[oso] Ma prose malade en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Moviewar » Sam 19 Mar 2016, 13:51

Un poil plus généreux que toi, mais :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Sam 19 Mar 2016, 15:13

Yep, j'ai vu que tu avais un peu plus apprécié ^^

Même si j'aime bien la proposition de Saulnier, je sanctionne le côté trop hype du truc et le manque d'idées qui plane dans les 3 derniers quarts d'heure.
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Scream Girl - 7,5/10

Messagepar osorojo » Dim 20 Mar 2016, 19:38

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THE FINAL GIRLS

Todd Strauss-Schulson | 2015 | 7.5/10
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« Il ne peut en rester qu'une »


En voila une belle surprise. A l’heure où certains cinéastes tentent de réalimenter les salles en films de genre, c’est un DTV qui remet les pendules à l’heure. The Final girls est un hommage au cinéma bis on ne peut plus réussi, une comédie horrifique intelligente et superbement gaulée qui aurait amplement mérité le grand écran.

Un essai transformé pour Todd Strauss-Schulson qui témoigne de son amour pour les bobines fauchées qui lui ont tenu compagnie un bon paquet d’heures. Sans complexe, il livre une bobine qui se contente de son pitch de départ et l’assume jusqu’au bout tout en se payant le luxe de la rendre touchante en dessinant une trame mère-fille pas trop envahissante. Quant à sa mise en scène, dopée par une photographie aux petits oignons, c’est une belle surprise. La crème du DTV assurément, avec des passages qui restent en tête à l’image d’un jump enflammé en slow motion du salopard de Boogeyman qui file le sourire.

Mais ce qui est certainement le plus appréciable, c’est que The final girls est parfaitement dosé en humour. La carte rigolade est insérée dans le récit uniquement via les personnages balourds d’un teen movie classique qui prennent vie dès le lancement de la mise en abyme. Mais à aucun moment Todd Strauss-Schulson ne vient polluer le reste de son récit avec des blagues lourdingues inutiles. Il réussit même à rester terriblement sérieux pour tout ce qui concerne sa trame principale. Il n’y a finalement que le croustillant CEO de Pipe Piper qui a le droit de faire rire également, sorte de passerelle omnisciente entre le monde réel et la fiction dite Slaterienne (sisi c’est un terme scientifique), et qui s’éclate comme un petit fou à l’écran.

Un vrai travail d’équilibriste en somme, qui fonctionne du tonnerre et fait que The final girls se déguste avec le sourire, mais pas seulement. La banane sur tous les visages à l’écran témoigne du plaisir que prennent tous les acteurs à être présents. Une bonne humeur communicative qui finit de faire de cette petite pépite sur ressort un feel good movie enthousiasmant, une petite bisserie intelligente, qui parvient à exister en tant qu’objet singulier parce qu’elle ne se contente pas de surfer sans idées sur les codes qui l’ont inspirée mais s’efforce au contraire de se les approprier pour livrer une récréation originale. Le contrat est plus que rempli, vivement le prochain !
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Nous avons gagné ce soir - 8/10

Messagepar osorojo » Mer 23 Mar 2016, 20:29

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NOUS AVONS GAGNÉ CE SOIR

Robert Wise | 1949 | 8/10
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« Sauvé par la blonde »

Quand le gong invite Stoker à faire danser ses poings, l’homme ne se fait pas prier. A l’aube de sa retraite, à la fin d’une carrière sans coups d’éclat et poussé vers la sortie par une femme aimante qui n’en peut plus de panser ses blessures, ce dernier combat, il en est certain, est le sien, l’occasion de toucher enfin du doigt la gloire qui lui a toujours échappé. Mais c’était sans compter sur le studio qui l’a placé sur le ring, RKO rime avec série B et film noir, pas vraiment le contexte pour une success story napée de miel. Les gnons seront certes de la partie, mais le pauvre bougre va devoir les endurer, étonnamment pour le meilleur, et tant mieux pour nous, pour le pire aussi bien entendu.

C’est certainement tout le panache de cette bobine énergique qui, tout en consacrant la moitié de son temps d’antenne aux échanges de bourre-pifs, est avant tout un portrait d’homme on ne peut plus touchant parce qu’il est réaliste. Robert Ryan perche son charisme au sommet de sa stature filiforme pour rendre on ne plus réel son personnage de fort tempérament qui ne courbe jamais l’échine. Chacun de ses gestes respire l’expérience, à aucun moment l’acteur ne transparait, c’est bien le boxeur poissard qui encaisse les coups alors qu’il se fait harceler verbalement par une foule en furie étanchant sa soif de sang sans retenue.

Il est assez remarquable de constater qu’en à peine 1h10 de bobine, Robert Wise réussit à ce point à rendre réaliste le couple dont il narre l’histoire par un montage alterné parfaitement rythmé. Deux âmes sœurs qui se tuent à tenter de dompter un rêve américain qui se fait constamment la malle : en un quart d’heure de bobine tout est dit, les seuls enjeux, mais quels enjeux, sont posés. La fin semble presque annoncée alors même que l’intrigue se lance à peine. Et pour cause, l’intérêt du film n’est pas tant le traquenard dans lequel tombe le pauvre Stoker, ni même la moue tenace que lui offre sa femme en guise d’encouragement, mais bel et bien leurs retrouvailles alors même que la douleur cloue le boxeur, fraîchement estropié, au bitume. Culoté de faire des salopards qui l’ont privé de son outil de travail les sauveurs de son couple, et peut-être bien même le coup de pouce qui lui manquait pour partir à la conquête d’une autre vie, celle qu’il a longtemps fantasmé avec sa chère et tendre, sans se donner les moyens d’y prétendre.

Narration vive, mise en scène énergique, photographie brute, très contrastée, et un Robert Ryan magnétique, Nous avons gagné ce soir est une sacrée péloche, de celle qu’on a envie de distribuer à tout son entourage une fois la séance terminée, parce qu’on sait qu’elles ont été des sources d’inspiration pour tout une génération de cinéastes à venir (sans parler du canasson italien, j’ai pour ma part beaucoup pensé à Fat City de Huston qui mérite le coup d’œil si vous avez aimé l’uppercut de Wise).


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Suspects (Les) - 6/10

Messagepar osorojo » Jeu 24 Mar 2016, 19:27

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LES SUSPECTS

Michel Wyn | 1974 | 6/10
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« Mimsy l'impératrice »

La coquine Mimsy, jeune américaine bien tranquille, finit son road trip latin la tête dans le fossé, le cœur à l’arrêt, après avoir pris grand soin de faire tourner les têtes d’une bonne palanquée de mâles pris dans les filets de son charme ravageur. La découverte de son corps inanimé met en route une enquête particulièrement sensible, puisqu’elle porte dans les rangs de ses suspects, des fils d’homme de pouvoir qui n’aiment pas trop être importunés.

Les promesses d’une enquête pleine de surprises, résolues à coup de flashbacks, sont plutôt tenues mais on se prend à penser que la révélation du larcin aurait pu être un peu plus créative. En l’état, c’est la méthodologie qui l’emporte sur le résultat, Michel Wyn se livre à un travail de restitution très didactique qui aurait mérité une approche un peu plus accrocheuse.

Cela étant dit, un casting 5 étoiles permettra à quiconque ne serait pas spécialement réceptif à l’immersion policière de trouver son plaisir. Rien que pour assister à l’aplomb insolent d’un Paul Meurisse amoureux, Les suspects vaut le détour. Alors quand en plus le bougre est rejoint par Bruno Cremer, Michel Bouquet et Michael Lonsdale, la fête bat son plein, ou presque.

Presque, parce qu’il ne faudrait tout de même pas survendre cette petite croisière trop tranquille qui manque un peu de sel. Le personnage de Mimsy Farmer ne réussit finalement pas à exister réellement, réduit qu’il est à se foutre un peu de tout quand il n'aguiche pas les bonhommes qui croisent son chemin. Ces derniers, la langue pendante, sont des âmes en piteux état qui réfléchissent soit beaucoup trop, soit pas assez, mais s’accordent tous à être si prévisibles qu’il n’y a finalement pas vraiment matière à surprendre dans cette histoire de mœurs qui grossit, à la loupe, quelques traits de caractère de nos sociétés modernes. Alcool, sexe, drogue, mensonge, le tout, sans accordéon.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 24 Mar 2016, 19:31

Bug... :chut:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 24 Mar 2016, 19:32

Fixed. Damned !
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 24 Mar 2016, 19:36

Ouaip, c'est pas un chef d'œuvre, mais une bobine sympathique et pas chiante à mater. En plus l'effet "time capsule" joue à plein.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mark Chopper » Ven 25 Mar 2016, 09:13

J'ai plus accroché perso, la structure narrative est bien pensée et j'adore le style de Paul Meurisse.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Ven 25 Mar 2016, 10:13

Paul Meurisse est génial, c'est clair. Mais il m'a manqué un truc de mon côté, même si j'ai apprécié, j'me suis un peu ennuyé par moment, l'enquête manque un peu de pêche et les flashback impliquant Mimsy sont assez mollassons dans l'ensemble.
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Septième sceau (Le) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Lun 28 Mar 2016, 15:23

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LE SEPTIEME SCEAU

Ingmar Bergman | 1957 | 7.5/10
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« Bref sursis pour un joueur »

Après une petite baignade revigorante, comprenant que son heure est venue, un jeune chevalier téméraire profite du profil joueur de la mort pour parier un surplus d’oxygène aux échecs avec cette dernière. La règle est simple mais toute à son avantage, tant que la partie dure, il continue d’expirer.

L’occasion pour Bergman de placer l’être humain face à sa crainte la plus profonde, pour en dessiner un portrait plein de paradoxes. Agnosticisme, athéisme, hédonisme, pragmatisme, alarmisme, il passe en revue la plupart des positions qu’adoptent tour à tour les hommes pour accepter le mystère qu’est leur existence et à fortiori, celui qui concerne notamment leur dernier souffle.

Faut-il tout faire pour anticiper la fin du tunnel en espérant un retour à la lumière ? Ou au contraire tirer profit de son temps de présence pour vivre de manière plus légère. A bien considérer les destins en présence, du chevalier pragmatique qui cherche à se confronter à Dieu par exemple, ou de son alter ego maléfique pour mourir l’esprit serein ou bien encore de celui des seuls rescapés de ce conte funeste, une famille dont la mère croque la vie avec sourire et insouciance, profitant de l’excentrique manie qu’à son mari à enrober leur quotidien de visions salvatrices, on serait tenté de penser que Bergman à un avis plutôt clair sur la question.

De même qu’il savate sévèrement les hommes d’église en les dépeignant comme d’inquiétants rabat-joie qui surfent sur une hausse soudaine de la mortalité, satanée peste, pour augmenter le taux d’adhésion de leurs fidèles. Pareils à des oiseaux de mauvais augures qui crament des sorcières dans leur temps libre, leur rôle se limite à interrompre des moments de fête pour rappeler à ceux qui l’auraient oublié que le trépas, c’est pour bientôt. Ah, les saligauds.

Cette approche frontale que propose Bergman d’une thématique vieille comme le monde est certainement ce qui désarçonne alors qu’on appréhende son film. Pour rendre limpide son propos, il s’applique à faire des moments clés qui jalonnent son discours, des séquences visuellement très fortes. Outre le fameux duel aux échecs qui sert de fil rouge à sa réflexion, plusieurs font leur effet : l’homme qui meurt perché sur son arbre après avoir feint sa propre exécution, la dégustation de lait fraise au soleil rappelant l’insouciance d’une innocente jeunesse, l’irruption en pleine représentation de théâtre des vigies inquiétantes ou encore la réunion solennelle finale avec la mort, sont autant de scènes marquantes qui font du septième sceau un film à part. D’autant plus qu’elles sont extrêmement bien mises en scène car très fortes formellement parlant : les images sont très puissantes et leur composition intelligente.

Il est néanmoins dommage qu’entre ces scènes clés, la tension retombe un peu et surtout le liant peine à se faire. Comme si l’ensemble du film n‘était qu’une juxtaposition de justifications qui conduisent au dénouement sans faire réellement corps. Malgré une durée relativement courte, le rythme est parfois un peu laborieux, la faute à certaines rencontres qui s’éternisent (le rustraud et sa femme volage notamment). Mais qu’importe, pour la puissance de l’ensemble et ce qui se dégage du film lorsqu’il se complète enfin, le voyage vaut amplement les quelques efforts qu’il requiert. Le septième sceau ne vole pas sa réputation et vaut assurément la découverte.


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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Val » Lun 28 Mar 2016, 18:04

:super: Content qu'il t'ait plu !
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Lun 28 Mar 2016, 19:36

Ca démarrait mal pourtant, pendant la première demi-heure, je me posais la question de l'intérêt du film. Mais, petit à petit, l'ensemble des personnages m'a semblé de plus en plus porteur de sens et je me suis laissé happer jusqu'à finir le film vraiment convaincu.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mr Jack » Lun 28 Mar 2016, 22:02

Tu me rassures un peu, je l'ai en stock depuis pas mal de temps, j'osais pas le mater par peur de me faire chier :eheh:
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After Hours - 7/10

Messagepar osorojo » Mar 29 Mar 2016, 20:21

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AFTER HOURS

Martin Scorsese | 1985 | 7/10
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« Sacrée soirée ! »

After hours possède toute la fougue de Martin Scorsese, à cela près qu’elle n’est, pour une fois, pas mise à contribution d’une violence sanguine radicale. Troquant le frisson des fusillades pour l’enthousiasme d’un rire volontaire, il livre sa version d’une soirée manquée, et ce, dans les moindres détails.

Car s’il ne faut pas prendre le risque de trouver une once de rationalité dans ce que raconte Marty, force est de constater qu’il va au bout de son concept, usant jusqu’à la corde toute sorte de coïncidences troublantes qui lui permettent de lier les personnages tordus d’une histoire non moins rocambolesque, ceux-là même qui prennent un malin plaisir à torturer le dindon d’une farce bien corsée.

Quand au pauvre bougre qui met sa tronche à portée des coups, Griffin Dunne était sans aucun doute un choix réfléchi. Une ganache de monsieur tout le monde qui permet une projection immédiate. Entre aplomb curieux et couardise dans la moyenne, il est la raison pour laquelle After Hours parvient à conserver ce certain crédit qui lui permet de ne jamais tomber dans le ridicule. Dès lors, Marty peut tout imaginer, ou presque. Il se paye même le luxe de finir son méfait sur une boucle un peu éculée, un retour au point de départ au moyen d’une pirouette osée.

Niveau mise en scène, c’est propre et carré à défaut d’être au niveau des meilleurs films du maître. L’intérêt est ailleurs, dans cette course effrénée qui rythme la dernière heure, dans l’humour pince sans rire qui caractérise l’ensemble et dans les affrontements amusants que se livrent une palanquée de ganaches connues que l’on prend toujours plaisir à retrouver à l’écran. Mentions spéciale à la torride Linda Fiorentino, qui n’a certainement jamais été par la suite aussi peu sexy à l’écran. Sacré Marty.
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