Lawless (Des hommes sans loi) de John Hillcoat
(2012)
Hillcoat qui fait un film sur la Prohibition, ça donne forcément envie, surtout après une œuvre comme The Road qui démontrait la capacité du bonhomme à s'attaquer à un sujet aussi fort visuellement que thématiquement. Si Lawless est indéniablement un bon film, qui fonctionne globalement bien et pourvu de qualités indéniable, il reste une légère déception vis à vis de son ampleur. Après la présentation réussie des trois frères, de la menace et des enjeux, Lawless fait monter la sauce avec un crescendo dramatique qui laisse à penser que le film se terminera sur un violent baroud d'honneur pour conclure sur une période pas joyeuse des États-Unis. Malheureusement, il n'en est rien, ou presque, car le film a beau avoir ses violences soudaines (l’exécution du boiteux), il est quelque peu déstabilisant de voir que le climax final consiste en un gunfight court et sans réelle ampleur, où les protagonistes s'en sortent tous indemnes.
Alors certes, cela amène sur une conclusion douce/amère qui évoque la mort dans sa forme la plus banale possible, mais c'est tout de même une déception de la part d'un film sur lequel on attend un minimum de livraison de marchandise. Heureusement, pour le reste, le film est hautement recommandable, que ce soit dans sa forme visuelle (la mise en scène est classe et efficace, à l'image de la première rencontre entre Hardy et Pearce), dans sa façon de raconter son récit (belle idée de se concentrer sur le frère le moins charismatique) ou encore dans son casting nickel en tout point (jusque dans les seconds rôles, Oldman malgré sa présence limitée est exemplaire), mention spéciale à Guy Pearce, qui incarne l'un des bad-guy les plus glaçants de ces dernières années. Bref, un bon petit film qui aurait pu néanmoins devenir bien plus.
7/10