[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Lun 25 Avr 2016, 11:54

Scalp a écrit:Tellement génial que j'ai tenu 40 minutes devant.


Tu te fais chier devant tout en même temps, à part une dizaine de films.

Tu serais capable de t'emmerder devant Piège de cristal ou A toute épreuve :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Scalp » Lun 25 Avr 2016, 12:00

Die Hard :chut:
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Revenant (The) - 10/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Avr 2016, 16:39

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The Revenant de Alejandro González Iñárritu
(2015)


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"As long as you can still grab a breath, you fight. You breathe... keep breathing."

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Au cours de ces dernières années, il y avait de mon côté une certaine fascination pour la carrière d'Alejandro González Iñárritu. Car le bonhomme, depuis ses débuts, cumule les bons films ou, dans le pire des cas, des essais clairement pas dénués de qualités, et à mon sens, c'était une évidence qu'il allait un jour passer au cran supérieur et livrer un authentique grand film. Si ce chef-d’œuvre n'est pas venu avec Birdman, bon film au demeurant mais passablement limité par sa plus grande qualité, à savoir sa mise en scène en forme d'unique faux plan-séquence, il sera arrivé finalement un an plus tard avec The Revenant, plus grand film de son auteur haut la main et accessoirement l'un des meilleurs films sortis ces dernières années sur un grand écran.

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Ce qui étonne déjà avec The Revenant, c'est à quel point, scénaristiquement et formellement, le film creuse un fossé vis à vis des œuvres précédentes d'Iñárritu. Certes, on y retrouve quelques thématiques communes, comme la vengeance de 21 Grams ou la problématique du langage de Babel, mais ce sixième film s'impose d'emblée comme une pièce unique, qui dévoile une nouvelle face de son réalisateur, qui prouve qu'il est capable de frapper là où on ne l'attend pas. Survival dément, histoire vengeresse qui fait mal, introspection mystique et religieuse et surtout film sur le deuil, The Revenant est tout ça à la fois, dans un écrin visuel qui ne peut que remporter l'adhésion tant chaque scène, chaque plan du métrage sent le cinéma à plein nez. La réussite est donc avant tout scénaristique, tant le destin de Glass à l'écran aurait pu être traitée de façon plus convenue. Quitte à s'attirer les foudres de ceux qui en attendaient qu'un simple survival, Iñárritu préfère faire de son film quelque chose de nettement plus ambitieux, de plus dense, à tel point que certains éléments du métrage, notamment les rêves du personnage, pourront évoquer selon les spectateurs des interprétations bien différentes (là où beaucoup critiquent ces fameuses visions comme des éléments dont le film pourrait se passer, une séquence comme celle de l'église est, à mon sens, le pivot même sur lequel se repose le métrage pour fonctionner d'un point de vue émotionnel).

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De survie et de vengeance, il en est bien question mais The Revenant est surtout un film qui traite de la mort, de la façon dont elle frappe chaque homme (la mort, omniprésente, se ressent à chaque plan dans l'ambiance naturelle pesante), de l'absurdité de survivre et de se venger (soulignée par une réplique de Fitzgerald), de l'acceptation de la mort (Glass doit abandonner de multiples corps pour avancer dans sa quête), ou encore du caractère divin de cette dernière (le pitch de Fitzgerald sur la subjectivité de la notion de divin, mais surtout la phrase énigmatique "La vengeance appartient au Créateur"). En cela, The Revenant est un film à rapprocher d'une œuvre plus modeste mais très sous-estimée, à savoir The Grey de Joe Carnahan, avec qui il partage cette ambiance mystique mais aussi et surtout cette quête qui n'amène qu'à la mort, alors que le film entier traite de survie. Tout est là dans The Revenant pour rappeler la mort, que ce soit à travers la composition musicale aux accents de requiem ou à travers la photographie naturelle de Lubezki qui magnifie les paysages tout en les rendant lugubres.

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Et comble de l'extase, il s'avère qu'Iñárritu signe là sa plus grosse réussite formelle. Non seulement on évite le pari technique un peu superficiel d'un Birdman, mais surtout on en vient à oublier la caméra tant cette dernière épouse les décors (avec un sens du cadre qui évoque directement le cinéma de Tarkovski, rien que les premiers plans renvoient à L'Enfance d'Ivan et Le Sacrifice), pour un sentiment d'immersion maximum. J'ai rarement été autant peu conscient de la mise en scène d'un film dernièrement (surtout qu'elle n'évite pas les morceaux de bravoure, à l'image de quelques plan-séquences techniquement impressionnants), ce qui me donne le sentiment que The Revenant est plus un film qui se vit, plutôt qu'il ne se regarde, et ce sentiment est d'autant plus prononcé que toute l'intention de mise en scène va dans ce sens, avec une caméra qui épouse à la fois un regard divin tout en restant au maximum à hauteur d'homme, quitte à s'approcher comme rarement d'un visage humain pour en capter le moindre sentiment, la moindre détresse. Toute la séquence de l'ours, pari technique tellement incroyable qu'on se demande ce qui est réel ou non, est bâtie sur ce principe, et des plans comme celui où Glass retrouve le corps de son fils donnent réellement l'impression d'être avec le personnage pour partager ce moment.

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Une intention risquée qui se repose néanmoins sur un casting irréprochable. Quand bien même ce n'est pas le plus grand rôle de la carrière de Leonardo DiCaprio, ce dernier offre une prestation tout en justesse, et physiquement éprouvante pour un résultat qui mérite clairement les louanges faites ces derniers mois. Tom Hardy y est tout aussi bon avec un rôle plus nuancé qu'on pourrait le croire (à la seconde vision, je me suis surpris à éprouver de l'empathie pour ce personnage qui ne souhaite finalement qu'un bout de terre pour prospérer) mais c'est davantage le personnage de Domhnall Gleeson (je le répète, un grand acteur à venir) qui surprend, personnage apparemment en retrait qui est finalement l'image même d'une civilisation, d'un ordre qui n'a pas de prise sur cette terre indomptable. Je pourrais continuer longtemps à parler de ce film, mais ce serait encore une fois extrêmement subjectif tant j'ai plus tendance à considérer The Revenant comme une expérience à part entière. Rares sont les films qui m'ont fait oublier pendant plus de deux heures que j'étais devant un écran, désormais The Revenant fait partie de ce cercle très fermé.


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"My heart bleeds. But revenge is in the creator's hands."

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10/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Lun 25 Avr 2016, 17:15

Très belle critique. :super:
J'ai hâte de revoir ce film chez moi et de revivre l'expérience (quand bien même l'écran sera plus petit...).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar maltese » Lun 25 Avr 2016, 21:13

Ce dernier plan est quand même assez naze franchement :? Le truc qui te sort direct de l'ambiance du film...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Lun 25 Avr 2016, 21:29

Non. :|
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar maltese » Lun 25 Avr 2016, 21:39

Rien que de revoir la tête de DiCaprio là je me sens gêné :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar logan » Lun 25 Avr 2016, 21:46

Moi c'était pendant tout le film ou je me sentais gêné.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Lun 25 Avr 2016, 21:58

maltese a écrit:Ce dernier plan est quand même assez naze franchement :? Le truc qui te sort direct de l'ambiance du film...


Carrément. J'aime bien le film mais ce dernier plan est au mieux ambigu, au pire un peu nase.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Val » Lun 25 Avr 2016, 22:44

Le dernier ne m'a pas gêné, mais alors pas du tout, au contraire c'est un moment très fort je trouve.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Lun 25 Avr 2016, 23:32

Faut croire que certains supportent pas le regard caméra.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Mar 26 Avr 2016, 05:56

Val a écrit:Le dernier ne m'a pas gêné, mais alors pas du tout, au contraire c'est un moment très fort je trouve.


Complètement d'accord avec toi ! :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar maltese » Mar 26 Avr 2016, 09:46

C’est peut-être parce que je n’ai pas totalement adhéré au film. Mais ce genre de plan, j’aime pas : je ne vois pas la caméra qui fixe un personnage qui regarderait au loin, mais l’acteur qui fixe le spectateur dans les yeux, et ça me sort totalement du film. Je ne vois pas trop le but en fait. Dans un autre film qui jouerait là-dessus, une comédie où on s’amuse à briser le quatrième mur, oui, pourquoi pas, mais ici, après un récit « normal », bof.
(et alors le regard bizarre de DiCaprio, non ça va pas :nono: )
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mar 26 Avr 2016, 09:55

Bah c'est clairement voulu, c'est pas le personnage qui regarde au loin, c'est Glass qui regarde le spectateur, donc celui qui l'a accompagné pendant la totalité de son périple, avec le regard de détresse absolu, plein de larmes, car le mec a plus aucune raison de vivre alors que pendant des semaines il a galéré pour survivre.
Quand je parle d'une mise en scène immersive où le spectateur ressent ce que Glass vit, c'est exactement ça. Ce regard, c'est une demande de jugement divin de la part du spectateur, pour lui demander si oui ou non il a encore une raison de respirer (d'où les bruits de respiration qui accompagnent le début de générique de fin). En ce sens, le sentiment de malaise est totalement voulu.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Mar 26 Avr 2016, 09:56

maltese a écrit:Mais ce genre de plan, j’aime pas : je ne vois pas la caméra qui fixe un personnage qui regarderait au loin, mais l’acteur qui fixe le spectateur dans les yeux, et ça me sort totalement du film.


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