[oso] Ma prose malade en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Dim 21 Fév 2016, 10:40

Je ne remets pas en cause la démarche qui consiste à montrer Hugo Cabret à ses enfants en tant que parent, au contraire. Je rebondissais juste sur le terme enfant cinéphile, qui pour moi est maladroit ;)

C'est bien normal en tant que parent de vouloir transmettre sa passion, mais je ne pense pas que quand t'es gamin tu aies conscience de ça. Tu t'en rends compte plus tard, avec le recul, si la graine à prise, ou non :) Comme certains parents qui poussent leur enfant à faire le même sport qu'eux et les dégoutte de la discipline à vouloir en faire les rois trop tôt.
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Eastern condors - 8/10

Messagepar osorojo » Dim 21 Fév 2016, 14:01

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EASTERN CONDORS

Sammo Hung | 1987 | 8/10
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Quand Sammo Hung livre sa version des 12 salopards, il le fait sans complexe, avec l’énergie et le sens du spectacle dont il est coutumier. Non sans oublier également une agréable petite dose d’humour pour bien rappeler à tout le monde que le cinéma se doit d’être divertissant. En somme, tout ce qui est appréciable chez le bonhomme, et bien plus.

A commencer par de la savate de compétition, orchestrée par un Sammo sur ressort qui prend le temps de soigner chaque combat pour en proposer des variations créatives. Il n’est jamais question de filmer des combats génériques tant il est évident pour lui qu’un film de castagne n’est pas forcément répétitif, et ce, même si Eastern Condors est bien plus qu’un simple film de baston.

Comédie, Kung-fu, Guerre dans le cas présent, c’est la mixité des genres qui fait la richesse de la filmographie du père Hung et nourrit l’engouement de ses fans. Mais c’est aussi sa vision très définitive de la violence, encore une fois ici, quand les corps souffrent, c’est sans ménagement. Qu’ils soient du bon ou du mauvais côté d’une frontière morale sinueuse, tous les personnages d’Eastern Condor morflent à leur manière.

Orchestré par un sens du rythme solide et une énergie sans cesse renouvelée, Eastern Condors est un divertissement en or massif qui rappelle un certain idéal de cinéma HK à l’ancienne, sans fioriture ni bout de gras, en 1h30, tout est dit, les acteurs se sont tous donnés à 300%, l’histoire est allée à l’essentiel et surtout, le spectacle a été plus qu’honoré : les soldats tombés au champ d’honneur se ramassent à la pelle, on en reprendrait bien une grosse rasade une fois le festin macabre terminé.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Scalp » Dim 21 Fév 2016, 14:03

L'anti The Raid.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Dim 21 Fév 2016, 14:14

Pas mieux. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Lun 22 Fév 2016, 10:01

Scalp a écrit:L'anti The Raid.


Huhu. C'est sur que pour Sammo, les combats c'est éclair et efficace, pas besoin de 50 coups de pied circulaires avant que les corps tombent :eheh:

pabelbaba a écrit:Pas mieux. :super:


J'me suis marré toute la fin du film en comprenant d'où venait ton avatar :mrgreen:
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Mr Majestic - 7/10

Messagepar osorojo » Mar 23 Fév 2016, 19:38

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MISTER MAJESTYK

Richard Fleischer | 1974 | 7/10
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Dans la série Film du dimanche soir qui fout le smile, Mr Majestyk tient une place de choix. Du pur Charles Bronson badass qui prête ici ses traits à un ancien commando, bien décidé à récolter pépère ses champs de pastèques, qui va être contraint de reprendre ses anciennes activités guerrières pour botter l’arrière train de mafieux mal intentionnés qui veulent sa peau.

Un pitch simpliste qui sied à merveille à cet actionner efficace qui compose avec peu d'éléments. Des personnages fonctionnels d’un côté : un tas de méchants qui vont y passer, une bonne portion de flics limités et quelques pépettes bien gaulées qui en veulent à la moustache de Charlou, flingueur de salopards quand il ne défend pas la veuve et l’orphelin en jouant le chef d’entreprise altruiste. Un script sans bout de gras de l’autre, prétexte à quelques poursuites en bagnoles bien classes qui n’ont d’autre but que mettre en valeur la belle gueule de Charles et son tempérament de feu. Deux ingrédients suffisants pour faire de la séance un divertissement rigolard.

Il vaut mieux préciser qu’il faut aimer le moustachu pour trouver son plaisir : il n’y a rien à se mettre sous la dent en dehors de son charisme légendaire. Mais si, comme moi, vous aimez le voir rabattre leur camembert aux vilains qui jouent les dangereux, alors c’est récréation assurée. Et puis, Fleischer étant aux commandes, quand la poudre explose, que les shotgun se délestent de leur plomb, c’est pour laisser une pauvre âme sur le carreau avec une brutalité de circonstance. On est certes loin des grandes réussites du cinéaste, mais Mr Majestyk vaut le coup d’œil pour peu qu’on s’intéresse à son œuvre.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Mer 24 Fév 2016, 11:12

Malgré ton 7, tu ne vends pas du rêve. On dirait Renagade avec Terence Hill d'après ce que t'en dis.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Mer 24 Fév 2016, 11:25

Ben, j'le survends pas, petit actionner basique avec Charlou. Pas grand chose à dire de plus ^^

Moi j'mets 7 parce que c'était pile poil ce qu'il me fallait dimanche soir, d'autres mettront 4 ;)
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Mer 24 Fév 2016, 11:51

C'est bien cool Mister Majestic, c'est pile-poil le genre de pitch pour toi pabel. :eheh:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Mer 24 Fév 2016, 11:52

Bon, bah va falloir le wishlister... C'est malin! :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar angel.heart » Mer 24 Fév 2016, 12:01

Jed_Trigado a écrit:C'est bien cool Mister Majestic, c'est pile-poil le genre de pitch pour toi pabel. :eheh:


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Face - 6/10

Messagepar osorojo » Mer 24 Fév 2016, 20:05

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FACE

Antonia Bird | 1998 | 6/10
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Face est une proposition intéressante, un film oldschool de truands à l’anglaise qui fonctionne parce que ses interprètes font le boulot, à commencer par Robert Carlyle, impérial en ex-syndicaliste désespéré, qui pille les riches pour se venger de les avoir laissés abuser de lui quand il suait encore sang et eau pour un travail dit honnête. Une bonne heure durant, il porte à lui seul entièrement Face sur ses petites épaules, rattrapant au passage les quelques faiblesses d’une réalisation fonctionnelle qui ne parvient pas à rendre l’impact des scènes clés, comme ce braquage au camion bélier ou tous ces règlements de compte entre truands fraîchement pigeonnés, qui se contentent de n’être qu’une accumulation d’hystérie collective un peu fatigante.

C’est dommage car le potentiel est bien là, le cadre également, une ville de Londres crasseuse dans laquelle il ne fait pas bon errer au bas de l’échelle. Antonia Bird ne se perd pas en présentations longuettes et fait parler la poudre très rapidement, mais se perd malheureusement quand il s’agit de rendre ses images dynamiques. On retrouve bien, à diverses occasions, cette pâte sanguinolente si particulière qui donnera toute son énergie à Vorace un an plus tard — qui s’exprime notamment à chaque découverte sanglante d’un nouveau corps —, mais elle peine à tirer partie de cette sensibilité morbide quand il s’agit de faire s’agiter les vivants.

En témoigne toute la dernière partie de Face, hétérogène au possible. Difficile de savoir s’il faut rire devant le dernier acte tant il est improbable — l’ultime braquage du commissariat donne l’impression d’être une mauvaise blague — ou soupirer de déception devant tant de ficelles déployées alors que le ton se veut résolument sérieux.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar angel.heart » Mer 24 Fév 2016, 20:12

Je m'étais bien fait chier devant celui-là. :?
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Mer 24 Fév 2016, 20:31

Il manque un truc, c'est clair. Après, y a des trucs sympas (les persos principalement), c'est dommage, les polars british sont rares et Antonia Bird avait de quoi en livrer un qui pète.
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Viol en première page - 7,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 25 Fév 2016, 19:11

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VIOL EN PREMIERE PAGE

Marco Bellocchio | 1973 | 7.5/10
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Voici un violent réquisitoire signé par un cinéaste qui n’épargne personne, ou presque. Seul l’un des personnages impliqués dans viol en première page est un tant soit peu honorable, l’unique qui n’ait pas peur d’inspirer mépris et indifférence aux manipulateurs qu’il tente de faire tomber tout en conservant son intégrité. «Si tu fais ce métier (journaliste), tu n’as pas le droit d’être stupide», le gronde un confrère, sous entendant, marche avec les pourris, ou choisis la marginalité critique, mais ne joue pas aux aveugles. L’homme se force alors, au détriment de sa carrière, à ouvrir les yeux, et de mettre en route son sens critique. Un tour de force alors qu’autour de lui le monde s’écroule : en plein cœur des années de plomb, à la veille des élections, c’est le chaos qui règne dans les rues d’une Italie laminée par des guerres d’opinion stériles.

Emporté par un Gian Mario Volonte impérial, Viol en première page est d’un désespoir absolu, de ceux qui épuisent. Non d’ennui, ni de désarroi, bien au contraire. Mais son réalisme noir éponge les cœurs, de même que son final, privé de tout soleil, ôte aux optimistes le droit d’espérer un ultime sursaut d’humanisme de la part des hommes de pouvoir qui manipulent, dans l’ombre, les foules. Quand le responsable d’un journal national, dit de confiance, manipule l’opinion publique au moyen d’une désinformation vicieuse aussi facilement qu’il se permet d’insulter sa docile épouse, la messe est dite. Derrière les concepts idylliques de liberté d’expression, d’intégrité journalistique, de démocratie même, se planque une toute autre vérité. Celle du pouvoir, des influences et des gros biftons qui sont dans les mains de figures publiques qui n’hésitent pas une seule seconde à avouer leur pragmatisme noir : l’heure n’est plus au romantisme, croire en l’utopie c’est bien, composer avec la réalité, y compris s’il s’agit d’épouser le sordide, c’est beaucoup mieux.

En moins d’une heure et demie, Marco Bellocchio mène sa charge à son terme en laissant l’opportunité à quelques seconds rôles de briller — Laura Betti impressionne en femme éprise d’un petit jeune qui la néglige — tout en faisant la part belle aux dialogues. Tout passe par la parole, l’image n’est qu’un support, parfois un peu trop scolaire, aux textes qu’elle illustre. Mais c’est aussi peut être son intelligent retrait qui permet à Gian Maria Volonte de crever autant l’écran, jusqu’à se faire une place de choix en tant que sympathique salopard toute compétition dans le cœur des yeux troublés qui le contemplent. Qu’ils soient, ou non, fans de la première heure de son charisme naturel, aucun n’ira contester le fait qu’il est la clé de voûte d’un brûlot radical réellement stimulant qui remet en cause, dans le même temps, le pouvoir effrayant des médias de masse ainsi que les rouages mêmes de nos démocraties modernes. Glaçant.
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