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WHITE DOG
Samuel Fuller | 1982 | 6.5/10
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Quand le père Fuller s’attaque au racisme, il n’y va pas avec le dos de la touillette. Au contraire, l’homme sort le fer 9 bien massif et assène un large swing en plein dans les parties sensibles d’une Amérique bouffée par un héritage historique scabreux. Son attaque critique peut faire l’effet d’une accumulation de lieux communs faciles, d’autant plus qu’elle est portée par une symbolique qui ne fait pas dans la dentelle fine (un chien immaculé qui s’empourpre du sang des individus qu’elle a été dressée à abattre, à savoir les pauvres hommes noirs qui croisent son chemin, c’est pas finaud même si graphiquement ça fonctionne), mais force est de constater que son attaque est d’une limpidité cristalline. Entre défense de l’animal qui n’est que l’outil des mains qui le façonnent et horreur absurde d’une culture construite dans la peur de l’autre au point de souhaiter son éradication, White dog dérange. Pour preuve, il sera interdit aux États-Unis pendant près de 25 ans.
Il faut dire que le projet a certainement du en dérouter plus d’un, ses producteurs notamment, qui avaient confié à Fuller un projet destiné à surfer sur le succès du grand salopard blanc aux dents longues de tonton Spielberg. Un petit bis horrifique destiné, en somme, à renforcer la trouille des petites natures comme moi qui ne sont pas très à l’aise avec les toutous (alors que les requins, même pas peur tcheu). Du spectacle derrière la mâchoire en gros, quelques morsures vicieuses et une mise à mort probable du monstre par un éphèbe courageux aurait sans doute davantage convenu que la charge critique radicale entreprise par Fuller, qui accepta certainement le projet sans penser une seule seconde à produire ce qu’on attendait de lui.
Grand bien lui en a fait, car même si l’on peut regretter le manque de moyen de White Dog, ainsi que sa réalisation un peu passe-partout (à quelques exceptions près, comme certaines séquences d’entraînement ou la triste fin du clébard), le résultat est de belle tenue et mérite qu’on s’y attarde. Même quelques années plus tard, l’approche paraît toujours actuelle, voir ce papy raciste qui vient récupérer son petit monstre dévoreur de noirs avec ses deux fillettes et une boîte de chocolat, ça fait encore aujourd’hui monter la moutarde à la truffe !
Il faut dire que le projet a certainement du en dérouter plus d’un, ses producteurs notamment, qui avaient confié à Fuller un projet destiné à surfer sur le succès du grand salopard blanc aux dents longues de tonton Spielberg. Un petit bis horrifique destiné, en somme, à renforcer la trouille des petites natures comme moi qui ne sont pas très à l’aise avec les toutous (alors que les requins, même pas peur tcheu). Du spectacle derrière la mâchoire en gros, quelques morsures vicieuses et une mise à mort probable du monstre par un éphèbe courageux aurait sans doute davantage convenu que la charge critique radicale entreprise par Fuller, qui accepta certainement le projet sans penser une seule seconde à produire ce qu’on attendait de lui.
Grand bien lui en a fait, car même si l’on peut regretter le manque de moyen de White Dog, ainsi que sa réalisation un peu passe-partout (à quelques exceptions près, comme certaines séquences d’entraînement ou la triste fin du clébard), le résultat est de belle tenue et mérite qu’on s’y attarde. Même quelques années plus tard, l’approche paraît toujours actuelle, voir ce papy raciste qui vient récupérer son petit monstre dévoreur de noirs avec ses deux fillettes et une boîte de chocolat, ça fait encore aujourd’hui monter la moutarde à la truffe !