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DU SANG SUR LA TAMISE
John Mackenzie | 1979 | 8/10
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« Du bacon pour Big Ben »
V’là une petite bobine relativement oubliée qui mérite un peu d’attention, un polar mafieux à la british qui n’a rien à envier aux films auxquels il emprunte certains gimmicks. Entre interrogatoires musclés, personnages ambivalents sympathiquement détestables, femme fatale distinguée, jeunes loups aux dents longues et règlements de compte radicaux, tout est réuni pour un somptueux ballet de pourris particulièrement réjouissant. Le genre de petit film qui ne paye pas de mine mais illumine le visage de tous les aigris fatigués par un cinéma moderne qui tourne en rond.
A aucun moment, les quelques approximations dont souffre indéniablement Du sang sur la Tamise ne parviennent en effet à annihiler l’énergie qui le caractérise. Une réussite qui doit beaucoup à la prestation envolée de Bob Hoskins, bien loin de la jovialité qui l’a fait connaître alors qu’il hurlait sur un pauvre lapin numérique. Il trouve ici l’un de ses rôles les plus marquants, pour ne pas dire le meilleur, servi par un personnage particulièrement dense, symbolisant le paradoxe d’une Europe qui se veut progressiste tout en étant bien engoncée dans un traditionalisme particulièrement infect lorsqu’il se teinte de racisme : le retour du parrain anglais dans les ruelles de son enfance est assez saisissant.
Une écriture sans bout de gras qui rappelle l’insolence des années 70 : sans artifice, ni égarement, John Mackenzie se tient à son histoire, y insère quelques brebis galeuses et laisse dérouler son ambiance malfamée de guerre des gangs. Aucun personnage n’y est blanc ou noir, chacun cherche à faire grossir son tas de biftons sans trop regarder à la dépense. S’il faut occire de l’huile bien grasse pour asseoir un peu plus sa position sociale, et bien soit. Les flics se laissent corrompre sans broncher, les truands truandent et les victimes pleurent, que demander de plus.
Un petit soupçon de finesse, peut-être, dans la caractérisation de la brebis galeuse de la bande. C’est peut-être le point noir de cette histoire de gangster, ce maillon faible dont on devine la nature alors qu’on le rencontre pour la première fois. Une maladresse, peut-être volontaire, qui se fait pardonner en fin de film, lorsque tous les mystères sont levés à coups de tessons irlandais comme pour confirmer le changement de statut du grand Bob : le padrino remet le smoking sur son cintre et renoue avec une violence qu’il pensait reléguée au passé.
Ses 5 dernières minutes d’antenne terminent le voyage avec panache et finissent d’ancrer définitivement Du sang sur la tamise dans son époque. Noire, sans issue, et pourtant si pertinente, elle nous laisse avec notre sourire, bercés par le thème so eighties qui nous a accompagnés pendant près de 2 heures, désireux d’en découdre à nouveau. On reprendrait bien du rab.
A aucun moment, les quelques approximations dont souffre indéniablement Du sang sur la Tamise ne parviennent en effet à annihiler l’énergie qui le caractérise. Une réussite qui doit beaucoup à la prestation envolée de Bob Hoskins, bien loin de la jovialité qui l’a fait connaître alors qu’il hurlait sur un pauvre lapin numérique. Il trouve ici l’un de ses rôles les plus marquants, pour ne pas dire le meilleur, servi par un personnage particulièrement dense, symbolisant le paradoxe d’une Europe qui se veut progressiste tout en étant bien engoncée dans un traditionalisme particulièrement infect lorsqu’il se teinte de racisme : le retour du parrain anglais dans les ruelles de son enfance est assez saisissant.
Une écriture sans bout de gras qui rappelle l’insolence des années 70 : sans artifice, ni égarement, John Mackenzie se tient à son histoire, y insère quelques brebis galeuses et laisse dérouler son ambiance malfamée de guerre des gangs. Aucun personnage n’y est blanc ou noir, chacun cherche à faire grossir son tas de biftons sans trop regarder à la dépense. S’il faut occire de l’huile bien grasse pour asseoir un peu plus sa position sociale, et bien soit. Les flics se laissent corrompre sans broncher, les truands truandent et les victimes pleurent, que demander de plus.
Un petit soupçon de finesse, peut-être, dans la caractérisation de la brebis galeuse de la bande. C’est peut-être le point noir de cette histoire de gangster, ce maillon faible dont on devine la nature alors qu’on le rencontre pour la première fois. Une maladresse, peut-être volontaire, qui se fait pardonner en fin de film, lorsque tous les mystères sont levés à coups de tessons irlandais comme pour confirmer le changement de statut du grand Bob : le padrino remet le smoking sur son cintre et renoue avec une violence qu’il pensait reléguée au passé.
Ses 5 dernières minutes d’antenne terminent le voyage avec panache et finissent d’ancrer définitivement Du sang sur la tamise dans son époque. Noire, sans issue, et pourtant si pertinente, elle nous laisse avec notre sourire, bercés par le thème so eighties qui nous a accompagnés pendant près de 2 heures, désireux d’en découdre à nouveau. On reprendrait bien du rab.
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