Le Chasseur et la reine des glaces |
Réalisé par Cedric Nicolas-Troyan Avec Chris Hemsworth, Charlize Theron
Long-métrage USA Genre : fantasy Durée : 01h54min Année de production : 2016 |
7.25/10 |
SynopsisIl y a fort longtemps, bien avant qu’elle ne tombe sous l’épée de Blanche Neige, la reine Ravenna avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa sœur Freya à quitter leur royaume, le cœur brisé. Celle que l’on appelait la jeune reine des glaces, à cause de son habilité à geler n’importe quel adversaire, s’employa alors à lever une armée de guerriers impitoyables, au fond d’un palais glacé.
Critique"Le Chasseur et la reine des glaces " n'est ni une préquelle ou une suite du film original "Blanche-Neige et le chasseur" mais c'est un mélange des deux qui étonnement ne dérange pas plus que ça le spectateur car Blanche-Neige est clairement évoquée mais ne participe pas du tout à cet épisode (tant mieux!).
Ce qui le différencie du film de 2012 c'est que le script est beaucoup plus élaboré et les personnages multiples donnent plus de vivacité au récit alors que dans le métrage précédent Charlize Theron et son personnage envahissait l'écran.
Ici, Ravenna est beaucoup moins présente et laisse place à sa sœur Freya (Emily Blunt) pour ainsi laisser la place à un monde de glace, difficile par moment de ne pas penser au monde de Narnia.
Le script est loin d’être binaire et ne propose pas une lutte entre le bien et le mal mais les relations entre les personnages demeurent beaucoup plus complexes ce qui donnent droit à des rebondissements plus ou moins prévisibles permettant d'éviter une lassitude narrative. Dans son ensemble, le casting bankable est bien géré car malgré la diversité, chaque héros a sa place dans l'histoire et ne fait pas de figuration.
On notera une évolution concernant le personnage d'Eric (Chris Hemsworth) qui gagne en charisme et en sympathie grâce aux touches humoristiques, son accent prononcé et aux défauts apportés au chasseur qui étaient absente du 1er épisode. On découvre un chasseur malicieux et prétentieux, sur de lui et pas adroit que ça, rendant ce héros plus humain et attachant.
Jessica Chastain est Sara et l’alter ego d'Eric. Bien entendu, une love story se créée entre eux deux de façon un peu trop abrupte à mon gout mais elle ne sera pas sans obstacles ni doute : ainsi le coté cul-cul est heureusement évité bien que les baisers langoureux soient au rendez-vous.
Il est bien dommage que la production ait fait appel à des acteurs "de taille normale" pour interpréter les nains car c'est un des gros points noirs du film. Les deux comédiens sont affublés de looks et de maquillages grotesques (façon Seigneur des anneaux du pauvre) ce qui gâche vraiment l'esthétisme du film, sinon ils apportent le coté bucolique et lourdingue pour que les enfants aient leur quota de blagues mais ça ne sera pas mes personnages préférés. A croire que les studios d'Hollywood pensent qu'aucun nain ne sait jouer la comédie.
J'aime beaucoup Nick Frost par ailleurs quand il n'est pas grimé, mais ici ça aurait pu être n'importe qui, ça n'aurait rien changé car ces maquillages imposants figent les expressions des acteurs.
Niveau univers, le film possède de nombreuses inspirations de franchises : "seigneur des anneaux", "le monde de Narnia" de part ses paysages ou ses costumes ce qui est un peu normal car ce sont tous des films fantasy. "Le Chasseur et la reine des glaces" arrive quand même à se démarquer et les éléments communs sont assez peu nombreux au final.
Visuellement, par rapport au film originel, l'univers est beaucoup moins chargé et baroque : pas trop d'animaux ou de monstres bizarres, ça me va.
Coté réalisation, elle est plaisante à regarder avec néanmoins quelques tics visuels comme les plans tournoyants autour des personnages avant la bataille façon "Avengers" ou les filtres artificiels systématiques sur certains plans trop envahissants (flocons de neige et halos quand apparaît E Blunt dans son palais).
Le mise en scène est appliquée concernant les combats qui restent réalistes et non brouillons.
On notera une volonté de changements d'ambiances qui est bienvenue : le palais glacé de la Reine, la foret bucolique, les combats sous la pluie qui se tiennent esthétiquement. En revanche, les amateurs d'hémoglobine devront passer leur chemin car cet épisode est tout public, la violence des combats existe mais a ses limites, le sang est montré mais les conséquences des blessures est la plupart du temps suggérée.
Un gros travail a encore été effectué coté costumes et décors qui donnent beaucoup de cachet au film. Charlize Theron bien qu'apparaissant en tant que personnage secondaire est beaucoup moins sublimée et hélas surjoue énormément, même si ça colle à l'extravagance de Ravenna, elle en fait beaucoup trop, minaude ou rit à gorge déployée, ne laissant plus aucune touche de mystère ou de surprise. Le jeu d'Emily Blunt étant plus subtil et sensible.
Un autre bémol concerne le coté "morale". Le film tente de nous apprendre que l'Amour avec un grand A est plus fort que tout et le ressasse de façon trop prononcée.
Un nouvel épisode agréable à suivre qui permet de passer un bon moment offrant des effets spéciaux nickel, plus sobres.
On ne sort pas des sentiers battus en on reste conforme au cahier des charges d'un film tout public malgré une empathie évidente envers ses héros et quelques touches d'originalité et d'humour. Un film qui ne marquera pas l'histoire du cinéma mais qui reste un divertissement de bonne facture sans trop de prises de risques mais au scénario riche en surprises.