[Alegas] Mes Critiques en 2016

[Alegas]

The Fifth Element (Le Cinquième Élément) de Luc Besson
(1997)

Revision à la baisse comme je m'y attendais. Plus le temps passe et plus l'estime que je peux avoir pour Luc Besson en tant que réalisateur tombe en flèche, et j'en arrive au point où je finis par avoir un œil plus critiques sur les rares films du bonhomme que j'appréciais. Après Jeanne d'Arc donc, c'est au tour du Cinquième Élément d'en faire les frais. Bon déjà je ne tomberais pas dans la critique facile, à savoir pointer du doigt le visuel du métrage. Pourtant, ça serait la cible idéale, tant il est aisé de conspuer cet amas de kitsch en tout genre, mais le fait est que c'est finalement le point qui sauve le film à mes yeux. C'est bien simple, ce film est un peu la preuve ultime que Besson, à une époque aujourd'hui révolue, tentait de créer un grand spectacle à la française et qui, par ses influences, se démarque de la grande machine hollywoodienne, quand bien même il en emprunte de nombreux codes (la présence de Bruce Willis en action-man étant le plus évident). A l'heure où les blockbusters se ressemblent tous, et où les rares tentatives d'originalité se soldent par des échecs financiers (Jupiter Ascending, pour ne pas le citer), il est bon de se rappeler que le film de Besson, à l'époque, avait su convaincre les foules malgré son visuel hérite de Flash Gordon et Moebius (grosso modo les mêmes influences que les Wachowski) et malgré un script qui est loin d'être le point fort du métrage. Si ce n'est la musique de Serra qui, une nouvelle fois, m'insupporte au plus haut point, la direction artistique du Cinquième Élément se révèle être la plus grande force du métrage, arrivant toujours à créer de l'originalité dans des situations pourtant loin de l'être.

Du coup, quel dommage de voir à quel point Besson ne fait quasiment aucun effort pour mettre en image correctement cet univers foisonnant. Car autant un script un peu raté peut passer dans ce genre de divertissement, autant une mauvaise mise en scène (et direction d'acteurs au passage) peut réduire à néant les qualités visuelles de ce qui est filmé. Le résultat, hélas, est franchement mitigé, car si Besson arrive à créer quelques plans qui marquent la rétine (le premier me venant en tête étant celui de Milla Jovovich tombant dans le vide), réaliser une scène d'action devient vite un calvaire (le pire étant le fight pendant l'opéra, une horreur que j'appréciais pourtant étant jeune). Enfin, un autre problème du film tient dans son humour purement bessonien, donc mauvais et au ras des pâquerettes. Les meilleurs passages comiques du flm se révèlent être des idées de montage, comme le décollage de la navette où une succession de situations se répondent entre elles. Pas un film condamnable tant l'effort de Besson à l'époque est louable, mais on est très loin du grand actioner SF que beaucoup pensent avoir vu à l'époque, moi le premier. Bon, maintenant il va falloir que je revoie Léon.

5/10

[Alegas]

Animal Factory de Steve Buscemi
(2000)

Un film de prison sympathique, qui ne pète pas plus haut que son cul, mais je dois avouer que je m'attendais à un peu mieux, ne serait-ce que pour son casting pour le moins inspiré. Buscemi qui adapte Bunker, avec ce dernier à l'écriture du script, forcément ça donne un minimum envie. Au moins on sait que niveau authenticité on fera difficilement mieux, et c'est clairement le gros point fort du métrage. A l'instar d'un Jericho Mile, on a vraiment l'impression de voir une vraie prison américaine, avec son fonctionnement propre et sa hiérarchie pour le moins étonnante. D'autant que Buscemi ne prend pas le genre de haut, et filme son récit à vue d'homme en se concentrant principalement sur l'humanité qui se dégage d'une amitié entre un vieux roublard malin et un jeune qui tente de faire le dur mais qui ne tiendra pas longtemps dans cet univers. C'est à la fois la force et la faiblesse du film car Buscemi filme ça avec beaucoup d'optimisme. Alors certes, la réplique final vient mettre un peu de nuance dans tout ça, et on a quelques scènes un peu choc (la façon dont Dafoe se sort du trou, c'est peu ragoutant) et des meurtres rapides à coup de poignard dans le dos, mais globalement c'est un film de prison qui contrebalance pas mal avec l'ambiance que peut dégager l'écriture de Bunker.

Même côté casting on a l'impression que Buscemi ne tire pas le maximum de ce qu'il a sous la main. Ainsi, si Dafoe et Fulrong sont très bon, le reste est tellement sous-exploité qu'on en vient à regretter que le film soit si court. Genre Mickey Rourke en contre-emploi total, ça marche du tonnerre, mais on le voit finalement en tout et pour tout à peine une dizaine de minutes. Malgré ces défauts, reste que Animal Factory peut se vanter d'aller au bout de son propos, et d'être emballé plutôt correctement par un Buscemi qui ne fait jamais dans l’esbroufe visuelle et qui se contente de filmer ça de façon très réaliste. Ça aurait clairement pu être meilleur, mais en l'état, c'est déjà pas mal du tout.

6,5/10

[Alegas]

BILAN JANVIER 2016

Films vus :

Moyenne générale : 6

USA : 20
France : 5
Corée du Sud : 2
Japon : 2
UK : 2

1 : Haemoo, Shim Sung-bo, 2014, Blu-Ray VOST : 7,5/10
2 : Pan, Joe Wright, 2015, Truc VOST : 2,5/10
3 : The Amazing Spider-Man, Mark Webb, 2012, Truc VOST : 2/10
4 : Umimachi Diary, Hirokazu Kore-eda, 2015, Ciné VOST : 5/10
5 : The Hateful Eight, Quentin Tarantino, 2015, Ciné VOST : 8/10
6 : Pension complète, Florent Emilio Siri, 2015, Ciné VF : 1/10
7 : Alien, Ridley Scott, 1979, Ciné VOST : 10/10
8 : The Big Short, Adam McKay, 2015, Ciné VOST : 5,5/10
9 : Week-end à Zuydcoote, Henri Verneuil, 1964, Truc VF : 6,5/10
10 : Jaws, Steven Spielberg, 1975, Ciné VOST : 9,5/10
11 : Heaven's Gate, Michael Cimino, 1980, Blu-Ray VOST : 8/10
12 : Dial M for Murder, Alfred Hitchcock, 1954, Ciné VOST 3D : 7,5/10
13 : Creed, Ryan Coogler, 2015, Ciné VOST : 8/10
14 : The Hateful Eight, Quentin Tarantino, 2015, Ciné VOST : 8/10
15 : Veteran, Ryu Seung-wan, 2015, Truc VOSTA : 7/10
16 : Robin Hood : Prince of Thieves, Kevin Reynolds, 1991, Blu-Ray VOST : 6/10
17 : Raising Arizona, Joel & Ethan Coen, 1987, Truc VOST : 7/10
18 : Death Proof, Quentin Tarantino, 2007, Blu-Ray VOST : 6,5/10
19 : Guskō Budori no Denki, Gisaburō Sugii, 2012, Blu-Ray VOST : 1,5/10
20 : Legend, Brian Helgeland, 2015, Ciné VOST : 7/10
21 : The Fifth Element, Luc Besson, 1997, DVD VOST : 5/10
22 : Animal Factory, Steve Buscemi, 2000, DVD VOST : 6,5/10
23 : The Danish Girl, Tom Hooper, 2015, Ciné VOST : 4,5/10
24 : Bean, Mel Smith, 1997, TV VOST : 3/10
25 : The Adjustment Bureau, George Nolfi, 2011, Truc VOST : 7/10
26 : La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, Joann Sfar, 2015, Truc VF : 5/10
27 : Eraserhead, David Lynch, 1977, Truc VOSTA : 4,5/10
28 : Spotlight, Tom McCarthy, 2015, Ciné VOST : 7/10
29 : Jane got a gun, Gavin O'Connor, 2016, Ciné VOST : 4,5/10
30 : Point Break, Kathryn Bigelow, 1991, DVD VOST : 7,5/10
31 : Made in France, Nicolas Boukhrief, 2016, Truc VF : 7/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

[Alegas]

The Danish Girl de Tom Hooper
(2015)

Il est triste de constater à quel point le fait de recevoir une récompense aussi prestigieuse qu'un Oscar peut condamner une carrière. Dans le cas de Tom Hooper, c'est bien simple, depuis la consécration de The King's Speech (bon film au demeurant, mais qui ne méritait pas autant d'éloges) le bonhomme se contente d'être en pilote automatique et de livrer depuis à chaque film suivant le guide du film à récompenses. Autant c'est quelque chose qui passait à peu près dans Les Misérables, puisqu'il y était aussi question d'une vision grandiose d'un point de vue purement visuel (je ne me remet toujours pas de ces premières minutes de film), mais ici on tient le biopic qui n'a été fait que dans le but de rafler un maximum de statuettes, avec un acteur tout juste oscarisé dans le rôle du premier transsexuel de l'histoire, le tout avec une intrigue où sa femme doit l'accompagner dans ce périple, chose qui rappellera évidemment le biopic de Stephen Hawking que l'on avait eu l'année dernière avec le même Redmayne.

Comme souvent avec ce genre de film, ça n'a guère de choses à proposer. Alors certes, ça se suit (avec un ennui poli néanmoins), certes c'est globalement bien interprété (joli prestation de Alicia Vikander notamment) et certes ça dispose parfois de jolis moments, mais c'est en contrepartie d'une fadeur assez incroyable, ça ne dégage aucune émotion, et surtout le traitement du sujet (le plus important étant donné que c'est la première fois qu'un biopic oscarisable traite une telle histoire en plein cadre) rate totalement le coche, notamment en répétant qu'il ne s'agit de pas schizophrénie mais en le montrant néanmoins de cette manière. Reste la mise en scène de Tom Hooper, l'un des rares réalisateurs actuels à savoir utiliser correctement le 1.85, notamment en enfermant ses personnages dans le cadre ou en sublimant des paysages pour les transformer en tableau mouvant. Un film banal pour un sujet qui méritait largement mieux.

4,5/10

[Jack Spret]

Tiens, t'avais pas mis 5 ?

[Alegas]

A la réflexion, c'est pas mieux que le truc sur Hawking, donc je met la même note, comme ça pas de jaloux.

[lvri]

Donc, je vais sûrement aimé de mon côté !

[Jed_Trigado]

Entre les dossiers Mad Max, Rocky 4, 2001 l'Odyssée de l'Espace et les Animaux Fantastiques, tu cumules Ivri.

[Mark Chopper]

Les vrais aigris ne sont pas ceux que l'on croit

[Alegas]

Rocky 4 vous fumez un peu quand même. Qu'on prenne du plaisir devant, soit, c'est aussi mon cas, mais ça empêche pas que le film soit pas objectivement bon. C'est clairement pas un dossier.

[Jed_Trigado]

C'est très bien Rocky 4, c'est déjà plus viril que Rocky 3, puis il y a un fun et une énergie indéniable qui entoure le film. C'est un trip différent du reste de la saga, mais c'est bien un produit de son époque.

[Mark Chopper]

Rocky 4 vous fumez un peu quand même. Qu'on prenne du plaisir devant, soit, c'est aussi mon cas, mais ça empêche pas que le film soit pas objectivement bon. C'est clairement pas un dossier.

Si on prend du plaisir malgré les révisions multiples, c'est moyenne obligatoire.

Je copie/colle mon avis express :

Rocky qui met fin à la guerre froide à lui seul, c'est chaud... Cet opus a un gros côté nanar avec le robot, la vision caricaturale des russes, Lundgren qui joue comme un Terminator et le contraste si forcé entre son entraînement mécanique et celui 100 % bio de Rocky. En gros : le film reaganien par excellence, qui pue la suffisance américaine. Mais aussi un film culte, incroyablement fun et inusable, pur produit de son époque sur le fond et la forme, puisqu'il ressemble à un vidéoclip de 90 minutes (la B.O., le montage de certaines séquences : le MTV des débuts n'est jamais loin). Aucun autre long-métrage ne donne à ce point l'envie de se sortir les doigts du cul et de chasser sa tendance à la procrastination pour atteindre enfin ses objectifs.

[Alegas]

Ah mais c'est bien ce que je dis. Je comprend tout à fait qu'on aime, qu'on mette plus de la moyenne et tout ça, mais dire à quelqu'un qui n'a pas aimé qu'il est dans l'erreur c'est un peu fort pour le coup. On parle pas de Rocky premier du nom ou de Creed.

[Jed_Trigado]

La tolérance fait pas partie de mon vocabulaire.

[Mark Chopper]

On sent juste qu'Ivri n'a pas des goûts de bourrin