[Nulladies] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Jauja - 8,5/10

Messagepar Nulladies » Mer 03 Fév 2016, 06:43

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Entêtante étrangeté

L’hypnose, on le sait, suppose le consentement de celui sur qui on la pratique : il en est de même pour pouvoir se laisser happer par Jauja : accepter une expérience hors-norme, un espace-temps aux lois propres et une aventure visuelle sans équivalent.

Le projet de Lisandro Alonso frappe d’emblée par sa plasticité : sur un format 1:33 aux coins arrondis, il propose une succession de tableaux d’une splendeur étourdissante. La nature contrastée de la Patagonie, des espaces scintillants, un travail sur la profondeur de champ proprement déconcertant (on a du mal à comprendre comment le cinéaste parvient à faire le point sur l’avant et l’arrière-plan simultanément) laissent sans voix, à l’égal des personnages, souvent avares de discours.
De récit, il est pourtant question, à la croisée des grandes œuvres fondatrices : l’évocation d’un Elodorado mythique et inaccessible, d’un homme qui serait devenu fou, relecture du Kurz d’Apocalypse Now et prélude à un voyage initiatique et sans clé dont les décrochages finals lorgneront du côté de la métaphysique de 2001, l’Odyssée de l’espace. Un homme part à la recherche de sa fille, dans un décor d’une sauvagerie contagieuse, où les hommes se perdent et s’entretuent discrètement, après s’être masturbés dans des trous d’eau ou faufilé dans les anfractuosités de la roche.
Jauja ne se contente pas d’être beau et de faire défiler des fulgurance visuelles ; le travail sur le temps est en osmose avec celui sur l’espace : le trajet du protagoniste est restitué avec une lenteur, souvent un plan fixe qui le laisse marcher jusqu’à disparaitre à l’horizon, rappelant la durée déraisonnable de certains plans de Bela Tarr dans Les Harmonies Werckmeister ou Gus Van Sant dans Gerry et son appréhension assez semblable de la nature. Elle s’offre dans une étendue démesurée, révélatrice de la petitesse humaine, visible à l’infini, mais inaccessible dans son omniprésence muette : souvent, des actions apparemment cruciales se déroulent dans un arrière-plan si éloigné qu’il en est à peine discernable. Ces béances rappellent celles du premier plan, où se jouent des dialogues lacunaires, écorchés par des absences de réponses, des silences aussi éloquents que ceux de la splendeur indicibles des lieux.
Accepter la lenteur, c’est s’ouvrir à une contemplation nouvelle : de celle que génère le cinéma si singulier d’Apichatpong Weerasethakul, que ce soit dans la nature luxuriante de Tropical Malady ou des échanges fantasmatiques de Cemetery of Splendour. Un état de réception décroché, au profit d’une expérience grandiose qu’il faudrait probablement vivre en salle pour lui donner sa pleine mesure. Accepter ce voyage, c’est aussi renoncer à en comprendre tous les détours. Décrochages, ruptures, mystères : nous sommes des compagnons silencieux de ce trajet, qui formule davantage de questions qu’il n’apporte de réponses, au premier rang desquelles on retiendra celle-ci : « Qu’est-ce qui fait que la vie fonctionne et continue ? » : ambitieuse métaphore de notre rapport à cet objet singulier, qui toujours fonctionne et jamais ne cesse de nous fasciner.
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Amnesia - 2/10

Messagepar Nulladies » Ven 05 Fév 2016, 06:29

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Devoir de mémoire : à oublier.

Quand on se prétend cinéphile, il faut être ouvert d’esprit. On doit encourager la jeunesse audacieuse comme les vétérans en disgrâce. Barbet Schroeder, j’ai toujours cru que c’était un type vraiment important et singulier, avant de me rendre compte à l’issue de ce film que je faisais une confusion avec Paul Schrader.
Après cette confession honteuse, et pour reprendre le thème du film, à savoir le devoir de mémoire, disons le tout de go : oublions cette petite merde fauchée au plus vite.

Comme dans More, (ah oui, j’aurais dû me souvenir que je lui avais mis 3, déjà…) le réal son budget low cost par les lumières gratuites et à volonté d’Ibiza. Jolies maisons blanches, mer, cigales, tout ça. C’est à peu près tout.

Parce que le reste, comment dire… Passons sur le fait que c’est mal joué, peu intéressant, aussi palpitant qu’un reste de raviolis froids au fond d’une boite de conserve, et concentrons-nous sur la thèse défendue.

Soit une quinqua voire plus dans le paradis terrestre, qu’a plus touché à son violoncelle depuis des décennies. Débarque un jeune de 20 ans qui capte des sons comme Travolta dans Blow Out. Il est allemand, nous sommes dans les 90’s, et elle révèle au bout d’un moment qu’elle aussi fut allemande mais que quand même, vu les atrocités commises par les nazis, plus question d’avoir un lien quelconque avec ce pays.

Débat. Chappe de plomb, reconstruction, contrition, fellation ?

Schroeder sent bien que se limiter à ces échanges intimes a quelque limite. Il sort donc la grosse artillerie, le panzer division de l’échange cathartique en faisait débarquer la mère et le grand père qui vont y aller de leur confession nostalgique devant la paella. Scène grotesque où le safran semble régénérer des souvenirs jusque-là tus, c’était dur la guerre quand même et voilà que je pleure sur mes moules.

Tout est faux, rien ne fonctionne. Le scénario est d’un didactisme à faire pleurer, la bluette totalement insipide, et les leçons à la hauteur d’un débat dans les pages philo d’un supplément gratuit. Faisons donc ce qu’il faut avec de telles productions : poubelle. (la jaune, silvouplé).
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Steve Jobs - 4/10

Messagepar Nulladies » Ven 05 Fév 2016, 06:31

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Règlements de compte à OK Computer

Deux contre un : Sorkin à l’écriture, Fassbender à l’interprétation, permettent de contrer Danny Boyle aux commandes, cinéaste qu’il semble assez salutaire de ne plus suivre depuis, disons, vingt ans.
Soyons d’ailleurs de bonne foi pour le coup : les défauts du film ne sont lui sont pas vraiment imputables, tant il est ici en posture d’exécutant : qu’on lui retire le scénario et le montage, et il lui reste des travellings, quelques plans séquences en poursuite dans les coulisses de complexes de plus en plus rutilant, rien de plus, et on lui saura grès de ne pas s’être laissé aller à ses poisseuses habitudes sur ce nouveau projet qui ne lui appartient pas pleinement.
Les comédiens eux-mêmes s’en tirent avec les honneurs qu’ils méritent, ce qui a toujours été le cas avec Sorkin, dès The West Wing et dans le projet assez similaire de The Social Network qui plombe clairement de son ombre ce nouvel opus. Diction, finesse de la répartie, c’est dans la précision que Fassbender, Kate Winslet et même Seth Rogen se distinguent, plutôt que dans les excès généralement de mise pour ce genre de biopic.
C’est d’ailleurs une entreprise plutôt courageuse que d’avoir opté pour une telle structure : Steve Jobs ne se présente pas sous les atours de l’hagiographie d’un mythe américain, mais d’une expérience presque formaliste, fondée sur les répétition et échos d’une représentation très théâtrale. Trois temps, 1984, 1988 et 1998, quelques minutes avant la Keynote stratégique, qui conduira vers deux fours puis la gloire. La première séquence qui rappelle furieusement la longueur volontairement démesurée de l’ouverture du Glamorama de Bret Easton Ellis donne le ton : tout se jouera dans des points apparemment annexes, et les convergences, au fil des interventions et des répliques, permettront d’embrasser la personnalité complexe de Jobs. Retour, donc, sur une quinzaine d’années, de la fille non reconnue, du père de substitution, du frère renié et de l’assistante en épouse fidèle.
On ne s’étalera pas sur les lourdeurs psychanalytiques qui sous-tendent le propos général, entre le fils mal adopté qui devient père démissionnaire et égotiste redoutable au service d’un marketing de génie. Disons simplement que cette deuxième proposition n’intéresse pas vraiment Sorkin, et que les pauvres réflexions sur l’informatique sont du saupoudrage qui tente de faire oublier à quel point on passe à côté du véritable sujet, à savoir comment Apple est parvenu à créer du très cher, très fermé et a conquis les masses avec ce concept qui s’est tout d’abord pris les pieds dans le tapis. N’est pas Fincher qui veut : à trop reproduire la même formule que pour The Social Network, Sorkin accuse de sérieux signes de fatigue.
Fasciné par son sujet central, l’homme monstre, le rouleau compresseur de ses collaborateurs, le film en devient proprement épuisant. Verbeux, poseur, il s’acharne à étirer à l’envi des joutes verbales, ciselées et cyniques, dont on a compris rapidement les enjeux. Pour habiller le tout, la magie du montage navigue entre les époques en variant grain de l’image et perruques des comédiens, et la bande son nous accompagne la majorité des séquences d’une musique continue, censée surligner le stress du compte à rebours avant le début de la séquence.
Ce sentiment d’urgence permanent, cette course aux répliques qui tuent, cette manie de partir vers une porte avant de sortir LA phrase définitive vire à une sur-écriture particulièrement irritante. On a le sentiment d’assister à une bande-annonce permanente, de celles où justement, on vous aurait gardé les bonnes saillies verbales sur fond de musique entrainante.

Et une bande annonce de deux heures, c’est éreintant.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Ven 05 Fév 2016, 12:39

Je suis assez d'accord avec ce que tu dis (et le parallèle avec l'ouverture de Glamorama est bien trouvé)... Malgré tout, la plume de Sorkin parvient toujours à m'enthousiasmer même lorsqu'il peine à traiter son sujet et multiplie les facilités.

Pour le coup, tu écartes un peu trop facilement la responsabilité de Boyle dans ce demi-échec. Là où Fincher imposait sa personnalité plutôt que de servir la soupe à Sorkin (pas de walk & talk dans The Social Network, loin de là), Boyle donne l'impression d'être écrasé par le style du scénariste et peine à tirer son travail vers le haut (on reste dans le théâtre filmé).
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar elpingos » Ven 05 Fév 2016, 14:24

Ca doit être dû à mes années de théâtre mais je ne vois pas en quoi le walk&talk devrait poser problème dans un film ...
Ici on est quasiment en huis-clos intérieur tout au long du film, et les joutes verbales et les déambulations des protagonistes suffisent à apporter un regard affuté sur Steve Jobs. Perso cette approche + la steady cam + les changements de format d'image, je trouve super original comme façon de tirer ce biopic (dont je me foutais complètement d'ailleurs à la base).
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mark Chopper » Ven 05 Fév 2016, 14:28

Ca doit être dû à mes années de théâtre mais je ne vois pas en quoi le walk&talk devrait poser problème dans un film ...


Ce n'est pas un problème. Mais le fait est que Boyle n'apporte rien de plus qu'un réal' qui ferait du Sorkin à la télévision, aucune personnalité.

Le walk & talk, c'est un peu une solution de facilité pour donner du rythme à une histoire qui repose sur ses seuls dialogues, sans véritable plus-value formelle. On est dans le style de A la Maison blanche (voire Docteur House). Fincher a prouvé qu'on pouvait faire autre chose (du cinéma en fait :chut: ).
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 05 Fév 2016, 14:37

En soi le concept fonctionne, et c'est vrai que c'est très original de baser un biopic uniquement sur ça, mais au final c'est exactement la même chose sur 3 actes. Autant les deux premiers marchent car différents en terme de rythmique, autant le troisième est complètement foiré de ce côté là.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar elpingos » Ven 05 Fév 2016, 14:44

Alegas a écrit:En soi le concept fonctionne, et c'est vrai que c'est très original de baser un biopic uniquement sur ça, mais au final c'est exactement la même chose sur 3 actes. Autant les deux premiers marchent car différents en terme de rythmique, autant le troisième est complètement foiré de ce côté là.

Les répétitions c'est voulu évidemment mais à chaque fois, Jobs s'affirme un peu différemment tout en restant le même tyran. Mais nan la 3e partie est très bien ...
Winslet qui pousse enfin sa gueulante, les 2 informaticiens qui lui disent enfin ses 4 vérités, Jobs qui se rend compte qu'il a eu tort sur son jugement sur le Time, comme s'il se rendait compte qu'il était faillible, tout ça... Et la scène du toit, seul moment du film où il y a une espèce de tempo doux, où on voit le ciel, ben j'ai trouvé cette scène hyper réussie. Un bel épilogue en soi ...


Mark Chopper a écrit:Fincher a prouvé qu'on pouvait faire autre chose (du cinéma en fait :chut: ).

La proposition de Fincher est différente (au final il raconte beaucoup plus que 3 "instants" de vie - et donc plus de matière à jouer de la cam)
Nulladies a raison. Sur ce script, difficile de faire mieux pour Boyle que d'être un bon faiseur ...
Après personnellement même si j'adore The Social Network, et que d'un point de vue cinématographique il est dément, je le trouve beaucoup plus conventionnel au final, pas en tant que biopic, mais en tant que film ...
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 05 Fév 2016, 14:50

Mouais, le coup du perso enculé qui trouve sa rédemption en un quart d'heure j'ai eu vraiment du mal.
Et les coups de coude au spectateur style "eh t'as vu, c'est le mec qui va créer l'Iphone et l'Ipod", ça finit de me faire penser que ce dernier acte est sponso Apple, alors que le reste du film démontre que la société a vraiment évoluée dans la douleur et la tourmente.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Ven 05 Fév 2016, 14:51

"Et la scène du toit, seul moment du film où il y a une espèce de temp doux, où on voit le ciel, ben j'ai trouvé cette scène hyper réussie." Mais franchement, t’arrive a croire qu'un mec aussi insensible que Jobs puisse se réconcilier totalement avec sa fille avec une tape sur l'épaule, le financement de ses études et la promesse de lui créer un iPod ? Le film était excellent, même supérieur au Fincher en ce qui me concerne ne serait-ce que la manière nuancée de traiter le perso de Jobs, là où Zuckerberg était un con du début jusqu’à la fin, mais là le revirement moral du perso est bien trop abrupt pour convaincre.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar elpingos » Ven 05 Fév 2016, 14:55

Alegas a écrit:Mouais, le coup du perso enculé qui trouve sa rédemption en un quart d'heure j'ai eu vraiment du mal.


Jed_Trigado a écrit:
là le revirement moral du perso est bien trop abrupt pour convaincre.


Bof aucune rédemption, il se rapproche juste enfin de sa fille, mais comme à chaque fois en fait. Juste qu'elle adulten l'affrontement se fait enfin, et ptêt que le mec en vieillissant commence à se rendre compte de 2-3 trucs. Après d'un point de vue boulot, le mec s'affirme jusqu'au bout, aucun mea culpa ou rédemption.


Alegas a écrit:Et les coups de coude au spectateur style "eh t'as vu, c'est le mec qui va créer l'Iphone et l'Ipod", ça finit de me faire penser que ce dernier acte est sponso Apple, alors que le reste du film démontre que la société a vraiment évoluée dans la douleur et la tourmente.

plus iPad que iPhone du coup. N'empêche moi qui suis anti Apple, j'ai pas trouvé que le film était sponso Apple, bien au contraire même, ça m'a plutôt conforté sur le côté "jolie coquille vide" de la marque à la pomme..
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 05 Fév 2016, 15:01

Le coup du "hey ton Newton aurait marché si tu avais supprimé le stylet" et le mec qui se retrouve con à dire "oh mon dieu, on aurait été géniaux à travailler dessus ensemble" c'est quand même une grosse référence au futur Iphone. :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar elpingos » Ven 05 Fév 2016, 15:09

:nono:
Le Newton est un assistant personnel numérique mis sur le marché par Apple le 2 août 19931 et abandonné en 1998. Il préfigure la tablette tactile, qui deviendra un succès planétaire en 2010 avec l'iPad.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 05 Fév 2016, 15:11

Iphone, Ipad, same shit. :mrgreen:

(j'avais lu Ipod dans ton précédent post en fait, my bad :chut: )
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Ven 05 Fév 2016, 15:13

Des conneries tactiles qui valent la peau des rouleaux quoi. :eheh:
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