L'année dernière sortait Birdman, film techniquement impressionnant, sorte de défi farfelu et décomplexé sur les coulisses d'un show à Broadway. 1 an plus tard, Inarritu revient avec The Revenant et signe une nouvelle claque, un show-froid d'une puissance formelle démente.
A l'instar de son compatriote Cuaron il y a 3 ans (dont il partage d'ailleurs aussi les lumières du grand Lubezki), Inarritu livre donc lui aussi une relecture emblématique et quasi parfaite du survival; car techniquement impressionnant, l'immersion est grandiose et d'une dureté rarement aussi bien retranscrite sur écran. C'est d'autant vrai que Di Caprio embrasse donc un rôle extrême, tout en souffrance et en mutisme. Hardy apporte un contrepoint tout aussi habité, en incarnant en face la grosse ordure du film. 2 figures donc, plus l'ensemble d'un cast aussi impressionnant, qui forme donc ce tableau terrible d'un Far West glacial.
L'odyssée d'Inarritu est séduisante à de nombreux égards : la puissance de son naturalisme, aussi intense que chez Malick (tiens tiens on retrouve ainsi au générique les mêmes chef op et décorateur que le Texan) qui plus est empreinte ici d'une violence particulièrement brut(al)e. Il convoque aussi la force des récits de Jack London, son aspect technique et son rapport glacial et viscéral à la nature. Et il termine donc sur fond de revenge movie à la sauce western neigeux. Que ce soit pour des combats avec des Indiens, des chevauchées embarquées ou l'attaque terrifiante d'un ours, il filme cela comme quasi personne auparavant, redéfinissant donc une grammaire de cinéma d'aventure, au sens le plus littéraire. Et c'est sans doute sa plus grande qualité, cette maestria dans l'exécution de ce poème visuel et violent.
Si la forme, dans sa dimension physique et cinématographique devrait mettre beaucoup de monde d'accord, le scénario lui risque de diviser : comme pour Gravity, le film pourra être vu comme finalement assez naïf, et donc forcément sujet à critique et déception. Il est vrai qu'en 2h30 le film ne déroule finalement qu'un fil très ténu, accusant donc une certaine lenteur et pourra par ses interprétations/ou effets de style en agacer certains.
Mais l'histoire peut être vue comme un prétexte, s'agissant ici de remonter aux sources et au fond d'une certaine animalité en terme de survie.
Et donc la naïveté de servir un sens de vérité et de naturel, de retour aux origines, et un gage d'efficacité aussi vis à vis de l'impact visuel.
Cette note d'intention permet donc de cristalliser au mieux les émotions que cet état suscite (peur, souffrance, violence). Et si on s'attarde donc sur cette lecture assez sublime de survie, et son aspect primaire, instinctif et sensoriel (jusqu'à l'extra), the Revenant est une œuvre grandiose. Certains n'y trouveront pas leur compte. Pour moi il procure ces émotions que j'aime et que j'attends aussi aimer d'un genre de cinéma idéal.
A l'instar de son compatriote Cuaron il y a 3 ans (dont il partage d'ailleurs aussi les lumières du grand Lubezki), Inarritu livre donc lui aussi une relecture emblématique et quasi parfaite du survival; car techniquement impressionnant, l'immersion est grandiose et d'une dureté rarement aussi bien retranscrite sur écran. C'est d'autant vrai que Di Caprio embrasse donc un rôle extrême, tout en souffrance et en mutisme. Hardy apporte un contrepoint tout aussi habité, en incarnant en face la grosse ordure du film. 2 figures donc, plus l'ensemble d'un cast aussi impressionnant, qui forme donc ce tableau terrible d'un Far West glacial.
L'odyssée d'Inarritu est séduisante à de nombreux égards : la puissance de son naturalisme, aussi intense que chez Malick (tiens tiens on retrouve ainsi au générique les mêmes chef op et décorateur que le Texan) qui plus est empreinte ici d'une violence particulièrement brut(al)e. Il convoque aussi la force des récits de Jack London, son aspect technique et son rapport glacial et viscéral à la nature. Et il termine donc sur fond de revenge movie à la sauce western neigeux. Que ce soit pour des combats avec des Indiens, des chevauchées embarquées ou l'attaque terrifiante d'un ours, il filme cela comme quasi personne auparavant, redéfinissant donc une grammaire de cinéma d'aventure, au sens le plus littéraire. Et c'est sans doute sa plus grande qualité, cette maestria dans l'exécution de ce poème visuel et violent.
Si la forme, dans sa dimension physique et cinématographique devrait mettre beaucoup de monde d'accord, le scénario lui risque de diviser : comme pour Gravity, le film pourra être vu comme finalement assez naïf, et donc forcément sujet à critique et déception. Il est vrai qu'en 2h30 le film ne déroule finalement qu'un fil très ténu, accusant donc une certaine lenteur et pourra par ses interprétations/ou effets de style en agacer certains.
Mais l'histoire peut être vue comme un prétexte, s'agissant ici de remonter aux sources et au fond d'une certaine animalité en terme de survie.
Et donc la naïveté de servir un sens de vérité et de naturel, de retour aux origines, et un gage d'efficacité aussi vis à vis de l'impact visuel.
Cette note d'intention permet donc de cristalliser au mieux les émotions que cet état suscite (peur, souffrance, violence). Et si on s'attarde donc sur cette lecture assez sublime de survie, et son aspect primaire, instinctif et sensoriel (jusqu'à l'extra), the Revenant est une œuvre grandiose. Certains n'y trouveront pas leur compte. Pour moi il procure ces émotions que j'aime et que j'attends aussi aimer d'un genre de cinéma idéal.