[Val] Mon journal ciné 2016

[Val]

Tu réessaieras plus tard, je n'avais pas plus accroché que ça la première fois (vu en VF à la télé).

[Dunandan]

La VF n'est pas top en effet.

[Mr Jack]

Je suis pas sur que la seconde fois, un pingouin qui fait des claquettes en 3D me fassent un grand effet, même en VO.

[Moviewar]

SHOTGUN STORIES
Jeff Nichols - 2007

Je ne m'attendais pas à être autant fasciné par la première œuvre de Jeff Nichols, ballade mélancolique et violente superbement mise en images. A 29 ans, il trouve le ton juste pour ce premier film au rythme lent, à l'image de la vie dans les petits patelins tels que celui où se déroule cette histoire. Ici, la vie est simple, les gens sont taiseux et le cadre semble idyllique mais Nichols parvient à nous faire ressentir, par des regards, des choix de lumières ou la (magnifique) musique l'étrange tristesse qui semble avoir envahie les personnages. Et quand la violence contenue pendant des années fait surface, elle semble à la fois inarrêtable et laisser indifférent la quasi totalité des membres extérieurs aux deux fratries.
A l'image des films de Malick auxquels on le compare souvent, le film est avant tout sensoriel, contemplatif sans être pour autant autiste (on est ainsi plus proche de Badlands que de Tree of Life, les inquiets peuvent être rassurés sur ce point) et doit beaucoup à son casting, Michael Shannon en tête, Nichols parvenant à rendre attachant cette fratrie dont on ne sait finalement que peu de choses, tout en parvenant en même temps à ne pas être totalement manichéen. Un très beau film qui confirme donc le statut de son cinéaste, qui fait un sans faute pour l'instant.

9/10

[Jimmy Two Times]

Comment tu me fais plaisir, là! Même coup de coeur de mon côté lorsque je l'ai découvert il y a 5/6 ans. Un vrai bijou à mes yeux, qui plus est pour un premier film. Je suis au minimum à 9, voire même un peu plus

[Alegas]

SECTION SPÉCIALE
Costa-Gavras - 1975

Habitué des films politiques qui tapent là où ça fait mal, Costa-Gavras frappe un grand coup avec Section Spéciale en s'attaquant à ce qui demeure sans doute les heures les plus honteuses de notre histoire en racontant comment le régime de Vichy a mis en place des juridictions d'exceptions destinées à juger de prétendus terroristes à base de procès truqués d'avance, rompant ainsi avec tous les principes fondateurs de l'Etat de droit, dans le but de devancer l'occupant dans la répression à tout va. La reconstitution de l'époque est absolument remarquable, que ce soit visuellement mais aussi par la qualité du scénario. Le film montre bien comment Pétain (qui reste constamment dans l'ombre) et ses plus proches ministres manipulent politiques, hauts fonctionnaires et magistrats en travaillant sur leur fibre patriotique, leur sens de l'Etat et du devoir et leur haine de l'occupant allemand hérité des guerres passées pour mettre en place un régime autoritaire et répressif, réalisant ainsi le fantasme contre-révolutionnaire encore profondément ancré dans une certaine aristocratie. Devant une telle reconstitution de l'époque, les critiques envers les prétendus « gros sabots » de Costa-Gavras semblent non fondées comme le montre aussi le personnage de Jacques Perrin, avocat idéaliste qui s'insurge contre cette parodie de justice mais reste convaincu jusqu'au bout que le maréchal ne peut pas avoir consciemment approuvé cette section spéciale. On voit bien ainsi comme le vainqueur de Verdun a su capitaliser sur son prestige militaire pour mettre sournoisement en place son régime collaborateur.

On pourrait toutefois craindre que le côté très dialogué et parfois répétitif en apparence (les procès successifs de la dernière partie) du film ne finisse par lasser. Il n'en est rien grâce à l'impressionnante galerie de caractères qui nous est présentée. Le film ne tombe jamais dans le manichéisme mais montre comment l'étau se resserre progressivement sur des personnes qui ne peuvent rien faire pour l'arrêter. Ainsi, si certains magistrats ou fonctionnaires se scandalisent de la nouvelle loi votée en catimini, aucun ne pourra arrêter ce qui est en train de se passer et, pire, certains seront contraints de collaborer à cette supercherie.

Une autre grande qualité du film est son casting, composé de toutes les tronches du cinéma français de l'époque, qui parvient à faire exister chaque personnage, même ceux que l'on voit le moins longtemps à l'image des accusés qui sont tous immédiatement attachant (mention particulière à Yves Robert et Bruno Crémer).

9/10

[Val]

Février 2016
Films vus : 23
Découvertes : 21
Revus : 2

020) The Long Goodbye (Le Privé) de Robert Altman (1973) [Blu-Ray, VOST] : 7,5/10
021) I Walked with a Zombie (Vaudou) de Jacques Tourneur (1943) [DVD, VOST] : 7/10
022) Jag Mandir de Werner Herzog (1991) [DVD, VOST] : 5/10
023) Out of the Past (La Griffe du passé) de Jacques Tourneur (1947) [DVD, VOST] : 8/10
024) Shotgun Stories de Jeff Nichols (2007) [DVD, VOST] : 9/10
025) Pandora and the Flying Dutchman (Pandora) de Albert Lewin (1951) [Enregistrement France 3, VOST] : 8/10
026) The Flame and the Arrow (La Flèche et le flambeau) de Jacques Tourneur (1950) [DVD, VOST] : 6/10
027) Section Spéciale de Costa-Gavras (1975) [Arte HD] : 9/10
028) Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson (2015) [Cinéma, VOST] : 5/10
029) Alaska de Claudio Cupellini (2015) [Cinéma, VOST] : 7/10
030) Steve Jobs de Danny Boyle (2015) [Cinéma, VOST] : 7/10
031) La Beauté du diable de René Clair (1950) [Blu-Ray] : 5,5/10
032) La Tour 2 contrôle infernale de Eric Judor (2016) [Cinéma] : 6/10
033) Cobra Verde de Werner Herzog (1987) [DVD, VOST] : 6/10
034) Lumière d'été de Jean Grémillon (1943) [DVD] : 5/10
035) Possession de Andrzej Zulawski (1981) [Enregistrement Arte, VOST] : 8/10
036) Blood Simple (Sang pour sang) de Joel et Ethan Coen (1985) [DVD, VOST] : 7,5/10
037) Allons z'enfants de Yves Boisset (1981) [DVD] : 7/10
038) Children of Men (Les Fils de l'Homme) de Alfonso Cuarón (2006) [Blu-Ray, VOST] : 8/10
039) A Girl Walks Home Alone At Night de Ana Lily Amirpour (2014) [DVD, VOST] : 7/10
040) The Revenant de Alejandro González Iñárritu (2015) [Cinéma, VF] : 8,5/10
041) The Last Emperor (Le Dernier Empereur) de Bernardo Bertolucci (1987) [Arte HD, VOST] : 7/10
042) The Revenant de Alejandro González Iñárritu (2015) [Cinéma, VOST] : 8,5/10

Découvertes marquantes :

[Alegas]

Des critiques pour le Cuaron et le Inarritu ?

[Val]

Honnêtement, je n'ai pas grand chose à en dire.

[Mr Jack]

T'es allé le voir deux fois en une semaine, The Revenant ?

[Val]

Ouais, première fois que ça m'arrive de mon plein gré mais j'avais vraiment envie de profiter de l'expérience salle une nouvelle fois et l'opportunité de le revoir en VO a fini de me convaincre.

[osorojo]

Bon, tu nous l'as faite à l'envers alors pour Ex Machina @pourlapeine,jelematecesoir

[Alegas]

Du coup, j'attends toujours une certaine liste.

[osorojo]

Mais quel branleur ce Val, sérieux

[Val]

J'envoie la liste ce soir (car oui, je le mate vraiment ce soir).