[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mer 06 Avr 2016, 15:22

Bah c'est le plus tragique, le plus désabusé, et c'est celui qui possède la narration la plus innovante. C'est aussi celui où Gabin y est le plus touchant.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Ceux qui servent en mer - 3,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 07 Avr 2016, 10:33

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In which we serve (Ceux qui servent en mer) de Noël Coward et David Lean
(1942)


Premier film de David Lean, en co-réalisation avec Noël Coward avec qui il travaillera en collaboration sur une bonne partie de sa période anglaise, et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est clairement pas du niveau de ce que Lean pourra faire par la suite. C'est typiquement un genre de film que je déteste, à savoir le film propagandiste, ici dédié à la Royal Navy en pleine Seconde Guerre Mondiale. Si quelques rares réalisateurs savent tirer leur épingle du jeu en livrant une œuvre qui transcende la commande, comme Michael Powell sur 49th Parallel, sur lequel Lean a justement travaillé en tant que monteur, la plupart préfèrent faire profil bas et obéir aux producteurs afin de pouvoir avoir les mains libres sur des projets ultérieurs, et c'est précisément ce que fait Lean sur ce coup là. A vrai dire, après vision du film, je doute même que l'implication de Lean soit véritablement marquante par rapport à celle de Coward, qui donne l'impression d'être le maître à bord et de réaliser un film non seulement à la gloire de l'armée britannique, mais aussi à la sienne. Producteur, réalisateur, compositeur et scénariste du film (on ne voit que son nom au générique :eheh: ), il se donne aussi le rôle principal, celui du capitaine de vaisseau, charismatique, aimé et respectable.

Bref, c'est loin d'être un film où le style de Lean transparaît, et je soupçonne que les rares moments où Lean a pu s'exprimer librement sont les séquences de vie quotidienne des personnages successifs. Ainsi, une séquence comme celle du bombardement, qui aboutira sur deux morts tragiques, est l'une des rares qui provoque un tant soit peu d'implication du spectateur. Pour le reste, In which we serve est un film un peu longuet et visuellement daté (les passages du présent aux différents flashbacks sont marqués par l'un des pires effets de transition que j'ai pu voir de ma vie) et qui, dans sa conception et son montage, donne l'impression de s'adresser à un public à qui l'on doit tout surligner pour qu'il comprenne (et dire que ça a été nominé à l'Oscar du meilleur film...). Si le dernier acte du métrage fonctionne, le reste est un message propagandiste puant et manichéen où le seul intérêt est d'y remarquer les nombreuses membres du casting qui collaboreront à nouveau avec Lean par la suite (le forgeron de Great Expectations, la femme et la serveuse de Brief Encounter, et j'en passe). A réserver aux complétistes.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Hannibal » Jeu 07 Avr 2016, 10:37

C'est la chute sans fin ton cycle ...
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 07 Avr 2016, 10:39

Ouais disons que j'ai pas forcément choisi les meilleurs de sa période anglaise pour commencer (à l'exception de Brève rencontre évidemment).
Mais je garde quand même sous le coude des plus prometteurs, comme L'Esprit s'amuse et Oliver Twist. Là avec Ceux qui servent en mer, je pense que j'ai vu le pire de sa filmo.
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Voleur de bicyclette (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Ven 08 Avr 2016, 11:00

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Ladri di biciclette (Le Voleur de bicyclette) de Vittorio De Sica
(1948)


Enfin vu ce film que je voulais découvrir depuis une bonne dizaine d'années facile, et dont j'ai toujours repoussé la vision pour des raisons diverses. Au final, j'aurais découvert ce classique du néo-réalisme italien dans les meilleures conditions possibles dans sa copie restaurée, et autant dire que l'attente en valait la chandelle tant Le voleur de bicyclette s'avère être à mes yeux un métrage qui mérite amplement son statut. Déjà, la première chose qui choque, c'est de constater à quel point le film ridiculise les bases de la Nouvelle Vague qui arrivera une décennie plus tard. C'était quelque chose que l'on pouvait déjà voir dans Rome, ville ouverte (le contexte étant plus particulier vu que le film comportait des images réelles de l'Occupation fasciste) mais qui ici prend une ampleur autrement plus étonnante via son script de fiction. Nulle volonté de pousser le réalisme au point qu'il en paraît artificiel à la manière d'un Godard ou autre, ici l'authenticité se ressent à chaque plan avec un naturel surprenant (le casting, composé d'acteurs amateurs, fonctionne totalement), et du coup le spectateur ne peut être que happé par cette proposition de cinéma qui le plonge au sein d'un contexte social fort où le protagoniste doit tout faire pour se sortir d'une situation à priori banale (le vol d'une bicyclette donc), mais qui remet en cause son futur et le bien-être de sa famille.

Sur ce point, le script est une réussite admirable, tant on l'empathie est totale pour ce personnage désemparé qui va tout faire pour tenter d'assurer des jours meilleurs de sa femme et ses enfants, au sein d'une Italie où le moindre travail est quelque chose qui se chérit, et où le vélo devient l'outil indispensable d'une source de revenus. Après une introduction indispensable qui pose les enjeux de ce contexte, le film devient alors une traque acharnée où De Sica pose son personnage sur la fine limite entre ce qui définit un homme bon prêt à tout pour sa famille et un hors-la-loi, et ce pour aboutir sur une séquence finale à laquelle, je dois l'avoue, je ne m'attendais pas du tout. Comme si De Sica reprenait l'imagerie iconique du Kid de Chaplin pour le transformer en grande figure tragique, anonyme dans une foule qui, on le devine, doit elle aussi avoir ses propres histoires. Hormis quelques séquences étirées (celle de l'église) et une vision de l'Italie qui peut faire sourire (tout le monde gueule et est un voleur potentiel), il n'y a absolument rien à redire sur ce grand film qui prouve que l'on peut tendre vers un cinéma réaliste et social sans pour autant en livrer quelque chose d'auteuriste et ennuyant.


8,5/10
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Couteau dans l'eau (Le) - 3/10

Messagepar Alegas » Sam 09 Avr 2016, 19:18

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Nóż w wodzie (Le couteau dans l'eau) de Roman Polanski
(1962)


Avec moi généralement, un film de Polanski, ça passe ou ça casse. Et pour son premier long-métrage (et l'unique dans sa langue maternelle) c'est très loin d'être convaincant, bien au contraire. Je pensais avoir vu le summum de l'ennui façon Polanski avec Rosemary's Baby, et finalement non, Le couteau dans l'eau arrive à faire encore pire. C'est bête car le pitch de départ laisse supposer quelque chose d'assez bon. On suit un couple plutôt fortuné qui va se faire accompagner par un auto-stoppeur étudiant rencontré sur la route, pour finalement faire une balade en bateau, ce qui va donner lieu à un huit-clos en plein air. Alors déjà, niveau écriture, c'est pas vraiment ça. Il suffit de voir la façon dont la situation de base est amenée, on peine à comprendre comment cet étudiant puisse vouloir faire du bateau avec de parfaits inconnus, dont l'un l'a insulté copieusement quelques minutes plus tôt. Et c'est loin d'être le seul défaut du script, quasiment tout le film est composé de retournements psychologiques qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. En bref : les personnages ne sont jamais compris par le spectateur, et sont réduits à des images sociales censées développer un sous-texte d'oppositions des classes.

Que Le couteau dans l'eau soit un film d'ambiance et de propos avant d'être une véritable histoire, pourquoi pas, le problème est qu'il est difficile de se captiver pour une succession de scénettes aussi ennuyeuses les unes que les autres, et c'est uniquement lorsque pointe l'idée d'une tension sexuelle autour de l'étudiant et la femme mariée qu'arrivent les meilleurs moments de métrage (ou plutôt, ceux où il se passe enfin quelque chose). Le film est une éternelle attente d'un rebondissement, d'une explosion psychologique, qui n'arrivera jamais (il y a bien le coup de la "noyade" mais faut voir comment c'est traité et évacué, j'appelle ça difficilement un climax) et les seuls éléments qui sortent de l'ennui sont les quelques plans sympathiques de Polanski (le plan qui évoque Jésus, le montage avec le passage d'un œil à l'autre ou encore le plan du bateau en pleine brume) et la beauté de Jolanta Umecka :love: . Pour le reste, c'est du faux thriller psychologique où il ne se passe rien, et à la conclusion qui ferait presque penser à du foutage de gueule.


3/10
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Quiz show - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 11 Avr 2016, 10:50

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Quiz Show de Robert Redford
(1994)


Redford en tant que réalisateur, c'est pas quelque chose que j'apprécie à la base. Au mieux je trouve ses films moyens, et du coup belle surprise de la part de ce film dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, alors qu'il a contribué à révéler Ralph Fiennes qui est certainement l'un de mes acteurs favoris (et là je me rend compte que le mec enchaînait sur trois ans Schindler's List, Quiz Show et Strange Days, la grosse classe). Des œuvres qui critiquent la télévision, il y en a énormément, mais peu le font à travers le milieu du jeu télévisé tel qu'on le connaît (il y a bien Magnolia qui me vient en tête mais la critique est faite de façon indirecte) et du coup Quiz Show apparaît comme un film vraiment original, d'autant plus qu'il se déroule dans les années 50, à l'heure où la perception du format télévisuel n'était pas celle d'aujourd'hui : à cette époque, on ne remettait pas forcément en cause les images qui étaient présentées ainsi que l'organisation derrière ces mêmes images.

Redord signe là ce qui est indéniablement à mes yeux son meilleur film, évitant le piège du moralisateur et se contentant d'exposer son récit tout en offrant à ses personnages une véritable épaisseur (la relation entre Morrow et Fiennes est vraiment ce qui permet au métrage dé décoller dans sa seconde moitié). Pas de recherche de fulgurance visuelle inutile, Quiz Show est un film à l'apparence classique qui sert son sujet tout en étant agréable à l’œil, et Redford prouve un certain sens du rythme filmique, la preuve étant que son métrage n'est jamais ennuyeux malgré sa durée dépassant les deux heures. Ajoutons à cela une partie procès très réussie à la fin (le discours de Fiennes est très bien écrit, de même que la conclusion amère) et on obtient un film fortement recommandable et qui me paraît un peu trop méconnu. Et puis bon, un film où Scorsese himself joue (très bien d'ailleurs) un producteur incarnant le mal absolu de la télévision, c'est la grande classe.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Chuck Chan » Lun 11 Avr 2016, 22:03

Ta critique m'a plu, je viens de découvrir ce film et c'est effectivement très bien. J'ai été surpris de voir que le rythme était assez élevé mais que ce qu'il y avait à dire ne tarissait pas malgré la durée, il y a comme un effet boule de neige qui entraîne la trame sur des pistes toujours intéressantes. Une galerie d'acteurs convaincants (avec 5 secondes d'Ethan Hawke :mrgreen: ) avec mention au duo de tête : Rob Morrow et Ralph Fiennes ne sont pas les caricatures de leur rôle dans l'affaire, ils n'ont pas peur d'exprimer leur empathie et leur humanité. Comme tu dis, c'est recommandable.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Lun 11 Avr 2016, 22:06

Content de savoir que ça a poussé quelqu'un d'autre à le découvrir. :super:

Et ouais, au delà du propos du métrage, c'est vraiment le duo principal et leur relation qui fait la force de Quiz Show. Et puis c'est fou comment un sujet pareil peut posséder une telle dramaturgie. La séquence où Fiennes annonce la supercherie à son père c'est brillant à ce niveau là.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Chuck Chan » Lun 11 Avr 2016, 22:14

Un adulte qui déçoit son père aussi fondamentalement, c'est parmi les pires expériences. J'étais mal pour eux.
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Waking Sleeping Beauty - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 12 Avr 2016, 14:47

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Waking Sleeping Beauty de Don Hahn
(2009)


Un documentaire fort intéressant que voilà, et pour cause, puisqu'il évoque ce qui est à mes yeux la période la plus intéressante de la branche animation de Disney, à savoir les années où le studio a failli arrêter définitivement la production de long-métrages animés, la faute à un rejet du public. Waking Sleeping Beauty va donc poser d'emblée cette situation précaire (en pleine production de Taram et le chaudron magique qui sera un flop total), pour finalement parler de ce qui mènera le studio jusqu'à son nouvel âge d'or, pour finir sur la sortie de son plus gros succès à l'époque : The Lion King. Une décennie entière traitée de façon extrêmement précise, puisque le métrage est quasiment composé uniquement d'images d'archives. Non seulement cela permet de découvrir des figurants qui deviendront plus tard des incontournables (Lasseter, les futurs réalisateurs Disney des années 90 ou encore Tim Burton au travers d'un plan) mais surtout de décrire au mieux l'ambiance particulière qu'il pouvait y avoir à l'époque, entre des producteurs soucieux de conserver leur boulot et des animateurs qui se battent pour mener à bien leurs projets.

Alors forcément, vu que Disney produit derrière, on se doute bien que cette ambiance est nuancée, mais reste que le film est très surprenant de par son côté rentre-dedans, n'hésitant pas à mettre en lumière ce qui ne fonctionnait pas à l'époque, tout en étant le témoin d'un passage de flambeau entre les animateurs de l'époque Walt Disney et les plus jeunes qui permettront au studio de se renouveler pour connaître le succès public. Évidemment, pour être totalement complet, il manque au film la participation de personnes comme Don Bluth qui auraient pu apporter une vision extérieure, mais en l'état le film se tient vraiment bien et est, à l'heure actuelle, le document le plus complet relatant cette période fascinante.


7/10
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Remember - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 13 Avr 2016, 11:18

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Remember de Atom Egoyan
(2016)


Bien sympa ce petit road-movie vengeur qui s'avère plus surprenant qu'il n'y paraît. Déjà le postulat de départ donne bien envie puisqu'on y suit un rescapé des camps de concentration qui, après la mort de sa femme, va s'échapper de sa maison de retraite pour traquer et tuer l'officier qui a tué toute sa famille. Sauf que là où le métrage aurait pu tomber dans quelque chose de trop mélodramatique, on se retrouve finalement avec un film au propos plutôt ambiguë et qui va assez loin dans sa proposition. Alors il ne fait clairement pas s'attendre à du pur film de genre pour autant, ça reste un film dont la mise en scène épouse la lenteur de son personnage principal et qui prend bien son temps pour arriver à la fameuse confrontation. Si le rythme du métrage peut paraître répétitif avec quatre rencontres successives, cela n'empêche pas Remember de proposer des séquences qui sortent du lot, à l'image d'une scène avec Dean Norris qui est un véritable crescendo de tension, avec une ambiance sonore assez remarquable. Mais là où le film tire sa véritable force, c'est dans la prestation de Christopher Plummer, grand acteur sous-estimé qui prouve ici l'étendue de son talent, ainsi que dans son final certes sur-explicatif, mais qu'on voit difficilement venir et qui se tient parfaitement à la vue de ce qui a précédé. Pas un film particulièrement mémorable, mais une jolie surprise néanmoins qui passe, hélas, un peu trop inaperçue.


6,5/10
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Sept Samouraïs (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 14 Avr 2016, 14:17

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Shichinin no samurai (Les Sept Samouraïs) de Akira Kurosawa
(1954)


C'est donc arrivé. J'ai enfin trouvé un film d'Akira Kurosawa que j'apprécie vraiment. Bon après c'est pas vraiment une surprise vu la très haute réputation du métrage mais tout de même, vu la durée je pensais vraiment trouver le temps long alors que pas du tout. Déjà, pour évacuer les points qui fâchent, c'est clairement pas un chef-d’œuvre à mes yeux et je préfère de peu le remake de Sturges que je trouve plus efficace, notamment grâce à sa durée plus courte. Car là, évidemment, il est bien question de durée. Même si je ne me suis pas ennuyé durant les plus de trois heures de film, il faut quand même avouer qu'il serait aisé de trancher dans le montage pour enlever des bouts de gras (la romance en mousse dans les champs de fleur, c'est franchement pas bien utile). En ce sens, toute la partie recrutement me paraît hyper étirée pour pas grand chose, surtout quand on sait que les personnages sont bien plus traités en profondeur une fois que l'action se déroule dans le village à défendre.

Pour le reste, côté récit, c'est assez classique. Un peu moins de manichéisme n'aurait pas été de refus, mais j'avoue avoir été surpris par la teneur de quelques storylines, notamment celle qui entoure le passé du personnage de Mifune (qui est enfin bon ici, comme quoi son côté comique convainc bien plus que le dramatique) lors d'une séquence plutôt bien écrite. Même du côté des morts, le film arrive à surprendre sur les dernières minutes, pour aboutir sur une conclusion amère vraiment réussie. Côté forme, c'est clairement ce que j'ai pu voir de plus convaincant chez Kurosawa. C'est pas du sommet de mise en scène avec des envies épiques comme certains de ses autres films, mais c'est carré, efficace et ça flatte même la rétine par moment. Le plus étonnant étant de constater à quel point l'action est lisible et qu'on comprend qui fait quoi dans telle partie du village. C'est clairement la grande réussite du film que d'arriver à faire comprendre au spectateur une stratégie certes simple, mais néanmoins difficile à faire comprendre par l'image. Enfin un bon film de Kurosawa donc, comme quoi tout arrive, mais c'est loin d'être le film ultime vendu un peu partout. Et puis il y a le sosie asiatique de Morgan Freeman, et ça c'est pas rien.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 14 Avr 2016, 14:30

Et puis il y a le sosie asiatique de Morgan Freeman, et ça c'est pas rien.

:eheh:

:super:
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Répulsion - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 15 Avr 2016, 13:01

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Repulsion de Roman Polanski
(1965)


Je dois avouer ne plus trop avoir d'espoirs en ce qui concerne les débuts de Roman Polanski, surtout après la vision de ce film qui, sur le papier, me laissait espérer quelque chose de remarquable. Au final, si Repulsion possède des qualités évidentes, notamment dans son derniers tiers, je suis franchement pas convaincu par l'ensemble. Déjà, j'ai la fâcheuse impression de voir l'idée d'un moyen-métrage étiré en long. L'idée de base est intéressante (une folle va se confiner dans son appartement et faire face à son passé et ses angoisses) et on sent que Polanski est inspiré par elle, mais alors la volonté de mettre une longue introduction pour amener à la solitude du personnage de Deneuve j'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre. Ennuyeuse, les trois premiers quarts d'heure du métrage présentent des personnages dont l'écriture est aussi épaisse qu'un timbre poste, le tout avec une mise en scène qui imite la Nouvelle Vague avec caméra portée dans les rues de Londres.

C'est fou de se rendre compte à quel point cette partie ne sert strictement à rien, et que le film fonctionnerait tout autant sans elle, et quand quasiment une moitié de film peut passer à la trappe, c'est qu'il y a clairement un problème d'écriture et de montage. Alors heureusement, le reste est plutôt pas mal dans son genre, avec des cauchemars éveillés visuellement très forts (les bras qui sortent des murs c'est clairement quelque chose qui a dû inspiré les Silent Hill) même si le jeu de Deneuve est assez limite par moment, il lui manque une véritable folie qu'on pourrait percevoir sur son visage (car là elle se contente de faire les gros yeux) et une vraie sexualisation du personnage. Côté mise en scène, à part les cauchemars évoqués, il y a quelques plans que l'on retient (notamment celui avec le rasoir au premier plan que Deneuve déplie à l'insu de sa future victime) mais rien de sensationnel non plus, ça fait un peu fantastique cheap qui ne s'assume pas vraiment. Bref, le Polanski des débuts, c'est franchement pas la joie.


5/10
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