The Mist de Franck Darabont
Synopsis: Tandis qu'une brume étrange semble envelopper une petite ville du Maine, David Drayton et son jeune fils Billy se retrouvent pris au piège dans un supermarché, en compagnie d'autres habitants terrorisés. David ne tarde pas à s'apercevoir que le brouillard est peuplé d'inquiétantes créatures...Leur seule chance à tous de s'en sortir consiste à s'unir. Mais est-ce possible quand on connaît la nature humaine ? Alors que certains cèdent à la panique, David se demande ce qui est le plus effrayant : les monstres qui rôdent dans la brume ou ses semblables réfugiés dans le supermarché ?
Adapter Stephen King au cinéma, c'est souvent casse gueule. Pour quelques réussites, combien de film complètement foireux (par exemple dreamcatcher...avec justement Thomas Jane) ? Il n'y avait donc pas de quoi trépigner d'impatience à voir ce roman adapté sur grand écran. Mais bien sûr c'était sans compter sur la présence derriere la caméra, mais aussi à l'écriture, de Frank Darabont, qui signe ici sa 3ème collaboration avec l'écrivain après les 2 réussites que sont The Shawshank Redemption et, dans une moindre mesure The Green Mile. La question qui se pose alors était de savoir si le réalisateur s'imposerait une fois de plus, avec cette fois ci un film d'horreur pur jus ?
Alors la réponse, est OUI. Plus que cela même, le réalisateur, non content de nous livrer une excellente adaptation (enfin...je dis ça mais j'ai pas lu livre...), impose son Mist comme l'un des plus impressionnant film d'horreur de ces dernières années. Peut-être même que le film s'imposera un jour comme une œuvre maitresse du genre. Bien évidemment, c'est aller vite en besogne, le film ne bénéficiant malheureusement pas d'une distribution très avantageuse, il est possible qu'il sombre rapidement dans l'oublie pour le grand public. C'est dommage. Alors oui le film semble puiser ses références à droite et à gauche. Ça ressemble à Silent Hill, ça ressemble à du Lovecraft, mais aussi à un certain Pitch Black. Il serait cependant triste de s'arrêter à ces apparences. Le film s'impose très rapidement, trouve sa propre identité pour en arriver à transcender le genre. D'accord, le film semble très classique au départ. Peut-être pouvait-on y voir une influence de M. Night Shyamalan aussi...mais non. Le film ne cherche jamais à créer un pseudo suspense comme chez l'auteur précité. Ici, pas de mystère, c'est un film de monstre, pur et dur. La 1ère apparition sera trop rapide pour que le film ait le temps de distiller un quelconque suspense quand à la présence menaçante. Evidemment, ce n'est pas le but. Ici on vise l'efficacité. Et ça s'avère rapidement payant. Loin de ses précédentes œuvres, Darabont nous livre un film violent, dur, parfois cruel. Mais toute l'intelligence du film, c'est de ne pas se concentrer sur les créatures, mais sur les rapports humain. C'est en celà, que le film devient terrifiant. Développant divers thèmes comme le fanatisme religieux, le film terrifie, fait monter l'angoisse, angoisse qui ne retombera jamais. Une seconde vision permettra en outre de faire la lumière sur un autre thème, plus discret. Le film se concentre beaucoup sur les choix des personnages. Déterminant ici, ils mèneront nos héros, soit à la rédemption, soit à la mort. Le thème est ainsi développé tout au long du film, parfois imperceptible, il est bel et bien présent, même là où l'attends le moins. C'est d'ailleurs ça qui rend le film véritablement dramatique, puisque souvent ce sont des mauvais choix, pas forcément sur le moment, qui mèneront les personnages au fond de l'abîme (le summum étant la fin du film, véritable choc).
Le film prends finalement des proportions inattendues, pour nous livrer un final apocalyptique. A ce moment là c'est la grosse grosse claque...Visuellement parlant, c'est splendide. Darabont fait les bons choix, en créant un véritable contraste visuel. D'un coté, on a la vraie vie, sans artifices, le supermarché est banal, même moche (on est pas loin du Lidl du coin...) et de l'autre coté, s'installe un univers sur réaliste, lorsque l'on se trouve dans la brume. Contraste très réussi donc, que cette confrontation entre la réalité et le cauchemar. Mais ce n'est rien comparé au choc psychologique que constitue la fin du film. Pour être franc, il m'a fallu souffler un coup tellement c'est fort. Et Thomas Jane, une fois n'est pas coutume, nous offre une prestation déchirante. La BO, très discrète quand à elle, prends de l'ampleur par la fin, et là aussi c'est une bien belle réussite.
Quand le générique de fin fait son apparition, on se rend finalement compte, que l'on vient d'assister à la projection de ce qui est, sans doute l'un des meilleurs films de monstres de tous les temps.
10/10
J'ai bien évidemment été obligé de regarder le film en divx (dvdrip) le film étant très mal distribué. Quel regret, tant le film se doit d'être vu au cinéma. J'ose même pas imaginer l'expérience à laquelle j'ai du renoncer...