confrontations tantôt psychologiques tantôt musclées, là dès le départ le ton est donné, bien que le film se déroule a la fin de la seconde guerre Mondiale, Sturges ne quitte pas vraiment le monde du western en conservant une partie de ses archétypes (et le sublime décorum désertique magnifié par un scope de malade) et en ajoutant une dose de thriller psychologique vraiment originale pour le coup, les personnages secondaires sont tous présentés de manière directe, chose qui n'est pas le cas du personnage principal dont les motivations de sa présence dans ce village guère accueillant sera le principal moteur d’intérêt du film. En ayant la décence de conserver de projection raisonnable (1h15),
[b]Un Homme est Passé[/b] compense la facilité de ses thèmes abordés (la question du racisme notamment) par une rigueur narrative impeccable qui sait garder le spectateur captivé de bout en bout, comme quoi c'est pas parce qu'on réalise une série B qu'on ne doit pas être négligeant sur la qualité de fabrication, mais le film ne serait rien sans un casting vraiment crédible, dont Spencer Tracy avec sa tronche bizarre est iconisé dès sa première scène gardant son aura de mystère et un stoïcisme badass devant les multiples provocations qu'on lui fait subir (il y a même une scène où il nous fait les fights du Sabreur Manchot avant l'heure.
), puis les autres rôles sont pas en reste, avec Lee Marvin et surtout Ernest Borgnine dans l'un de ses rares rôles de bad guy, puis Robert Ryan qui s'avère film après film, un acteur que j'admire vraiment. Au final, c'est une guerre des nerfs vraiment intéressante a mater et qui n'a pas a rougir de la comparaison des autres films de Sturges car tout y est.
7,5/10