The Thief of Bagdad (Le Voleur de Bagdad) de Ludwig Berger, Michael Powell & Tim Whelan
(1940)
Je le savais d'avance, ce n'était clairement pas un film devant lequel j'allais particulièrement m'emballer, ce genre de films fantastiques me rebutant assez naturellement d'office. Pour autant, je me surprend à avoir apprécié le voyage, non sans quelques défauts, notamment une durée beaucoup trop longue pour un récit aussi simple (on pourrait facilement enlever 10-15 minutes sans que ça gêne le déroulement de l'histoire), mais le fait est que le plaisir était au rendez-vous. Déjà, ça fait plaisir de voir un tel conte se contenter de raconter son histoire. Pour le coup, c'est un pur divertissement qui ne cherche pas à péter plus haut que son cul, et ça s'aide en plus d'un savoir-faire technique indéniable, que ce soit à travers les effets visuels (forcément datés aujourd'hui, voir le génie immobile voler devant un fond mouvant ça fait forcément sourire, mais l'ambition pour l'époque force le respect) ou la mise en scène. Ne connaissant pas les détails de qui a fait quoi sur le film, difficile d'évaluer la part de mérite qui revient à Michael Powell. Néanmoins, vu la façon dont est utilisé le Technicolor, je me plaît à croire que sa patte est aisément reconnaissable à travers cet aspect. Un choix judicieux qui permet de rendre le conte visuellement haut en couleur et qui permet d'en prendre plein les yeux. C'est étonnant de constater à quel point ce film possède une véritable influence encore aujourd'hui, et on sent bien que c'est l'inspiration directe d'un film comme Aladdin, ce dernier ayant repris la plupart des aspects comme le génie, le tapis volant, Jafar, le sultan qui retombe en enfance ou le voleur au grand cœur en guise de héros. Un film qui doit indéniablement plaire plus quand on l'a découvert jeune, à un âge où l'on pourrait lui pardonner ses défauts pour se concentrer sur sa nature de conte exotique divertissant.
6,5/10