Mission to Mars - Brian De Palma (2000)
Seconde vision de ce film qui a visiblement un statut d'oeuvre mal-aimée dans la filmo de Brian De Palma, une révision salvatrice qui ne réhabilite pas le film dans sa totalité a cause de son dernier acte que je trouve foiré mais consolide le bien que je pensais du long métrage : la SF étant l'un des genres les plus visuels qui soient, le talent formel du barbu new yorkais ne pouvait y trouver qu'un écrin de choix en s'offrant en prime, un script intéressant dans sa manière de poser ses personnages et de les humaniser a fond. Le film démarre sur Terre avec un plan séquence qui introduit la plupart des personnages en montrant leurs liens affectifs et le fait qu'ils ne sont pas juste collègues de boulot (seul le perso de Jerry O'Connell est inconsistant), mais soit des amis ou bien des couples, en moins de dix minutes De Palma pose une piste étonnante sur la trajectoire de son récit, qui tiendra moins sur le spectaculaire (même si les CGI ont, a quelques exceptions près, pas trop vieillis) que sur ses personnages qui vont devoir tour a tour se poser la question du sacrifice et de la dévotion a chaque situation tendue, ainsi que de devoir accepter de perdre l'être cher, idée qui trouvera son point d'orgue lors du climax central majestueux où on retrouve un De Palma au sommet de sa forme grâce a son sens de la tension dramatique qui s'étale sur pratiquement 20 minutes où le groupe d'astronautes doit subir une pelletée de revers qui vont rendre leur atterrissage plus difficile que prévu avant de s'achever sur une note funèbre (prédite tout le long par le score étrange d'Ennio Morricone qui lorgne plus sur The Thing que le film de SF mastoc ricain) et comble du luxe, il arrive même a se faire plaisir en plaçant une courte séquence giallesque sans que cela fasse hors sujet. Mais là où Mission to Mars marque aussi des points, c'est dans sa manière de rendre crédible a l'écran le principe de gravité uniquement grâce a la caméra, elle semble flotter en même temps que les acteurs et certains plans me font autant frissonner que ceux du Graal du genre, 2001 L'Odyssée de l'Espace pour ne pas le citer.
Si j'évoque le Kubrick, c'est surtout pour mettre le vrai point noir du film en avant avec sa volonté mal placée de vouloir le tutoyer dans son dernier acte, faisant de ce film de SF maitrisé, un pseudo-pensum qui essaye de se prendre pour plus intelligent et métaphysique qu'il n'en a l'air jurant complètement avec l'approche très franche et a hauteur d'homme qu'avait opté jusque là De Palma. D'ailleurs, en revoyant Mission To Mars, je n'ai pas cessé de penser au Interstellar de Nolan qui partage en plus de la même vision intime des personnages, un scénario aux constructions et aux défauts similaires (deux actes parfaits et un troisième bancal), si j'extrapolais un peu, on pourrait presque parler de remake déguisé (troll inside). Dommage donc d'avoir eu la prétention de vouloir se frotter a plus grand que soit, même si les emprunts a 2001 avant cette partie gênante sont vraiment bien ( ce plan de fou ), je ne trouve pas le film détestable pour autant, d'ailleurs je pensais que le délire autour des extraterrestres prenait une part beaucoup plus substantielle dans le récit.
7/10
Si j'évoque le Kubrick, c'est surtout pour mettre le vrai point noir du film en avant avec sa volonté mal placée de vouloir le tutoyer dans son dernier acte, faisant de ce film de SF maitrisé, un pseudo-pensum qui essaye de se prendre pour plus intelligent et métaphysique qu'il n'en a l'air jurant complètement avec l'approche très franche et a hauteur d'homme qu'avait opté jusque là De Palma. D'ailleurs, en revoyant Mission To Mars, je n'ai pas cessé de penser au Interstellar de Nolan qui partage en plus de la même vision intime des personnages, un scénario aux constructions et aux défauts similaires (deux actes parfaits et un troisième bancal), si j'extrapolais un peu, on pourrait presque parler de remake déguisé (troll inside). Dommage donc d'avoir eu la prétention de vouloir se frotter a plus grand que soit, même si les emprunts a 2001 avant cette partie gênante sont vraiment bien ( ce plan de fou ), je ne trouve pas le film détestable pour autant, d'ailleurs je pensais que le délire autour des extraterrestres prenait une part beaucoup plus substantielle dans le récit.
7/10