Truands de Frédéric Schoendoerffer
(2007)
Truands serait-il la meilleure comédie française depuis longtemps ? C'est fort possible. Déjà parce que le niveau de la comédie en France est au ras des pâquerettes, mais aussi et surtout parce que
Truands, derrière ses air de film sérieux, est bien plus fun à prendre comme un gros nanar et devient ainsi un bon gros moment de rigolade. Car clairement, si l'on prend le film tel qu'il a été conçu et voulu, il y a fort à parier que n'importe qui aura envie d'arrêter avant la fin. Entre le script inexistant (et je n'exagère pas, le film au final ne raconte strictement rien qui ne pourrait pas être raconté en 15 minutes), la mise en scène m'as-tu-vu et cheap (les ralentis sur Magimel qui font Michael Mann du pauvre
) et surtout la vulgarité constante du bouzin, impossible de prendre du plaisir devant ce pseudo polar qui veut jouer la carte du réalisme à fond les ballons en faisant croire au public que les gangsters d'aujourd'hui sortent leur flingue en boîte de nuit et font des échanges de drogue sur le parking d'un Carrefour en pleine journée
.
En revanche, si l'on prend
Truands au second degré, le film se transforme subitement en nanar involontaire poilant qui enchaîne les séquences mémorables. Un enchaînement qui doit beaucoup au montage totalement nawak du film, où le réal passe sans cesse du coq à l'âne sans justification aucune. D'une séquence de torture totalement gratuite, on passe à Magimel qui regarde un film de Schoendoerffer-père, ou de Magimel qui regarde ses poissons on passe à Caubère qui mange et se muscle en prison
. Sur ce coup là,
Truands est un festival de grand n'importe quoi assez jouissif qui doit beaucoup à ses détails (le vigile de boîte de nuit qui ouvre la porte et qui ne voit pas passer devant lui un gangster bourré avec un fusil à pompe, un sniper en couverture visible à des kilomètres depuis la fenêtre d'un hôtel Formule 1
) mais aussi et surtout à son fabuleux casting (jusqu'aux seconds rôles qui meurent de façon outrancière), Caubère en tête qui incarne la définition même du surjeu total (la séquence où il sort son flingue vaut son pesant de cacahuètes). Un ratage total qui, néanmoins, peut s'avérer être une super tranche de rigolade (merci encore à l'ami Jed pour la découverte).
1/10
(mais un bon 7/10 en mode nanar)