Mon idole de Guillaume Canet
(2002)
(2002)
S'il y a bien un film que je devais garder de la filmographie de Guillaume Canet en tant que réalisateur, ce serait bien celui là. Déjà, je suis loin de trouver que le bonhomme est un mauvais derrière la caméra, son Ne le dis à personne, malgré ses défauts, est plutôt bien emballé, idem pour Les petits mouchoirs, mais Mon idole est largement un niveau au-dessus, ne serait-ce que sur ses intentions. Le pitch est déjà sacrément culotté dans un paysage cinématographique français où l'on aime bien ce qui est lisse : on y suit le parcours d'un animateur de salle qui va tout faire pour se faire remarquer par le producteur de la chaîne dans laquelle il bosse, son idole. Ce dernier, salopard ultime avec lequel on ne sait jamais sur quel pied danser, va lui proposer de passer un week-end dans sa demeure campagnarde, et tester jusqu'où le bonhomme est capable d'aller pour atteindre ses ambitions. Une idée de départ qui donne lieu à un script pour le moins cocasse, bourré d'humour noir, de situations incongrues et d'un côté hyper décalé pas déplaisant du tout, autant dire que pour une première réalisation, ce n'était franchement pas le projet que tout le monde aurait choisi, et rien que pour ça Canet a du mérite.
Si Mon idole est loin d'être un film parfait, parfois inégal dans le ton qu'il propose ou dans la montée en puissance de son récit, il n'en reste pas moins indéniablement plaisant, ne serait-ce que pour la satire du monde professionnel qu'il propose (le monde du travail a rarement autant été dépeint comme une jungle où règne la loi du plus fort) ou pour le show de François Berléand, qui obtient ici son premier grand rôle, et qui s'en donne à cœur joie en connard sadique dont les trips sont sans limites. Entre le passage du cerf dans le pare-brise, la séquence du jogging, les allusions à la mère de Broustal ou la soirée costumée sous coke, Mon idole possède ses moments franchement drôles, et surprend même parfois dans un dernier acte aux accents de survival campagnard, et surtout dans une conclusion en accord total avec le propos du métrage. Le tout avec une mise en scène qui n'hésite pas à citer ouvertement Paul Thomas Anderson et Martin Scorsese dans l'utilisation du plan-séquence, sans en avoir le génie certes, mais c'est toujours meilleur que du champ/contre-champ en plan fixe. Encore une fois, le film a beau avoir ses défauts (l'arrivée de Berléand au ralenti, une tentative too much, et la bande-son n'est pas toujours de bon goût), le fait est que pour une premier réalisation, et vu le sujet et le ton employé, on est devant une production française réellement atypique. Je regrette que Canet n'ait pas proposé des projets aussi couillus par la suite, surtout avec la popularité qu'il possède depuis, car ce genre de films manque réellement chez nous.
Si Mon idole est loin d'être un film parfait, parfois inégal dans le ton qu'il propose ou dans la montée en puissance de son récit, il n'en reste pas moins indéniablement plaisant, ne serait-ce que pour la satire du monde professionnel qu'il propose (le monde du travail a rarement autant été dépeint comme une jungle où règne la loi du plus fort) ou pour le show de François Berléand, qui obtient ici son premier grand rôle, et qui s'en donne à cœur joie en connard sadique dont les trips sont sans limites. Entre le passage du cerf dans le pare-brise, la séquence du jogging, les allusions à la mère de Broustal ou la soirée costumée sous coke, Mon idole possède ses moments franchement drôles, et surprend même parfois dans un dernier acte aux accents de survival campagnard, et surtout dans une conclusion en accord total avec le propos du métrage. Le tout avec une mise en scène qui n'hésite pas à citer ouvertement Paul Thomas Anderson et Martin Scorsese dans l'utilisation du plan-séquence, sans en avoir le génie certes, mais c'est toujours meilleur que du champ/contre-champ en plan fixe. Encore une fois, le film a beau avoir ses défauts (l'arrivée de Berléand au ralenti, une tentative too much, et la bande-son n'est pas toujours de bon goût), le fait est que pour une premier réalisation, et vu le sujet et le ton employé, on est devant une production française réellement atypique. Je regrette que Canet n'ait pas proposé des projets aussi couillus par la suite, surtout avec la popularité qu'il possède depuis, car ce genre de films manque réellement chez nous.
7/10