Truands - Frédéric Schoendoerffer (2007)
"Mes cabarets, c'est pas la cantine a Mouloud."
Si on me demande quelle est la meilleure comédie française de ces quinze dernières années, je répondrais sans hésitation aucune
Truands. Pourtant loin de moi l'idée de tirer sur l'ambulance de ce qui fut pour moi a l'époque de sa sortie une vraie attente, c'est-a-dire la promesse d'un vrai film de gangsters made in France cash et vulgaire dans la lignée des meilleurs films du genre et pourtant....Pourtant, c'est bien mal oublier l’incompétence du fils Schoendoerffer qui s'est dit quitte a être vulgaire, autant se prendre pour un Michel Audiard de supermarché mixé avec un Scorsese de la coopérative en enquillant des "putain" toutes les deux secondes ou des répliques a forte tendance racisme vieille france en réhabilitant des termes plus entendus depuis 40 ans facile comme "bicot" ou "melon". Mais cela n'est rien face a son absence totale d'humilité, non content d'avoir tapé sur Michael Mann pendant la promo du film, celui-ci va jusque a le singer de la manière la plus ridicule qui soit en recopiant la scène de l'échange foiré de
Heat mais tourné sur le parking d'un Carrefour en plein jour et devant la foule, pour un film qui s'est vanté d'être documenté, ce genre de passage vaut tous les gags du monde.
Mais une bonne comédie ne serait rien sans des interprètes de haut vol et là on est sur un nuage : entre les miscasts et ceux qui jouent comme des savates quand c'est pas les deux cas de figure en même temps (que dieu bénisse le jour où Ludovic Schoendoerffer a décidé de se lancer dans le métier d'acteur
), on dirait que tout a été fait pour décrédibiliser en permanence l'aspect sérieux du film. Il est impossible de parler du film sans évoquer le phénomène Philippe Caubère, un grand homme de théâtre qui est revenu au cinéma pour l'une des prestations les plus hallucinantes qu'il m'ait été donné de voir, il ne cabotine pas, il EST l'incarnation du cabotinage, chaque mimique ou chaque dialogue prend une saveur incomparable tellement il est a fond dans le truc en gros parrain fatigué et vulgaire (la scène des chiottes avec la hardeuse Oksana d'Harcourt où je doute qu'il ait simulé quoi que ce soit
). Bon en somme je me moque beaucoup du film c'est vrai, mais je prends toujours un plaisir renouvelé a le voir, quelque part ses défauts me le rendent attachant et surtout je m'y emmerde jamais devant ce qui n'est pas la moindre des qualités, puis je préfère une merde qui va a fond dans son trip qu'un ratage timoré.
Pour la posterité et afin de conclure ma critique comme il se doit, je suis obligé de citer le grand Ludovic Schoendoerffer qui hérite de la réplique la plus intense du film :
"C'est ces enfoirés de melons Claude, ils se pavanent partout ! C'est comme s'ils étaient chez eux les fils de puteuh !"3/10 en étant objectif
8/10 en mode nanar