[Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Convoyeur (Le) - 8,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 19 Fév 2016, 17:11

Le Convoyeur - Nicolas Boukhrief (2003)


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En partant d'un canevas tout bonnement génial qui permet de mixer regard social et modernisation du western (son auteur en parle comme une version contemporaine de l'Homme Sans Nom), Le Convoyeur est ce genre de réussites qui montre que le cinéma français pour peu qu'il se creuse la tête, peut s'avérer une alternative de choix a la grosse machine ricaine, le scénario est le plus fluide et équilibré jamais écrit par Boukhrief, en effet les deux grandes lignes du récit se juxtaposent sans problème grâce a des personnages fouillés et intéressants (la seule exception étant Aure Atika dont le rôle se limite a un acte de présence), ainsi qu'un sens du suspense très bien geré : si on pense au départ que Dupontel n'est qu'un quidam comme un autre, très vite de nombreux détails nous intiment qu'il n'est pas forcément celui qu'on croit et le grand intérêt du film restera de savoir ce qu'il a en tête en intégrant une société de convoyeurs miteuse. Derrière ça, on a un portait assez jouissif mais réaliste d'un corps de métier qui n'a jamais été traité a sa juste valeur, l'équivalent d'une PME comme j'en ai connu pas mal avec des gaillards aux tempéraments différents mais qui sonnent "vrais" (le rigolo, le vieux rabougri, le nerveux, le syndicaliste au rabais ou la femme du groupe) et dont la seule différence avec un ouvrier lambda c'est que leurs outils de travail sont le Smith&Wesson et le gilet pare-balles, toute la partie présentation de la boite et du métier est vraiment une chouette mise en bouche qui permet d'immerger au mieux le spectateur dans la vision toujours très terre-à-terre du cinéma selon Boukhrief.

Niveau action, c'est le strict minimum mais c'est suffisant pour un tel sujet avec l'attaque du fourgon dans une ruelle où l'analogie avec le western prend tout son sens (le plan où Berleand défoncé sort avec son pompe, on croirait que c'est John Wayne :eheh:) et le final bien cash qui n'épargne personne. Le cœur du film restant avant tout ses comédiens qui sont vraiment très bons, surtout Dupontel qui fit l'effet d'une révélation pour moi, celui d'un type aux ambitions assez auteurisantes (dans le bon sens du terme) et qui se trouve un nouvel emploi d'acteur physique avec une prestation dans l'implication n'est pas sans rappeler celle d'un De Niro dans Taxi Driver, tout en gardant cette crédibilité dans sa manière de gérer le changement de son personnage basculant d'une classe sociale a une autre. Idem pour les seconds rôles, là encore des acteurs pas forcément attirants sur le papier mais qui s'en sortent divinement bien : bon Berleand il m'a toujours fait marrer, madame Dupontel est crédible en femme qui a des couilles (elle l'a remontré dans la Horde), Dujardin est bien exploité et Julien Boisselier est un comédien un peu trop sous-employé a mon goût, il dégage quelque chose de vraiment sympathique. Même si en définitive, le Convoyeur est quelque part une exception dans la filmo de Boukhrief de par ses moyens et son casting, il n'en reste pas moins tourné a son image avec une modestie et un talent indéniable. :super:

8,5/10
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Body double - 10/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 21 Fév 2016, 00:45

Body Double - Brian De Palma (1984)


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Brian De Palma n'a décidément pas de chance durant les années 80, malgré la volonté de s'adapter a la grosse machine hollywoodienne en acceptant de remaker Scarface, celui-ci récolte le mépris combiné des critiques et du public, entourant le film d'une aura d'oeuvre infréquentable par sa vulgarité et son ultra-violence. Loin de se laisser démonter par cet échec cuisant, il va non seulement revenir très rapidement a ses premières amours hitchcockiennes mais aussi répondre de manière franche et cinglante a tout les reproches qu'on a pu lui faire depuis des années, sur son maniérisme assumé et surtout sur ses thèmes fétiches : le voyeurisme, le sexe et bien entendu cette violence qui semble toujours autant poser problème. De Palma l'avait déjà compris avec Scarface, les années 80 sont définitivement celles de l'excès, avec Body Double il va mêler sa maniaquerie habituelle avec les imageries en vogue du moment, les clips de MTV et surtout le porno. En effet, s'il on observe attentivement le film uniquement sur sa forme, on ne peut pas dire que le film soit "beau" ou que la complexité technique du film saute aux yeux, pourtant Body Double reste un défi visuel comme la plupart des films de De Palma, que ce soit la longue séquence de filature dans un centre commercial a ciel ouvert où il a fallu recouvrir tout l'endroit pour garder une lumière homogène ou le boulot de découpage malin pour nous faire croire sur les deux maisons qui sont le théâtre majeur des événements du film sont géographiquement proches l'une de l'autre, j'aime quelque part l'idée de mettre en sourdine ses élans de techniciens de génie pour ne se concentrer que sur son idée de réinterpréter Fenêtre sur Cour pour coller au ton de l'époque où il tourne son film.


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Mais le script et les autres choix artistiques en sont pas en reste, si on peut dire que la machination autour du perso de Jake Scully n'est pas vraiment surprenante même si plutôt crédible en fin de compte, ce qui fait que le film peut se regarder avec un certain 1er degré, j'ai adoré toute la mise en abime autour du monde de Hollywood que De Palma filme avec décalage en montrant des lieux plutôt insolites (la maison "soucoupe volante" de Bouchard, la baraque avec de nombreuses terrasses aussi), ainsi que les bas fonds du cinéma X ou même Z avec ce tournage miteux où Dennis Franz joue un clone improbable de De Palma, un réal intéressé uniquement par le gore et le cul. Ou même le perso de Jake Scully qui est la caricature de l'acteur raté (le choix de Craig Wasson avec sa mine d'ahuri est parfait) traversant le film comme un chemin de croix, passant d'un statut de naïf a celui d'être accompli grâce a une séquence absolument géniale (peut-être l'une des meilleures jamais tournées par De Palma et qui me rappelle étrangement les films d'Argento - bien que pour une fois, il ne l'ait pas pompé :eheh: ), celle de l'enterrement où le récit procède a un écart narratif gonflé mais parfaitement amené renvoyant a la mise en abime du métier d'acteur. Enfin tout ce qui touche a l'univers du X peut paraitre grossier, c'est le cas dans sa globalité mais rien de vraiment dérangeant puisque Body Double tend vers cela, mais néanmoins le traitement de Holly Body reste assez nuancé par son caractère de femme affirmée dans une profession impitoyable, si j'aurais préféré que De Palma reste sur son choix initial d'engager la hardeuse Annette Haven qui collait bien mieux a l'écriture du perso, Mélanie Griffith apporte un soupçon de douceur étonnant pour un tel rôle qui ne mâche pas ses mots, elle ajoute même un peu d'humour au cours d'une scène de banquet priceless. :eheh:


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Pour rester dans son ambiance 80's, l’habillage musical va de pair avec le retour du fidèle compositeur Pino Donaggio qui troque en partie ses orchestrations classiques pour expérimenter les synthétiseurs avec brio, notamment le thème qui entoure toute les séquences de voyeurisme, a la fois planant et érotique, renforçant la patine particulière du métrage. L'incorporation du célèbre morceau Relax de Frankie Goes to Hollywood fait plaisir a voir, car au moins De Palma ne fait pas mystère de la symbolique sexuellement débridée du titre qui était passée sous silence par pas mal de gens a l'époque en offrant une vraie séquence qui respire la partouse géante. En fin de compte si pour beaucoup Carlito's Way restera le magnum opus de De Palma, Body Double pour ses outrances fièrement assumées garde une place particulière dans mon cœur de cinéphile pour toutes les raisons que j'ai avancées.

10/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Dim 21 Fév 2016, 08:25

En fin de compte si pour beaucoup Carlito's Way restera le magnum opus de De Palma, Body Double pour ses outrances fièrement assumées garde une place particulière dans mon cœur de cinéphile pour toutes les raisons que j'ai avancées.


Tout pareil.

Sacré texte en tout cas, Jed :super:
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Re: Body double - 10/10

Messagepar francesco34 » Dim 21 Fév 2016, 08:48

Un de mes DePalma préférés aussi :super:

Jed_Trigado a écrit:Pour rester dans son ambiance 80's, l’habillage musical va de pair avec le retour du fidèle compositeur Pino Donaggio qui troque en partie ses orchestrations classiques pour expérimenter les synthétiseurs avec brio, notamment le thème qui entoure toute les séquences de voyeurisme, a la fois planant et érotique, renforçant la patine particulière du métrage.


dire que je l'ai mis au blind test et personne a trouvé, surpris j'étais, je le pensais plus populaire en ces lieux. :?
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jack Spret » Dim 21 Fév 2016, 20:52

Jolie critique ! :super:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Touche pas à la femme blanche ! - 4/10

Messagepar Jed_Trigado » Mar 01 Mar 2016, 19:46

Touche pas a la femme blanche ! - Marco Ferreri (1974)


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La dream team de La Grande Bouffe rempile pour un film bien différent, les délires rabelaisiens laissent place a un western dément sur le papier : imaginez vous la Conquête de l'Ouest retranscrite dans le Paris intramuros des années 70 (précisément le Quartier des Halles qui ressemblait a un désert géant lors du tournage) où on croise tour a tour les "grands" personnages du far-west, du Général Custer a Buffalo Bill ou des indiens top crédibles (Serge Reggiani en slibard :eheh:). Dès le début, on est plié par cet anachronisme fièrement assumé et le casting qui est a fond dans le truc, mention spéciale a Piccoli qui ose faire l'accent américain alors que tous les autres parlent normalement et Darry Cowl a l'origine de la scène la plus drôle du film, celle où on le voit embaumer tranquilou avec du papier journal les corps d'indiens fraîchement tués devant des gamins. :eheh:

Mais l'enthousiasme débordant laisse place a un ennui poli sur le long terme, du fait que Ferreri se repose un peu trop sur le décalage de départ pour faire un film en totale roue libre où visiblement les dialogues et autres situations ne l'ont guère intéressé sur le plateau, la "critique" sociale tombe a plat, de plus je trouve qu'il se focalise un peu trop sur la bluette entre Mastroianni et Deneuve qui a tendance a trop se prendre au sérieux. Dommage qu'on doive attendre les vingt dernières minutes du film pour avoir droit a un climax timbré qui est un peu la réponse du Soldat Bleu de Ralph Nelson où ça charcle a tout va, ça se fait plaisir sur l'hémoglobine et le gore mais surtout on se marre pour de vrai ! :mrgreen:

Un OVNI bancal et raté mais pas détestable pour autant en grande partie grâce a son casting qui me fera davantage voir le verre a moitié plein.

4/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Mar 01 Mar 2016, 20:42

Nan mais il pue à 200km celui-là. :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Mar 01 Mar 2016, 20:45

Rho t'exagères, il y a tellement pire.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Mar 01 Mar 2016, 21:25

J'en sais rien, jamais osé m'en approcher. :chut:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Fantôme de Sarah Williams (Le) - 5/10

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 03 Mar 2016, 14:09

Le Fantôme de Sarah Williams - Keith Gordon (1999)


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Voilà un mix étrange entre le drame romantique et le film politique qui raconte en parallèle deux périodes de la vie d'un ambitieux politicien dont la vie sera bouleversée par un drame terrible, la mort de sa bien-aimée, qu'il pense revoir dix ans plus tard alors qu'il est en pleine campagne électorale, ce qui va bien entendu pas manquer de le troubler. Le film commence sagement et la structure narrative est quelque peu chiante avec ses retours en arrière incessants, pourtant il arrive a s'en dégager une vraie émotion dans la naissance du couple Crudup/Connelly qui sont l'unique raison pour laquelle je mets la moyenne, c'est jamais gnangnan, les acteurs sont sublimes d'implication malgré certaines incohérences qui font que le film sera assez prévisible en fin de compte (comment peut-on croire qu'un couple aussi politiquement opposés et engagés dans leur cause peuvent vivre une vie sans remous ?), en gros dès qu'on est dans les flashback, le film est nickel, mais ça se gâte dans la partie 80's car Gordon traite avec beaucoup d'importance les clivages politiques mais avec un ton beaucoup trop bisounours a mon goût avec Crudup en démocrate ami du peuple qui croit vraiment en la politique pour changer les choses, mouais...Le summum étant atteint avec la séquence finale où il lit les lettres d'anonymes parlant de leur problèmes et ces mêmes anonymes se matérialisent devant lui, ils manquait plus qu'ils foutent We Are The World en fond sonore et ça aurait été le jackpot. Image

Pour le reste, le petit Gordon s'en sort pas trop mal sur la forme, il tente des trucs en alternant caméra portée et cadres plus soignés, il évite d'emballer ça comme un vulgaire téléfilm. Ça se regarde mais quand même avec une écriture moins naze ça aurait pu être carrément meilleur.

5/10
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Feux dans la plaine (Les) - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 03 Mar 2016, 19:32

Les Feux dans la Plaine - Kon Ichikawa (1959)


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En creusant dans l'Histoire du Cinéma, on se retrouve souvent confronté des films qui remettent en question nos certitudes concernant l’émergence de certains sujets traités a l'écran, jusque là je pensais que Sous les Drapeaux, L'Enfer de Fukasaku était une tentative isolée de dénoncer la débâcle de l'armée japonaise a la fin de la Seconde Guerre Mondiale dans les territoires du Pacifique. Or une décennie plus tôt, Kon Ichikawa avait déblayé le terrain avec pertes et fracas grâce a l'extraordinaire Les Feux dans la Plaine, un cri de colère contre un gouvernement japonais qui a lâchement abandonné a la mort ses soldats dans un terrain hostile où les vivres se font rares et les ennemis nombreux. La faim, la soif, la solitude et la crasse se mêlent a la confusion mentale dans cette période de "pause" dans le conflit 39-45 où les soldats tentent vainement de survivre et de fuir un ennemi qu'il ne verront (presque) jamais, se manifestant essentiellement sous la forme de bombardements qui achèvent nos troufions les uns après les autres, une vision crade et réaliste du film de guerre qu'un Sam Fuller de la grande époque n'aurait pas renié au final. Au milieu de tout ça, le récit se focalise sur le parcours d'un seul soldat, tuberculeux de surcroit, qui va aller de lieu en lieu et se faire le témoin d'un spectacle apocalyptique qui ira crescendo dans l'horreur et le désespoir, d'abord en subissant les assaut ennemis sans pouvoir se défendre, puis en commençant a développer un comportement individualiste et enfin basculant dans le pire des tabous (ceux qui auront vu le Fukasaku comprendront de quoi je parle). Le rythme adopté est plutôt lent et les cadres mettent en avant l'aspect isolé de la faune dans laquelle l'Histoire se déroule avec des plans d'ensembles bien larges et des cadres assez figés (du coup, j'ai encore plus envie de voir le remake de Tsukamoto qui opte pour l'exact inverse), le choix du noir et blanc (que le réalisateur a insisté pour avoir) est bien senti pour nous immerger dans cette ambiance "ashes and dust" nous donnant l'impression d'un calvaire dont il est impossible de s'extraire, Ishikawa ne fait preuve d'aucune illusion et réalise là une œuvre importante, peut-être pas parfaite mais néanmoins profondément viscérale sur un sujet douloureux qui aura eu hélas le tort d'avoir été sortie trop tôt pour avoir grâce aux yeux du public japonais.

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Val » Jeu 03 Mar 2016, 20:52

Allez hop, dans la wichlist.

Merci pour la critique. :super:
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Monsieur Quigley l'Australien - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 07 Mar 2016, 19:49

Monsieur Quigley l'Australien - Simon Wincer (1990)


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Voilà un western qu'on a un peu oublié aujourd'hui mais qui fit les grands jours des grilles de la chaine RTL9 dans les années 90, moi-même j'en avais pas un grand souvenir mémorable avant de redécouvrir le film en blu-ray il y a deux/trois ans et là ça a été une petite claque au moins aussi forte que la découverte de Wyatt Earp : celle d'un vrai divertissement old school mais avec cette légère touche 90's qui rend l'ensemble plus qu'agréable a mater, ce qui rend inexplicable a mes yeux la relative ignorance du public a son égard, si ce n'est la présence pas forcément ragoutante au départ de Tom Selleck (en sachant que j'ai appris récemment que le projet a ses débuts était destiné a.....Steve McQueen !) et de Simon Wincer qui ont toujours été pris de haut. Et pourtant, l'un comme l'autre sont au top, Selleck campe un modèle de cool qu'on aime dès sa première scène (j'adore son fusil customisé qui fait de lui l'ancêtre de Jude Law dans Stalingrad :love: ) et Wincer qui prouve que l'Australie est un pays idéal pour filmer un western s'en donnant a cœur joie sur les grands paysages (magnifié par la photo du vétéran David Eggby - chef op' sur le premier Mad Max, c'est toujours bon de le rappeler).

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En termes d'histoire, rien de nouveau sous le soleil, Wincer tient a respecter les archétypes du genre mais en les fondant a des questionnements locaux, il tire son épingle du jeu en évoquant une cause rarement explorée au ciné, le génocide des aborigènes par les colons occidentaux. Il en découle une partie vraiment sympa où Quigley va se lier d'amitié avec une tribu et prendre fait et cause contre ses employés, dit comme ça fait "Danse avec les Loups" bis mais c'est exactement ça, sauf que c'est raconté en un quart d'heure et que ça fonctionne bien malgré tout. Derrière ça, il y a d'autres bonnes idées qui donnent de l’intérêt aux scènes d'action, notamment le fait que Quigley est un tireur d'élite capable de dégommer des cibles a 1km en prenant toujours son temps contre ses adversaires déchainés et les plans jouant a fond sur la profondeur de champ pour nous rendre compte qu'il a fait mouche. Même le perso du sidekick féminin qui est un peu énervant au départ finit par se révéler sympathique, par contre dommage que Alan Rickman ne soit pas plus présent même s'il nous refait son numéro de crapule distinguée a la Hans Gruber. Encore un dernier mot sur la BO signée Basil Poledouris qui est a mi-chemin entre ses habituels débordements épiques et des accents plus rigolards a la Morricone, ce qui n'est pas pour me déplaire.

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Heatmann » Lun 07 Mar 2016, 20:38

un veritable ideal ce film :super: en effet oublier , j avait bien user ma VHS etant gosse , et puis en dvd , etonnament je l avais pas , tfacon on le trouvais pas , du coup j ai pu le revoir qu avec le blu, qui est l ecrin ideal pour la beaute visuel que c'est
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Val » Lun 07 Mar 2016, 20:42

Bon bah, entre ta critique et la note de Heatmann sur fb, encore un truc à découvrir. :D
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