The Revenant |
Réalisé par Alejandro González Iñárritu Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson
Long-métrage USA Genre : aventure Durée : 02h36min Année de production : 2016 |
7.25/10 |
SynopsisDans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi.
Critique"The revenant" était pour moi une grosse attente pour 2016 après une bande annonce prometteuse, mais pour moi le pari n'est pas totalement gagné. Le film mélange le survival et le revenge movie où l'acteur principal Leonardo DiCaprio doit à la fois lutter contre les hommes et contre la nature, autrement dit il est seul au monde en théorie; heureusement qu'il arrivera avec beaucoup de chance à trouver de l'aide, suffisamment d'espoir et de hargne pour s'en sortir. Hélas, les blessures physiques de Glass qui nous sont montrées font que ce qui nous est montré à l'écran n'est que pure fiction, il faut donc faire abstraction du coté réaliste dans "the revenant", car je pense que dans la vraie histoire ayant servi de trame narrative, les blessures du trappeur devaient être largement moins profondes.
"The revenant" fait la part belle à la nature, omniprésente mais reste assez léger sur la psychologie ou encore les dialogues. En effet, 90% des lignes de DiCaprio sont constitués de grognements ou d'essoufflements.
Mis à part le trauma du héros envahissant, on ne connait pas grand chose de Glass ni même de ses coéquipiers.
Glass reste assez proche de Maximus, le héros de Gladiator avec un sentiment d'injustice infini face à sa famille décimée alors qu'il reste impuissante, un trauma qui le hante à travers des visions, un héros qui se sent plus proche de la nature ou de ses anciens ennemis que de ses "frères blancs" qui l'ont trahi par cupidité ou lâcheté. Glass est livré à lui-même avec très peu de moyens dans des conditions de survie extrême et c'est uniquement sa rage de vengeance qui le fournit les forces d'avancer.
Il est difficile de visionner "the revenant" sans penser à "Danse avec les loups" où il est aussi question d'un américain qui abandonné par les siens, se retrouve plus dans le peuple Indien en osmose avec la nature qu'en son peuple d'origine. Il est dommage que les rares protagonistes indiens fassent quasiment office de figurants, d'une grande fadeur (le fiston en tête).
Iñárritu nous offre en revanche de grands moments de cinéma lors des scènes d'action et de combats avec une caméra qui virevolte, une sensation d'immersion intense au cœur des affrontements lors de plans séquences interminables. Une dextérité technique folle avec l'usage du grand angle, Iñárritu augmente encore l'impression d’être en 1ere ligne en filmant de façon à suivre le regard qu'aurait un trappeur au sein de la troupe, qui voit fuser les flèches qui sortent de nulle part, qui trébuche, qui a peur, jusqu'à terminer sa pénible course sur un bateau de fortune.
Le cinéaste excelle dans ces plans mouvementés, n'hésitant pas à tacher son objectif.
Iñárritu souhaite faire une ode à la nature et n'hésite pas à insérer sans cesse des plans contemplatifs, certes très beaux mais très présents (on frôle l'overdose), car certains tombent à pic mais d'autres plutôt comme un cheveu sur la soupe, devenant plus gênants qu'autre chose. En revanche, les sons animaliers imprègnent nos oreilles de façon inconsciente mais efficace. Iñárritu collectionne les gros plans et s'attache aux regards, à leur expressivité et donc privilégie les sensations, le moment présent plutôt qu'à la réflexion. Comme son héros est privé de voix, le cinéaste aurait pu utiliser une voix off pour exprimer ses émotions, son ressenti mais ici, c'est le silence qui sera plutôt mis en avant. En aucun cas on ne nous explique le temps écoulé, ainsi on ne sait pas en combien de temps cette histoire a lieu : une semaine, un mois... ?
The revenant oscille donc entre bains de sang et images paysagers sublimes qui s'attirent et s'opposent, tout comme ses protagonistes qui ont besoin d’être soudés pour survivre mais un atout devient vite un boulet dont il faut se délester pour avancer en milieu hostile.
Du coté des acteurs, DiCaprio en mode asthmatique en fait beaucoup trop, un peu plus de sobriété n'aurait pas été de refus mais sinon reste convainquant arrive à nous transmettre sa souffrance mais les séquences oniriques sont moins réussies car répétitives qui manquent de sincérité.
Le rôle de Fitzgerald est un peu plus développé mais reste quand même du déjà vu. Tom Hardy reprend sa voix de Bane et ses gros sabots. Fitzgerald reste intéressant à suivre mais ses réactions sont prévisibles. Le duel final est bien équilibré et libérateur.