par osorojo » Sam 27 Fév 2016, 17:29
The revenant : 8/10
Comme Mark, je n'adhère pas du tout au choix de laisser les élément envahir la lentille (projection d'eau, de sang ...), à chaque fois ça me fait grimacer et ça me sort du film alors qu'à ces moments là l'immersion est à son comble. je comprends l'intention d'Innaritu de vouloir transporter son public au coeur de l'action, mais je pense que les passages en question sont suffisamment puissants pour se passer de ce genre d'artifice.
Mais c'est vraiment une sacrée péloche, et même si effectivement on sent l'envie d'Inarritu de montrer son savoir-faire à chaque plan, personne ne pourra arguer contre sa maîtrise technique : elle côtoie l'excellence. Niveau mise en scène et photographie, The revenant est un sacré morceau, l'expérience qu'il procure est fantastique : cette sensation que la neige ruisselle sur sa propre joue, que la terre se fraye un chemin à travers ses propres lèvres, que son propre corps se fait transpercer de flèches furtives (jamais aucun film n'avait rendu à ce point la violence d'une flèche qui assassine sans se faire annoncer, ce sifflement sourd qui se termine par une giffle sèche ... en ce sens, l'attaque des indiens en début d'aventure est une sacrée mise en bouche).
Di Caprio prouve une nouvelle fois l'investissement dont il fait preuve pour satisfaire les metteurs en scène qui lui font confiance. Je suis encore sous le coup du passage où il ronge ses lèvre devant l'objet de sa vengeance, quand il fait connaissance avec son fils. Et tant qu'à parler du loup, Hardy ne fait pas dans le second rôle effacé, j'irai même jusqu'à dire qu'il partage un premier rôle à part entière. The revenant, c'est l'histoire d'une âme incarnée dans deux corps. Deux tempéraments meurtriers qui s'affrontent mais se ressemblent terriblement.
Du coup, j'ai pas envie de faire la fine bouche, je mets de côté ce qui m'a ennuyé (sa durée principalement, une demi-heure de moins n'aurait en rien nuit au récit), préférant ne garder en tête que le dépaysement qu'il m'a procuré.