[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Mon idole - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 21 Fév 2016, 01:55

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Mon idole de Guillaume Canet
(2002)


S'il y a bien un film que je devais garder de la filmographie de Guillaume Canet en tant que réalisateur, ce serait bien celui là. Déjà, je suis loin de trouver que le bonhomme est un mauvais derrière la caméra, son Ne le dis à personne, malgré ses défauts, est plutôt bien emballé, idem pour Les petits mouchoirs, mais Mon idole est largement un niveau au-dessus, ne serait-ce que sur ses intentions. Le pitch est déjà sacrément culotté dans un paysage cinématographique français où l'on aime bien ce qui est lisse : on y suit le parcours d'un animateur de salle qui va tout faire pour se faire remarquer par le producteur de la chaîne dans laquelle il bosse, son idole. Ce dernier, salopard ultime avec lequel on ne sait jamais sur quel pied danser, va lui proposer de passer un week-end dans sa demeure campagnarde, et tester jusqu'où le bonhomme est capable d'aller pour atteindre ses ambitions. Une idée de départ qui donne lieu à un script pour le moins cocasse, bourré d'humour noir, de situations incongrues et d'un côté hyper décalé pas déplaisant du tout, autant dire que pour une première réalisation, ce n'était franchement pas le projet que tout le monde aurait choisi, et rien que pour ça Canet a du mérite.

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Si Mon idole est loin d'être un film parfait, parfois inégal dans le ton qu'il propose ou dans la montée en puissance de son récit, il n'en reste pas moins indéniablement plaisant, ne serait-ce que pour la satire du monde professionnel qu'il propose (le monde du travail a rarement autant été dépeint comme une jungle où règne la loi du plus fort) ou pour le show de François Berléand, qui obtient ici son premier grand rôle, et qui s'en donne à cœur joie en connard sadique dont les trips sont sans limites. Entre le passage du cerf dans le pare-brise, la séquence du jogging, les allusions à la mère de Broustal ou la soirée costumée sous coke, Mon idole possède ses moments franchement drôles, et surprend même parfois dans un dernier acte aux accents de survival campagnard, et surtout dans une conclusion en accord total avec le propos du métrage. Le tout avec une mise en scène qui n'hésite pas à citer ouvertement Paul Thomas Anderson et Martin Scorsese dans l'utilisation du plan-séquence, sans en avoir le génie certes, mais c'est toujours meilleur que du champ/contre-champ en plan fixe. Encore une fois, le film a beau avoir ses défauts (l'arrivée de Berléand au ralenti, une tentative too much, et la bande-son n'est pas toujours de bon goût), le fait est que pour une premier réalisation, et vu le sujet et le ton employé, on est devant une production française réellement atypique. Je regrette que Canet n'ait pas proposé des projets aussi couillus par la suite, surtout avec la popularité qu'il possède depuis, car ce genre de films manque réellement chez nous.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Dim 21 Fév 2016, 09:20

Alegas a écrit:Image

Tiens, je savais pas que Canet avait fait une version d'Avatar avant James Cameron. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Dim 21 Fév 2016, 23:06

J'aurais plutôt dit Les Schtroumpfs :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Dim 21 Fév 2016, 23:08

Ils leur manquent le bonnet blanc sur la tête. :chut:
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Trésor de la Sierra Madre (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Fév 2016, 15:27

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The Treasure of the Sierra Madre (Le Trésor de la Sierra Madre) de John Huston
(1948)


Belle surprise, déjà ça ne fait pas mentir sa réputation, mais en plus ça arrive à me surprendre dans son traitement. Là où je m'attendais à du pur film d'aventure, je me retrouve finalement devant un thriller psychologique avec l'aventure utilisée davantage en toile de fond. L'idée fonctionne à merveille et permet en plus à John Huston de prendre quelques risques en terme de script. Là où beaucoup attendent en la personne de Bogart un aventurier tout lisse et véritable héros de l'histoire, l'acteur surprend en incarnant un loser sympathique qui, peu à peu, va devenir un anti-héros total et perdre l'attachement que peut avoir le spectateur envers lui. Cela permet non seulement à Bogart de sortir de sa palette de jeu habituelle, mais cela donne surtout un film dont on peut difficilement prévoir la conclusion, tant la tension entre trois chercheurs d'or peut aboutir sur n'importe quelle possibilité. Sur ce point, le film est tout ce que l'on est en droit d'attendre de lui : surprenant, jamais ennuyeux et parfois captivant dans sa façon de dépeindre à l'écran la soif de l'or. Si l'on excepte un final un peu moins convaincant (le personnage de Bogart aurait pu, à mon sens, avoir une conclusion beaucoup plus marquante), Le Trésor de la Sierra Madre s'impose comme une référence évidente, portée par une réalisation efficace qui met en avant les décors naturels (à part quelques séquences en studio, d'ailleurs il y a un travelling en fin de film qui ne s'arrête pas à temps et on voit un technicien en arrière-plan :mrgreen: ) et un casting convaincant (mention spéciale à Walter Huston, parfait en vieux de la vieille). Clairement le meilleur Huston que j'ai pu voir jusqu'ici, c'est autre chose que L'Homme qui voulut être roi.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Val » Jeu 25 Fév 2016, 21:29

52 : The African Queen, John Huston, 1951, Truc VOSTA : 5,5/10
53 : Les Visiteurs du soir, Marcel Carné, 1942, Truc VF : 4,5/10


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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 25 Fév 2016, 21:32

Ouais le Huston ça passe vite fait mais jamais je le reverrais ce truc, c'est un peu long quand même.

Quand au Carné, autant j'adore la note d'intention, autant tout le long j'avais l'impression de voir une parodie des Inconnus. :mrgreen: (et pourtant dieu sait que j'aime Carné/Prévert mais là non, je peux pas).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Val » Jeu 25 Fév 2016, 21:38

Vraiment dommage pour le Huston, sorte de feel good movie pour ma part, le genre de film que j'aime revoir quand tu as besoin de te ressourcer avec une valeur sûre.

Pour le Carné, j'avais peur de ne pas accrocher au début aussi et finalement ça a pris.
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Fury (2014) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 26 Fév 2016, 18:06

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Fury de David Ayer
(2014)


En 2014, si David Ayer n'arrivait pas forcément à convaincre avec son Sabotage, film au fort potentiel souvent gâché, il se faisait aisément pardonner avec Fury, qui s'impose ni plus ni moins comme l'un des meilleurs films de guerre sortis ces dernières années. Passé son sujet, à savoir le quotidien d'un équipage de char US en pleine invasion de l'Allemagne en 1945, Fury n'est pourtant pas un modèle d'originalité, puisqu'il reprend le schéma assez classique qui consiste à épouser le regard d'une jeune recrue encore innocente dans une guerre qui ne va rien lui épargner. C'est donc plutôt du côté du traitement choisi par Ayer vers lequel il faut se tourner. Ainsi, Fury se veut dès le départ un descendant spirituel direct du Cross of Iron de Sam Peckinpah, sur lequel il reprend une image totalement désabusée du conflit guerrier ainsi qui la volonté de ne pas épargner le spectateur d'images particulièrement violentes. Fury est donc un film de guerre qui pue le sang et la boue, le tout avec une image peu reluisante des deux camps qui s'affrontent.

Même du côté de la psychologie des personnages, le récit ne fait pas de cadeau : le personnage principal est ainsi contraint de subir l'éducation peu joyeuse de l'équipage qu'il rejoint, et le seul moment de paix que possède le métrage se conclut dans le sang et les larmes. Bref, de par sa vision sans concessions, Fury est un film qui fait indéniablement plaisir avec son casting de qualité (surtout du côté des seconds couteaux, Shia Labeouf par exemple trouve son meilleur rôle) et qui aspire à un réalisme de chaque instant (les combats et stratégies de tanks sont infiniment mieux décrits que dans la majorité des productions du genre), et sublimé par une composition de Steven Price qui figure parmi mes préférées sorties ces derniers temps. Si Fury n'a rien d'un grand film, c'est clairement une production qui se détache aisément des récents films de guerre, de par ses intentions et sa qualité. Un film clairement recommandable en somme.


7,5/10
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Deadpool - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Fév 2016, 14:41

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Deadpool de Tim Miller
(2016)


J'ai un peu l'impression de voir un film qui a cinq ans de retard. A l'heure où les origin-stories de super-héros se multiplient, et où le second degré prend le pas sur tout le reste, la sortie de Deadpool me laisse plus que mitigé, surtout à la vue du potentiel du héros traité. Car bon, il faut bien le dire, sur un humour à peu près équivalent, Kick-Ass était quand même d'un tout autre niveau, notamment grâce au fait que le film de Vaughn, lui, cherchait effectivement à séduire un public adulte. Deadpool, de son côté, est un divertissement totalement décérébré et qui vise davantage un public adolescent qu'autre chose. Blagues potaches qui s'enchaînent face à une violence graphique, certes assumée, mais jamais utilisée intelligemment, telle est la recette pour que le film séduise un public apparemment peu exigeant sur la pertinence d'un traitement. Alors il faut l'avouer, le film n'est pas un navet, c'est même convaincant par moment, et parfois même inspiré (la séquence de la voiture, le générique d'introduction), mais à côté de ça Deadpool se tape des défauts difficilement oubliables, entre budget qui lui fait défaut, écriture à la ramasse (on a quand même un bad-guy en mousse et une construction scénaristique nawak) et surtout un humour qui en fait trop.

Cette succession incessantes de vannes souligne la pauvreté du métrage, réduit à vouloir faire rire à chaque minute son spectateur histoire de cacher son absence totale d'intérêt. Et autant l'humour fonctionne lorsque le film se moque de lui-même (la blague sur le physique de Ryan Reynolds n'est pas volée et témoigne d'un recul nécessaire à une adaptation de Deadpool), autant le reste est la preuve flagrante d'une subtilité balancée aux oubliettes. Le pire dans tout ça, c'est que le film n'est même pas aussi subversif qu'il le prétend. Deadpool a beau se moquer du film de super-héros en général, il finit par copier la totalité des codes des blockbusters récents, avec sa love-story qui motive l'origine d'un (anti-)héros. Un film qui ne mérite pas son succès mais qui aura au moins le mérite de prouver au studio qu'un blockbuster R mérite d'exister. Après, entre ça et Watchmen, mon choix est très vite fait.


5/10
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Faucon maltais (Le) - 3/10

Messagepar Alegas » Lun 29 Fév 2016, 13:48

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The Maltese Falcon (Le Faucon Maltais) de John Huston
(1941)


Un très bon exemple de film qui a clairement volé son statut de classique. Alors que ce soit l'un des films qui pose une grande partie des codes du film noir est une évidence en soi (détective privé, quelques plans iconiques avec la lumière, femme fatale, macguffin, etc...), mais bon ça serait quand même pas trop mal que le métrage soit de bonne qualité derrière pour le qualifier de grand film. Formellement, pour un premier long, ce n'est pas trop mal, c'est même parfois inspiré visuellement (le plan avec les lettres de la porte qui se répercutent sur le sol c'est typiquement un plan qu'on retrouvera copié dans nombre de productions du même genre) mais côté script et rythmique c'est la catastrophe. En gros, Le Faucon Maltais est une succession de dialogues tous aussi chiants les uns que les autres, et autant la première demi-heure fait vaguement illusion vu qu'elle arrive à maintenir un semblant d'intérêt chez son spectateur, autant le reste est d'un ennui total. Le peu d'action est tellement nawak que ça réveille l'espace de quelques secondes (on apprend ainsi que lorsqu'on nous vise avec une arme chargée, la solution pour s'en sortir est un bon coup de poing) et je ne parle même pas du climax final qui consiste à faire parler cinq personnes dans une seule pièce, du lourd de chez lourd. Bogart fait très bien le Bogart, et Mary Astor en femme fatale c'est quand même une grosse blague. Un film au statut tout simplement incompréhensible.


3/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Lun 29 Fév 2016, 14:02

Tiens j'avais jamais tilté que c'était le premier film de Huston, un réal auquel j'ai jamais accroché après j'ai peut être pas vu les bon films.

Key Largo autre film noir avec Bogart de Huston c'est aussi terriblement mou et pas passionant une seconde.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mar 01 Mar 2016, 19:38

BILAN FÉVRIER 2016


Films vus :

Moyenne générale : 7,08



32 : The Mask of Zorro, Martin Campbell, 1998, Blu-Ray VOST : 8/10
33 : Black Narcissus, Michael Powell & Emeric Pressburger, 1947, Ciné VOST : 6/10
34 : Steve Jobs, Danny Boyle, 2015, Ciné VOST : 6,5/10
35 : The Croods, Chris Sanders & Kirk DeMicco, 2013, Blu-Ray VOST : 8/10
36 : Carol, Todd Haynes, 2015, Ciné VOST : 7/10
37 : The Thief of Bagdad, Ludwig Berger, Michael Powell & Tim Whelan, 1940, Ciné VOST : 6,5/10
38 : Anomalisa, Charlie Kaufman & Duke Johnson, 2015, Ciné VOST : 5/10
39 : Mon idole, Guillaume Canet, 2002, DVD VF : 7/10
40 : The Treasure of the Sierra Madre, John Huston, 1948, Blu-Ray VOST : 8/10
41 : Star Wars : The Force Awakens, J.J. Abrams, 2015, Ciné VOST : 7/10
42 : Fury, David Ayer, 2014, Blu-Ray VOST : 7,5/10
43 : Beauty and the Beast, Gary Trousdale & Kirk Wise, 1991, Blu-Ray VF : 8/10
44 : Deadpool, Tim Miller, 2016, Ciné VOST : 5/10
45 : The Maltese Falcon, John Huston, 1941, Truc VOSTA : 3/10
46 : eXistenZ, David Cronenberg, 1999, Truc VOST : 7/10
47 : Michael Jackson's Journey from Motown to Off the Wall, Spike Lee, 2016, Ciné VOST : 7,5/10
48 : Zootopia, Byron Howard & Rich Moore, 2016, Ciné VOST : 7/10
49 : Hôtel du Nord, Marcel Carné, 1938, DVD VF : 9/10
50 : Hail, Caesar !, Joel & Ethan Coen, 2016, Ciné VOST : 5,5/10
51 : The Revenant, Alejandro Gonzáles Iñárritu, 2015, Ciné VOST : 10/10
52 : The African Queen, John Huston, 1951, Truc VOSTA : 5,5/10
53 : Les Visiteurs du soir, Marcel Carné, 1942, Truc VF : 4,5/10
54 : The Revenant, Alejandro Gonzáles Iñárritu, 2015, Ciné VOST : 10/10
55 : Crouching Tiger, Hidden Dragon : Sword of Destiny, Yuen Woo-ping, 2016, TV VOST : 4/10
56 : Dead Alive, Peter Jackson, 1992, Truc VF : 8,5/10
57 : The Princess Bride, Rob Reiner, 1987, TV VOST : 6/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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eXistenZ - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 01 Mar 2016, 21:25

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eXistenZ de David Cronenberg
(1999)


Si la filmographie de David Cronenberg a parfois du mal à me convaincre, il arrive que certains de ses films trouvent grâce à mes yeux. C'est le cas de eXistenZ que, pour une raison que j'ignore, j'avais jusqu'ici repoussé la vision, persuadé qu'il était un film mineur et oubliable du réalisateur. Je ne pouvais pas plus me tromper, car bien que eXistenZ ne soit pas un grand film en soi, il est certainement un de ses plus étonnants, voire même un de ses plus pertinents dès qu'il s'agit de traiter du thème de la chair. Cela se voyait déjà dans Videodrome, Le Festin Nu ou La Mouche : le chair mêlée à quelque chose de l'ordre de la technologie est certainement un des fantasmes visuels les plus forts de Cronenberg, et cela atteint ici un point assez étonnant tant le récit entier découle de cette interaction entre chair naturelle et chair fabriquée. Le monde du jeu vidéo est donc ici à l'honneur, avec une vision des plus terrifiantes qui consiste à ce que le cerveau humain soit lui-même la console de jeu pendant qu'on lui injecte des idées d'histoire pour créer finalement une réalité virtuelle indissociable du réel.

Ce dernier thème n'a rien de follement original, mais eXistenZ s'avère, à l'instar de films comme Matrix (sorti la même année), l'un des rares métrages à très bien exploiter le potentiel cinématographique. Une nouvelle fois, comme souvent chez Cronenberg, la forme n'a rien d'exceptionnel, mais le fait est que ce film puise sa force bien plus de son récit et du jeu de ses acteurs que de son style visuel à proprement parler. L'autre défaut que je pointerais du doigt serait peut-être une durée un poil excessive, là où Cronenberg aurait pu raccourcir son récit pour lui donner encore plus d'impact. Reste que les nombreux rebondissements font parfaitement le boulot, en faisant d'eXistenZ un film à la hauteur de ce qu'il traite. Même après le plan final, difficile de connaître le fin mot de l'histoire, sur ce qui est véritablement réel ou artificiel.


7/10
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Michael Jackson's Journey from Motown to Off the Wall - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 02 Mar 2016, 17:06

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Michael Jackson's Journey from Motown to Off the Wall de Spike Lee
(2016)


Pour mon plus grand bonheur, Spike Lee continue sa tournée de documentaires sur la discographie de Michael Jackson après le réussi Bad 25. Cette fois, il s'attaque au premier album solo du chanteur effectué hors de la Motown, et en profite pour corriger son angle d'attaque. Car là où Bad était un album suivant un monumental succès, Off the Wall était l'album où Jackson avait tout à prouver, et sa première étape décisive vers l'indépendance artistique qu'il aura par la suite. Du coup, Spike Lee ne fait pas de son film un métrage totalement dédié à l'album et en profite pour revoir aussi, de façon exhaustive, toute la période Motown qui permettra de comprendre pourquoi Jackson a voulu voler de ses propres ailes. Forcément, en traitant un tel sujet, Lee devait forcément savoir qu'il traiterait de sujets parfois difficile à aborder pour certaines personnes, notamment lors du passage fatidique où Michael Jackson quittera la Motown pour rejoindre Quincy Jones.

Comme on pouvait s'en douter, ce documentaire ne cherche nullement à mettre les choses à plat, et de la même manière que Bad 25, cherche à esquiver les sujets fâcheux pour dresser un portrait qui brosse dans le sens du poil. Un défaut réel qui, néanmoins, arrive à se faire oublier par l'approche du métrage ainsi que ses illustrations complètes, notamment grâce aux archives privées de la famille Jackson. On pourrait peut-être râler sur l'absence de vidéos montrant l'enregistrement de l'album (à voir s'il en existe), mais les nombreuses interviews et surtout les images inédites de concerts de l'époque font plutôt bien le boulot. Dernier bémol du film : comme pour Bad 25, Spike Lee a tendance à vouloir inviter son carnet d'adresse pour dire une ou deux phrases, et on se retrouve donc avec des présences WTF comme John Leguizamo ou Rosie Perez. Un film qui ravira certainement les fans du chanteur. Reste à voir si Spike Lee continuera sur sa lancée : autant un film sur Thriller est plus que probable, voire même sur Dangerous, mais est-ce qu'il aura le cran de s'attaquer à des albums moins connus du grand public comme HIStory ou Invincible ? Rien de moins sûr.


7,5/10
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