Batman Begins
de Christopher Nolan (2005)--------
9/10
--------As a man, I'm flesh and blood, I can be ignored, I can be destroyed; but as a symbol... as a symbol I can be incorruptible, I can be everlasting.
A notre époque où les reboots sont aussi nombreux qu'inutiles, force est de constater que ce dernier était non seulement justifié, mais également exécuté avec brio. 8 ans après
Batman et Robin qui signait l'apogée d'un Batman kitsch au possible avec un festival de couleurs que seule une licorne pourrait vomir, la warner décida donc de repartir sur de nouvelles bases en reprenant l'histoire de zéro avec la volonté de réaliser quelque chose de résolument plus réaliste et sombre.
En débutant le film par son héros en devenir, troublé par ses démons et en pleine quête initiatique dans les paysages montagneux d'Islande, le métrage se démarque considérablement de tout ce qu'on a pu voir auparavant à propos de l'homme chauve souris. Le film alterne ainsi habilement scènes d'entraînements et flash-backs sur les origines du trauma infantile. Et ce n'est donc qu'après 40 minutes que Bruce Wayne revient à Gotham pour y exercer sa soif de justice, et après 1h de métrage que le justicier déballe enfin son costume au grand jour; Ou plutôt en pleine nuit. En prenant ainsi son temps, le film développe considérablement le personnage de Bruce Wayne, souvent trop relégué au second plan dans les adaptations précédentes.
Interprété par un Christian Bale diablement convaincant, Batman n'est néanmoins pas en manque de seconds rôles intéressants avec une bonne galerie d'acteurs : Michael Cane, Liam Neeson, Cillian Murphy,... Et à la réalisation, Christopher Nolan prouve qu'il a les épaules assez larges aux commandes de son premier blockbuster. Certes ce dernier est par contre totalement à côté de la plaque lorsqu'il s'agit de filmer une scène d'action (les plans sont cutés au possible et rendent le tout illisible), mais cette incapacité se révèle presque bénéfique lors de la première apparition du justicier en costume lors d'un fight sur les quais, entraînant autant de confusion chez les bad guys attaqués que chez le spectateur qui se demande bien ce qu'il se passe. Néanmoins il est évident que les autres scènes d'action auraient gagné à être plus lisible (la course poursuite avec la batmobile est bien brouillon même si le score de Zimmer et Howard la rend bien épique).
Néanmoins ces limites à la réalisation ne gâche en rien ce plaisir de retrouver sur grand écran le chevalier noir. Ce que ce Batman manque en terreur (on est loin du perso bourrin développé dans le dernier Batman VS Superman), il le gagne en psyché et marque ainsi un excellent début à cette nouvelle trilogie.